Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #comedie dramatique tag

L'Extravagant Mr.Deeds (Mr. Deeds goes to Town)

Publié le par Rosalie210

Frank Capra (1936)

L'Extravagant Mr.Deeds (Mr. Deeds goes to Town)

Film sur le choc des cultures et l'exploitation de l'homme par l'homme, "M. Deeds go to town" jette une des figures christiques dont Capra a le secret dans le panier de crabes (exactement comme dans "M. Smith go to Washington" par exemple). En effet si le comportement d'enfant-adolescent de Deeds est une énigme pour ceux qui ne jurent que par l'argent ou la gloire, son fabuleux héritage (dont il ne veut pas) lui vaut d'être la proie de tous les escrocs de New-York. Ils le prennent d'abord pour un idiot puis lorsqu'ils s'aperçoivent qu'il ne l'est pas et qu'il sait se défendre, ils tentent de le faire passer pour un fou. Jusqu'à ce qu'au tribunal s'engage un débat mémorable sur les notions de normalité et de différence, Deeds renvoyant à chacun le reflet de sa propre étrangeté.

A cette dimension de fable humaniste il faut rajouter un contexte politique, celui de la crise économique et du New Deal. Deeds incarne Roosevelt et Keynes c'est à dire celui qui aide les chômeurs (principalement les fermiers expropriés) à se reconstruire alors que son antagoniste l'homme de loi M. Cedar qui l'accuse de subvertir le système incarne le capitalisme corrompu.

Voir les commentaires

Fisher King

Publié le par Rosalie210

Terry Gilliam (1991)

Fisher King

Un des meilleurs films de Terry Gilliam avec Brazil et L'armée des 12 singes. En effet l'imagination débridée du réalisateur qui dans ses films plus récents peut tourner à vide ou bien partir dans tous les sens est ici efficacement canalisée. Sans doute parce qu'il s'agit de l'adaptation d'une oeuvre déjà préexistante (comme Brazil dont le point le départ est 1984 d'Orwell et L'armée des 12 singes qui est un remake de la Jetée de Chris Marker).

Fisher King est à l'origine un scénario de Richard LaGravenese auteur également de celui de l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Les productrices de la société Columbia Tristar pensèrent à Terry Gilliam pour le réaliser. Preuve que la relation de celui-ci avec les studios ne fut pas toujours conflictuelle, il accepta, séduit par cet écrivain brillant qui avait la même vision du monde que lui.

En effet le film non seulement porte la signature de Gilliam mais semble avoir été écrit pour lui tant il traite de thématiques qui lui sont chères. La folie, les marginaux, le surgissement d'un monde médiéval en plein New-York contemporain avec sa cour des miracles, son chevalier rouge et sa quête du Graal, le mélange de trivialité et de poésie...

Il y a quatre personnages importants dans le film. Jack Lukas (joué par Jeff Bridges) est un animateur radio arrogant et cynique qui ne jure que par le hit "I've got the power" depuis le sommet de sa tour d'ivoire. Plus dure sera sa chute (avec un jeu de plongées/contre-plongées particulièrement réussi), car il finit par déraper et causer indirectement un carnage. Mais même au fond du trou c'est à dire suicidaire, alcoolique, écrasé de culpabilité il n'en reste pas moins incapable d'aimer (d'où la référence explicite à Pinocchio non à cause de son nez mais de son inhumanité).

Sa route croise dans des circonstances particulièrement dramatiques un clochard illuminé, Parry (Robin WILLIAMS) persuadé d'avoir trouvé en lui le héros capable de lui ramener le graal. Jack ne peut pas se débarrasser de Parry car celui-ci est en fait un ancien professeur d'histoire médiévale devenu fou à la suite du carnage que Jack a indirectement causé. Au dégoût de soi et au rejet du monde que porte Jack en lui, Parry répond par sa foi et son idéalisme. Mais sa raison plus que vacillante menace de s'effondrer à tout moment alors que Jack s'ouvre peu à peu au monde bigarré, poétique et humaniste dans lequel vit Parry.

L'amitié très puissante qui se noue entre les deux hommes est le moteur du film. Mais il y a aussi deux femmes. La copine de Jack Anne (Mercedes Ruehl) est une belle femme plantureuse et sexy, pleine d'humour et d'énergie mais qui souffre que son amour ne soit pas payé de retour. Parry lui est amoureux de Lydia (Amanda Plummer), une employée de bureau terne, gauche et solitaire chez qui il perçoit -tout comme pour Jack- une beauté cachée. Mais très timide, il n'ose pas l'aborder. C'est pourquoi Jack peut aider Parry à rencontrer Lydia et Parry peut aider Jack à clarifier ses sentiments envers Anne.

Le film a obtenu le lion d'argent à Venise et Mercedes Ruehl a reçu l'Oscar du meilleur second rôle. Le plus drôle c'est que dans le film elle tient un vidéo-club et qu'elle donne à un client particulièrement libidineux une cassette (on est en 1991) en lui disant "Cramouille contre Cramouille, ça a eu un Oscar!"

Voir les commentaires

La Garçonnière (The Apartment)

Publié le par Rosalie210

Billy Wilder (1960)

La Garçonnière (The Apartment)

Moins connu que ses films avec Marilyn et moins utilisé comme référence cinéphilique que Boulevard du crépuscule ou Assurance sur la mort, La Garçonnière est pourtant l'un des plus grands chef-d'oeuvre de Billy Wilder, récompensé par un Oscar mérité. Une radiographie sans concession de l'American way of life dans ce qu'il a de plus cauchemardesque.

La grande réussite du film est sa tonalité "aigre-douce" pour reprendre l'expression de Shirley Mac Laine. De nombreux passages satiriques prêtent à sourire. Par exemple lorsque Baxter veut regarder un film à la TV, il est inondé de messages publicitaires et finit par y renoncer. Ses petits arrangements avec ses supérieurs (prêt de son appartement pour des parties fines contre une promotion) donnent lieu à des scènes cocasses. Mais derrière la satire, la solitude abyssale des personnages et leur tristesse prend à la gorge. Le décor de bureau d'Alexandre Trauner (Oscar pour lui aussi) noie l'individu dans un immense espace où il se dilue au milieu d'une armée d'autres employés anonymes. Baxter passe les fêtes de noël à se saouler dans un bar avec d'autres paumés. On le voit également souvent errer seul dans des lieux déserts ou faire semblant d'être accompagné. Il est seul mais n'a droit à aucune intimité. Du moins jusqu'à sa rencontre avec Fran, la liftière de l'entreprise pour laquelle il travaille.

La compromission est au coeur du film. Comme dans Boulevard du crépuscule Baxter "couche" pour réussir, certes par supérieur interposé. Il est à la fois victime et complice du système. Tout comme Fran, la maîtresse du patron qui ne supporte plus d'être traitée en prostituée et tente de se suicider dans l'appartement de Baxter. Le voisin qui est docteur exhorte Baxter à devenir un "mensch" c'est à dire un homme et non plus un pantin. C'est pourquoi la relation Baxter-Fran qui se noue dans le film offre une alternative à celle omniprésente des "exploiteurs-exploités". Comme l'a dit Jack Lemmon, Wilder finit par faire pousser une rose sur du fumier.

Voir les commentaires

Vice-Versa (Inside Out)

Publié le par Rosalie210

Pete Docter (2015)

Vice-Versa (Inside Out)

Un film d'animation totalement original, réussissant à inventer un univers traduisant de façon compréhensible l'univers psychique d'une pré-adolescente confrontée à un bouleversement majeur.

Cet univers possède un QG gouverné par de petits toons colorés incarnant les 5 émotions primaires: la joie (jaune en forme d'étoile), la tristesse (bleue en forme de larme inversée), la colère (rouge en forme de brique pour taper sur tout ce qui bouge), la peur (violet en forme de nerf) et le dégoût (vert en forme de brocolis, le légume détesté par Riley).

Les souvenirs de l'héroïne se matérialisent sous la forme de boules colorées par l'émotion dominante ressentie. De sa naissance à ses 11 ans, l'émotion reine de Riley est celle de l'enfance heureuse c'est à dire la joie. Les souvenirs sont donc à dominante jaune et les plus importants occupent la mémoire centrale. Il s'agit des principales sources de joie de Riley et leurs rayons donnent vie aux îles de la personnalité, des pôles d'équilibre psychique: famille, amies, hockey (la passion de Riley), bêtises...

Mais ce bel équilibre s'effondre à la suite d'un déménagement qui se passe mal. Riley perd tous ses repères et se laisse gagner par la colère et le dégoût. Car pour faire plaisir à ses parents elle refoule sa tristesse qui tout comme la joie est expulsée du quartier général et envoyée dans des zones inconnues de son cerveau. On découvre le train de la pensée, la bibliothèque de la mémoire à long terme, le studio des rêves, l'inconscient... dans une atmosphère de plus en plus sombre. Joie découvre alors le rôle essentiel de Tristesse dans l'équilibre de la personnalité de Riley. Si elle ne peut l'exprimer, elle risque de perdre le contact avec toutes ses émotions et de sombrer dans la dépression.

D'une inventivité formelle remarquable pour donner corps à des concepts abstraits, le film se double d'une analyse subtile du passage de l'enfance à l'adolescence et de la difficulté de grandir. Il montre que la perte et le deuil sont indispensables (celle de l'ami imaginaire par exemple) pour que d'autres choses puissent renaître (de nouvelles îles de la personnalité plus ado comme celle des boys band!) Il montre aussi que toutes les émotions sont nécessaires à l'équilibre d'une personne y compris celles que l'on considère comme indésirables. La peur assure la sécurité, le dégoût est un anti-poison tout comme la tristesse qui permet d'expulser son chagrin ou la colère (un personnage hilarant) qui défend la justice. Inversement la joie sans mélange mène à une impasse.
C'est pourquoi les émotions adolescentes et adultes deviennent hybrides (les souvenirs de la mémoire centrale deviennent bi ou tricolores). La joie n'est plus l'élément central comme on peut le voir avec les plongées dans l'esprit des parents.

Ne pas rater le générique de fin qui offre un supplément délectable!

Le film est transgénérationnel mais il est trop complexe pour les plus jeunes. Mieux vaut le découvrir vers 7-8 ans (mais c'est aussi l'âge indiqué pour la plupart des Harry Potter et d'autres oeuvres estampillées "jeunesse" qui sont aussi transgénérationnelles).

Voir les commentaires

Brazil

Publié le par Rosalie210

Terry Gilliam (1985)

Brazil

Film cultissime. Après l'avoir vu de multiples fois à domicile, j'ai eu la chance d'assister à une projection dans une salle art et essai peuplée d'aficionados qui le connaissaient par coeur et réagissaient à chaque séquence, décuplant son pouvoir humoristique.

Car si le fond du film est très noir, son traitement est un bijou d'humour noir. Et pour cause, Terry Gilliam est l'un des membres des célèbres Monty Python connus pour leur humour corrosif et absurde. Il applique au célèbre roman de George Orwell 1984 un traitement de choc. Brazil devait au départ s'intituler 1984 1/2 en référence à 8 1/2 de Fellini à qui le film fait des clins d'oeil (la mère qui se transforme en l'épouse ou la femme aimée). De façon plus générale, Brazil est un festival d'influences cinématographiques: Fellini donc, les Marx Brothers (on voit une courte séquence de Coconuts), Kurosawa (Sam Lowry en homme-oiseau combattant un samourai), Hitchcock (Psychose et Vertigo), Kubrick, Capra, Eisenstein (chute d'un aspirateur dans les escaliers, allusion au landau du cuirassé Potemkine), Fritz Lang (l'esthétique de Metropolis) Casablanca,... et c'est la même chose du côté de la littérature (Kafka, Verne, Cervantes...) et de la peinture (Bosch, Brueghel, Boticelli, Magritte...)

A cette superposition de références répond une superposition de lectures. Au premier degré bien sûr, Brazil dresse une satire à la fois effrayante et hilarante de notre société, mélangée aux systèmes totalitaires des années 30. D'un côté l'obsession de la réussite matérielle et du jeunisme, une technologie envahissante, une consommation effrénée. De l'autre des inégalités sociales criantes et une menace terroriste permanente à laquelle répond un Etat policier et bureaucratique qui fiche et surveille ses citoyens et parfois par erreur les enlève et les torture à mort. Au deuxième degré à travers la révolte du petit fonctionnaire Sam Lowry qui rêve en secret d'être un héros, Gilliam décrit sa lutte de cinéaste hors-norme face à la puissance de l'industrie cinématographique. Les studios Universal n'avaient pas hésité à mutiler la fin de Brazil pour en faire une stupide romance avec un happy end.

Voir les commentaires

La mort vous va si bien (Death Becomes Her)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1992)

La mort vous va si bien (Death Becomes Her)

Comme d'autres films de Zemeckis, La mort vous va si bien qui est au premier degré un divertissement jouissif cache bien son jeu à savoir plusieurs niveaux de lecture et une réflexion subtile sur la mort, l'addiction, l'emprise, le culte de l'apparence et l'art. La séquence d'ouverture montre un personnage -Ernest (Bruce Willis)- fasciné par Madeline (Meryl Streep), une femme dont le numéro de music-hall ringard provoque les sarcasmes et l'ennui du reste de la salle. Pour elle, il quitte tout -son métier de chirurgien esthétique, sa fiancée- et connaît une descente aux enfers jusqu'aux tréfonds de l'alcoolisme et de l'humiliation. Quant à Helen la fiancée bafouée (Goldie Hawn), après avoir elle aussi connu la déchéance morale et physique (obésité, folie...) elle choisit de devenir le clone de Madeline grâce à une potion de jouvence qui rend immortel. Elle s'engage alors avec elle dans une confrontation par delà la mort puisque Madeline avale également la potion. Quant à Ernest, il en est réduit à l'art de "ravaler" sa femme et son ex pour dissimuler leur aspect de plus en plus cadavérique. Mais en véritable personnage zemeckien, il finit par trouver en lui les ressources pour échapper à sa situation d"enterré vivant et se reconstruire.


Il s'agit également d'un film extrêmement riches en références de toutes sortes. Référence à la genèse biblique quand l'esthéticienne-sorcière Lisle (Isabella Rossellini) sort nue de son bain telle une nouvelle Eve et propose à Ernest de boire la potion (c'est à dire de croquer dans la pomme) sous la verrière reproduisant la création d'Adam de Michel-Ange. Référence dans cette même séquence à Blanche-Neige et les 7 nains de Disney car Lisle (et sa pomme empoisonnée) se retrouve affublée d'un manteau à collerette semblable à celui de la marâtre. Référence à Warhol qui a peint une fausse sérigraphie de Madeline, starlette périssable au désir obsessionnel de jeunesse et d'immortalité. Référence à Tennessee Williams et à sa pièce de théâtre Doux oiseau de jeunesse dont la version musicale est interprétée par Madeline. Référence à Vol au dessus d'un nid de coucou avec la séquence de l'hôpital psychiatrique où est enfermée Helen. Référence aux cartoons avec des effets spéciaux permettant d'écraser, trouer, tordre ou étirer les corps. Enfin références aux films antérieurs de Zemeckis. Helen en robe rouge est un avatar de Jessica Rabbits, Ernest fait penser à Droopy alors que la séquence où il escalade le toit du château de Lisle et se retrouve suspendu par les bretelles sous l'orage reprend une scène identique dans Retour vers le futur (Doc accroché à l'horloge). Pour terminer, signalons que les acteurs sont excellents. Mention spéciale à Bruce Willis dans le rôle d'Ernest, criant de vérité dans un rôle à contre-emploi.

Voir les commentaires

Retour vers le futur III (Back to the Future Part III)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1990)

Retour vers le futur III (Back to the Future Part III)

Mon préféré de la trilogie qu'il conclut de la plus belle des manières. D'abord par l'hommage au western. Sergio Leone et Clint EASTWOOD se taillent la part du lion mais John Ford n'est pas oublié et il y a même des allusions aux westerns B des années 30-40 interprétés par Roy Rogers (la tenue clinquante de Marty avant qu'il ne la change pour le poncho de Blondin).

Mais le film n'est pas qu'un empilement d'hommages et de clins d'œil. Il est aussi un retour aux sources et un recommencement. Hill Valley se construit. Marty règle son "complexe mauviette" une fois pour toutes et déjoue le destin de raté entrevu dans le précédent film. Quant à Doc, il trouve enfin sa place quelque part et change lui aussi son destin. Emigrant temporel, il repart à zéro, se construit une nouvelle identité, s'intègre, rencontre l'amour et fonde une famille. Ultime coup de génie, la fin avec la locomotive steampunk est l'un des plus beaux hommages à Jules Verne et à H.G Wells que je connaisse. Zemeckis et Gale ne sont-ils pas eux aussi des visionnaires en avance sur leur temps? Et franchement qui peut se targuer d'avoir construit une trilogie d'une telle qualité et d'une telle constance d'un film à l'autre?


Chacun a son film préféré selon ses goûts et sa sensibilité mais objectivement, ils sont tous trois d'une grande richesse et se complètent de façon cohérente.

Voir les commentaires

Retour vers le futur II (Back to the Future Part II)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1989)

Retour vers le futur II (Back to the Future Part II)

Des trois films de la trilogie, celui-ci a longtemps été celui que j'ai le moins aimé.  Trop compliqué à suivre, pas assez de romanesque et en dehors du retour en 1955 un environnement très laid, voire sordide. Mais avec le temps, j'ai compris que tout cela était nécessaire et aujourd'hui je l'apprécie autant que les autres.

L'incursion dans le futur sonne comme un avertissement pour Marty: s'il ne change pas, une vie de loser semblable en tous points à celle de ses parents l'attend en 2015. De même le 1985 alternatif où Biff règne en parrain mafieux sur Hell Valley souligne les dégâts de deux des idoles de la société actuelle: l'argent et la technologie. Enfin le retour dans le premier film en 1955 pour neutraliser Biff est un formidable terrain d'expérimentation cinématographique. Zemeckis a le goût de la mise en abîme et du cadre dans le cadre et il peut s'en donner à cœur joie! La fin annonce déjà la séparation de Marty et de Doc quand ce dernier est expédié dans le Far West où se déroule le dernier volet de la trilogie.

Voir les commentaires

Retour vers le futur (Back to the Future)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1985)

Retour vers le futur (Back to the Future)

Welcome to Hill Valley, the perfect place to start your family's future! Mais en 1985, ce slogan résonne de façon bien ironique lorsqu'on découvre le quotidien des Mc Fly. Le portrait de cette famille de losers montre que le rêve américain a du plomb dans l'aile.  Heureusement le plus jeune des Mc Fly, Marty est un garçon rebelle qui compte bien changer l'histoire (la sienne et celle de sa famille). Il peut compter pour cela sur son meilleur ami qui n'est autre que le paria de la ville, l'excentrique docteur Emmett Brown. En effet celui-ci vient de mettre au point une formidable baguette magique: une machine à voyager dans le temps. Car lui aussi compter changer son destin. Après tout un vrai scientifique a plus d'un tour dans son sac!

Vu et revu d'abord au cinéma en 1985 puis en VHS et enfin en DVD, ce film (et ses deux suites tout aussi réussies) est un pur moment de bonheur. Et derrière l'apparente facilité, fluidité et évidence du scénario se cache beaucoup de travail et de difficultés: 4 ans d'écriture et près de 40 refus de la part des studios.

Voir les commentaires

La traversée du temps (Toki o kakeru shōjo)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2007)

La traversée du temps (Toki o kakeru shōjo)

Comme Un jour sans fin, le film culte d'Harold Ramis sorti en 1993, La traversée du temps de Mamoru Hosoda explore le paradoxe temporel pour montrer la métamorphose de son héroïne adolescente vers l'âge adulte. Si dans le film de Ramis la répétition en boucle du jour de la marmotte finissait par faire grandir humainement son protagoniste, dans celui de Hosoda, la répétition du 13 juillet offre autant de variations sur les possibles destins qui s'ouvrent devant Makoto, lui permettant au final de tirer des leçons de son expérience et de grandir. Ces destins s'incarnent dans les nombreux carrefours qui ponctuent le film et dans le triangle amoureux qu'elle forme avec ses deux amis Chiaki et Kosuke. Véritable garçon manqué passant son temps à jouer au baseball avec ses deux "potes", la voilà soudain confrontée à la nécessité de se déterminer par rapport à chacun d'eux. Longtemps incapable de le faire, elle choisit la fuite, agissant sans réfléchir et enchaînant catastrophe sur catastrophe. Car le film rappelle que le passage est risqué. L'une des routes mène tout simplement à la mort, aussi bien la sienne que celle de ses amis. En effet si le film commence sur un ton léger et utilise abondamment le comique de répétition, il laisse entrevoir un arrière-plan tragique qui prend toute son ampleur dans la dernière partie du film. Alors c'est à la Jetée de Chris Marker et à ses amoureux "désyncronisés" que l'on pense d'autant que l'un d'entre eux vient d'un futur apocalyptique où toute beauté a disparu. 

Voir les commentaires