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Articles avec #hosoda (mamoru) tag

Belle (Ryū to sobakasu no hime)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2021)

Belle (Ryū to sobakasu no hime)

Après "Le Garçon et la Bête", Mamoru Hosoda nous propose une version 2.0 de "La Belle et la Bête" qui rend hommage à la version Disney dont Hosoda est fan mais qui s'en éloigne cependant sensiblement ainsi que du conte d'origine pour se rapprocher de ses thèmes fétiches: la dualité (tant des univers que des personnages), l'altérité, l'animalité. Très riche graphiquement et narrativement, n'hésitant pas à jouer sur des ruptures de ton, le film possède plusieurs trames et plusieurs niveaux de lecture. Au premier abord, on a l'impression d'une redite de "Summer Wars" car la scène d'introduction est quasiment identique: l'exposition d'un gigantesque monde virtuel nommé U (dans "Summer Wars", il s'appelle Oz) où chaque membre possède un avatar qui le définit par rapport à sa personnalité intérieure (on pense aussi forcément à "Ready Player One" et à l'OASIS). Cependant si "Summer Wars" insistait surtout sur les dangers de l'IA pour le monde réel, "Belle" en montre au contraire les possibles bienfaits. Le monde virtuel devient une extension de soi et s'apparente autant à un réseau social qu'à une oeuvre d'art en mouvement. Le style graphique en 3D fait ressortir formes et couleurs et s'apparente par moments à une toile abstraite ou surréaliste alors que le monde réel en 2D est dans l'ensemble naturaliste. Néanmoins, Mamoru Hosoda n'hésite pas à brouiller les frontières du réel et du virtuel et à déjouer nos attentes. D'abord parce que le virtuel a des retombées concrètes dans le monde réel. Ainsi Suzu, l'héroïne (alias "Belle" dans le monde virtuel) est appelée à revivre la situation traumatique dans laquelle elle a perdu sa mère sauf que c'est désormais elle qui se retrouve dans le rôle du sauveur et du protecteur au lieu d'être dans celui du témoin impuissant. Mais pour cela, elle doit tomber le masque qui lui permettait de s'affirmer dans le monde virtuel (dans un rôle de pop idol qui m'a fait penser quelque peu aux films de Satoshi Kon, "Perfect Blue" et "Paprika"). Ensuite parce qu'à l'inverse, la fille dont elle s'est inspirée pour créer son avatar dans U s'avère être en réalité peu sûre d'elle lorsqu'il s'agit d'aborder l'élu de son coeur, un garçon un peu bizarre qui n'est pas un parangon de beauté. Cela donne lieu à une scène franchement burlesque en plan fixe basée sur des entrées et sorties de champ qui est en rupture par rapport au style réaliste du film dans le monde réel. Enfin un des enjeux du film est la révélation de la véritable identité de la Bête (surnommée "Le Dragon" dans U) qui lorsqu'elle survient donne au récit une tournure d'une gravité et d'une profondeur inattendue. Contrairement à ce que j'ai pu lire dans certaines critiques superficielles, les super-héros chargés de faire la police dans U en révélant la véritable identité des avatars pour ensuite les expulser ne sont pas de simples commodités. Ce sont des figures de justiciers sorties d'un système de valeurs réactionnaire (patriarcal et manichéen) que Suzu va battre en brèche, parallèlement au fait qu'elle va dévoiler l'hypocrisie d'un père qui donne de lui une belle image en société mais dont le vrai visage ne se révèle que dans l'intimité du foyer. Cela montre l'ambivalence des outils technologiques qui dépendent de l'usage que l'on en fait: Big Brother peut se muer en lanceur d'alerte. Et on pense au rôle capital joué par les photos, les vidéos et les enregistrements sonores dans la révélation de malversations et de crimes, à échelle individuelle ou collective.  

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Miraï, ma petite soeur (Mirai no Mirai)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2018)

Miraï, ma petite soeur (Mirai no Mirai)

Pour les japonais animistes, les arbres sont tellement sacrés qu'ils préfèrent les intégrer à leur urbanisme plutôt que de les couper. Il n'est donc pas rare d'observer leur présence au beau milieu d'une gare, d'une route ou comme dans le film qui nous occupe, d'une maison. Car bien qu'étant issue de l'esprit de son père architecte, la maison de Kun, le héros du dernier film de Mamoru HOSODA est construite en marches d'escaliers (comme si elle épousait une pente naturelle) avec en son coeur, une cour intérieure abritant un arbre. Or cet arbre "généalomagique" contient en lui toute l'histoire familiale. C'est grâce à lui que la crise déclenchée par l'arrivée de Miraï la petite soeur de Kun (qui signifie "avenir") va pouvoir se dénouer. S'ensuit un formidable voyage temporel entre passé, présent et futur, réalité et imaginaire qui permet à Mamoru HOSODA de développer ses thèmes de prédilection: les voyages dans le temps ("La Traversée du temps" (2007)), l'évolution de la famille et les relations entre l'homme, la nature et les esprits ("Summer Wars (2009)", "Les Enfants Loups, Ame & Yuki" (2012), "Le Garçon et la Bête") (2015). Dans tous les cas, l'enjeu est de grandir et de trouver sa place aussi bien dans sa famille et dans le monde. Kun âgé de quatre ans à l'arrivée de sa soeur est particulièrement égocentrique et capricieux, une véritable "tête à claques" comme il se qualifie lui-même une fois devenu adolescent. L'arrivée de Miraï dans la famille déclenche donc en lui une jalousie incontrôlable parce qu'il n'est plus au centre du monde (comme le montre particulièrement bien la scène des photographies). La douleur et la colère le poussent à faire des bêtises, à tourmenter sa soeur voire à se mettre en danger. Sa rencontre avec des membres de sa famille à divers âges de leur vie ainsi qu'avec son chien Yukko métamorphosable en homme sont des jalons essentiels pour l'apaiser et lui permettre de donner du sens à son vécu. La plasticité spatio-temporelle et rêve-réel n'empêche pas le récit d'être limpide. En effet, l'arbre est toujours le déclencheur des événements fantastiques tandis que l'album photo familial permet de replacer chaque voyage dans l'histoire de la famille et de s'interroger sur la part de hasard et de destin dans sa construction. On remarque également que les garçons de la famille ont tous une fragilité entre un grand-père estropié, un père gringalet et un fils en proie à la furie furieuse. Le fait que le père garde les enfants à la maison pendant que la mère travaille dans une configuration semblable à celle des "Les Indestructibles 2" (2018) montre que l'évolution des rôles sexués touche aussi le Japon. Enfin signalons une scène onirique magnifique dans la gare de Tokyo utilisant la technique du papier découpé. Les trains dont raffole Kun sont les principaux véhicules de rêve et d'aventure mais ils peuvent aussi à l'occasion se transformer en cauchemar.

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Le garçon et la bête (Bakemono no ko)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2015)

Le garçon et la bête (Bakemono no ko)

"Le garçon et la bête" est le dernier film en date de Mamoru Hosoda (à ne pas confondre avec "Le garçon et le monde" de Alè Abreu). En admiratrice de ce cinéaste depuis que je l'ai découvert en 2012 avec "Ame et Yuki les enfants-loups", je l'ai vu dès sa sortie au cinéma en janvier 2016 avant de le revoir en DVD.

"Le garçon et la bête" se déroule dans le quartier de Shibuya à Tokyo en proie à une grave crise de civilisation. Un monde moderne surpeuplé mais froid et déshumanisé où les passants se comportent en robots, où le seul "regard" porté sur les gens émane des caméras de surveillance et où les seuls échanges se font avec la police. La cellule familiale elle-même s'est défaite. Ren le jeune héros de 9 ans se retrouve ainsi seul à errer dans les rues. Il a perdu sa mère dans un accident. Son père dont elle avait divorcé auparavant a disparu de la circulation. Il a préféré fuir que d'être pris en charge par sa famille maternelle qui a encouragé le divorce de ses parents. Débordant de colère et de haine, il bascule dans une dimension parallèle, un autre espace-temps, laissant derrière lui une ombre dotée de trous à la place des yeux et du cœur. Plus tard, on découvre un autre enfant au destin similaire à celui de Ren. Il s'appelle Ichirohiko. Il a été abandonné bébé dans une des ruelles de Shibuya et recueilli comme Ren par une créature hybride, mi-homme, mi-bête venue du même monde parallèle, Jutengai. Jutengai qui fait penser au Japon médiéval est tout ce que l'homme moderne de Shibuya a refoulé de lui-même: son instinct, ses pulsions, ses émotions bref, tout ce qui a trait au corporel a disparu sous des couches et des couches de béton.

Ren et Ichirohiko se retrouvent ainsi dans une situation potentiellement explosive pour la construction de leur identité. Le monde où ils sont nés les a rejetés et ils grandissent dans un monde trop différent d'eux pour qu'ils puissent y trouver leur place quel que soit l'amour du parent adoptif. Mais si leurs problèmes sont identiques, leurs agissements sont différents. Hosoda montre le rôle joué par l'éducation dans la construction (ou l'autodestruction) d'un individu. C'est peut-être parce qu'elle révèle la vraie valeur d'une personne que le seigneur pousse Kumatetsu, la bête mal embouchée que personne n'aime à prendre un disciple. Bien que la relation avec Ren soit électrique, ces deux là se sont choisis en toute connaissance de cause et ils grandissent ensemble, côte à côte bien plus que dans une relation hiérarchique puis de plus en plus proches au point de fusionner, l'un se découvrant une filiation et l'autre comblant son vide affectif. Ren finit d'ailleurs par se réconcilier avec son monde d'origine en retrouvant son père biologique et en rencontrant Kaede qui lui donne accès à la culture et lui apprend à canaliser sa rage tout en lui révélant ses propres abysses tourmentées (ce qui lui vaut un accès au monde des bêtes à la fin du film). Ren trouve dans son hybridité une harmonie entre le monde du corps où il a grandi et celui de l'esprit d'où il est issu. En revanche Ichirohiko grandit sans connaître sa véritable identité car son père adoptif lui ment. Ce père adoptif est pourtant présenté comme l'antithèse de Kumatetsu, un homme-bête responsable et immensément populaire. Pourtant il accouche d'un monstre dont la rage destructrice terrifiante grossit tel un cancer jusqu'à prendre la forme de la baleine Moby Dick, ravageant tout sur son passage.

Complexe, subtil, philosophique, rempli de passages poétiques visuellement superbes, "Le garçon et la bête" est un grand film.

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Les enfants-loups, Ame et Yuki (Ōkami kodomo no Ame to Yuki)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2012)

Les enfants-loups, Ame et Yuki (Ōkami kodomo no Ame to Yuki)

"Les Enfants Loups" est le film de la maturité pour Mamoru Hosoda et celui qui a permis à un plus large public de le découvrir en France. Il s'agit d'une superbe fable qui reprend les thèmes de ses précédents longs-métrages: le temps qui passe et la nécessité de faire des choix pour se construire (comme dans son premier film, "La Traversée du temps"); l'opposition entre ville et campagne, tradition et modernité (comme dans "Summer Wars" son deuxième film). On le compare avec justesse aux "Souvenirs goutte à goutte" d'Isao Takahata à cause de son réalisme et de son caractère intimiste en forme de tranches de vie. Mais des similitudes avec l'œuvre animiste de Miyazaki existent également, notamment avec "Mon voisin Totoro".

Toutefois "Les Enfants Loups" n'a rien d'une redite. Le film développe une histoire originale traitée avec beaucoup de sensibilité et de finesse. Son sujet central n'est pas la maternité ou l'éducation comme on peut le lire ici et là mais la complexité de l'identité humaine. L'hybridité d'Ame et de Yuki, mi-humains, mi-loups est métaphorique et peut s'interpréter de plusieurs façons. Comme une double identité/culture, une mixité, un métissage lié au fait qu'ils sont issus d'un couple humain/loup-garou (lequel est lui-même hybride comme le centaure ou la sirène) qu'il faut cacher pour ne pas être rejeté de la société. Mais également comme une mise en lumière de la double nature de l'homme mi animale, mi spirituelle mise en péril par la civilisation moderne. Selon John Knight, l’un des meilleurs experts des loups japonais, l’attitude de la population japonaise envers le loup reflète son attitude à l’égard de la nature. Longtemps sacralisés, les loups ont été éradiqués à la fin du XIX° parallèlement à l'expansion urbaine du premier miracle japonais et à son occidentalisation. Le bétonnage de la nature va de pair avec celui des émotions. Les grandes villes surpeuplées comme Tokyo ont coupé le contact avec la nature et se montrent particulièrement inadaptées et intolérantes vis à vis de tout ce qui peut s'apparenter à l'animalité de l'homme. Pour survivre, la mère doit se retrancher dans son appartement avec ses enfants, menacés par les voisins et les services sociaux. Elle n'a aucun recours comme on peut le voir dans la scène ou partie pour faire soigner Ame, elle ne peut choisir entre un service pédiatrique et une clinique vétérinaire. La campagne apparaît certes comme un milieu rude et délaissé mais dans lequel il est possible de s'intégrer et de s'épanouir pleinement. Au delà des enfants loups, chacun peut composer avec sa double nature: Hana le prénom de la mère signifie "fleur", elle est aidée par un vieux paysan revêche qui ressemble à un loup solitaire etc. C'est donc là que les enfants peuvent choisir ce qu'ils veulent devenir. De caractères opposés, on les voit grandir et se tourner vers des destins complètement différents. Yuki, jeune fille bouillonnante doit apprendre à canaliser ses émotions animales pour s'intégrer au monde des humains. Ame au contraire doit larguer les amarres humaines et se séparer de sa mère pour intégrer le monde animal.

On le voit la réflexion est riche, subtile et les graphismes sont magnifiques. Un film majeur de l'animation japonaise des dix dernières années.

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Summer Wars (Samā wōzu)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2010)

Summer Wars (Samā wōzu)

Lorsque l'artiste plasticien Takashi Murakami a exposé ses œuvres dans les grands appartements et la galerie des glaces à Versailles en 2010, les dents ont grincé. D'un côté le classicisme, la tradition, de l'autre l'art contemporain inspiré de l'esthétique manga avec ses personnages acidulés et kawai, le choc des cultures était assuré.

Or c'est à cette même période que "Summer Wars", le deuxième long-métrage d'auteur de Mamoru Hosoda arrive chez nous, suscitant sur le moment des avis plutôt mitigés voire négatifs, notamment sur le graphisme d'Oz, l'univers virtuel, proche de celui de Takashi Murakami. Hosoda a été depuis reconnu en France comme un auteur majeur de l'animation japonaise avec "Ame et Yuki, les enfants-loups" et par conséquent "Summer wars" a été réévalué.

L'un des thèmes centraux de "Summer Wars" est la confrontation entre la tradition et la modernité. Le titre fait allusion aussi bien aux guerres féodales entre samouraï et shogun qu'à la cybercriminalité contemporaine. Il contient en plus un paradoxe qui annonce son caractère fondamentalement divertissant, l'été étant plus propice à la farniente qu'au combat.

La tradition est incarnée par le clan Jinnouchi, une très vieille famille vivant près de Nagano dans une immense demeure et s'étant réunie pour fêter le 90eme anniversaire de leur bisaïeule. Leur histoire reflète celle du Japon: guerriers samouraï au Moyen-Age, ils se sont reconvertis en marchands de soie sous l'ère Meiji avant d'être ruinés par leur de leurs membres. Lorsque le héros, Kenji débarque dans cette immense famille, il découvre que ses membres exercent des métiers variés: pêcheur, policier, joueur de baseball, informaticien etc.

Face à la tradition, la modernité est incarnée par Kenji mais aussi par le monde virtuel d'Oz. Kenji est un jeune lycéen japonais surdoué en mathématiques. Il vit dans un petit appartement, sa famille, vraisemblablement réduite brille par son absence et il passe l'essentiel de son temps à geeker. C'est par lui que l'on découvre que le web est devenu un véritable monde parallèle dans lequel chaque personne possède un avatar, peut travailler, acheter, jouer comme dans le monde réel. Mais une nuit, il craque sans le savoir le code d'Oz, permettant à une I.A malveillante, "Love machine" de s'emparer de façon exponentielle des comptes utilisateurs de particuliers mais aussi d'entreprises et d'administrations. La société réelle est totalement désorganisée ce qui révèle sa dépendance vis à vis des hautes technologies (la réalité a depuis rejoint la fiction avec le logiciel wannacry qui a touché une grande partie du monde et désorganisé des pans entiers de l'économie et de la société). Love machine n'a plus qu'à programmer la fin du monde en faisant tomber un satellite artificiel sur une centrale nucléaire.

Tradition et modernité s'entremêlent lorsqu'on découvre que le créateur de la Love machine est Wabisuke, le vilain petit canard du clan Jinnouchi, marginalisé par son origine illégitime et que la maison du clan est dans le périmètre de chute du satellite. Cette opposition entre une menace planétaire et un point de vue domanial fait penser à "Mélancholia" de Lars Von Trier. On pense aussi un peu à "Matrix" (même si Oz à l'image de sa référence magique est autrement plus coloré et joyeux que l'alignement austère de chiffres sur fond vert de la matrice.) et à "Docteur Folamour". Les spécialistes des mangas et jeux vidéos penseront eux plutôt aux "War games."

Les thèmes sont graves mais le ton reste léger car l'humour est omniprésent et le rythme, très enlevé sans parler du graphisme. C'est frais et pétillant comme une boisson estivale!

 

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La traversée du temps (Toki o kakeru shōjo)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2007)

La traversée du temps (Toki o kakeru shōjo)

Comme Un jour sans fin, le film culte d'Harold Ramis sorti en 1993, La traversée du temps de Mamoru Hosoda explore le paradoxe temporel pour montrer la métamorphose de son héroïne adolescente vers l'âge adulte. Si dans le film de Ramis la répétition en boucle du jour de la marmotte finissait par faire grandir humainement son protagoniste, dans celui de Hosoda, la répétition du 13 juillet offre autant de variations sur les possibles destins qui s'ouvrent devant Makoto, lui permettant au final de tirer des leçons de son expérience et de grandir. Ces destins s'incarnent dans les nombreux carrefours qui ponctuent le film et dans le triangle amoureux qu'elle forme avec ses deux amis Chiaki et Kosuke. Véritable garçon manqué passant son temps à jouer au baseball avec ses deux "potes", la voilà soudain confrontée à la nécessité de se déterminer par rapport à chacun d'eux. Longtemps incapable de le faire, elle choisit la fuite, agissant sans réfléchir et enchaînant catastrophe sur catastrophe. Car le film rappelle que le passage est risqué. L'une des routes mène tout simplement à la mort, aussi bien la sienne que celle de ses amis. En effet si le film commence sur un ton léger et utilise abondamment le comique de répétition, il laisse entrevoir un arrière-plan tragique qui prend toute son ampleur dans la dernière partie du film. Alors c'est à la Jetée de Chris Marker et à ses amoureux "désyncronisés" que l'on pense d'autant que l'un d'entre eux vient d'un futur apocalyptique où toute beauté a disparu. 

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