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Articles avec #allen (woody) tag

Tombe les filles et tais-toi (Play it again, Sam)

Publié le par Rosalie210

Herbert Ross (1972)

Tombe les filles et tais-toi (Play it again, Sam)

Pris isolément, j'ai trouvé que "Tombe les filles et tais-toi" avait plutôt mal vieilli. L'aspect théâtral sans doute puisque le film (réalisé par Herbert ROSS) est l'adaptation de la pièce de Woody ALLEN, "Play it again, Sam" (1972). Mais aussi le jeu burlesque de Woody ALLEN, tellement outrancier qu'il n'en est même plus drôle. Ou alors ce sont les filles qu'on lui présente qui sont inexistantes, en tout cas il manque quelque chose pour que la sauce prenne. Sauf évidemment quand il est mis en présence de Diane KEATON. Leur duo est une évidence et tous les passages où ils jouent ensemble préfigurent "Annie Hall" (1977) d'autant que Diane KEATON y arbore le même look. Car si on remet le film dans le contexte de la filmographie de Woody ALLEN, on réalise combien celui-ci est un brouillon de ses futurs chefs-d'oeuvre. Sa cinéphilie irrigue tout le film au même niveau que ses névroses. Le titre est un hommage à "Casablanca" (1942), l'archétype du cinéma de l'âge d'or hollywoodien. L'introduction où Allan Felix (le personnage de fiction joué par Woody ALLEN) regarde fasciné la scène finale du film de Michael CURTIZ au cinéma, avant que Humphrey BOGART ne s'incarne à ses côtés pour lui donner des conseils de drague rappelle forcément "La Rose pourpre du Caire" (1985), seuls les genres y sont différents. Et le final où la réalité rejoint la fiction, Woody ALLEN et Diane KEATON endossant les rôles de Humphrey BOGART et Ingrid BERGMAN à l'aéroport revient dans "Meurtre mysterieux a Manhattan" (1992), à ceci près que les deux acteurs sont dans le final d'un autre film de l'âge d'or des studios hollywoodien à l'ambiance exotique, "La Dame de Shanghai" (1947) de Orson WELLES.

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Coup de chance

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (2023)

Coup de chance

J'ai passé un très bon moment avec le dernier Woody ALLEN tourné en France avec des acteurs français. Il y avait bien eu il y a douze ans "Minuit a Paris" (2011) mais le contexte était tout autre et il y avait somme toute peu d'acteurs français au casting (et pas les plus intéressants). "Coup de chance" n'est certes pas un grand Woody ALLEN car un peu lent et inégal. Le début est poussif et bourré de clichés avec encore une fois un Paris qui se réduit soit aux appartements de milliardaires soit aux mansardes bohème-chic dans un périmètre allant de l'avenue Foch jusqu'à la porte Maillot mais dans sa deuxième partie, lorsque la romance un peu trop convenue se change en comédie policière à suspense, la mayonnaise prend. On reconnaît la trame de nombre de ses films où une enquêtrice amateure démasque un beau gosse trop lisse pour être honnête et où le hasard et le destin ménagent leurs lots de rebondissements. Cette fois, ce n'est pas une bague ni une petite torche mais un simple manuscrit qui a le dernier mot. Si on pense un temps que ce sera le personnage joué par Lou De LAAGE qui jouera les fouineuses avec ses faux airs de Emma STONE, le rôle de l'enquêtrice échoit finalement à la mère de son personnage interprétée par une Valerie LEMERCIER qui rappelle furieusement Diane KEATON dans "Meurtre mysterieux a Manhattan" (1992). En face, le beau ténébreux aux sombres secrets est joué par un Melvil POUPAUD qui s'est hélas mis en mode "cabotin". Mais la mise en scène et les dialogues ("je ne crois pas en la chance, je la provoque") compensent son surjeu parfois pénible.

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Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You will meet a tall dark stranger)

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (2010)

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You will meet a tall dark stranger)

"Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" porte bien son titre car il fait partie des films restés quelque peu dans l'ombre du prolifique cinéaste. Pourtant, il ne manque pas de qualités. Le titre justement est fort bien trouvé car ce "bel et sombre inconnu" peut tout aussi bien être le prince charmant que la grande faucheuse comme si l'illusion de l'un n'allait pas sans la réalité de l'autre (ou permettait de la supporter). Il est donc beaucoup question de désirs et de mort dans le film au travers des tribulations d'une famille, les Shepridge traitée à la fois avec beaucoup d'humour et un arrière-goût d'amertume et de mélancolie qui en fait tout l'intérêt. Anthony HOPKINS fait une composition pleine d'autodérision en homme qui, sentant sa fin approcher envoie promener toutes les convenances pour se payer une bimbo qui espère-t-il, lui donnera un héritier, quitte à prendre du viagra, à fréquenter les salles de musculation, les cabines à UV et les boîtes de nuit. Son ex-femme Helena (Gemma JONES) se réfugie quant à elle dans les sciences occultes, un avatar de la magie du cinéma (Cristal, la diseuse de bonne aventure lui suggère une belle prophétie autoréalisatrice) alors que le gendre, Roy (Josh BROLIN), tente un gros coup de poker à la "Match point" (2005) pour relancer sa carrière littéraire en berne tout en lorgnant sa jolie voisine qui n'est plus sûre de vouloir se marier. Enfin Sally (Naomi WATTS), la fille des Shepridge, épouse frustrée de Roy, s'éprend de son patron Greg (Antonio BANDERAS) sur lequel elle cristallise tous ses fantasmes. Sa déception n'en sera que plus cruelle. Même les intrigues vouées à réussir portent en elle leur fantôme maléfique: l'auteur du roman que s'est approprié Roy le hantera à jamais de même que Claire, la femme décédée de Jonathan sera toujours présente dans son couple avec Helena.

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Wild Man Blues

Publié le par Rosalie210

Barbara Kopple (1997)

Wild Man Blues

"Wild man blues" est un documentaire sur Woody ALLEN sorti dans la foulée de "Harry dans tous ses états" (1996) à l'occasion de la première tournée européenne du cinéaste-clarinettiste et de son groupe de jazz "The New Orléans Jazz Band" dirigé par Eddy Davis. On reconnaît les sonorités indissociables des films du cinéaste dans le répertoire du groupe qui rappelle à notre bon souvenir la passion que Woody Allen voue au jazz depuis son enfance (comme expliqué dans le film, il l'écoutait à la radio, une époque à laquelle il a rendu hommage dans "Radio Days") (1986) au point qu'il a pris son surnom en hommage au clarinettiste Woody Herman.

Ce préambule établi, il faut tout de même souligner que s'il n'avait pas été un cinéaste majeur, son activité musicale serait restée cantonnée au domaine d'un passe-temps privé. On se doute que c'est ce qu'il représente bien plus que la qualité réelle de ses prestations musicales (sympathiques mais tout à fait anecdotiques) qui attire les foules dans les salles de concert où le groupe se produit. De fait, les séquences musicales du film sont assez longuettes et répétitives. Heureusement, il n'y a pas que cela. Ce que le film offre de plus intéressant, outre les traits d'humour, c'est la mise en évidence de l'importance que le déracinement joue chez un cinéaste intellectuel plus apprécié en Europe que "chez lui" (le film rappelle combien ses films introspectifs ont mieux marché sur le vieux continent) et qui se sent écartelé entre les deux mondes sans appartenir pleinement à aucun d'entre eux. On découvre également que ce déracinement est culturel et sociologique. Woody ALLEN tout comme sa femme, Soon-Yi* semblent inadaptés aux hôtels luxueux qu'ils fréquentent. Cela m'a rappelé une blague cruelle et douteuse (comme la plupart) de Laurent Gerra à propos de Céline Dion et de René Angelil dans leur palace en Floride "deux bouchers ayant gagné à la loterie". Mais c'est surtout la séquence de fin chez les parents de Woody Allen (très âgés mais encore en vie au moment du tournage) qui apporte un éclairage sur l'écartèlement identitaire d'un cinéaste "mondialisé" alors que sa mère aurait voulu qu'il épouse une juive et devienne pharmacien.

* Soon-Yi Prévin, d'origine sud-coréenne est la fille adoptive de Mia Farrow et André Prévin qui l'ont tous deux reniés (et réciproquement) après la révélation en 1992 de sa liaison avec Woody Allen alors le compagnon de Mia Farrow. La différence d'âge avec Woody Allen autant que leurs liens familiaux a créé le scandale, entretenu depuis par la guerre que se font les deux ex et leurs enfants autour d'accusations de maltraitance sur fond de climat incestueux.

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Rifkin's Festival

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (2020)

Rifkin's Festival

J'ai eu plaisir à renouer le fil des rendez-vous cinéphiles avec Woody ALLEN. Après "Un Jour de pluie à New York" (2017) et une carrière américaine interrompue par les scandales, j'avais entendu dire qu'il tournait un nouveau film en Espagne avec Sergi LÓPEZ et que celui-ci ne serait pas aussi facilement distribué. Mais finalement, après un peu d'attente, le nouveau Woody Allen est bien présent sur les écrans français.

Cependant, force est de constater que si le film est agréable à regarder, il manque de dynamisme et n'apporte rien de nouveau à la filmographie du réalisateur. On est clairement dans du réchauffé ou plutôt du recyclage: celui de la carte postale touristique des années 2010 quand Woody Allen délocalisait les marivaudages sentimentaux de ses couples de bourgeois intellos new-yorkais aux quatre coins de l'Europe de l'ouest avant que le climat de cette région du monde ne tourne à l'étuve estivale. Plus précisément, c'est à une version light de "Vicky Cristina Barcelona" (2007) que l'on a affaire au travers de la romance de Mort, l'anti-héros joué par un second couteau récurrent du cinéma de Woody Allen, Wallace SHAWN avec une médecin espagnole (Elena ANAYA) formant un ménage explosif avec un peintre volage (alias Sergi LÓPEZ). Mais celui-ci qui n'a que quelques minutes d'écran ne peut rivaliser avec Javier BARDEM pas plus que Elena Anaya avec Penélope CRUZ. L'autre intrigue sentimentale concerne l'épouse de Mort, Sue (Gina GERSHON) avec Philippe, un jeune cinéaste imbu de sa personne (Louis GARREL qui peut ainsi compléter la liste des acteurs et actrices français "fils et filles de" ayant joué dans un Woody Allen). Là encore, on retrouve un leitmotiv des films du cinéaste au travers d'un humour cynique à la Groucho MARX lorsque Mort descend en flammes les réalisations de son rival quoique lui-même soit un écrivain raté. Bien que tournant au procédé systématique manquant un peu de rythme (et lui aussi guère neuf, on pense par exemple au voyage temporel du héros de "Minuit à Paris") (2011), les scènes pastichant les films préférés de Woody Allen dans lesquelles Mort projette son imaginaire sont finalement ce qui s'avère être le plus sympathique dans le film. Federico FELLINI, Ingmar BERGMAN mais aussi Orson WELLES, Luis BUÑUEL ou encore la nouvelle vague française se rappellent à notre bon souvenir et Christoph WALTZ se paye même le luxe de reprendre le rôle de la Mort dans une version revue et corrigée de "Le Septième sceau" (1957).

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Escrocs mais pas trop (Small time crooks)

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (2000)

Escrocs mais pas trop (Small time crooks)

"Escrocs mais pas trop" de Woody ALLEN ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable mais le fait de le revoir s'est avéré une bonne surprise. J'ai effet trouvé que le film s'était bonifié avec le temps (il a tout de même aujourd'hui plus de vingt ans!) Le thème balisé depuis "Le Pigeon" (1958) des bras cassés préparant un casse n'est en fait qu'un prétexte dissimulant le vrai sujet du film, celui du choc socio-culturel entre nouveaux riches bling-bling mais incultes (style Tuche à la sauce américaine bien que la référence de Woody ALLEN soit une série des années cinquante "The Honeymooners") et bourgeoisie mondaine et intello, incarnée par le so british Hugh GRANT. Et il s'avère qu'entre les deux mondes, le plus escroc n'est pas forcément celui que l'on croit. Si Woody ALLEN fait le service minimum en profiteur dépassé par les événements mais qui reste fidèle à sa nature de voleur à la ramasse, celle qui joue sa femme, Tracey ULLMAN et qui est à l'origine de leur succès avec son entreprise de cookies manifeste un bel abattage comique tout en nuançant son personnage en recherche de reconnaissance sociale et de capital culturel.

A noter également un casting rendant hommage aux acteurs de comédie anglo-saxonne sous toutes ses formes avec Tracey ULLMAN, star comique de la télévision américaine appariée à Hugh GRANT et à Elaine MAY, elle-même ancienne star comique en duo avec Mike NICHOLS (le réalisateur de "Le Lauréat" (1967), elle-même ayant réalisé plusieurs films dont "Ishtar" (1987) avec Isabelle ADJANI et "Mikey et Nicky" (1976) avec John CASSAVETES et Peter FALK). Enfin citons la présence parmi les hommes de la bande de "braqueurs", de Michael RAPAPORT, le futur Doug de la série "Atypical" (2017) dont la quatrième saison sort le 9 juillet 2021 sur Netflix. Pour l'anecdote, Woody ALLEN a par la suite employé une autre actrice jouant dans la même série, Brigette Lundy-Paine dans "L Homme irrationnel" (2015).

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Ombres et Brouillard (Shadows and Fog)

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (1991)

Ombres et Brouillard (Shadows and Fog)

"Ombres et Brouillard", avant-dernier film de Woody ALLEN avec Mia FARROW est un exercice de style raffiné doté d'un casting de rôles secondaires trois étoiles (John MALKOVICH, John CUSACK, MADONNA, Jodie FOSTER, Kathy BATES) du plus bel effet esthétique mais dont l'aspect fake et le déluge de références saute trop aux yeux pour convaincre pleinement. Mettre dans un même film "Nosferatu le vampire" (1922), "M le Maudit" (1931), "La Monstrueuse Parade" (1932), "Le Procès" (1962) et "Kafka" (1991) ça fait déjà beaucoup. Si vous rajoutez en plus une ambiance à la "Furie" (1936) avec des groupes d'autodéfense prêts à lyncher le premier juif venu, ça devient vraiment lourd, le titre faisant penser tout à coup à "Nuit et brouillard" (1956). Heureusement, Woody ALLEN y injecte une part de légèreté en faisant son habituel numéro d'autodérision et en célébrant (comme il le fera souvent à travers ses films) le cinéma comme art de l'illusion. Le contenu de "Nuit et Brouillard" n'est donc pas vraiment à prendre au sérieux, c'est un film avant tout ludique qui recycle d'ailleurs des poncifs des films antérieurs de Woody ALLEN (comme les prostituées au grand coeur qui s'éclatent dans leur bordel, un copié-collé de celles de "La Rose pourpre du Caire") (1985). Le film vaut donc surtout pour sa beauté formelle avec sa photographie noir et blanc très travaillée, ses décors Mitteleuropa et son atmosphère sombre et gothique particulièrement brumeuse.

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L'Homme irrationnel (Irrational Man)

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (2015)

L'Homme irrationnel (Irrational Man)

"L'Homme irrationnel" forme un diptyque avec le précédent long-métrage de Woody Allen, "Magic in the moonlight" avec lequel il partage nombre de caractères communs: la délocalisation littorale, l'importance de la lumière magnifiée par le chef opérateur Darius Khondji, le rôle principal confié à un acteur de premier plan qui n'avait pas encore joué pour le cinéaste et la même partenaire féminine, Emma Stone. Néanmoins "Magic in the moonlight" est plus facilement définissable que "L'Homme irrationnel" car c'est une comédie romantique solaire épousant la personnalité faussement cynique et véritablement charmeuse de Colin Firth. "L'Homme irrationnel" comporte également une base romantique mais le scénario est panaché avec une comédie policière très semblable à "Meurtre Mystérieux à Manhattan" (des gens qui s'ennuient dans leur petite routine mènent une enquête qui s'avèrent criminelle sur un citoyen a priori au-dessus de tout soupçon). Enfin le personnage d'Abe (Joaquin Phoenix) appartient à la veine dostoievskienne de Woody Allen, le dénouement du film étant d'ailleurs décalqué sur celui de "Match Point" avec la notion de hasard qui joue un rôle clé dans le basculement des destins.

En dépit de ces différents emprunts qui pouvaient faire crainte une redite, le film est bien plus réussi que ce que les critiques ont pu en dire. Jill (Emma Stone) représente à la perfection un comportement féminin très répandu, celui de l'infirmière dévouée qui croit que son amour pourra sauver une "âme en perdition". Mélange de narcissisme et d'altruisme, ce comportement aveugle l'amène à côtoyer un faible (comme dans "Match Point") qui cache son impuissance derrière son aura "d'artiste maudit" (il est prof de philo mais il est filmé comme tout droit sorti d'un tableau romantique). Cette coquille vide ne trouve que le meurtre comme remède à son impasse existentielle ce qui en fait un vampire insatiable. Ajoutons que si Jill est attirée par le monstre, c'est qu'elle-même s'ennuie dans sa vie plan-plan de grande bourgeoise. Le monde sans dieu et dépourvu de sens de Woody Allen s'exprime une fois de plus derrière des apparences attrayantes.

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Vicky Cristina Barcelona

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (2007)

Vicky Cristina Barcelona

"Vicky Christina Barcelona" est un film qui a un double mérite.

D'une part il masque des questionnements existentiels qui auraient pu être d'un ennui mortel sous les atours chatoyants d'une comédie en forme de carte du tendre touristique de plus en plus épicée pour ne pas dire caliente. La qualité de la distribution et de la photographie apportent un charme indubitable au film qui fait parfois le même effet sur le spectateur que le bon vin et le guitariste espagnol sur Vicky. Et ce même s'il ne connaît pas les monuments de Barcelone (qui doivent beaucoup à Gaudi comme on peut le découvrir dans le film: Sagrada Familia, parc Güell, Pedrera et ses cheminées en forme de chevaliers). Pourtant à travers le marivaudage amoureux des deux jeunes touristes américaines (Rebecca HALL et Scarlett JOHANSSON) et le couple explosif et "almodovarien" formé par Penélope CRUZ et Javier BARDEM, Woody ALLEN pose des questions qui préfigurent celles de "Whatever Works" (2009). Il est loin d'être le premier à opposer l'ennui conjugal qui attend Vicky auprès de son fiancé aussi excitant qu'un "pot de yaourt" pour reprendre l'expression du Monde à la passion auto destructrice qui anime les artistes Juan Antonio et Maria-Helena, trop fusionnels pour ne pas se rendre la vie infernale. C'était déjà l'un des thèmes majeurs du film de Jacques DEMY, "Une chambre en ville" (1982) qui s'y connaissait en problèmes de gémellité artistique. Mais à ces deux extrêmes aussi mortifères l'un que l'autre, Woody ALLEN ajoute des expérimentations amoureuses plus marginales (le saphisme, l'amour à trois) qui au final ne débouchent sur rien. En dépit de la devise de Juan Antonio "Carpe Diem" c'est l'insatisfaction qui prédomine. Vicky se résout à suivre son schéma plan-plan en dépit des avertissements de Judy (Patricia CLARKSON) qui l'héberge à Barcelone et qui ne supporte plus sa situation conjugale très semblable (quoiqu'en dise Vicky). Quant à Cristina, elle n'est pas plus avancée qu'avant puisqu'elle sait certes ce qu'elle ne veut pas mais toujours pas ce qu'elle veut.

D'autre part, ce film qui fait partie de la période où Woody ALLEN faisait le tour d'Europe démontre si besoin était que celui-ci que l'on a longtemps ancré dans une identité "juive new-yorkaise" est en réalité un caméléon. Comme dans "Zelig" (1983) il est capable de se fondre dans n'importe quel décor tout en étant toujours fidèle à lui-même.

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Quoi de neuf, Pussycat? (What's new, Pussycat?)

Publié le par Rosalie210

Clive Donner (1965)

Quoi de neuf, Pussycat? (What's new, Pussycat?)

Les amateurs des sixties adeptes du "who's who" ne peuvent qu'apprécier le film de Clive DONNER qui aligne les célébrités de l'époque comme les perles d'un collier: Romy SCHNEIDER, Ursula ANDRESS, Peter O TOOLE, Paula PRENTISS, Peter SELLERS, CAPUCINE et dans des petits rôles voire des cameos, Françoise HARDY, Daniel ÉMILFORK, Jacques BALUTIN, Richard BURTON etc. Tout ce beau monde s'agite en roue libre dans une intrigue vaudevillesque tournée dans une France "bourgeoise rive gauche", couronnée par une dernière séquence complètement folle au "Château Chantelle" qui est celle que je trouve la plus drôle. Le tout est emballé par le célèbre tube de Tom JONES qui porte le même titre (en VO) que celui du film "WHAT'S NEW PUSSYCAT ?" (1965). Une allusion paraît-il à une expression employée par Warren BEATTY qui devait à l'origine jouer dans le film mais qui s'est défilé quand il a compris qu'il s'agissait de tourner en dérision les obsédés sexuels ^^^^.

Mais le film ne se distingue pas seulement par son casting cinq étoiles, il a également son importance dans la filmographie de Woody ALLEN. En effet il s'agit de sa première apparition sur grand écran (ceux qui se demandent où et quand il a pu embrasser Romy SCHNEIDER ont ainsi la réponse ^^^) et de son premier scénario. Le producteur du film l'avait en effet repéré pendant l'un de ses spectacles de cabaret et lui avait proposé d'en écrire l'histoire. Le film porte donc sa signature avec le thème de la psychanalyse, Paris version artistes de la rive gauche, le motif de la chambre de plus en plus remplie de monde (un hommage évident à la scène de la cabine de "Une nuit à l'opéra" (1935) avec les Marx Brothers) ou encore une séquence au bord de la Seine qui préfigure celle avec Goldie HAWN dans "Tout le monde dit I love you" (1996).

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