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Articles avec #court-metrage tag

Feux croisés (Two-Gun Gussie)

Publié le par Rosalie210

Alfred J. Goulding (1918)

Feux croisés (Two-Gun Gussie)

Court-métrage d'une dizaine de minutes dont l'effet comique principal repose sur le contraste entre Harold Lloyd, jeune homme d'apparence frêle et bien élevé et le milieu de rustres dans lequel il se produit. D'un côté la bourgeoisie urbaine de la côte est, de l'autre le Far West, ses saloons minables et ses hors-la-loi. Les efforts méritoires d'Harold pour "s'encanailler" (ou plutôt se mettre à la hauteur du dangereux bandit qui a échangé son identité avec lui) se soldent par de piteux échecs. Heureusement celui-ci reçoit des renforts qui l'aident à en venir à bout.

Le mélange de comédie et de western est une spécialité d'Harold Lloyd. Deux ans plus tard, il figurera dans un autre court-métrage du même genre (mais bien plus drôle): "Pour le cœur de Jenny" (également appelé "Viré à l'ouest"). L'index révolver qu'il utilise pour jouer préfigure le style de Chico Marx dans les films où il apparaît avec ses frères.

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Love Actually 2

Publié le par Rosalie210

Richard Curtis (2017)

Love Actually 2

Red Nose Days Actually est un court-métrage réalisé pour l'édition 2017 du Red Nose Day, l'un des plus grands téléthons britannique. Diffusé sur la BBC le 24 mars 2017, il réunit la majorité du casting de Love Actually près 14 ans après sa sortie pour une sorte de micro-suite pleine de nostalgie. Richard Curtis étant l'un des fondateurs du Red Nose Days (dédié aux victimes de la famine en Afrique), ceci explique cela.

Pour les amoureux du film de 2003, ce court-métrage est un beau cadeau. Il reprend avec un maximum de mimétisme quelques unes des scènes les plus célèbres de l'original en les "réactualisant":

-La déclaration d'amour de Mark (Andrew Lincoln) à Juliet (Keira Knightley) avec les pancartes inspirées du clip de Bob Dylan. Evidemment Mark a (fort heureusement pour lui) tourné la page et trouvé la femme de sa vie parmi les top model qu'il convoitait..

-La danse de Hugh Grant (non plus sur les Pointers Sisters mais sur Hotline Bling de Drake) est un des meilleurs moments. Avec un sens consommé de l'autodérision, celui-ci joue de son corps vieillissant comme d'un outil burlesque pour multiplier les "incidents" de parcours qui transforment sa performance en parcours du combattant.

-L'interview radio de Bill Nighty où on apprend que son manager est décédé et la séquence emballage de M. Bean ne sont que des redites sans intérêt.

-La séquence entre Colin Firth et Aurélia ainsi que celle entre Liam Neeson et son fils Sam soulignent encore plus que les autres le temps qui a passé. Sam qui avait 12 ans lors du premier film en a 26, son père apparaît comme un vieillard alors que la différence d'âge du couple Jamie-Aurélia saute bien davantage aux yeux qu'en 2003.

Aux USA, le court-métrage a été également diffusé et contient une séquence supplémentaire faisant intervenir Laura Linney (pour que l'on sache que tout va bien pour elle, ouf!)

Comme il est impossible de faire revenir les morts, Alan Rickman est absent du film mais plus étonnant, son existence n'est jamais rappelée car ni Emma Thompson, ni la fille qui jouait la secrétaire n'ont participé au film. C'est dommage car cela aurait été une occasion en or de rendre hommage à cet immense comédien.

Au final un court-métrage sympathique mais inégal. 

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Destino

Publié le par Rosalie210

Dominique Monféry, John Hench (2003)

Destino

Curieux destin que celui de "Destino", ce court-métrage surréaliste et muet, véritable OVNI réalisé conjointement par Salvador Dali et Walt Disney qui connut une gestation de plus d'un demi-siècle.

En 1945, les deux artistes se rencontrèrent lors d'un dîner à Hollywood. Dali travaillait alors sur les séquences oniriques de "La maison du docteur Edwards" d'Hitchcock. Ils s'étaient déjà brièvement rencontrés dans les années 30. Dali considérait Disney comme l'un des trois plus grands surréalistes américains (avec les Marx Brothers et Cecil B.DeMille). Les deux hommes décidèrent de faire un dessin animé ensemble. Disney a un projet qui séduit Dali: celui du destin tragique de Chronos, dieu grec du temps, désespérément amoureux d’une mortelle, le tout sur l'air de la chanson mexicaine d'Armando Dominguez intitulée "Destino". Dali se rendit tous les matins pendant 8 mois aux studios de la compagnie. Il produisit une petite centaine de croquis, puis parvint à réaliser dix-huit secondes de film animé. Mais, faute de budget dans le contexte difficile de l'après-guerre, Walt Disney finit par lâcher l'artiste et le projet (il se murmure également qu'il était mécontent de la tournure du projet, plus dalien que disneyen).
 
C'est Roy Disney, neveu de Walt, alors à la tête de la société, qui ressortit les archives de Dali du coffre du studio en 1999 et décida de relancer le film. Entre temps, l'histoire de leur collaboration était devenue légendaire, bien au delà des seuls fans d'animation. Une équipe de 25 personnes œuvra alors, dans le studio d'animation français de Disney à Montreuil, sous la houlette du réalisateur Dominique Monféry et l'indispensable supervision de John Hench qui avait assisté Dali en 1946 et était toujours en vie. En 2003, « Destino », d'une durée de six minutes, fut enfin achevé. Après avoir parcouru festivals et expositions, il est visible depuis 2010 sur internet.

"Destino", beau et harmonieux, fait penser à l'enfant d'un couple dans lequel on recherche la ressemblance avec les géniteurs. La parenté avec l'œuvre de Dali saute aux yeux. On croise toutes les obsessions graphiques du peintre : croissants de lune montés sur échasses, montres molles, sculptures aux têtes coupées, coquillages géants, globes oculaires pourvus de bras, paysages désertiques etc. Par conséquent, la parenté avec l'œuvre de Disney y est beaucoup plus discrète. Elle existe néanmoins à travers la figure de la princesse qui lorsqu'elle s'envole fait penser à la fée Clochette dans Peter Pan alors que son avatar abstrait se rapproche de certaines séquences de Fantasia.

"Destino" est une œuvre précieuse qui illustre la rencontre de deux grands esprits. Preuve que le dialogue des différences enrichit, j'aime particulièrement le point de vue de chacun sur l'intrigue du film: « Un spectacle magique du problème de la vie dans ce labyrinthe qu’est le temps » ou « l’histoire simple d’une jeune fille à la recherche de l’amour vrai »: deux visions, deux vérités illustrant ce petit bijou de film.

 

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Passez muscade (Are Crooks dishonest ?)

Publié le par Rosalie210

Gilbert Pratt (1918)

Passez muscade  (Are Crooks dishonest ?)

Aux Etats-Unis, l’expression « wooden nutmeg » (= noix de muscade en bois) désigne toute forme de fraude. Le terme vient d’une légende selon laquelle certains commerçants peu scrupuleux du Connecticut vendaient des noix de muscade en bois. Cela a même valu au Connecticut son surnom de « Nutmeg State ».

Dans ce court-métrage d'une bobine, Harold Lloyd et son comparse Snub Pollard sont deux petits escrocs qui arnaquent les "pigeons" d'un parc en leur vendant de faux bijoux qu'ils font passer pour des vrais. Les affaires marchent bien jusqu'au moment où Harold tombe sur Miss Goulash (Bebe Daniels), une fausse voyante qui en matière d'escroquerie en connaît un rayon. Tant et si bien qu'elle les dépouille avec une grande facilité. Harold et Snub se rendent dans son cabinet pour récupérer leur "bien" mais en vain car elle est plus forte qu'eux. Les tours de passe-passe entre les trois acteurs avec l'argent ainsi que les allées et venues vaudevillesques dans les différentes parties du cabinet sont assez virtuoses. Ce n'est pas la comédie la plus originale de Lloyd mais elle très divertissante.

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Charlotte et Véronique/Tous les garçons s'appellent Patrick

Publié le par Rosalie210

Jean-Luc Godard (1959)

Charlotte et Véronique/Tous les garçons s'appellent Patrick

Court-métrage léger et charmant réalisé par Jean-Luc GODARD et écrit par Eric Rohmer anticipant ce que sera la "Nouvelle Vague". Du premier, on reconnaît le style de son futur premier long-métrage "A bout de souffle": tournage en décors naturels, montage en jump-cuts, personnages jeunes, modernes, vifs, spontanés faisant souffler un vent de fraîcheur et de liberté, looks annonçant ceux de Jean Seberg et Bebel, multiplication des références et citations notamment au cinéma américain (par exemple James Dean et "La fureur de vivre" qui ici prend un caractère particulièrement frivole), miroirs et tableaux réfléchissant le visage féminin. Du second on reconnaît le goût pour le marivaudage en forme de théorème façon "L'Ami de mon amie" (sauf qu'au lieu d'échanger leurs copains, elles découvrent que c'est la même personne!). Les actrices manquent un peu de présence mais Jean-Claude Brialy dont c'était l'un des premiers rôles au cinéma est irrésistible dans son rôle de dragueur. A la fois drôle et charmant il fait un peu penser à Frédéric Lemaître-Pierre Brasseur dans "Les enfants du paradis".

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César chez les Gaulois

Publié le par Rosalie210

René Clément (1931)

César chez les Gaulois

Le premier court-métrage de René Clément (réalisateur entre autre de "La bataille du rail", "Jeux interdits" et "Monsieur Ripois"), un film d'animation de 10 minutes est une rareté. Sur la plupart des sites internet qui mentionnent son existence, il est déclaré perdu. Sauf qu'en réalité, il croupissait dans les réserves de la cinémathèque française dans un état de dégradation avancé. Restauré en 2017, il est désormais visible dans le cadre de l'exposition "Goscinny et le cinéma". L'objectif étant de montrer que l'imaginaire gallo-romain imprégnait la culture populaire française bien avant la création d'Astérix!

Cerise sur le gâteau, ce court-métrage est dynamique, drôle et plein d'inventivité. Il peut être considéré comme un ancêtre de "La nuit au musée", la série de films américains avec Ben Stiller et Robin Williams. En effet, on y voit des statues de héros patrimoniaux enfermées au musée s'animer une fois que les visiteurs ont le dos tourné. Par accident, l'élastique rattachant la balle à la raquette d'un enfant se prend dans la statue de Vercingétorix qui trouve ainsi une formidable occasion de se venger de Jules César dont la statue se trouve juste à côté de la sienne. La suite est un règlement de comptes entre statues de soldats gaulois et de soldats romains qui quittent le musée pour aller rejouer la bataille d'Alésia. Le tout avec de délicieux anachronismes dont le plus énorme est l'utilisation d'un train et de secouristes tout droit sortis de la première guerre mondiale.

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Il fait beau dans la plus belle ville du monde

Publié le par Rosalie210

Valérie Donzelli (2008)

Il fait beau dans la plus belle ville du monde

Délicieux petit court-métrage d'une douzaine de minutes réalisé par Valérie Donzelli sur le thème de la rencontre amoureuse.

Cela commence par un échange de messages entre un chanteur et une "fan" qui en dépit de leurs efforts ne parviennent pas à fixer un rendez-vous. Cette première partie explore toutes les facettes de la rencontre virtuelle, de la correspondance épistolaire sur fond de clavecin à la communication high-tech sur clavier et smartphone. Là-dessus se greffe une esthétique de roman-photo très "cliché" qui joue sur le contraste entre le romanesque de la correspondance et le prosaïsme de la réalité quotidienne.

La deuxième partie, proche de l'esthétique de la nouvelle vague (décors naturels, sons bruts et désyncronisés etc.) raconte leur rencontre dans le monde réel et fait intervenir au premier plan la réalité du corps. Elle et son gros ventre de femme enceinte, lui, ses allergies et son gros pull inadapté à la saison et entre eux, une fiente de pigeon! L'aspect pataud de cette rencontre est également marqué par les silences gênés des deux personnages qui ne savent pas trop quoi faire d'eux-même. Puis, en mettant en mouvement les corps (par la marche et la parole), la gêne se transforme en intimité. Le tout filmé en caméra super 8 comme un film de famille. 

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Les héros sont immortels

Publié le par Rosalie210

Alain Guiraudie (1990)

Les héros sont immortels

Premier film réalisé par Alain Guiraudie, "Les héros sont immortels" est un court-métrage d'une quinzaine de minutes réalisé en 1990. Il constitue une excellente introduction à son univers. En dépit du fait qu'il a été réalisé avec 3 francs six sous, le film porte la patte du cinéaste aussi bien sur le plan formel que sur le plan thématique. Sur le plan thématique, le film se concentre sur la discussion de deux hommes qui se retrouvent chaque nuit devant la porte d'une église pour attendre leur Godot éditorial. L'un des deux n'est autre qu'Alain Guiraudie himself qui espère que le "renouveau de la culture" passera "par les places aveyronnaises". Son accent, celui de son compère et les nombreuses allusions régionales (à Decazeville et à Rodez) ancrent son cinéma dans un terroir bien défini. Sur le plan formel, la mise en scène se distingue déjà par sa rigueur et son sens de l'épure. Elle est rythmée par de subtiles variations autour d'un canevas immuable: la marche vue de dos de l'un des deux hommes sur fond musical le long de la rue qui mène à l'église, les retrouvailles, l'attente, le départ

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Baby-Sitting Jack-Jack (Jack-Jack Attack)

Publié le par Rosalie210

Brad Bird (2004)

Baby-Sitting Jack-Jack (Jack-Jack Attack)

Ce court-métrage est un excellent complément au film "Les Indestructibles". Il montre une séquence (tournée et coupée car elle "spoliait" la fin!) qui reste hors-champ dans le long-métrage, celle des démêlés de la jeune Kari avec Jack-Jack, le bébé qu'elle est chargée de garder au moment où le reste de la famille part sauver le monde. La levée du déni des super-pouvoirs de cette famille qui a tout fait pour faire croire qu'elle était comme les autres a donc des répercussions immédiates sur le bébé et c'est la baby-sitter qui fait les frais de ses talents digne des X Men (qui vont de la lévitation à la téléportation en passant par l'inflammabilité, les rayons-laser sortant des yeux et la capacité à traverser les murs).

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Martin et la lumière fantôme (Martin and the Ghostlight)

Publié le par Rosalie210

John Lasseter et Dan Scanlon (2006)

Martin et la lumière fantôme (Martin and the Ghostlight)

Martin-crétin dans Cars équivaut aux Mignons-crétins dans Moi, moche et méchant: ça fonctionne bien sur un court-métrage ou en tant que personnage secondaire vecteur de gags d'un long-métrage. En revanche, quand on le prend comme protagoniste principal d'un long-métrage, le résultat est catastrophique (Cars 2, Les Minions). Heureusement ici, il s'agit d'un court métrage qui fonctionne sur le canevas d'une recette éprouvée, celle de l'arroseur arrosé. Martin qui aime faire des blagues à ses amis se prend un retour de boomerang dans la carlingue. Pris au piège de sa crédulité, il en est quitte pour une bonne frousse. L'ensemble est amusant et enlevé. On passe un bon moment.

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