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Articles avec #curtis (richard) tag

Good Morning England (The boat that rocked)

Publié le par Rosalie210

Richard Curtis (2008)

Good Morning England (The boat that rocked)

Je n'avais pas trop aimé le film lors de mon premier visionnage: j'avais trouvé cet entre-soi masculin un brin potache légèrement indigeste sur les bords. Un deuxième visionnage a quelque peu rectifié le tir. L'ambiance sur le bateau déglingué de Radio Rock flottant dans les eaux internationales de la mer du Nord est digne d'une cour d'internat mais chacun des DJ est un franc-tireur dont la simple existence est un défi à l'autorité. Sans eux, jamais la musique pop-rock qui était alors en pleine effervescence créatrice au Royaume-Uni n'aurait rencontré un tel écho. Le film est un hommage aux radios pirates telles que Radio Caroline ou Radio London. Dans les années 60, le pays était en effet mis sous cloche par une chape de puritanisme incarné par des dirigeants psychorigides sinistres qui contrôlaient les médias. La musique rock jugée trop sulfureuse était cantonnée aux marges des programmes officiels alors qu'elle constituait un échappatoire pour une grande partie de la société, particulièrement la jeunesse en quête de liberté et d'émancipation qui se branchait clandestinement sur les radios-pirates*. La guerre des ondes se déroulait donc off-shore, loin du contrôle d'un Etat qui pourtant avait su en son temps utiliser la radio comme outil de combat. Leur acharnement à faire taire les voix dissonantes est délicieusement tourné en dérision dans le film, y compris par les acteurs qui les incarnent (Kenneth BRANAGH qui va chercher l'inspiration du côté d'Hitler). Par contraste, les pirates turbulents et joyeusement immatures de Radio Rock en deviennent forcément sympathiques d'autant qu'ils sont interprétés par de grandes pointures qui s'en donnent à coeur joie: Philip SEYMOUR HOFFMAN dans le rôle du seul américain à bord qui se fait donner du "comte" est gargantuesque et sa rivalité avec le charismatique Gavin (Rhys IFANS) donne lieu à de belles idées de mises en scène. S'y ajoute un Bill NIGHY impérial, plein de classe et de rage et toute une ribambelle d'acteurs moins connus mais bien allumés...ou éteints pour les plus "babas" d'entre eux. Richard CURTIS est doué pour les films choraux mettant en scène de nombreuses vedettes et si souvent ça vole pas très haut, c'est transcendé par l'énergie et le panache des acteurs** ainsi que par la bande-son omniprésente.

* On retrouve cette tension entre puritanisme et esprit rock aux USA dans "ELVIS" (2020) par exemple. En France, la légalisation des radios libres est évoquée dans "Les Magnétiques" (2021). Si aujourd'hui, le pouvoir politique a cessé d'exercer son emprise sur la culture dans le monde occidental, il a été remplacé par le monde des affaires qui l'a tellement mercantilisée qu'elle est devenue largement inoffensive (et quand elle ne l'est pas, elle reflète les fractures sociétales d'aujourd'hui).

** Même les actrices dont le rôle est très réduit et formaté arrivent à tirer leur épingle du jeu notamment Gemma ARTERTON et Emma THOMPSON.

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Love Actually 2

Publié le par Rosalie210

Richard Curtis (2017)

Love Actually 2

Red Nose Days Actually est un court-métrage réalisé pour l'édition 2017 du Red Nose Day, l'un des plus grands téléthons britannique. Diffusé sur la BBC le 24 mars 2017, il réunit la majorité du casting de Love Actually près 14 ans après sa sortie pour une sorte de micro-suite pleine de nostalgie. Richard Curtis étant l'un des fondateurs du Red Nose Days (dédié aux victimes de la famine en Afrique), ceci explique cela.

Pour les amoureux du film de 2003, ce court-métrage est un beau cadeau. Il reprend avec un maximum de mimétisme quelques unes des scènes les plus célèbres de l'original en les "réactualisant":

-La déclaration d'amour de Mark (Andrew Lincoln) à Juliet (Keira Knightley) avec les pancartes inspirées du clip de Bob Dylan. Evidemment Mark a (fort heureusement pour lui) tourné la page et trouvé la femme de sa vie parmi les top model qu'il convoitait..

-La danse de Hugh Grant (non plus sur les Pointers Sisters mais sur Hotline Bling de Drake) est un des meilleurs moments. Avec un sens consommé de l'autodérision, celui-ci joue de son corps vieillissant comme d'un outil burlesque pour multiplier les "incidents" de parcours qui transforment sa performance en parcours du combattant.

-L'interview radio de Bill Nighty où on apprend que son manager est décédé et la séquence emballage de M. Bean ne sont que des redites sans intérêt.

-La séquence entre Colin Firth et Aurélia ainsi que celle entre Liam Neeson et son fils Sam soulignent encore plus que les autres le temps qui a passé. Sam qui avait 12 ans lors du premier film en a 26, son père apparaît comme un vieillard alors que la différence d'âge du couple Jamie-Aurélia saute bien davantage aux yeux qu'en 2003.

Aux USA, le court-métrage a été également diffusé et contient une séquence supplémentaire faisant intervenir Laura Linney (pour que l'on sache que tout va bien pour elle, ouf!)

Comme il est impossible de faire revenir les morts, Alan Rickman est absent du film mais plus étonnant, son existence n'est jamais rappelée car ni Emma Thompson, ni la fille qui jouait la secrétaire n'ont participé au film. C'est dommage car cela aurait été une occasion en or de rendre hommage à cet immense comédien.

Au final un court-métrage sympathique mais inégal. 

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Love Actually

Publié le par Rosalie210

Richard Curtis (2003)

Love Actually

Je me suis dit qu'après avoir rédigé un avis sur le film d'Halloween, je pouvais faire pareil avec le film de Noël. Et dans cette catégorie, le must du must, c'est "Love Actually", d'autant qu'à la manière des calendriers de l'Avent, il est construit sur un compte à rebours qui commence 5 semaines avant la date fatidique.

Si "Love Actually", est aujourd'hui un film culte, un film que l'on se repasse tous les ans à la même période et qui donne envie de se faire des free hugs, ce n'est certainement pas à cause de son originalité ou de sa subtilité. "Love Actually" est un gros Christmas pudding bourré de clichés du type "amour, gloire et beauté" et de situations invraisemblables. Par exemple la romance entre le premier ministre et sa collaboratrice ressemble beaucoup à celle de "Coup de foudre à Notting Hill" sauf qu'Hugh Grant est ici le prince et Natalie la pauvresse.

Et pourtant le charme de cette comédie "so romantic" opère toujours au point qu'une suite en forme de court-métrage a été tournée 14 ans après. Inutile de chercher midi à quatorze heures, le casting cinq étoiles est pour beaucoup dans cette réussite ainsi que l'utilisation parfaite de la musique. L'affiche paquet-cadeau nous offre la fine fleur des comédiens britanniques sur un plateau: Hugh Grant, Colin Firth, Emma Thompson, Alan Rickman, Bill Nighy, Liam Neeson, Laura Linney, Rowan "mister Bean" Atkinson etc. Et ils ne sont pas là pour faire de la figuration. La plupart d'entre eux s'amusent beaucoup et donnent un caractère décalé et réjouissant à leur prestation, le tout avec la complicité du réalisateur. Bill Nighty, rockeur has-been obligé d'enregistrer des tubes de noël alimentaires massacre consciencieusement le hit de Wet Wet Wet qui était la star de "Quatre mariages et un enterrement". Hugh Grant se lâche dans un numéro dansé bien loin du protocole du 10 downing street, Colin Firth se met au portugais (de la vache espagnole), Alan Rickman, frappé par le démon de midi se fend d'une scène hilarante où il tente d'acheter un collier en douce pour sa maîtresse (mais c'est sans compter sur le perfectionnisme du vendeur alias Atkinson) alors que sa femme souffre en silence. Il n'y a en effet pas que des moments de comédie et certains passages du film montrent un arrière-plan plus amer que doux. Outre les larmes de l'épouse délaissée, on assiste à l'échec d'une romance entre deux collègues de bureau et à une histoire d'amour impossible entre une jeune femme (jouée par Keira Knightley) et le meilleur ami de son mari qui lui offre un déclaration d'amour en pancartes directement inspirée du clip de Bob Dylan.  

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