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Articles avec #fantastique tag

Vice-Versa (Inside Out)

Publié le par Rosalie210

Pete Docter (2015)

Vice-Versa (Inside Out)

Un film d'animation totalement original, réussissant à inventer un univers traduisant de façon compréhensible l'univers psychique d'une pré-adolescente confrontée à un bouleversement majeur.

Cet univers possède un QG gouverné par de petits toons colorés incarnant les 5 émotions primaires: la joie (jaune en forme d'étoile), la tristesse (bleue en forme de larme inversée), la colère (rouge en forme de brique pour taper sur tout ce qui bouge), la peur (violet en forme de nerf) et le dégoût (vert en forme de brocolis, le légume détesté par Riley).

Les souvenirs de l'héroïne se matérialisent sous la forme de boules colorées par l'émotion dominante ressentie. De sa naissance à ses 11 ans, l'émotion reine de Riley est celle de l'enfance heureuse c'est à dire la joie. Les souvenirs sont donc à dominante jaune et les plus importants occupent la mémoire centrale. Il s'agit des principales sources de joie de Riley et leurs rayons donnent vie aux îles de la personnalité, des pôles d'équilibre psychique: famille, amies, hockey (la passion de Riley), bêtises...

Mais ce bel équilibre s'effondre à la suite d'un déménagement qui se passe mal. Riley perd tous ses repères et se laisse gagner par la colère et le dégoût. Car pour faire plaisir à ses parents elle refoule sa tristesse qui tout comme la joie est expulsée du quartier général et envoyée dans des zones inconnues de son cerveau. On découvre le train de la pensée, la bibliothèque de la mémoire à long terme, le studio des rêves, l'inconscient... dans une atmosphère de plus en plus sombre. Joie découvre alors le rôle essentiel de Tristesse dans l'équilibre de la personnalité de Riley. Si elle ne peut l'exprimer, elle risque de perdre le contact avec toutes ses émotions et de sombrer dans la dépression.

D'une inventivité formelle remarquable pour donner corps à des concepts abstraits, le film se double d'une analyse subtile du passage de l'enfance à l'adolescence et de la difficulté de grandir. Il montre que la perte et le deuil sont indispensables (celle de l'ami imaginaire par exemple) pour que d'autres choses puissent renaître (de nouvelles îles de la personnalité plus ado comme celle des boys band!) Il montre aussi que toutes les émotions sont nécessaires à l'équilibre d'une personne y compris celles que l'on considère comme indésirables. La peur assure la sécurité, le dégoût est un anti-poison tout comme la tristesse qui permet d'expulser son chagrin ou la colère (un personnage hilarant) qui défend la justice. Inversement la joie sans mélange mène à une impasse.
C'est pourquoi les émotions adolescentes et adultes deviennent hybrides (les souvenirs de la mémoire centrale deviennent bi ou tricolores). La joie n'est plus l'élément central comme on peut le voir avec les plongées dans l'esprit des parents.

Ne pas rater le générique de fin qui offre un supplément délectable!

Le film est transgénérationnel mais il est trop complexe pour les plus jeunes. Mieux vaut le découvrir vers 7-8 ans (mais c'est aussi l'âge indiqué pour la plupart des Harry Potter et d'autres oeuvres estampillées "jeunesse" qui sont aussi transgénérationnelles).

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Les ailes du désir (Der Himmel über Berlin)

Publié le par Rosalie210

Wim Wenders (1987)

Les ailes du désir (Der Himmel über Berlin)

Le début annonce la couleur si j'ose m'exprimer ainsi. Une plume écrit le poème "chanson sur l'enfance" de Peter Handke pendant que la voix de Bruno Ganz récite les premiers vers "Als das kind kind war (lorsque l'enfant était enfant)..." Les Ailes du désir n'est pas qu'un film, c'est un véritable poème cinématographique. La caméra de Wenders en apesanteur épouse le point de vue des anges et survole dans le noir et blanc sublimé d'Henri Alekan Berlin et ses stigmates. Les anges traversent les murs (on est en 1987, deux ans avant la chute du mur de Berlin) et écoutent les pensées des gens avec bienveillance. Ils tentent de leur redonner espoir. Bien sûr seuls les enfants peuvent voir les anges. Les adultes peuvent tout au plus ressentir leur présence.

Mais les anges ont une autre fonction, celle de conservateur de mémoire. Depuis des temps immémoriaux, ils notent et conservent jour après jour les faits et gestes qui leur paraissent significatifs. La bibliothèque de la ville est leur repaire ainsi que celui du conteur, lui aussi mémoire de la ville, Homère.

Le film est également une magnifique fable humaniste. L'incroyable présence des deux acteurs qui jouent les anges (Damiel alias Bruno Ganz et Cassiel alias Otto Sander) y est pour beaucoup ainsi que Peter Falk dans son propre rôle. Peter Falk dont le rôle emblématique de Columbo est sans cesse rappelé dans le film. Il est de passage à Berlin pour tourner un film sur la seconde guerre mondiale dont l'ombre pèse sur la ville au moins autant que son mur. Si Homère est le conteur, Peter Falk, acteur et ancien ange est le passeur, celui qui invite ses "companeros" à rejoindre le monde des humains en leur dépeignant les petites joies de l'existence (fumer, boire un café, se frotter les mains etc.)

Le désir permet en effet à l'ange de devenir humain. Damiel tombe amoureux de Marion, une trapéziste fan du chanteur Nick Cave et s'incarne en homme. Une nouvelle expérience commence pour lui avec un monde en couleurs, des sensations inconnues mais aussi les soucis matériels (temps, argent...)

A noter que 6 ans plus tard, Wenders tournera une suite tout aussi belle aux Ailes du désir, Si loin si proche dictée par la nécessité de rendre compte de la chute du mur et de ses conséquences.

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La mort vous va si bien (Death Becomes Her)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1992)

La mort vous va si bien (Death Becomes Her)

Comme d'autres films de Zemeckis, La mort vous va si bien qui est au premier degré un divertissement jouissif cache bien son jeu à savoir plusieurs niveaux de lecture et une réflexion subtile sur la mort, l'addiction, l'emprise, le culte de l'apparence et l'art. La séquence d'ouverture montre un personnage -Ernest (Bruce Willis)- fasciné par Madeline (Meryl Streep), une femme dont le numéro de music-hall ringard provoque les sarcasmes et l'ennui du reste de la salle. Pour elle, il quitte tout -son métier de chirurgien esthétique, sa fiancée- et connaît une descente aux enfers jusqu'aux tréfonds de l'alcoolisme et de l'humiliation. Quant à Helen la fiancée bafouée (Goldie Hawn), après avoir elle aussi connu la déchéance morale et physique (obésité, folie...) elle choisit de devenir le clone de Madeline grâce à une potion de jouvence qui rend immortel. Elle s'engage alors avec elle dans une confrontation par delà la mort puisque Madeline avale également la potion. Quant à Ernest, il en est réduit à l'art de "ravaler" sa femme et son ex pour dissimuler leur aspect de plus en plus cadavérique. Mais en véritable personnage zemeckien, il finit par trouver en lui les ressources pour échapper à sa situation d"enterré vivant et se reconstruire.


Il s'agit également d'un film extrêmement riches en références de toutes sortes. Référence à la genèse biblique quand l'esthéticienne-sorcière Lisle (Isabella Rossellini) sort nue de son bain telle une nouvelle Eve et propose à Ernest de boire la potion (c'est à dire de croquer dans la pomme) sous la verrière reproduisant la création d'Adam de Michel-Ange. Référence dans cette même séquence à Blanche-Neige et les 7 nains de Disney car Lisle (et sa pomme empoisonnée) se retrouve affublée d'un manteau à collerette semblable à celui de la marâtre. Référence à Warhol qui a peint une fausse sérigraphie de Madeline, starlette périssable au désir obsessionnel de jeunesse et d'immortalité. Référence à Tennessee Williams et à sa pièce de théâtre Doux oiseau de jeunesse dont la version musicale est interprétée par Madeline. Référence à Vol au dessus d'un nid de coucou avec la séquence de l'hôpital psychiatrique où est enfermée Helen. Référence aux cartoons avec des effets spéciaux permettant d'écraser, trouer, tordre ou étirer les corps. Enfin références aux films antérieurs de Zemeckis. Helen en robe rouge est un avatar de Jessica Rabbits, Ernest fait penser à Droopy alors que la séquence où il escalade le toit du château de Lisle et se retrouve suspendu par les bretelles sous l'orage reprend une scène identique dans Retour vers le futur (Doc accroché à l'horloge). Pour terminer, signalons que les acteurs sont excellents. Mention spéciale à Bruce Willis dans le rôle d'Ernest, criant de vérité dans un rôle à contre-emploi.

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C'était demain (Time After Time)

Publié le par Rosalie210

Nicholas Meyer (1979)

C'était demain (Time After Time)

Plein de bonnes intentions au départ, le film de Nicholas Meyer s'avère décevant au final. Tout d'abord si la séquence d'ouverture très proche de celle de la machine à explorer le temps, le film de George Pal, est convaincante, la suite l'est beaucoup moins. H.G. Wells (joué par Malcolm McDowell) parti de Londres en 1893 se retrouve à San Francisco en 1979 alors que la machine de Wells ne voyage jamais dans l'espace mais seulement dans le temps. Le temps justement est implacable: 37 ans après le tournage du film, les séquences tournées à San Francisco apparaissent datées et sans vrai point de vue alors que cette ville était censée figurer la modernité à l'époque. Il en est de même avec Amy, la petite amie de H.G. Wells (jouée par Mary Steenburgen) qui ne cesse de clamer qu'elle est une femme moderne mais qui manque cruellement de substance. Néanmoins ce rôle a eu un impact positif pour elle. D'une part il lui a permis de rencontrer Malcolm McDowell avec qui elle s'est mariée peu de temps après, un mariage qui a duré une dizaine d'années. D'autre part il a donné à Zemeckis l'idée de l'engager pour un rôle similaire dans Retour vers le futur III.

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Retour vers le futur III (Back to the Future Part III)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1990)

Retour vers le futur III (Back to the Future Part III)

Mon préféré de la trilogie qu'il conclut de la plus belle des manières. D'abord par l'hommage au western. Sergio Leone et Clint EASTWOOD se taillent la part du lion mais John Ford n'est pas oublié et il y a même des allusions aux westerns B des années 30-40 interprétés par Roy Rogers (la tenue clinquante de Marty avant qu'il ne la change pour le poncho de Blondin).

Mais le film n'est pas qu'un empilement d'hommages et de clins d'œil. Il est aussi un retour aux sources et un recommencement. Hill Valley se construit. Marty règle son "complexe mauviette" une fois pour toutes et déjoue le destin de raté entrevu dans le précédent film. Quant à Doc, il trouve enfin sa place quelque part et change lui aussi son destin. Emigrant temporel, il repart à zéro, se construit une nouvelle identité, s'intègre, rencontre l'amour et fonde une famille. Ultime coup de génie, la fin avec la locomotive steampunk est l'un des plus beaux hommages à Jules Verne et à H.G Wells que je connaisse. Zemeckis et Gale ne sont-ils pas eux aussi des visionnaires en avance sur leur temps? Et franchement qui peut se targuer d'avoir construit une trilogie d'une telle qualité et d'une telle constance d'un film à l'autre?


Chacun a son film préféré selon ses goûts et sa sensibilité mais objectivement, ils sont tous trois d'une grande richesse et se complètent de façon cohérente.

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Retour vers le futur II (Back to the Future Part II)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1989)

Retour vers le futur II (Back to the Future Part II)

Des trois films de la trilogie, celui-ci a longtemps été celui que j'ai le moins aimé.  Trop compliqué à suivre, pas assez de romanesque et en dehors du retour en 1955 un environnement très laid, voire sordide. Mais avec le temps, j'ai compris que tout cela était nécessaire et aujourd'hui je l'apprécie autant que les autres.

L'incursion dans le futur sonne comme un avertissement pour Marty: s'il ne change pas, une vie de loser semblable en tous points à celle de ses parents l'attend en 2015. De même le 1985 alternatif où Biff règne en parrain mafieux sur Hell Valley souligne les dégâts de deux des idoles de la société actuelle: l'argent et la technologie. Enfin le retour dans le premier film en 1955 pour neutraliser Biff est un formidable terrain d'expérimentation cinématographique. Zemeckis a le goût de la mise en abîme et du cadre dans le cadre et il peut s'en donner à cœur joie! La fin annonce déjà la séparation de Marty et de Doc quand ce dernier est expédié dans le Far West où se déroule le dernier volet de la trilogie.

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Retour vers le futur (Back to the Future)

Publié le par Rosalie210

Robert Zemeckis (1985)

Retour vers le futur (Back to the Future)

Welcome to Hill Valley, the perfect place to start your family's future! Mais en 1985, ce slogan résonne de façon bien ironique lorsqu'on découvre le quotidien des Mc Fly. Le portrait de cette famille de losers montre que le rêve américain a du plomb dans l'aile.  Heureusement le plus jeune des Mc Fly, Marty est un garçon rebelle qui compte bien changer l'histoire (la sienne et celle de sa famille). Il peut compter pour cela sur son meilleur ami qui n'est autre que le paria de la ville, l'excentrique docteur Emmett Brown. En effet celui-ci vient de mettre au point une formidable baguette magique: une machine à voyager dans le temps. Car lui aussi compter changer son destin. Après tout un vrai scientifique a plus d'un tour dans son sac!

Vu et revu d'abord au cinéma en 1985 puis en VHS et enfin en DVD, ce film (et ses deux suites tout aussi réussies) est un pur moment de bonheur. Et derrière l'apparente facilité, fluidité et évidence du scénario se cache beaucoup de travail et de difficultés: 4 ans d'écriture et près de 40 refus de la part des studios.

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La traversée du temps (Toki o kakeru shōjo)

Publié le par Rosalie210

Mamoru Hosoda (2007)

La traversée du temps (Toki o kakeru shōjo)

Comme Un jour sans fin, le film culte d'Harold Ramis sorti en 1993, La traversée du temps de Mamoru Hosoda explore le paradoxe temporel pour montrer la métamorphose de son héroïne adolescente vers l'âge adulte. Si dans le film de Ramis la répétition en boucle du jour de la marmotte finissait par faire grandir humainement son protagoniste, dans celui de Hosoda, la répétition du 13 juillet offre autant de variations sur les possibles destins qui s'ouvrent devant Makoto, lui permettant au final de tirer des leçons de son expérience et de grandir. Ces destins s'incarnent dans les nombreux carrefours qui ponctuent le film et dans le triangle amoureux qu'elle forme avec ses deux amis Chiaki et Kosuke. Véritable garçon manqué passant son temps à jouer au baseball avec ses deux "potes", la voilà soudain confrontée à la nécessité de se déterminer par rapport à chacun d'eux. Longtemps incapable de le faire, elle choisit la fuite, agissant sans réfléchir et enchaînant catastrophe sur catastrophe. Car le film rappelle que le passage est risqué. L'une des routes mène tout simplement à la mort, aussi bien la sienne que celle de ses amis. En effet si le film commence sur un ton léger et utilise abondamment le comique de répétition, il laisse entrevoir un arrière-plan tragique qui prend toute son ampleur dans la dernière partie du film. Alors c'est à la Jetée de Chris Marker et à ses amoureux "désyncronisés" que l'on pense d'autant que l'un d'entre eux vient d'un futur apocalyptique où toute beauté a disparu. 

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