Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #chabat (alain) tag

Santa & Cie

Publié le par Rosalie210

Alain Chabat (2017)

Santa & Cie

Alain Chabat a réussi à réaliser un film de noël féérique grâce à des effets visuels splendides tout en lui injectant son humour décalé, de la tendresse et une bonne dose de satire.

Son père noël vit au pôle nord dans une cabane en rondins avec la mère noël (Audrey Tautou). Il reçoit des lettres d'enfants qui lui commandent des jouets, il a une armée de lutins sous ses ordres qui les fabriquent dans une immense usine qui fait penser à la chocolaterie de Charlie et il se déplace en traîneau avec des rennes. Il n'est pas totalement coupé de la modernité (avec de multiples petits anachronismes comme le casque de réalité virtuelle testé par les lutins au milieu des jouets en bois, le bip et les phares de traîneau, la planche de surf également rétro éclairée etc.) Mais son "Santa Claus" porte un habit vert car dans la tradition païenne antique, la période de noël donnait lieu à des réjouissances célébrant le rallongement des jours et donc la venue prochaine du printemps. D'autre part il a une allure de patriarche ou de roi mage, allusion à la christianisation de la fête avec l'évêque Saint Nicolas de Myre protecteur des enfants et l'identification progressive de la fête de Saint Nicolas avec la naissance de Jésus. Ce père noël là ne connaît pas son dernier avatar civilisationnel mais il va avoir l'occasion de le rencontrer à la suite de son parachutage au cœur de Paris. Ce qui est l'occasion d'un échange drôlissime avec le père noël rouge popularisé par Coca-Cola et les grands magasins incarné par Jean-Pierre Bacri. Une vision désenchantée de noël corroborée par la coercition que subit Santa, coffré à plusieurs reprises et accusés d'être un alcoolique, un drogué et un pédophile.

L'humour ne procède pas seulement de l'inadaptation du père noël au monde qui l'entoure, il est également lié au décalage entre ce qu'il est et l'image que l'on a de lui. Ainsi il ne comprend rien aux échanges monétaires, au commerce en ligne et aux enfants ce qui ne manque pas de saveur. Mais cela ne l'empêche pas de prendre soin des enfants d'Amélie et de Thomas qui en échange s'engagent à l'aider à récolter 92 mille cachets de vitamine C pour ses lutins malades. Quant au frère de Thomas, s'il ne s'agit pas d'un personnage bien construit, il est à l'origine d'une course-poursuite aussi belle que loufoque sur un bateau-mouche.

Voir les commentaires

Astérix et Obelix mission Cléopâtre

Publié le par Rosalie210

Alain Chabat (2002)

Astérix et Obelix mission Cléopâtre

Je ne suis pas fan de la BD Astérix et de la plupart de ses adaptations mais celle-ci est une véritable exception. Non seulement l'esprit de l'oeuvre d'origine (qui est une parodie du film "Cléopâtre" de Mankiewicz) est respecté mais Chabat l'emmène encore plus loin, "vers l'infini et au-delà". C'est quand même une sacré gageure d'arriver à maintenir de bout en bout une intrigue limpide tout en multipliant les délires tous azimut. Et ce sans aucune beauferie, ni vulgarité. J'irai même plus loin: Chabat enlève à Astérix ce qu'il peut avoir parfois de déplaisant (l'aspect franchouillard, protectionniste voire raciste comme dans l'exécrable 33° album "Le ciel lui tombe sur la tête") en lui apportant légèreté, ludisme ("Je suis mon cher ami, très heureux de te voir". C'est un Alexandrin!, tous les noms finissant en us ou is, les intermèdes absurdes comme le documentaire sur la langouste, l'art "contemporain" de Léonard de Vinci et Géricault etc.) et ouverture sur le monde, d'Haut-Rang (Oran) à Hong-Kong et Tokyo (avec la scène géniale et culte du combat entre Numérobis et Amonbofils qui compile Kung-fu, mangas et cartoon). Même si certaines références peuvent être 15 ans après un peu difficile à saisir pour les plus jeunes (au hasard Itinéris, ZZ top, Alexandrie, Alexandra, Cyrano de Bergerac, Titanic, Pulp Fiction...) il y a de quoi faire dialoguer les générations. Et le choix de Jamel Debbouze en Numérobis est une vraie bonne idée. Je ne suis pas fan de Jamel ni en règle générale du (feu) esprit canal + mais dans ce film où les Edouard Baer (Otis) et autres Robins des bois sont intégrés à d'autres composantes, ça fonctionne plutôt bien. On y voit même Dieudonné au temps où il n'avait pas encore basculé du côté obscur de la force. Ce temps où il interprétait avec le groupe Zebda "Je crois que cela ne va pas être possible" dont le film propose une hilarante parodie durant le générique de fin (César-Chabat et Ceplus-Dieudonné refoulés à l'entrée de la soirée par Mathieu Kassovitz).

Voir les commentaires