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Matrix (The Matrix)

Publié le par Rosalie210

Lana et Lilly Wachowski (1999)

Matrix (The Matrix)

J'ai été une inconditionnelle de la saga "Matrix", du moins jusqu'à la sortie du troisième volet qui m'a fait l'effet d'une douche froide, j'aurai l'occasion d'en reparler. Depuis, le temps a passé et c'est avec un regard dessillé que je regarde cette saga.

Bien sûr on ne peut pas ôter son importance à "Matrix": le film a eu un impact considérable et on ne compte plus ceux qui ont pillé ses idées de mise en scène, ses effets spéciaux, son univers. De plus, "Matrix" est un film brillant qui brasse avec bonheur de nombreux thèmes (religieux, philosophiques, littéraires) tout en offrant un spectacle assez grandiose et novateur à l'époque. La volonté de divertir tout en faisant réfléchir étant assez rare, on ne peut que souscrire à la volonté des Wachowski de mélanger les genres, les cultures et les publics et de proposer un cinéma à la fois divertissant et de qualité.

Une des raisons majeure de sa réussite est d'avoir assimilé avec brio la culture populaire asiatique dans ce qu'elle a de meilleur.

Tout d'abord Matrix puise son inspiration et ses effets visuels dans le cinéma de Hong-Kong: kung-fu, scènes d'action filmées comme des ballets millimétrés et "personnages portemanteaux", élégants, hiératiques, marmoréens. Keanu Reeves est l'acteur parfait pour le rôle de Néo car il cumule toutes les qualités requises pour ce type de rôle et en plus il est issu d'une double culture américano-chinoise qui jette un pont entre ces deux civilisations.

Ensuite, "Matrix" tire sa substance des manga et anime japonais. Toutes les scènes qui décomposent les mouvements au ralenti ressemblent à des planches de shonen manga. Et "Ghost in the shell" de Mamoru Oshii est une référence revendiquée par les Wachowski. Les héros de "Matrix" ne sont pas en effet pleinement humains. Du fait qu'ils ont été cultivés et nourris par des machines dont ils se sont libérés, du fait qu'ils peuvent néanmoins se brancher sur elles et se projeter à leur guise dans un univers virtuel numérique ils sont comparables à des cyborgs ce qui explique leur relative "inhumanité".

Néanmoins il y a plus de "Shell" que de "Ghost" dans "Matrix". C'est d'ailleurs la grande différence avec la première saga de "Star Wars" qui en dépit de son univers SF restait à hauteur d'homme (nombreuses scènes conviviales, l'interprétation chaleureuse et pleine d'humour d'Harrison Ford etc.) L'anime de "Ghost in the shell" bénéficiait d'un thème musical sublime qui retournait les tripes et suffisait à lui seul à donner une âme à l'histoire. Ici tout est froid et aseptisé tout comme d'ailleurs le tout aussi brillant mais un peu vain "Inception" de Christopher Nolan, visiblement très inspiré par "Matrix".

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