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Matrix Revolutions (The Matrix Revolutions)

Publié le par Rosalie210

Lana et Lilly Wachowski (2003)

Matrix Revolutions (The Matrix Revolutions)

Comme je l'ai écrit dans mon avis sur le premier "Matrix", l'effet que le troisième opus de la trilogie a eu sur moi est celui d'une douche froide, à l'image de la pluie diluvienne qui tombe lors du dernier affrontement entre Néo et Smith. Quoique si les Wachowski avaient poussé la métaphore biblique jusqu'au bout, il aurait fallu faire monter les eaux et faire voguer Néo-Noé dessus. Mais ce n'était sans doute pas possible tant le film prenait l'eau de toutes parts. En tout cas, deux heures ont suffi pour stopper net la passion que j'avais pour cette saga.

Le troisième film a certes un sens pris dans l'ensemble de la trilogie mais pris isolément, il est imbuvable. Tout d'abord, il est sinistre. Le premier et le deuxième film avaient réussi à doser Eros et Thanatos alors que le troisième est totalement morbide. Il est également confus: l'explication du changement de "tête" de l'Oracle ne tient pas la route (il aurait mieux valu ne rien dire, ce changement étant lié à la mort de l'actrice qui l'incarnait dans les deux premiers films), la cartographie des mondes devient trop complexe pour être opérationnelle (à Zion et la Matrice se rajoute la ville des machines et la station de métro, sorte de prison pour programmes exilés hors de la Matrice). D'autre part à l'image de la scène où Néo découvre qu'il est prisonnier d'une boucle numérique, le film ne cesse de répéter les mêmes phrases qui finissent par tourner à vide "tout ce qui a commencé doit finir", "On ne voit pas au-delà des choix qu'on ne comprend pas", "connais toi toi-même", "j'ai la foi" (et ses variantes), "Il y a des choses qui changent et d'autres non". Cet aspect mécanique des dialogues est lié au fait que l'action est désormais éclatée en une multitude de scénettes portées par des personnages dont nous nous fichons éperdument pour la plupart tant ils sont superficiels. Les personnages principaux (Néo, Trinity et Morpheus) sont totalement noyés dans la masse et n'ont plus aucun relief. Enfin les scènes de combat entre les machines et Zion d'un côté et Néo et les Smith de l'autre sont interminables et indigestes.

Au final le film se réduit les 3/4 du temps à une débauche d'effets spéciaux dans lesquels s'agitent des pantins.

En conclusion il est frappant de constater les similitudes entre la trilogie des "Matrix" et un autre grand héros de la culture populaire contemporaine: Harry Potter. Lui aussi est un élu chargé de sauver le monde (des sorciers et des moldus) d'un terrible méchant qui s'avère être son jumeau négatif (comme Smith est le jumeau négatif de Néo), le tout à la suite d'une prophétie prononcée par un Oracle (Sibylle Trelawney dans HP). 

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