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Quand la panthère rose s'emmêle (The Pink Panther strikes again)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1976)

Quand la panthère rose s'emmêle (The Pink Panther strikes again)

N'ayant vu que les deux premiers films de la Panthère Rose, cela m'embêtait de passer directement au quatrième qui est proposé en ce moment en replay par Arte (je ne compte pas "Inspector Clouseau" (1967) qui n'est pas réalisé par Blake EDWARDS et dans lequel ne joue pas Peter SELLERS). Mais en fait cela n'a pas beaucoup d'importance. Ce quatrième volet est un moment de pur bonheur cinéphilique. Le générique par exemple ne se contente pas de recycler le célèbre thème jazzy de Henry MANCINI et la créature animée non moins célèbre de Fritz Freleng (qui était censé être un bijou dans le premier volet mais est passé à la postérité sous les traits du félin qu'il a créé pour les génériques). L'inspecteur Clouseau y apparaît lui-même en personnage de cartoon rejoignant derrière l'écran d'une salle de cinéma la panthère en train de se glisser dans la peau de Alfred HITCHCOCK ou de remplacer les personnages principaux dans des films extrêmement célèbres de l'histoire du cinéma comme "King Kong" (1931), "Chantons sous la pluie" (1952) ou "La Mélodie du bonheur" (1965) (avec dans le rôle principal l'épouse de Blake Edwards, Julie ANDREWS). Il cite également et pastiche par la suite toute une tradition du cinéma d'épouvante allant de "Le Fantôme de l'opéra" (1925) à "Dracula" (1931) et y ajoute une dose de science-fiction à la "Fantômas se déchaîne" (1965). Du cartoon au burlesque, il n'y a qu'un pas, d'ailleurs le générique montre une façade qui s'écroule, un gag récurrent de Buster KEATON qui est aussi l'auteur de "Sherlock Junior" (1924) auquel on pense forcément en regardant ce générique dans lequel Clouseau est à la fois spectateur devant l'écran et acteur derrière, représenté en dessin 2D, en mannequin de papier mâché grandeur nature dans le pré-générique avant d'apparaître en chair et en os. Car Clouseau est un pur corps burlesque qui est au centre du film. Qu'il soit seul ou bien qu'il ait un partenaire de jeu (Cato ou bien Dreyfus), on peut être sûr que partout où il passe, les décors trépassent. S'y ajoute l'art à la Keaton de chorégraphier les gags: ainsi en est-il de cette scène dans laquelle Clouseau est poursuivi sans qu'il s'en rende compte par des dizaines de tueurs et par une savante mécanique du mouvement bien huilée qui ressemble à un tout de passe-passe, les tueurs se neutralisent mutuellement au lieu d'atteindre leur cible. Mais le film joue aussi sur un comique verbal lié à l'accent de l'inspecteur ou à des dialogues absurdes.

Enfin le comique de cet opus tourne beaucoup autour la sexualité. Que ce soit l'hilarant quiproquo du pré-générique dans lequel deux femmes aux réactions opposées croient assister à des ébats amoureux homosexuels ou bien la scène du cabaret de travestis qui fait déjà penser à "Victor Victoria" (1982) ou encore tout ce qui tourne autour d'une espionne russe qui a plutôt chaud que froid (jouée par Lesley-Anne DOWN, vue il y a plusieurs décennies dans "Nord et Sud") (1985), on peut dire qu'il n'y a pas que dans ses enquêtes que l'inspecteur s'emmêle les pinceaux.

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