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Articles avec #saga la panthere rose tag

Le Retour de la panthère rose (The Return of the Pink Panther)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1975)

Le Retour de la panthère rose (The Return of the Pink Panther)

Troisième film que Blake EDWARDS a consacré à la Panthère rose après "La Panthere rose" (1963) et "Quand l'inspecteur s'emmele" (1964), "Le retour de la Panthère rose" pose les jalons du meilleur film de la saga, "Quand la panthere rose s'emmele" (1976). "Le retour de la Panthère rose" est la suite directe du premier film (le deuxième, "Quand l'inspecteur s'emmêle" était une pièce de théâtre dans laquelle Clouseau avait été rajouté à la dernière minute). On retrouve en effet le gros diamant qui donnait originellement son nom à la saga, avant que la panthère du générique ne le détrône dans la mémoire collective. En revanche, l'inspecteur Clouseau passe au pemier plan, permettant à Peter SELLERS, le véritable bijou du film de déployer son talent burlesque dans un écrin conçu pour lui. Chaque séquence le mettant aux prises avec son environnement devient un espace de jeu dans lequel l'acteur peut déployer son sens de l'improvisation. Avec lui, la destruction des décors devient un art que Peter SELLERS pousse à son paroxysme. A titre personnel, j'ai particulièrement ri dans les scènes jouant sur le comique de répétition où Clouseau tente de conduire des véhicules utilitaires pour s'introduire chez les bourgeois sous couvert de réparations sur leur piscine ou leur téléphone. Il y parvient, mais pas d'une manière conventionnelle! Et disons que l'entrée ou le bureau de ces derniers subissent quelques désagréments, sans parler des utilitaires qui ont intérêt à être amphibie! Cette inventivité à tout mettre sans dessus dessous nous rappelle le caractère subversif du burlesque qui met en pièce l'ordre bourgeois ("La Party" (1968) en est l'exemple le plus achevé). On savoure d'autant plus que Clouseau est à la base un inspecteur de police chargé donc du maintien de l'ordre (de même qu'il détruit tout au lieu de réparer). Il serait cependant injuste de ne pas mentionner le commissaire Dreyfus (Herbert LOM), que sa haine à l'égard de Clouseau fait progressivement basculer dans la folie furieuse. Un ennemi délirant que l'on retrouvera pour notre plus grand plaisir dans le quatrième volet. Il en va de même de l'autre partenaire de jeu de Clouseau, son serviteur asiatique Cato (Burt KWOUK) qui lui saute à la gorge, caché dans les endroits les plus improbables. Enfin le comique verbal n'est pas oublié concernant des films parlants avec notamment de nombreux quiproquos liés à l'accent très particulier de Clouseau.

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Quand la panthère rose s'emmêle (The Pink Panther strikes again)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1976)

Quand la panthère rose s'emmêle (The Pink Panther strikes again)

N'ayant vu que les deux premiers films de la Panthère Rose, cela m'embêtait de passer directement au quatrième qui est proposé en ce moment en replay par Arte (je ne compte pas "Inspector Clouseau" (1967) qui n'est pas réalisé par Blake EDWARDS et dans lequel ne joue pas Peter SELLERS). Mais en fait cela n'a pas beaucoup d'importance. Ce quatrième volet est un moment de pur bonheur cinéphilique. Le générique par exemple ne se contente pas de recycler le célèbre thème jazzy de Henry MANCINI et la créature animée non moins célèbre de Fritz Freleng (qui était censé être un bijou dans le premier volet mais est passé à la postérité sous les traits du félin qu'il a créé pour les génériques). L'inspecteur Clouseau y apparaît lui-même en personnage de cartoon rejoignant derrière l'écran d'une salle de cinéma la panthère en train de se glisser dans la peau de Alfred HITCHCOCK ou de remplacer les personnages principaux dans des films extrêmement célèbres de l'histoire du cinéma comme "King Kong" (1931), "Chantons sous la pluie" (1952) ou "La Mélodie du bonheur" (1965) (avec dans le rôle principal l'épouse de Blake Edwards, Julie ANDREWS). Il cite également et pastiche par la suite toute une tradition du cinéma d'épouvante allant de "Le Fantôme de l'opéra" (1925) à "Dracula" (1931) et y ajoute une dose de science-fiction à la "Fantômas se déchaîne" (1965). Du cartoon au burlesque, il n'y a qu'un pas, d'ailleurs le générique montre une façade qui s'écroule, un gag récurrent de Buster KEATON qui est aussi l'auteur de "Sherlock Junior" (1924) auquel on pense forcément en regardant ce générique dans lequel Clouseau est à la fois spectateur devant l'écran et acteur derrière, représenté en dessin 2D, en mannequin de papier mâché grandeur nature dans le pré-générique avant d'apparaître en chair et en os. Car Clouseau est un pur corps burlesque qui est au centre du film. Qu'il soit seul ou bien qu'il ait un partenaire de jeu (Cato ou bien Dreyfus), on peut être sûr que partout où il passe, les décors trépassent. S'y ajoute l'art à la Keaton de chorégraphier les gags: ainsi en est-il de cette scène dans laquelle Clouseau est poursuivi sans qu'il s'en rende compte par des dizaines de tueurs et par une savante mécanique du mouvement bien huilée qui ressemble à un tout de passe-passe, les tueurs se neutralisent mutuellement au lieu d'atteindre leur cible. Mais le film joue aussi sur un comique verbal lié à l'accent de l'inspecteur ou à des dialogues absurdes.

Enfin le comique de cet opus tourne beaucoup autour la sexualité. Que ce soit l'hilarant quiproquo du pré-générique dans lequel deux femmes aux réactions opposées croient assister à des ébats amoureux homosexuels ou bien la scène du cabaret de travestis qui fait déjà penser à "Victor Victoria" (1982) ou encore tout ce qui tourne autour d'une espionne russe qui a plutôt chaud que froid (jouée par Lesley-Anne DOWN, vue il y a plusieurs décennies dans "Nord et Sud") (1985), on peut dire qu'il n'y a pas que dans ses enquêtes que l'inspecteur s'emmêle les pinceaux.

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Quand l'inspecteur s'emmêle (A shot in the dark)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1964)

Quand l'inspecteur s'emmêle (A shot in the dark)

Ce deuxième volet de la Panthère rose m'a paru moins réussi que le premier. Certes, l'inspecteur Clouseau (Peter SELLERS) qui était un personnage secondaire (et maltraité) dans le premier film a pris du galon. On le voit même sur une photo serrer la paluche au général de Gaulle. Mais justement, cette reconnaissance officielle le rend moins touchant et plus inoffensif que dans le premier film dans lequel il était la risée de tout le monde mais où par contraste, il faisait ressortir l'aspect factice et corrompu du monde dans lequel il vivait. D'autre part, si la séquence du pré-générique rappelle par sa virtuosité les ballets millimétrés du premier film, la suite est nettement plus terne en terme de mise en scène. Le matériau d'origine (une pièce de théâtre sans rapport avec l'univers de Clouseau et qui n'a pas marqué les mémoires) explique sans doute le caractère plan-plan (et terre à terre voire parfois lourdingue) de l'intrigue et l'aspect théâtre filmé de certaines séquences est peu compatible avec le déploiement de l'énergie (et du génie) burlesque. Certes la maladresse de Clouseau donne lieu à de nombreux gags mais ceux-ci ne servent pas d'amorce à une mécanique plus large façon domino, faute de relai. C'est dommage. Reste tout de même le génie comique de Peter SELLERS et le savoir-faire de Blake EDWARDS qui parfois fait mouche. Outre la scène du pré-générique, celles dans lesquelles un mystérieux tueur tente de s'en prendre à Clouseau font penser à une parodie des films de Alfred HITCHCOCK ou de Orson WELLES.

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La Panthère rose (The Pink Panther)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1963)

La Panthère rose (The Pink Panther)

Un pied dans le cartoon* (la célèbre panthère des génériques), l'autre dans le burlesque (ou l'art de semer la zizanie et de tout détruire) et le troisième dans le nonsense british (le désopilant zèbre fait penser à du Monty Python), voici la quintessence de l'art du génial Blake EDWARDS secondé par le non moins génial Peter SELLERS dans ce qui s'est avéré être le premier volet d'une série de films à succès. Catastrophe ambulante, partout où l'inspecteur Clouseau passe les objets trépassent ^^. Sa science du dérèglement mise en scène avec une précision d'horlogerie (car la mise en scène c'est l'art de l'agencement des corps dans l'espace et le comique jaillit ici de scènes chorégraphiées comme des ballets) fait particulièrement merveille dans les scènes de groupe comme ce sera le cas quelques années plus tard dans "La Party" (1968). Comme tous les grands burlesques, Clouseau se débat dans un monde qui n'est pas fait pour lui et dont il ne comprend pas les codes. Bien que "La Panthère rose" soit par moments très drôle**, il y a une cruauté sous-jacente à voir la façon dont le pauvre inspecteur est abusé et manipulé par son épouse rouée et ses complices. L'opposition entre la vision candide du burlesque et celle, cynique de la bourgeoisie dans lequel il évolue ne révolutionne en effet pas le monde comme dans "La Party" (1968) qui s'inscrit dans un contexte soixante-huitard. Clouseau est voué à servir de victime expiatoire à cet ordre social corrompu.

* L'oeuvre de Blake EDWARDS a non seulement inspiré la série animée de la Panthère rose avec le personnage créé par Friz FRELENG et le célébrissime thème de Henry MANCINI mais aussi celle des Fous du volant d'après "La Grande course autour du monde" (1965).

** C'est le timing des gags qui fait toute l'originalité de Blake EDWARDS plus que la nature des gags en eux-mêmes, souvent repris de films antérieurs (les gorilles se déplaçant en miroir font penser à une célèbre scène de "La Soupe au canard" (1933), la cachette dans la baignoire pleine à "Certains l aiment chaud" (1959) etc.)

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