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Articles avec #whately (francis) tag

David Bowie: les cinq dernières années

Publié le par Rosalie210

Francis Whately (2017)

David Bowie: les cinq dernières années

Deuxième volet de la trilogie que Francis Whately a consacré à David Bowie après "David Bowie en cinq actes" (2013) et avant "David avant Bowie" (2018), "David Bowie: les cinq dernières années" (2017) se penche comme son titre l'indique sur la période allant de 2011 à 2016 c'est à dire le chant du cygne (ou plutôt du phénix) de cet immense artiste caméléon qui mourut d'un cancer le 10 janvier 2016, deux jours après avoir fêté son soixante-neuvième anniversaire. Le réalisateur fait toutefois une entorse à la chronologie en débutant le film par la dernière tournée de David Bowie en 2004 pour faire émerger un paradoxe qui innerve l'ensemble du film. A savoir que jamais David Bowie n'a paru si heureux qu'à ce moment-là alors que c'est précisément lors de cette tournée que débutent ses ennuis de santé qui le contraignirent à se retirer de la scène et à interrompre provisoirement sa carrière. Pourtant, le vieillissement, la maladie et l'approche de la mort c'est à dire le fait que son temps soit compté furent à l'origine d'un come-back fulgurant. Après dix ans de silence et dans le plus grand secret (une performance de nos jours), David Bowie réussit à sortir à la surprise générale "The Next Day" en 2013 puis "Blackstar" son testament deux jours avant sa mort ainsi qu'une comédie musicale au titre hautement significatif "Lazarus" alors même qu'il se savait condamné. Dire que David Bowie a créé jusqu'à son dernier souffle de vie est littéralement illustré par ce documentaire passionnant (comme les deux autres) que l'on soit connaisseur ou néophyte et qui mélange archives visuelles et sonores et témoignages des musiciens qui l'ont accompagné sur ses derniers projets mais aussi les réalisateurs de ses derniers clips. En effet, le documentaire revient régulièrement en arrière pour souligner la continuité dans la rupture de la carrière de David Bowie, faisant émerger par-delà les avatars et la nostalgie les thématiques récurrentes de sa personnalité et de son univers: l'androgynie et la bisexualité (fameuse idée de l'avoir apparié avec Tilda Swinton le temps d'un clip), la ville de Berlin avec le titre et le clip "Where are we now?" ou encore l'ultime retrouvaille avec l'espace et le Major Tom ou plutôt ce qu'il en reste dans "Blackstar".

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David Bowie en cinq actes

Publié le par Rosalie210

Francis Whately (2013)

David Bowie en cinq actes

Ayant beaucoup aimé "David avant Bowie", j'ai eu envie de voir les autres documentaires que Francis Whately a consacré à l'artiste et tout d'abord en guise d'entrée en matière "David Bowie en cinq actes" qui constitue en soixante minutes un tour d'horizon des années les plus connues de sa carrière de 1971 à 1983. Les cinq actes en question constituent en fait cinq moments clés durant lesquels il change d'identité personnelle comme professionnelle: la période glam rock liée à son personnage androgyne et extra-terrestre Ziggy Stardust, la période soul américaine à Los Angeles durant laquelle il réalise les albums "Young American" et "Station to station" et s'abîme plus que jamais dans la drogue sous les traits du Thin White Duke (il est alors plus pâle et émacié que jamais), la période berlinoise électronique et son apothéose avec l'album "Heroes", l'album romantique moderne "Scary Monsters" et enfin son virage commercial avec Let's Dance, China Girl et Fame qui transforme l'artiste expérimental underground en icone pop mainstream. Outre le montage d'images visuelles et sonores rares, l'aspect que j'ai trouvé le plus intéressant, ce sont les témoignages de ses musiciens qui expliquent la genèse des chansons. Notamment Rick Wikeman qui démontre de façon très claire l'originalité de "Life on mars" en montrant qu'une version lambda aurait été monocorde alors que la version Bowie ne cesse d'aller crescendo grâce à des notes charnières qui servent de tremplin à la mélodie. Ce passage me paraît être une parfaite métaphore musicale de l'artiste lui-même.

Les critiques de l'époque qui reprochaient au réalisateur de ne pas évoquer les débuts ni la fin de carrière du chanteur ne savaient pas que ce documentaire servirait de maillon central à une trilogie avec "David avant Bowie" (2019) pour ses années de galère dans les années soixante et début des années soixante dix et "David Bowie, les cinq dernières années" (2016) pour sa fin de carrière.

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David avant Bowie

Publié le par Rosalie210

Francis Whately (2019)

David avant Bowie

Pour faire un grand documentaire (ou un grand film de fiction) sur un ou une personnalité il faut au moins deux ingrédients. Tout d'abord il faut que la personnalité en question soit taillée pour le costume ce qui n'est pas toujours le cas loin s'en faut. Ensuite il faut un réalisateur inspiré. Les deux sont réunis ici et le résultat est passionnant. Francis Wathely est en effet un spécialiste des documentaires musicaux et celui-ci est déjà son troisième sur David Bowie après "David Bowie en cinq actes" (2013) et "David Bowie- Les Cinq dernières années" (2017). En effet que raconte David avant Bowie sinon la longue et compliquée genèse d'une étoile dans les années soixante et le début des années soixante-dix? Déjà ce qui est remarquable, c'est qu'un documentaire mette ainsi l'accent sur les échecs qui ont forgé la star David Bowie. 11 ans de galère, 9 groupes différents et des dizaines de "flops" commerciaux qui auraient pu en décourager plus d'un. Mais on mesure la personnalité exceptionnelle qu'était David Bowie au fait qu'aucun d'entre eux ne l'a mis par terre. Chacun lui a permis de rebondir en explorant de nouvelles voies (poésie, mime) jusqu'à ce qu'enfin il en trouve une qui rencontre aussi le public. Et encore, cela s'est fait en deux temps puisque le succès de "Space Oddity" en 1969 est resté celui d'un single et qu'il a fallu "The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars", son cinquième album en 1973 pour assoir définitivement sa carrière. On comprend alors d'où vient son art de se réinventer sans cesse sans pourtant jamais se perdre puisque même une fois parvenu au sommet, David Bowie refuse de capitaliser sur la même formule en tuant son personnage pour mieux renaître ailleurs sous une autre forme tel un phénix. Jalonné de témoignages précis de ceux qui l'ont côtoyé de près durant ses années de formation (bien que méconnus du grand public, on peut constater que David Bowie ne collaborait pas ou ne sortait pas avec n'importe qui), d'images d'archives visuelles et sonores où on entend la voix de la star faire ses propres commentaires, on comprend aussi que la quête identitaire de Bowie était liée à un profond désir de transplantation. Il ne se reconnaissait pas du tout dans le milieu sans âme dans lequel il avait grandi et il s'est donc cherché ailleurs. Dans tous les ailleurs possibles et imaginables, propulsé puis mis sur orbite par une époque effervescente propice aux expérimentations et excentricités en tous genres.

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