Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #vernay (robert) tag

Le Comte de Monte-Cristo: 1ere époque - la trahison

Publié le par Rosalie210

Robert Vernay (1953)

Le Comte de Monte-Cristo: 1ere époque - la trahison

 

La première adaptation en couleurs du roman de Alexandre Dumas "Le Comte de Monte-Cristo" est de nouveau visible après une restauration qui a permis de lui rendre son éclat, même si elle n'est pas parfaite. Pour information, Robert VERNAY avait déjà réalisé une adaptation du roman dix ans auparavant mais en noir et blanc avec Pierre RICHARD WILLM dans le rôle-titre. Dans la version en couleurs, c'est Jean MARAIS qui interprète Edmond Dantès. Les deux versions possèdent la même structure de deux parties de 1h30 chacune.

La version Vernay-Marais est agréable à suivre. Bien écrite, elle ne manque pas de spiritualité dans sa première partie. Les changements politiques sont racontés avec une certaine ironie, soulignée dans les dialogues par les réparties de Villefort mettant en lumière ses retournements de veste. Ses fiançailles donnent également lieu à une description très juste de ses futurs beaux-parents, le marquis et la marquise de Saint-Méran qui incarnent la nostalgie de l'Ancien Régime. Hélas, le réalisateur ne se sert pas ensuite de cette idée pour montrer comment ceux-ci et le monde révolu qu'ils incarnent sont anéantis dans la deuxième partie. D'autre part, comme dans la version de Henri FESCOURT que j'aime beaucoup, l'aspect théâtre social de l'intrigue est bien restituée. Un parallèle est ainsi établi entre la déchéance de Morcerf à la chambre des pairs et celle de Villefort lors du procès de Andrea Cavalcanti. De même, les retrouvailles entre Dantès et Mercédès ont lieu lors d'un bal masqué. Et comme dans le roman la bonne fortune ne sourit guère à Caderousse, le raté de l'histoire, un esprit faible qui prend systématiquement les mauvaises décisions.

Néanmoins cette adaptation possède également d'importants défauts. Comme la plupart d'entre elles, elle simplifie trop le roman au point de faire passer à la trappe le personnage de Danglars qui est pourtant non seulement le cerveau du complot contre Edmond Dantès mais l'arriviste du monde de la finance qui complète celui de la magistrature qu'incarne Villefort et celui de l'armée qu'incarne Morcerf durant la période de la Restauration et de la monarchie de Juillet propice aux anoblis et aux enrichis peu regardants sur les moyens de leur ascension sociale. Autre gros problème, le personnage de Dantès est dénaturé. Il n'a plus rien de tourmenté, ni de mystérieux. Il semble identique du début à la fin, alors que Edmond Dantès est décrit au départ comme un jeune homme simple et naïf que les épreuves transforment en vengeur manipulateur et mégalomane. Ce manque de profondeur est particulièrement flagrant dans sa relation avec Mercédès. Ils se retrouvent comme s'ils s'étaient quittés deux heures auparavant, Monte-Cristo tentant de convaincre Mercédès de s'enfuir avec lui comme si elle n'était pas mariée et n'avait pas de fils, comme si elle le fait qu'elle ne l'avait pas attendu n'avait aucune importance. Ce qui rend le passage où il se prépare au duel avec Albert incompréhensible. Mais ce n'est qu'une incohérence parmi d'autres dans cette adaptation sympathique mais bien trop légère.

Voir les commentaires

Le Comte de Monte-Cristo: 2ème époque - la vengeance

Publié le par Rosalie210

Robert Vernay (1954)

Le Comte de Monte-Cristo: 2ème époque - la vengeance

 

La première adaptation en couleurs du roman de Alexandre Dumas "Le Comte de Monte-Cristo" est de nouveau visible après une restauration qui a permis de lui rendre son éclat, même si elle n'est pas parfaite. Pour information, Robert VERNAY avait déjà réalisé une adaptation du roman dix ans auparavant mais en noir et blanc avec Pierre RICHARD WILLM dans le rôle-titre. Dans la version en couleurs, c'est Jean MARAIS qui interprète Edmond Dantès. Les deux versions possèdent la même structure de deux parties de 1h30 chacune.

La version Vernay-Marais est agréable à suivre. Bien écrite, elle ne manque pas de spiritualité dans sa première partie. Les changements politiques sont racontés avec une certaine ironie, soulignée dans les dialogues par les réparties de Villefort mettant en lumière ses retournements de veste. Ses fiançailles donnent également lieu à une description très juste de ses futurs beaux-parents, le marquis et la marquise de Saint-Méran qui incarnent la nostalgie de l'Ancien Régime. Hélas, le réalisateur ne se sert pas ensuite de cette idée pour montrer comment ceux-ci et le monde révolu qu'ils incarnent sont anéantis dans la deuxième partie. D'autre part, comme dans la version de Henri FESCOURT que j'aime beaucoup, l'aspect théâtre social de l'intrigue est bien restituée. Un parallèle est ainsi établi entre la déchéance de Morcerf à la chambre des pairs et celle de Villefort lors du procès de Andrea Cavalcanti. De même, les retrouvailles entre Dantès et Mercédès ont lieu lors d'un bal masqué. Et comme dans le roman la bonne fortune ne sourit guère à Caderousse, le raté de l'histoire, un esprit faible qui prend systématiquement les mauvaises décisions.

Néanmoins cette adaptation possède également d'importants défauts. Comme la plupart d'entre elles, elle simplifie trop le roman au point de faire passer à la trappe le personnage de Danglars qui est pourtant non seulement le cerveau du complot contre Edmond Dantès mais l'arriviste du monde de la finance qui complète celui de la magistrature qu'incarne Villefort et celui de l'armée qu'incarne Morcerf durant la période de la Restauration et de la monarchie de Juillet propice aux anoblis et aux enrichis peu regardants sur les moyens de leur ascension sociale. Autre gros problème, le personnage de Dantès est dénaturé. Il n'a plus rien de tourmenté, ni de mystérieux. Il semble identique du début à la fin, alors que Edmond Dantès est décrit au départ comme un jeune homme simple et naïf que les épreuves transforment en vengeur manipulateur et mégalomane. Ce manque de profondeur est particulièrement flagrant dans sa relation avec Mercédès. Ils se retrouvent comme s'ils s'étaient quittés deux heures auparavant, Monte-Cristo tentant de convaincre Mercédès de s'enfuir avec lui comme si elle n'était pas mariée et n'avait pas de fils, comme si elle le fait qu'elle ne l'avait pas attendu n'avait aucune importance. Ce qui rend le passage où il se prépare au duel avec Albert incompréhensible. Mais ce n'est qu'une incohérence parmi d'autres dans cette adaptation sympathique mais bien trop légère.

Voir les commentaires