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Articles avec #dumont (bruno) tag

L'Empire

Publié le par Rosalie210

Bruno Dumont (2024)

L'Empire

La bande-annonce m'avait donné envie de voir le film qui avait l'air drôle sauf qu'en réalité il est absolument navrant. J'ai pour principe de ne jamais quitter la salle en cours de route mais j'avoue qu'à deux ou trois reprises, ça m'a démangé car il ne faut que dix minutes pour comprendre le problème: les différents éléments de la sauce ne se raccordent jamais entre eux. On a donc des ch'tis du cru qui vivent leur vie en toile de fond et de temps en temps viennent balancer une ou deux blagounettes sans se soucier de l'histoire SF mise au premier plan avec une touche de polar et d'érotisme, ici et là. Visiblement, Bruno DUMONT a pensé qu'il pouvait se passer d'un scénario et qu'il lui suffirait de juxtaposer les différents éléments de son film pour que ça fonctionne. Or ce n'est pas le cas. On décroche d'autant plus vite que le rythme est extrêmement lent pour ne pas dire contemplatif et qu'il ne se passe quasiment rien. On comprend vaguement que les deux empires galactiques représentent le bien et le mal et qu'ils vont se bouffer entre eux, l'un dirigé par Fabrice LUCHINI qui n'est absolument pas drôle et l'autre par Camille COTTIN qui n'a droit qu'à une scène où elle peut jouer normalement, le reste du temps, elle est une sorte d'ectoplasme parlant une langue inconnue (sous-titrée heureusement). Leurs émissaires sur terre se disputent un bébé dont on ne comprend pas bien ce qu'il représente (Jésus? Satan? Les deux?) mais surtout batifolent dans les prés, les deux filles, Jane et Line (Anamaria VARTOLOMEI et Lyna KHOUDRI) avec leurs crop tops et leurs jupes au ras des fesses servant surtout à taquiner le goujon du pseudo-héros, un pêcheur-cavalier qui joue comme une brêle. La seule qualité du film est esthétique, ce sont les paysages de la côte d'Opale, superbement filmés et le design des vaisseaux spatiaux, une cathédrale et un château volants.

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Ma Loute

Publié le par Rosalie210

Bruno Dumont (2016)

Ma Loute

Ma Loute est une proposition de cinéma cohérente mais déconcertante. On revient à la quintessence du cinéma qui est de filmer des corps dans l'espace. Le contraste est saisissant entre le grotesque des corps tous plus difformes les uns que les autres (et les voix qui en sortent tout aussi distordues) et la majesté des paysages dans lesquels ils évoluent. Ces corps sont lourds, empêtrés (mots rares et qui ont du mal à sortir, nombreuses scènes de chute, de marche entravée par le sable ou l'eau) ce qui donne une impression de grande pesanteur sauf à la fin où ils se mettent à léviter sous l'effet de la "grâce" divine. On pense au cinéma de Tati et au surréalisme (Magritte notamment) voire au Pasolini de Théorème. Tout cela au service d'une histoire qui met en scène deux familles de monstres. D'un côté de la baie les bourgeois incestueux dégénérés dont la signature est le rejeton hermaphrodite (comme dans le roman Middlesex où le héros/héroïne découvre que ses grands-parents étaient frère et sœur.) De l'autre les prolétaires bruts de décoffrage où on grogne, on frappe et on mange de la chair humaine. C'est dérangeant, troublant, parfois drôle et ça touche souvent juste derrière l'outrance! Les compositions de Luchini et Binoche sont particulièrement étonnantes et savoureuses.

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