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Articles avec #cinema algerien tag

Azar

Publié le par Rosalie210

Malik Bourkache Daoud (2024)

Azar

Depuis janvier 2024, "Azar" (mot berbère qui signifie racines) est projeté en avant-première dans plusieurs villes de France et d'Algérie (Paris, Toulouse, Nice, Marseille, Lyon, Montpellier, Bordeaux, Oran, Bejaia ...) Il s'agit du premier long-métrage documentaire de Malik Bourkache qui a voulu rendre hommage à sa culture d'origine. Le film est centré sur trois femmes kabyles d'environ 60-70 ans, en tenue traditionnelle qui maîtrisent l'une des activités séculaires de la région. La première est agricultrice, la seconde tisserande et la troisième, potière. On les suit dans leur quotidien, marqué également par la confection de plats locaux (galette de semoule accompagnée d'une purée de piments et de tomates par exemple) à l'aide de techniques artisanales rudimentaires qui n'ont guère changé au cours du temps, hormis le réchaud à gaz et quelques appareils modernes à la présence discrète. La robustesse de ces femmes qui en dépit de leur âge s'activent du matin au soir dans des conditions spartiates (elles travaillent et discutent assises par terre, grimpent aux arbres, marchent souvent pieds nus) est mis sur le compte d'un mode de vie jugé sain mais est aussi lié à un passé de misère où il fallait survivre. Le réalisateur filme ces femmes dans un but de transmission de cet héritage en train de disparaître avec l'acculturation des jeunes générations. En creux, il dresse aussi un constat paradoxal du statut des femmes kabyles. On ne voit qu'elles, les hommes sont absents mais en même temps, tout repose sur elles ou presque et si cette vie frugale proche de la terre a des côtés enviables en terme de santé et de sérénité, on ne perd pas de vue qu'elle a été imposée par une nécessité révolue (et on ne voit pas toute la rudesse du milieu montagnard, les chaleurs torrides en été, le froid glacial en hiver). On remarque également que le réalisateur filme ces femmes au présent, sans leur poser de questions indiscrètes ce qui est une marque du respect qu'il leur porte et n'accompagne le documentaire d'aucune fioriture (pas de musique, pas de voix-off etc.).

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