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Missouri Breaks (The Missouri Breaks)

Publié le par Rosalie210

Arthur Penn (1976)

Missouri Breaks (The Missouri Breaks)

J'avoue avoir eu beaucoup de mal à entrer dans cet ovni dont j'ai trouvé le début lourd et démonstratif dans sa critique du western classique et des valeurs qui l'accompagnent. La pendaison de Sandy (Hunter von LEER) qui soulève le problème de l'auto-justice et du lynchage durant la conquête de l'ouest par les "barons du bétail" donne lieu à une critique qui est traitée avec la finesse d'un pachyderme. A l'inverse, l'indulgence envers les voleurs de chevaux, dépeints comme une sympathique bande de gosses immatures et turbulents apparaît simpliste pour ne pas dire simplette, dans la lignée de "Pat Garrett et Billy le Kid" (1973), autre film des années 70 renversant les rôles entre shérif-flic et hors la loi-hippies. De toutes manières, le cadre "western" est malmené par le "rentre-dedans" très moderne de la fille du propriétaire (Kathleen LLOYD) en pleine rébellion vis à vis du paternel sur la personne du chef des hors-la-loi (Jack NICHOLSON). Et encore plus par un "régulateur" (entendez par là un "exterminateur") joué par un Marlon BRANDO en roue libre qui semble sous LSD avoir inventé le rôle du Joker de Heath LEDGER et de bon nombre de psychopathes sadiques jouant les divas par exemple chez David LYNCH! Néanmoins à la longue, le film de Arthur PENN finit par faire mouche, grâce principalement au personnage de Tom Logan, joué par un Jack NICHOLSON étonnamment sobre voire introverti. Peut-être que face à la performance monstrueuse de Marlon BRANDO devenu incontrôlable sur le tournage, a-t-il choisi de prendre le contrepied, en tout cas c'est en grande partie son personnage qui empêche le film de sombrer dans le grand-guignol parodique. En achetant un ranch et en cultivant un potager jouxtant la propriété du "baron", même sous prétexte d'offrir une couverture au trafic de la bande, il se prend au jeu et offre un modèle alternatif au capitalisme prédateur tout en se séparant de ses amis sans avenir, bien qu'il ait été inspiré par le plus mature de la bande, Calvin (joué par Harry Dean STANTON, encore une préfiguration du cinéma de David LYNCH!)

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