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La Femme modèle (Designing woman)

Publié le par Rosalie210

Vincente Minnelli (1957)

La Femme modèle (Designing woman)

Il m'a fallu près de 48 minutes pour entrer dans "Designing Woman". Même si le film est bien structuré (le début et la fin se répondent en alignant la même galerie de personnages qui présentent dans le même ordre leur point de vue sur le début et la fin de l'histoire) il est également assez allusif. Mike et Marilla se rencontrent et se marient sur un coup de tête durant leurs vacances. On ne voit donc pas tout de suite qu'ils n'appartiennent pas au même monde en dépit de la différence entre leurs deux appartements (ce qui n'est pas spécialement drôle). Ok, il y a une scène dans laquelle Gregory PECK est bourré et une autre où il se fait renverser des raviolis sur le pantalon mais ça n'a pas suffi à me convaincre qu'il avait un talent comique. En revanche, lorsque leurs deux univers se télescopent à l'occasion d'une soirée où chacun a invité son entourage en même temps, le film devient franchement désopilant. D'un côté, une table de chroniqueurs sportifs et joueurs de pokers un peu bourrins dominés de la tête et des épaules par l'inénarrable Maxie Stultz (Mickey SHAUGHNESSY), un ancien boxeur au nez enfoncé, aux yeux toujours ouverts et au QI dangereusement bas depuis qu'il s'est pris un peu trop de coups sur la tête. De l'autre, l'équipe de la comédie musicale dont Marilla (Lauren BACALL, parfaite en femme de la haute société) a créé les costumes qui vient répéter avec cette fois en tête de gondole le très exubérant chorégraphe Randy (Jack Cole) qui vient perturber la table de poker et dont Mike doute de la virilité. Mais Randy, comme Gene KELLY dans "Les Trois mousquetaires" (1948) sait transformer la danse en combat à la manière des capoeiristes et finit par mettre tout le monde d'accord.

A ce "choc des cultures" vu sur un mode comique (même Mike et Marilla finissent par rire des particularités de leurs amis hauts en couleur) vient s'ajouter le malentendu lié au fait que Mike ne veut pas parler à Marilla de son ancienne liaison avec Lori Shannon (Dolores GRAY), une danseuse dont Marilla dessine également les costumes. Plus celui-ci cherche à maquiller son passé, plus il s'enfonce et plus la jalousie paranoïaque de Marilla se renforce, bien aidée par les négligences de ce dernier qui laisse traîner une photo compromettante dans son appartement et porte une chaussure trouée dont est particulièrement amateur le caniche de Lori: dans ces moments-là, on se sent transporté dans l'âge d'or de la comédie hollywoodienne sophistiquée des années 30, au temps des meilleurs Howard HAWKS et Ernst LUBITSCH.

 

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