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L'homme de Londres ( A Londoni férfi)

Publié le par Rosalie210

Béla Tarr (2007)

L'homme de Londres ( A Londoni férfi)

Le résumé de "L'homme de Londres" est à lui seul un indice du type de film que l'on va voir. Pour rappel, voici le contenu de ce résumé:

"Maloin mène une vie simple et sans but, aux confins de la mer infinie; c'est à peine s'il remarque le monde qui l'entoure. Il a déjà accepté la longue et inévitable détérioration de sa vie, et son immense solitude. Lorsqu'il devient témoin d'un meurtre, sa vie bascule et le voilà confronté au péché, à la morale, au châtiment, écartelé à la frontière de l'innocence et de la complicité. Et cet état de scepticisme l'entraîne sur le chemin de la réflexion, sur la signification de la vie et du sens de l'existence. Le film touche à cet indestructible désir des hommes pour la vie, la liberté, le bonheur, les illusions jamais réalisées, à ces riens qui nous apportent l’énergie, pour continuer à vivre, à s’endormir, à s’éveiller, jour après jour. L’histoire de Maloin est la nôtre, celle de tous ceux qui doutent et qui peuvent encore s’interroger sur leur pâle existence."

Voici maintenant comment personnellement je résumerais le film:

"Malouin, un type dépressif à la mine sinistre qui travaille comme aiguilleur dans une tour de guet est le témoin d'un meurtre crapuleux. Il récupère la valise pleine de billets tombée à l'eau et est tenté de s'en servir pour en faire profiter sa famille. Mais il est poursuivi par le tueur et sa conscience. Finalement la morale triomphe: il remet sagement la valise à l'inspecteur qui l'absout pour le meurtre du tueur car il a agi en état de légitime défense. Amen."

Le résumé officiel, extrêmememnt prétentieux sert en fait à dissimuler la vacuité abyssale de l'intrigue et des personnages. Le roman policier de George Simenon est étiré jusqu'aux confins de l'abstraction. Abstraction qui touche aussi les décors. Béla TARR réussit à transformer le port de Bastia où le film a été tourné en un lieu cafardeux et fantomatique qui ne ressemble pas pour autant à celui de la ville de Londres. Quant aux personnages, plus antipathiques les uns que les autres, ils font tous la gueule, pleurent ou crient. Au moins ils ne déparent pas avec le décor. Si le cinéma consiste à tuer la vitalité, ce film là est une réussite dans le genre ^^. Ce formalisme glacial et poseur en dépit d'un grand savoir-faire technique et plein de références (à l'expressionnisme allemand notamment) tourne à vide et qui plus est enfile les clichés sur les prolétaires à qui on dénie toute joie de vivre, au secours!

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