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Riz amer (Riso amaro)

Publié le par Rosalie210

Giuseppe De Santis (1949)

Riz amer (Riso amaro)

Dès la première séquence du film de Giuseppe de SANTIS, le mélange imparable de (néo)réalisme documentaire attaché à décrire les conditions de travail du lumpenprolétariat et de film noir, de destinées individuelles emportées dans un mouvement collectif merveilleusement filmé nous prédispose à un film hybride parfaitement maîtrisé, à la fois ancré dans le réalisme social tout en étant sujet à de belles envolées lyriques (au sens propre comme au sens figuré). "Riz amer" raconte le dur labeur des repiqueuses de riz de la plaine du Pô dans l'après-guerre avec des accents de tragédie grecque: un choeur de travailleuses sur lequel se détachent quatre personnages principaux, deux femmes et deux hommes. Les femmes sont toutes deux des exploitées du système mais aussi d'un séducteur crapuleux et sans scrupules, Walter (Vittorio GASSMAN). Mais alors que la première, Francesca (l'américaine Doris DOWLING) partie de la situation la plus misérable se redresse peu à peu au contact de ses "soeurs de labeur", la seconde, Silvana (Silvana MANGANO l'une de mes actrices italiennes préférées, révélée par le film) à l'allure fière, sensuelle et libre tombe peu à peu sous le joug de Walter à force de vouloir troquer son existence laborieuse pour la chimère d'une vie facile. Face au truand manipulateur, la loi (démobilisée mais qui reprend du service pour la bonne cause) est représentée par le sergent Marco (Raf VALLONE) qui vient tendre la main à ces deux prolétaires en tentant de les protéger du vautour qui rôde dans le grenier à riz, prêt à chaparder la récolte obtenue au prix d'heures passées courbées les pieds dans la boue.

Ce qui est également fascinant dans "Riz amer", c'est sa féminité. Pas seulement par le fait de se plonger au coeur d'un microcosme de femmes mais par la manière dont elles sont mises en valeur par la caméra qui les filme de manière très charnelle. Evidemment, l'aura érotique dégagé par la plantureuse Silvana MANGANO domine l'ensemble, notamment lors de ses scènes dansées.

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