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Light of my life

Publié le par Rosalie210

Casey Affleck (2019)

Light of my life

Casey AFFLECK me fait aussitôt penser à Gerry (2002), film expérimental de Gus VAN SANT où il jouait aux côtés de Matt DAMON. Or il se trouve qu'il y a une filiation contemplative et minimaliste entre ce film et "Light of my life", sa deuxième réalisation avec ses deux minuscules humains errants dans de grands espaces aussi majestueux qu'hostiles. Pour le reste "Light of my life" est une variation sur le film de Alfonso CUARÓN, "Les Fils de l'homme" (2006) car il s'agit d'un récit dystopique et post-apocalyptique avec de fortes résonances bibliques. Le récit s'ouvre d'ailleurs sur un plan-séquence de 12 minutes dans une tente où le père (Casey AFFLECK) et sa fille Rag âgée de 11 ans sont filmés en plongée un peu comme s'ils étaient à l'abri dans un utérus. Le père brode un conte à partir de l'histoire de l'arche de Noé ce qui est assez approprié à un monde qui a vu sa moitié féminine éradiquée par un mystérieux virus. Avec la même conséquence que pour le film de Cuaron, il n'y a quasiment plus d'enfants et donc plus d'avenir, les cadres politiques, sociaux, technologiques et moraux ont explosé comme en temps de guerre et ont laissé place à la loi de la jungle et au chaos. Ceci étant et contrairement au film de Cuaron, le contexte est presque entièrement laissé hors-champ pour donner toute la place aux échanges entre un père et sa fille vivant leur lien fusionnel dans un immense no man's land, les deux acteurs portant le film sur leurs épaules. Les amateurs d'action et de SF risqueront d'être déçus sauf s'ils aiment M. Night SHYAMALAN. La fin violente de "Light of my life" fait penser quelque peu à celle de "Signes" (2002) dans le sens où les repères moraux du spectateur sont brouillés, l'ennemi étant désigné comme tel et éradiqué avant même qu'il ait eu le temps de manifester la moindre animosité. On peut alors se poser légitimement des questions sur le genre d'avenir que le père prépare pour sa fille, lui qui n'a cessé au nom de la survie de lui apprendre à fuir, à se cacher, à dissimuler son identité, à voler, à attaquer (et à tuer le cas échéant) et à considérer tout autre que lui comme hostile a priori. Des questions abordées dans un film récent, "Leave No Trace" (2018) auquel celui de Casey Affleck fait également penser.

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