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La Taverne de la Jamaïque (The Jamaica Inn)

Publié le par Rosalie210

Alfred Hitchcock (1939)

La Taverne de la Jamaïque (The Jamaica Inn)

"La Taverne de la Jamaïque" est le dernier film britannique de Alfred HITCHCOCK et sa première adaptation d’un roman de Daphné du Maurier avant les deux chefs d’œuvre que sont "Rebecca" (1939) et "Les Oiseaux" (1962). Si "La Taverne de la Jamaïque" est loin d’atteindre ce niveau (le scénario est peu palpitant et le rythme laborieux) il s’agit d’un des rares films tournés par Hitchcock qui se situe dans une autre époque (les autres sont "Le Chant du Danube" (1934) et "Les Amants du Capricorne") (1949). L’atmosphère expressionniste y est particulièrement travaillée pour faire ressortir dualités et faux-semblants. La taverne biscornue s’oppose en tous points au manoir aristocratique néo-classique de Sir Humphrey Pengallan (Charles LAUGHTON). Pourtant derrière cette façade respectable, l’âme de ce dernier s’avère aussi tordue que l’escalier et les murs du repaire des bandits. De l’aveu même de Alfred Hitchcock, Pengallan, faux juge de paix et vrai commanditaire des crimes commis par les bandits est un avatar du « Dr Jekyll et Mr Hyde », sa duplicité étant soulignée par le jeu outrancier de Charles LAUGHTON. Hitchcock éprouve un plaisir sadique à jeter Maureen O HARA (dont c’était le premier rôle important) dans les pattes de ce monstre libidineux et de ses sbires. Il est d’autant plus dommage que Hitchcock n’ait pas offert au personnage joué par Charles LAUGHTON un pendant digne de ce nom. Jem Treharne (Robert NEWTON), le bandit sauvé par Mary Yellard du lynchage s’avère en effet être un officier de justice tout ce qu’il y a de plus plan-plan. Heureusement qu’il y a Mary pour incarner la lumière face aux ténèbres. La scène où elle hisse un tissu enflammé en haut d’un mât pour empêcher un bateau de s’échouer est particulièrement évocatrice.

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