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More

Publié le par Rosalie210

Barbet Schroeder (1969)

More

"More" est le premier film de Barbet SCHROEDER, ce réalisateur franco-suisse multifacettes (acteur, réalisateur, producteur, scénariste, technicien, il sait tout faire!) très lié à ses débuts au cinéma de la nouvelle vague (il est notamment le co-fondateur avec Éric ROHMER de la société les Films du losange). Cependant, ce n'est pas du tout à ce courant cinématographique que "More" fait penser mais à un mélange de films de contre-culture "nouvel Hollywood" et aux premiers films de Wim WENDERS. "More" revêt en effet dans certaines de ses séquences (au début notamment) un caractère sociologique documentaire avant-gardiste sur les milieux hippies français. En même temps, un autre film se superpose au premier qui m'a fait beaucoup penser à "Faux mouvement" (1975) par sa déconstruction du bildungsroman avec le nazisme pour toile de fond. Stefan (Klaus GRÜNBERG), le personnage principal est un jeune homme qui part à l'aventure pour apprendre la vie. Rapidement, il se construit un paradis artificiel à Ibiza dans lequel il se retire comme dans une bulle avec Estelle (Mimsy FARMER), une jeune américaine dont il est tombé amoureux. Tous deux vivent leur rêve utopique de bonheur absolu sur une île presque déserte et encore préservée (en 1968) où il fait toujours beau, où la mer est toujours bleue, perchés dans une extase édénique permanente. Sauf que Barbet SCHROEDER nous montre l'envers du décor: une descente aux enfers au fur et à mesure que la dépendance de Stefan aux drogues dures s'accroît. Estelle, sorte de sirène qui attire les hommes au fond des eaux n'est elle-même qu'une marionnette dans cette histoire. Elle est en effet la créature de Wolf (Heinz ENGELMANN), sorte de Parrain local, baron de la drogue qui possède une partie du patrimoine immobilier de l'île. Et Wolf n'est autre qu'un ancien nazi réfugié dans l'Espagne franquiste, terre d'accueil bien connue des amis d'Hitler. Et c'est ainsi que soudain il se met à faire froid et la musique (signée des Pink Floyd) devient de plus en plus funèbre.

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