Le talisman de grand-mère (Grandma's Boy)
Fred C. Newmeyer (1922)
L'effet placebo est un mécanisme psychophysiologique lié à la foi en la puissance curative d'une substance, d'un objet ou d'un lieu. En cela, il est très proche du porte-bonheur, cet objet auquel on attribue le pouvoir magique de porter chance. Le talisman comme l'amulette ou le gri-gri est une variante du porte-bonheur.
Les œuvres de fiction ont largement eu recours à ce subterfuge pour révéler les talents cachés d'un personnage peu sûr de lui. Pensons à la plume noire donnant l'assurance nécessaire à Dumbo pour voler ou la potion avalée par le lion du magicien d'Oz pour se persuader qu'il a du courage. Harold est un personnage à qui ce genre de béquille va comme un gant. Avec ce qui peut être considéré comme son premier long-métrage (à l'origine il ne devait faire que deux bobines mais il fut rallongé à cinq bobines), il campe un personnage que l'on retrouvera dans nombre de ses films ultérieurs comme "Faut pas s'en faire" ou "Ca t'la coupe": le loser qui se transforme en héros. Doté de moments comiques irrésistibles (il faut voir comment par exemple le grand-père d'Harold terrasse à lui seul pendant la guerre de Sécession quatre généraux lorsqu'il reçoit le fameux talisman!) et sans temps morts, le film fut un succès. Chaplin lui-même salua sa réussite: « C’est l’un des meilleurs scénarios que j’ai jamais vu… Ce garçon a une belle maitrise de la lumière et des formes. Ce film m’a procuré un vrai frisson artistique et m’a stimulé. » (Interview par Rob Wagner, 23 mai 1922).
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