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Cartouche

Publié le par Rosalie210

Philippe de Broca (1961)

Cartouche

Philippe de BROCA est l'un des réalisateurs fétiches de Jean-Paul BELMONDO. "Cartouche" a été tourné à l'époque où celui-ci jouait indifféremment dans le cinéma de la Nouvelle vague et dans le cinéma populaire (tout comme Jess HAHN qui joue "La Douceur" après avoir interprété le rôle principal du premier long-métrage de Éric ROHMER, "Le Signe du Lion") (1959). "Cartouche" est toutefois un film assez déroutant car moins simple qu'il en a l'air. Certes, il s'agit bien d'un film de genre, fantaisie historique, film d'aventure et de cape et épée façon Robin des bois à la cour des miracles du début du XVIII° siècle au rythme bondissant avec des personnages truculents et des scènes d'action très cartoonesques dans lesquelles les méchants, ridicules à souhait tombent de concert à chaque nouvel assaut de Cartouche, le bandit redresseur de torts (et accessoirement grand séducteur) et de ses complices (dont Jean ROCHEFORT, classe mais en retrait). Certaines scènes de pillage de châteaux sont également irrésistibles. Mais dans ce film de divertissement léger, il y a en fait un autre film en arrière-plan, très cohérent des premières aux dernières images, plus grave et mélancolique. Dans les premières images, on voit Cartouche donner le bras à la femme du lieutenant de police, Isabelle de Ferrussac (Odile VERSOIS) comme son égal avant d'être brutalement repoussé par le mari de cette dernière, Gaston de Ferrussac (Philippe LEMAIRE) qui le ravale au rang de moins que rien. A la fin, on voit ce même Cartouche, poussé par son orgueil démesuré échapper de justesse à un traquenard pour avoir voulu séduire cette même femme, y perdant au passage sa ravissante compagne, la belle gitane Venus (Claudia CARDINALE, elle aussi actrice polyvalente et polyglotte) femme libre au caractère bien trempé. Les derniers plans, crépusculaires, funèbres et vengeurs m'ont fait penser à celle de "Que la fête commence" (1974) de Bertrand TAVERNIER avec Jean ROCHEFORT qui faisait le même lien entre la Régence et la Révolution. De même qu'un acteur peut échapper aux cases, un film peut en cacher un autre et c'est cette richesse de lecture qui fait selon moi tout l'intérêt de "Cartouche" encore aujourd'hui.

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