La Venue de l'avenir
Cédric Klapisch (2025)
"La venue de l'avenir", le dernier long-métrage de Cedric KLAPISCH a comme un petit air de "Minuit a Paris" (2011). Même si une seule séquence "transporte" réellement les personnages du présent dans le passé grâce à une mystérieuse substance - et encore, seulement ceux qui ont la fibre artistique -, mon impression a été un peu la même que dans le film de Woody ALLEN à savoir, un festival de rencontres très "who's who": Sarah BERNHARDT, Victor Hugo, Félix Nadar, Claude Monet... On sent une certaine nostalgie de ce passé fantasmé même si Cedric KLAPISCH a mis un peu en sourdine le côté "donneur de leçons" de ses deux derniers films qui m'avait tant agacé. En revanche, là où il a eu la main trop lourde, c'est dans l'accumulation de personnages, tant du présent que du passé. Beaucoup font donc de la figuration. L'idée de diriger plusieurs générations de comédiens était judicieuse pour un film traitant de la filiation mais aux côtés de quelques acteurs chevronnés qui apportent les meilleurs moments du film (Vincent MACAIGNE, Sara GIRAUDEAU, Olivier GOURMET et deux piliers du cinéma de Cedric KLAPISCH, Cecile de FRANCE et Zinedine SOUALEM), les plus jeunes peinent à exister, à l'exception bien sûr d'Adèle, interprétée avec sensibilité par Suzanne LINDON qui avait déjà montré son potentiel dans la deuxième saison de "En Therapie" (2020). On sent également que Cedric KLAPISCH s'est identifié au personnage joué par Abraham WAPLER à qui il donne des caractéristiques communes avec Adèle (sans parler du fait qu'il joue aussi le rôle du père biologique de celle-ci !) mais je l'ai trouvé assez fade et un peu noyé au milieu d'une histoire qui tend à se disperser. Enfin, montrer une famille interprétée majoritairement par des fils et des filles "de" réunie comme dans "L'Heure d'ete" (2007) autour d'un patrimoine prestigieux, se découvrant des ancêtres célèbres et faisant évaluer notamment des tableaux de maître en dit long sur l'entre-soi qui règne dans le milieu du cinéma et sa déconnexion du réel.