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This is Orson Welles

Publié le par Rosalie210

Clara Kuperberg, Julia Kuperberg (2015)

This is Orson Welles

Documentaire réalisé par les soeurs Kuperberg, spécialistes du cinéma hollywoodien des origines aux années 60, "This is Orson Welles" est un bon cru. Le film explore le paradoxe d'un réalisateur adulé par ses pairs mais dont la carrière en tant que cinéaste fut une suite d'échecs. Orson WELLES fut davantage apprécié du grand public comme acteur que comme metteur en scène. Son génie visionnaire ne fut pas compris aux USA, entraînant la perte de contrôle sur ses films, souvent mutilés par les studios hollywoodiens sans parler de ses projets inachevés. Artiste polyvalent, Orson WELLES fut également illusionniste, metteur en scène de théâtre et une grande voix de la radio. Même si la prétendue frayeur déclenchée par son récit de "La guerre des mondes" relève plus de la légende que de la réalité, elle le rendit célèbre et lui ouvrit les portes des studios. Cet aspect de sa personnalité se retrouve en interview où il prédit à sa fille qu'il sera adoré après sa mort. L'une des raisons de la réussite du documentaire est le panel resserré d'intervenants, qui ont tous connu le cinéaste à l'exception de Martin SCORSESE. On découvre avec une certaine surprise qu'aujourd'hui encore, Orson WELLES véhicule une image négative aux USA, celle d'un loser se fourvoyant dans des boulots alimentaires à la télévision alors qu'en Europe il est vénéré. Nul n'est prophète en son pays.

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Citizen Kane

Publié le par Rosalie210

Orson Welles (1940)

Citizen Kane

"Citizen Kane" est un film quelque peu écrasé sous le poids de sa propre légende. Proclamé, "plus grand film de tous les temps", il constitue une mine d'or en matière d'innovations dans le langage cinématographique, que ce soit dans la composition des plans, les éclairages, l'utilisation des archives ou dans la structure narrative non linéaire. Cette composition s'avère particulièrement adaptée pour tenter de cerner la personnalité de Charles Foster Kane, magnat de la presse milliardaire dont la folie des grandeurs contraste avec le vide absolu de sa vie et de son oeuvre. Le palais "Xanadu" est un parfait concentré architectural des contradictions de Kane: démesuré, grandiose mais jamais achevé et creux à l'intérieur. L'incapacité de Kane à entrer en relation avec autrui se lit ainsi à travers son obsession pour les collections d'objets et en particulier les statues, la profondeur de champ qui établit une distance considérable entre les personnages et fait paraître Kane très distant, très lointain, les contre-plongées qui lui donnent une dimension écrasante (et donc une fois de plus, pas à taille humaine), des éclairages expressionnistes qui tendent vers l'abstraction ou bien les miroirs qui renvoient à Kane sa seule image. Par conséquent il n'y a rien à trouver dans la vie de Kane et c'est pourquoi le journaliste qui cherche le sens de ses derniers mots, "Rosebud" en interrogeant les personnes qui l'ont connu termine avec un puzzle incomplet. "Rosebud" c'est le manque qui ronge Kane, une miniature de Xanadu, une boule de verre contenant un paysage figé dans un hiver éternel à l'image de la scène matricielle dans laquelle des adultes décident de sa vie tout en l'excluant. Logique qu'en devenant adulte à son tour, Kane échafaude des plans sur les autres sans tenir compte de leur ressenti, finissant à chaque fois plus seul et plus "pauvre" dans toute son opulente richesse qui apparaît soudain pour ce qu'elle est: dérisoire.

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Natalie Portman, de l'enfant-star à l'actrice iconique (Natalie Portman - Vom Kinderstar zur Hollywood-Ikone Public)

Publié le par Rosalie210

Achim Scheunert (2025)

Natalie Portman, de l'enfant-star à l'actrice iconique (Natalie Portman - Vom Kinderstar zur Hollywood-Ikone Public)

Un portrait de Natalie PORTMAN qui n'apporte pas grand-chose à ce que l'on savait déjà. Est-ce dû à une actrice qui a bien eu du mal elle-même à s'extirper d'une image trop lisse ou bien au manque d'imagination de l'équipe du documentaire qui n'exprime guère de point de vue? Bien sûr il fallait parler du film problématique qui a lancé sa carrière, mais s'il avait été contextualisé, cela aurait eu plus de sens. En effet dans les années 90, la sexualisation des pré-adolescentes était banalisée comme le démontre la désormais célèbre émission de "Apostrophe" avec Gabriel Matzneff tournée en 1990. Il est plus que probable qu'un film comme "Leon" (1993) ne pourrait plus sortir aujourd'hui. Cette platitude se retrouve dans le reste du documentaire qui aligne les films (en oubliant d'en citer pas mal d'ailleurs) en se contentant de souligner la volonté de Natalie PORTMAN de ne pas se laisser façonner, ni enfermer, notamment dans son image d'actrice sage et intello, forgée en réaction à "Léon", même si elle correspond à une certaine réalité (le film rappelle qu'elle a décroché une licence de psychologie à Harvard). Il aurait été d'ailleurs judicieux de davantage développer son enfance et son milieu d'origine. Par exemple si le film évoque d'autres activités de l'actrice, comme égérie de grande marques, réalisatrice et aujourd'hui productrice il ne parle pas étrangement de sa formation de danseuse classique qui lui a été pourtant si utile pour "Black Swan" (2010). En résumé, l'approche est trop superficielle.

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The Garden of Words (Koto no ha no niwa)

Publié le par Rosalie210

Makoto Shinkai (2013)

The Garden of Words (Koto no ha no niwa)

"The Garden of words" ("Le jardin des mots" en VF) m'a fait penser à "L'homme qui marche" de Jiro Taniguchi de par son caractère contemplatif, sa lenteur et la poésie mélancolique de ses images d'un réalisme sidérant. La pluie, comme un rideau protecteur créé une bulle de temps suspendu à l'écart de la frénésie de la ville. Elle invite à la contemplation. De fait elle provoque une rencontre entre deux solitudes vivant un peu en marge de la société. Un lycéen de 15 ans qui sèche les cours les matinées pluvieuses en poursuivant son rêve de devenir cordonnier. Et une mystérieuse jeune femme qui ne parvient plus à se rendre au travail. Le lycéen s'installe sous un petit pavillon dans le parc de Shinjuku Gyoen pour dessiner des chaussures, la femme pour manger du chocolat et boire de la bière. Ce rituel se répète chaque matinée pluvieuse. Takao et la jeune femme, Yukino sans chercher à nouer un lien se retrouvent en effet au même endroit et au même moment si bien qu'ils finissent par mieux se connaître. Takao propose même à Yukino de lui fabriquer une paire de chaussures. Ce qui est pour elle qui traverse une crise existentielle comme une planche de salut. Néanmoins, la réalité finit par rattraper les personnages avec la fin de la saison des pluies. On sort alors du domaine de l'art et de la contemplation pour entrer dans celui plus terre-à-terre des relations sociales. Les situations respectives de Takao et de Yukino (différence d'âge et de statut) ne permettent pas à ceux-ci de continuer sur le même mode que leurs tête à tête dans le jardin. L'un doit se construire et l'autre se reconstruire et chacun doit le faire de son côté. On aurait aimé que le personnage de Yukino souffrant du syndrome de l'imposteur soit davantage développé mais en 45 minutes, on doit se contenter d'un aperçu. De toutes manières, en dépit de son titre, ce ne sont pas les mots qui comptent le plus dans le film mais les silences et les non-dits ainsi que le plaisir de ce petit espace de liberté hors du temps dans un monde de contraintes et d'impossibilités.

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Suzume (Suzume no tojimari)

Publié le par Rosalie210

Makoto Shinkai (2021)

Suzume (Suzume no tojimari)

L'oeuvre de Makoto SHINKAI est hantée par la catastrophe du 11 mars 2011 et ses conséquences. Mais contrairement à "Your name." (2016) où celle-ci restait suggérée, elle est nommée explicitement dans "Suzume". Ce titre fait référence à l'héroïne, une adolescente de 16 ans dont on découvre à l'aide de flashbacks qu'elle est une survivante de la catastrophe. Ce passé est montré dès les premières images où l'on voit une petite fille de quatre ans appeler sa mère dans ce qu'on découvre être des ruines. Suzume a conservé un vestige de cette époque qui est une chaise d'enfant fabriquée par sa mère dont il manque un pied. A l'image de cette chaise, la vie de Suzume, élevée par sa tante surprotectrice qui lui a tout sacrifié est restée bancale. Sa rencontre avec un jeune homme du nom de Sota va tout bouleverser. Comme dans ses précédents films, Makoto SHINKAI a recourt au fantastique pour évoquer les tourments de son pays. Sota est un verrouilleur: il parcourt le pays pour refermer les portes cachées dans les ruines. Ces ruines et ces portes constituent autant de symboles d'anciennes catastrophes: l'une d'elles est dissimulée dans un parc d'attractions abandonné, comme dans "Le Voyage de Chihiro" (2001). Une autre, située au fond d'un tunnel menace de faire revivre à Tokyo le traumatisme du séisme du Kanto. Seules des forces surnaturelles, les "pierres de voûte" peuvent maintenir ces portes fermées. Lorsqu'elles font défaut, la porte s'ouvre, libérant un ver géant en forme de colonne de fumée qui menace de s'abattre au sol, provoquant une nouvelle catastrophe. Suzume sans le savoir libère une pierre de voûte qui prend la forme d'un petit chat qui s'enfuit après avoir jeté un sort à Sota, l'enfermant dans la chaise à trois pieds de Suzume. Celle-ci munie de sa chaise désormais vivante se lance alors dans un périple à travers le Japon pour rattraper le chat qui veut "libérer" d'autres portes. Un récit à deux dimensions se met alors en place. D'un côté, un récit d'apprentissage et d'émancipation en forme de road-movie. De l'autre, une "recherche du temps perdu" où il s'agit de se souvenir du traumatisme enfoui dans le trou noir des pages caviardées d'un journal intime. Se souvenir pour consoler, réparer et repartir de l'avant. Un miroir tendu à un Japon plutôt désireux d'enfouir les mauvais souvenirs que de s'y confronter.

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Arco

Publié le par Rosalie210

Ugo Bienvenu (2025)

Arco

Premier film de Ugo BIENVENU, "Arco" a remporté le cristal du meilleur long-métrage au festival d'Annecy et confirme la vitalité du cinéma d'animation français. La SF est un genre particulièrement pertinent lorsqu'il s'agit de sonder les craintes et les espoirs de notre futur. Or celui-ci paraît plus incertain que jamais si bien que Ugo BIENVENU en créé deux pour le prix d'un! Un futur lointain désirable dans lequel les humains auraient appris de leurs erreurs et auraient construit un univers dans lequel ils cohabiteraient harmonieusement avec la nature. Sans surprise, ce futur-là ressemble beaucoup à "Le Chateau dans le ciel" (1986) de Hayao MIYAZAKI avec ses plateformes-jardins perchées dans les nuages où l'écologie et la mythologie auraient remplacé la technologie. La pierre bleue magique, identique à celle de Sheeta ou encore de "Nadia et le secret de l'eau bleue" ne fait plus léviter mais carrément voyager dans le temps. Elle diffracte la lumière, permettant à son possesseur détenteur en prime d'une cape irisée de voler en laissant des traînées arcs-en-ciel derrière lui comme autant de ponts entre les époques. C'est par une classique transgression que Arco qui n'a pas encore l'âge de s'envoler mais ne supporte pas d'être mis à l'écart du reste de sa famille s'empare de ces objets magiques. Comme il ne les maîtrise pas, il se retrouve non là où il le voulait (à l'époque des dinosaures) mais dans ce qui est pour nous un futur proche: 2075. Logiquement, celui-ci est une extrapolation de ce qui nous attend avec le choix du tout-technologique. Le réchauffement climatique produit des catastrophes "naturelles" à la chaîne dont l'homme se détourne en vivant hors-sol dans une bulle de verre comme dans le roman "Globalia" de Jean-Christophe Rufin et en détournant le regard avec des lunettes de réalité virtuelle comme dans "Wall-E" (2008). L'homme s'est également détourné des liens sociaux et familiaux en confiant notamment l'éducation des enfants à des robots. Cela réserve son lot de surprises (la "salle des profs" ressemble au clip de "Another brick in the wall" des Pink Floyd) mais c'est moins anxiogène que comique. En effet le film s'adresse à tous les publics, y compris les enfants et le rire est parfois plus efficace pour faire passer des messages que la peur. On a donc un univers certes dystopique mais saturé de couleurs pop dans lequel les jeunes livrés à eux-mêmes s'avèrent intrépides et débrouillards ou à l'inverse, très gauches comme les trois impayables pieds nickelés qui traquent Arco. Quant aux robots, Ugo BIENVENU a encore une fois bien retenu les ambivalences que Hayao MIYAZAKI a illustré dans ses films à propos de la technologie et on peut même remonter jusqu'à Osamu TEZUKA. Arco se déplace comme Astro et l'androïde domestique d'Iris, Mikki m'a fait penser par son design, son comportement et ses avaries à ceux de "Metropolis" (2001) (et le principe du robot-nounou à "L'enfant qui venait de l'espace", une nouvelle de Robert Escarpit qui rendait hommage à Isaac Asimov, le père des questionnements éthiques posées par les IA). D'ailleurs Ugo BIENVENU a imaginé une scène très forte digne de Paul GRIMAULT dans laquelle, celui-ci, réfugié avec les enfants dans une grotte pour échapper à un méga-feu dessine sur les parois, envoyant ainsi un message aux hommes du futur. Il n'y a guère que dans "2001 : l'odyssee de l'espace" (1968) que l'on voit une telle collision temporelle entre la préhistoire et la SF (on oubliera aisément "Lucy" (2014) du plagiaire qu'est Luc BESSON). Evidemment ce n'est que l'un des ponts que le film dresse entre les deux futurs de l'humanité, le proche et le lointain, reliés aussi par une catastrophe ultime (pas les sept jours de feu ayant fait éclore la vallée du vent et la forêt toxique de Nausicaa mais la grande jachère de l'eau qui a conduit les hommes à se percher dans le ciel) et par un final à la "Interstellar" (2013). On le voit, les références sont nombreuses, puisées dans notre imaginaire collectif et dans plusieurs cultures (et je ne les ai pas toutes citées, loin de là!) mais le résultat obtenu est quant à lui grandiose, original et harmonieux.

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L'Attachement

Publié le par Rosalie210

Carine Tardieu (2025)

L'Attachement

J'ai davantage regardé "L'Attachement" par curiosité que par envie, à force d'en entendre dire du bien. Je ne suis pas fan du jeu de Valeria BRUNI-TEDESCHI et de Pio MARMAI (le souvenir désagréable de "La Fracture" (2020) qui m'avait tapé sur les nerfs n'y est pas étranger) mais j'avais bien aimé "Du vent dans mes mollets" (2011) de Carine TARDIEU la réalisatrice de "L'Attachement". J'ai beaucoup aimé d'ailleurs les scènes impliquant les enfants, toujours très justes et j'aurais aimé qu'elles prennent encore plus de place dans le film, celui-ci s'éparpillant parfois dans des scènes inutiles. Valeria BRUNI-TEDESCHI est d'ailleurs rayonnante dans ces scènes. De plus, de judicieuses questions sont abordées autour de la nature des liens qui rassemblent les membres d'une même famille alors que celle-ci ne cesse d'évoluer et de se complexifier. Dans le cas de celle du film, soumise à de multiples ruptures et recompositions, règne la confusion des places là où dans les familles traditionnelles, celles-ci étaient standardisées mais très claires. C'est particulièrement frappant au travers du personnage d'Alex joué par Pio MARMAI qui peut se définir par ses échecs à construire une famille entrant dans la norme. La première famille que l'on aperçoit autour de lui semble l'être mais ce n'est qu'un mensonge, dissipé par Elliot (un hommage indirect à "E.T. L'extra-terrestre" (1982)?) après la disparition de sa mère Cécile lorsqu'il s'en choisit une autre en la personne de Sandra, une voisine de palier, célibataire coriace (Carine TARDIEU a peut-être pensé à "Gloria" (1980)?) et révèle au passage que Alex n'est pas son père mais son beau-père. Alex tente de faire entrer Sandra (Valeria BRUNI-TEDESCHI) dans le moule mais celle-ci est définitivement allergique à la norme et donc inassimilable. Il se tourne alors vers Emilia (Vimala PONS) plus jeune et très désireuse de se fondre dans le rôle de la bonne épouse et bonne mère dont pourtant la première apparition souligne un caractère autocentré et un manque de connexion envers les enfants que la suite ne viendra que confirmer. Toutes les solutions envisagées par Alex s'avèrent donc bancales et finissent par s'écrouler. Mais la réalisatrice montre au final que ce n'est pas si important. Les mères respectives de Sandra et de Cécile (Marie-Christine BARRAULT et Catherine MOUCHET) et le père biologique d'Elliot (Raphael QUENARD) étant là pour le confirmer.

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Irrésistible Gary Cooper

Publié le par Rosalie210

Clara Kuperberg, Julia Kuperberg (2019)

Irrésistible Gary Cooper

Pas mal du tout ce documentaire, réalisé par les soeurs Clara KUPERBERG et Julia KUPERBERG qui se sont spécialisées dans les documentaires sur le cinéma hollywoodien des débuts du cinéma jusqu'à la fin de son âge d'or dans les années 60. On peut lui reprocher ses lacunes, mais comment faire le tour d'une carrière aussi riche que celle de Gary COOPER en seulement 53 minutes? Le film ne prétend d'ailleurs pas être complet mais esquisse des pistes intéressantes pour mieux cerner la spécificité de cet acteur, par rapport aux générations suivantes mais aussi parmi les monstres sacrés de sa génération. Formé sur le tas comme eux (c'est notamment sa maîtrise de l'équitation qui lui a servi de portée d'entrée dans la profession par le biais de ce qui est devenu son genre fétiche, le western), incarnant comme eux aussi le héros américain valeureux et intègre jusque dans ses rôles tardifs dans des films plus ambigus (comme "Vera Cruz" (1954) qui aurait mérité qu'on s'y attarde davantage), il se distingue d'eux par une sensibilité et une humilité qui n'appartenaient qu'à lui. C'est ce qui le rendait particulièrement touchant, notamment dans les comédies sociales de Frank CAPRA où il jouait "L'Homme de la rue" (1940) élevé au rang de héros christique. Le talent de Gary COOPER pour la comédie, son second genre de prédilection après le western est évoqué également au travers de "Boule de feu" (1941) de Howard HAWKS où il joue un rôle proche de ceux de Cary GRANT mais sur un scénario de Billy WILDER pour qui il interprètera seize ans plus tard le séducteur jaloux de "Ariane" (1957). Ces films sont tous mentionnés dans le documentaire et assortis d'extraits. En revanche, "Morocco" (1930) est à peine effleuré et les collaboration avec Ernst LUBITSCH totalement ignorées. Cela aurait permis de mieux expliquer sa présence dans "Ariane" (1957) qui a été conçu comme un hommage à celui que Billy WILDER considérait comme son maître.

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Vera Cruz

Publié le par Rosalie210

Robert Aldrich (1954)

Vera Cruz

Jeu de dupes autour d'un trésor que tout le monde veut s'approprier, "Vera Cruz" est un western novateur qui se situe à la jonction du western classique et du western déconstruit des années 60 en Europe et 70 aux USA. On peut s'amuser par exemple à relever tout ce que les films de Sergio LEONE ont emprunté à celui de Robert ALDRICH: des acteurs typés comme Jack ELAM ou Charles BRONSON qui joue déjà de l'harmonica mais aussi la révolution mexicaine en toile de fond, un regard nihiliste sur l'humanité et un ton mi-goguenard, mi-cynique n'épargnant rien ni personne et surtout pas les dirigeants sur les costumes desquels on s'essuie désormais les doigts. Le western classique s'incarne principalement dans le personnage joué par Gary COOPER qui va aussi loin qu'il lui était possible d'aller sans se renier. Alors il joue un mercenaire certes qui s'acoquine avec les pires fripouilles et court après le fric mais qui conserve sa dignité et une certaine fidélité à un code d'honneur pourtant disparu dans les gravats de la guerre de Sécession que son camp a perdu. A l'inverse de ce chevalier blanc mais sans le sou, Burt LANCASTER donne l'impression de se lâcher dans son rôle de chef de bande cradingue physiquement et moralement mais dont le sourire carnassier inimitable et les prouesses physiques éblouissent. Les deux hommes que tout oppose hormis leurs talents de tireur et leur besoin d'argent s'associent et se défient pour convoyer un chargement d'or à bon port, non sans arrière-pensées alors que les alliances autour de ce chargement ne cessent de se faire et de se défaire. Un chaos anarchisant qui tire ce western vers le film d'aventures puis vers le film de guerre notamment lors d'une séquence finale mémorable où finalement la cause mexicaine l'emporte et le "bon, sur le "truand".

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Amélie ou la métaphysique des tubes

Publié le par Rosalie210

Maïlys Vallade, Liane-Cho Han (2025)

Amélie ou la métaphysique des tubes

Fusion réussie entre le récit autobiographique de Amelie NOTHOMB et l'animation à la japonaise: j'ai pensé plusieurs fois à "Mon voisin Totoro" (1988). L'univers est un peu le même, celui d'une maison traditionnelle nichée au coeur d'une nature luxuriante avec un point de vue enfantin, donc propice au basculement dans le fantastique. Mais Amélie est un être à part qui d'ailleurs est montrée dans les premières images flottant comme le foetus de "2001 : l'odyssee de l'espace" (1968) en se prenant pour Dieu. De fait, le récit montre que durant les deux premières années de sa vie, Amélie n'a ni marché ni parlé, se comportant comme si elle était atteinte d'un "locking syndrome" qui se dissipe comme par enchantement sous le choc d'un séisme puis quand sa grand-mère lui offre du chocolat belge. La question identitaire passe alors au premier plan. Amélie est belge mais se définit comme japonaise car elle s'identifie à Nishio-san, la nounou chargée de s'occuper d'elle. L'éveil au monde d'Amélie se fait donc à la fois par ses racines belges, la grand-mère paternelle étant douée pour communiquer avec elle (y compris par-delà la mort, les frontières entre les dimensions étant poreuses au Japon) et par sa vie quotidienne d'expatriée au Japon, la proximité avec Nishio-san qui lui fait découvrir la culture japonaise s'accompagnant de l'hostilité de l'autre gouvernante et propriétaire de la maison, Kashima-san. Peu à peu, Amélie qui grandit dans les années soixante découvre les plaies béantes que la guerre a laissé dans le coeur des japonais et comment ils parviennent ou pas à se réconcilier avec ce passé dévastateur. On le voit, l'intrigue est riche mais on ne quitte jamais le regard et les sensations de cette enfant atypique dans une vie qui l'est tout autant. Le tout est serti dans une animation fauviste splendide qui fait chatoyer les couleurs mais s'aventure aussi dans des zones plus sombres et plus mystérieuses de l'enfance (les plans sur les bouches béantes des carpes sont aussi anxiogènes que certains passages de "Le Voyage de Chihiro") (2001).

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