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Articles avec #buddy movie tag

The Killer

Publié le par Rosalie210

John Woo (1989)

The Killer

J'ai découvert l'existence de "The Killer" il y a près de 10 ans lorsque j'ai assisté une conférence sur les influences du film "Sparrow" de Johnnie To, un autre cinéaste hongkongais. Parmi ces influences figure "Le Samouraï" de Jean-Pierre Melville dont le moineau devient le titre du film de Johnnie To. Et c'est ce même "Samouraï" à qui John Woo a voulu rendre hommage en donnant au tueur à gages élégant le même prénom que celui joué par Alain Delon dans le film de Jean-Pierre Melville: Jeff* ("Ah-Jong" pour les locaux). Cependant, autant le polar de Jean-Pierre Melville est froid, sec et épuré, autant celui de John Woo est baroque, grandiloquent et sentimental. Comme dans d'autres films asiatiques, le mélange des genres y est constant et brutal avec des scènes de fusillade sanglantes filmées au ralenti, remarquablement découpées et chorégraphiées avec virtuosité (quel sens de l'espace!) alternant avec d'autres mélancoliques et introspectives ou d'un romantisme flamboyant. Quel que soit le genre, on remarque que Woo n'a pas peur de faire couler des torrents de sang et de larmes. Mais la conclusion est identique au film de Melville: la relation entre la chanteuse et le tueur à gages est vouée à l'échec.

Dès les premières images dans une église catholique qui sera aussi le théâtre du dénouement, le sujet du film est posé: il sera question de rédemption. Celle de Jeff (Chow Yun-fat) qui veut raccrocher les gants. Le personnage est à lui tout seul un tueur professionnel redoutable, un chevalier blanc jusque dans son costume, un homme qui obéit à un code d'honneur et un personnage christique. Son parcours va lui faire rencontrer un autre homme d'honneur, l'inspecteur Li Ying (Danny Lee) avec qui il va nouer une amitié, les deux hommes se surnommant "Mickey et Dumbo". Comme les pickpockets gentlemen de "Sparrow", les actions de Jeff sont altruistes: il s'agit de sauver les victimes collatérales des fusillades entre gangs comme une petite fille qui faisait des pâtés de sable sur la plage ou encore une chanteuse blessée à la tête et menacée de cécité.

Nul doute que "The Killer" a inspiré à son tour nombre de cinéastes, américains pour la plupart. A commencer par Tarantino avec le personnage de Samuel L. Jackson dans "Pulp Fiction" qui renonce à la violence après avoir été touché par la grâce. Ou encore la saga "Matrix" qui n'a jamais caché ce que ses scènes d'action chorégraphiées comme des ballets devaient aux maîtres asiatiques. Ou enfin Michael Mann dans "Heat" dans lequel un flic et un tueur nouent un lien d'estime et de respect mutuels.

 

* Il existe d'ailleurs un documentaire de référence sur la filiation entre le héros melvillien et les cinéastes asiatiques, "In the mood for Melville". 

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Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night)

Publié le par Rosalie210

Norman Jewison (1967)

Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night)

"Dans la chaleur de la nuit" est un film célèbre pour l'avancée qu'il représente en matière de représentation des afro-américains à l'écran. Le combat de Virgil Tibbs pour être respecté et reconnu à sa juste valeur dans l'environnement hostile du vieux sud raciste, "They call me, Mr Tibbs!" se confond d'ailleurs largement avec celui de Sidney POITIER pour se délivrer des assignations à sa seule couleur de peau et être reconnu comme un individu à part entière. De fait, il éclabousse de sa classe et de son talent la bêtise crasse des habitants de Sparta qui apparaissent plus dégénérés les uns que les autres, barbotant dans un marigot putride dont le film établit une impitoyable et éclairante radiographie. Le fait que Tibbs occupe une fonction sociale d'expert en criminologie les confronte tous à leurs préjugés et leur médiocrité. Ce film est d'ailleurs particulièrement éclairant sur les ressorts profonds du racisme qui ne supporte pas de regarder sa laideur dans un miroir. Autre moment "historique" du film, celui où Tibbs rend sa gifle au planteur esclavagiste sans que cela entraîne de conséquences ce qui revient à lui imposer un traitement d'égal à égal, insupportable pour tous ces grands propriétaires WASP dont le racisme se nourrit de paternalisme (les noirs comme les ouvriers sont vus comme de "grands enfants" à corriger si nécessaire).

Mais le film de Norman JEWISON a bien d'autres atouts. Dès le générique, son ambiance moite est posée grâce à la musique composée par Quincy JONES et chantée par Ray CHARLES: là aussi, c'est la grande classe, on se sent transporté directement dans le film! Et si les ressorts de l'intrigue policière ne sont pas toujours très fins (mais on s'en fiche en fait car la véritable enquête, c'est celle qui explore les causes profondes du racisme du patelin), le duo de flics formé par Sidney POITIER et Rod STEIGER fonctionne à merveille. Ce dernier n'a pas volé son Oscar du meilleur acteur tant son personnage est complexe. Se fondant en apparence totalement dans le décor de sa communauté avec son attitude brute de décoffrage, il apparaît pourtant face au miroir tendu par Tibbs comme un double, un solitaire qui protège sa singularité derrière un camouflage de caméléon à la manière de "Zelig" (1983). C'est là que toute l'intelligence du jeu d'acteur de Rod STEIGER se manifeste. Il faut en effet beaucoup de doigté pour faire ressentir l'ambivalence d'un personnage qui se découvre un frère en Tibbs, la première personne de son propre aveu qu'il invite chez lui tout en s'en défendant avec énergie voire brutalité tout en veillant constamment sur lui afin de le protéger de la violence, tout en lui balançant à la figure nombre des préjugés racisto-paternalistes dont il est imprégné. De quoi nourrir une réflexion plus large sur l'aliénation de l'individu et sa complexité insondable face au poids de la société et de ses représentations stéréotypées et figées. Face à un tel bulldozer, on sent que le flegme habituel de Sidney POITIER est mis à rude épreuve mais c'est pour le meilleur: un vrai contact qui préfigure nombre de buddy movies policiers fondés sur la complémentarité et l'opposition de son duo d'enquêteurs.

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Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot)

Publié le par Rosalie210

Michael Cimino (1974)

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot)

C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai découvert le premier film de Michael CIMINO qui est visible en ce moment sur Arte en même temps que le documentaire consacré à Jeff BRIDGES. Il y a deux choses que j'ai beaucoup aimé dans ce film, même s'il n'est pas parfait en raison notamment d'incohérences scénaristiques dans l'écriture des personnages et dans les situations. Je pense en particulier à la brute caractérielle jouée par George KENNEDY dont la place semble être dans un asile et qui représente un tel danger public qu'on se demande si ses associés ne sont pas des candidats au suicide. Quoique le vrai problème dans l'écriture du personnage de Red est la valse-hésitation permanente entre son côté grotesque voire cartoonesque (Thunderbolt qui esquive les balles qui pleuvent sur lui en rafale après que Red ait sorti son gun en un geste théâtral au beau milieu d'une église!) et sa psychopathie qui en fait un sinistre agent du chaos et de la mort. Une psychopathie teintée de frustration sexuelle laquelle s'exprime dans son voyeurisme mais surtout dans son déferlement de violence vis à vis de Lightfoot. Lightfoot joué par un tout jeune et déjà magnétique Jeff BRIDGES est le rayon de soleil du film. Une sorte de chien fou anar plein de générosité qui offre son amitié (et sans doute plus que son amitié, le sous-texte homosexuel est assez évident, notamment dans le passage où il se travestit pour les besoins du casse et devient une jeune femme plus que crédible, affriolante!) au vieux briscard Thunderbolt joué par Clint EASTWOOD. Celui-ci affiche un visage impassible comme à l'ordinaire mais une petite lueur dans l'oeil dit qu'il n'est pas dupe de l'ambiguïté de la relation avec son coéquipier et qu'il s'en amuse. Outre le buddy movie teinté d'homo-érotisme, l'autre aspect du film que j'ai aimé c'est le sentiment de liberté qu'il dégage. On reconnaît bien l'état d'esprit seventies avec quelques gentilles provocations ici et là (la femme nue qui aguiche Lightfoot, les parents qui infantilisent leur fille alors qu'elle s'envoie en l'air juste à côté, le personnage baba-cool de Lightfoot qui préfigure celui de "The Big Lebowski") (1998) mais c'est surtout la mise en scène de Michael CIMINO qui régale, sa science du cadre, sa manière de disposer les corps et de les faire se mouvoir dans les grands espaces. Il y a du "Easy Rider" (1969) dans ce road-movie où l'utopie libertaire finit par se prendre les pieds dans le tapis. Il est tout à fait vraisemblable que Kathryn BIGELOW s'en soit inspiré pour "Point Break" (1991) tant pour la relation entre les deux personnages que pour la combinaison libertaire des sports extrêmes qui se substitue au road-movie et du film de casse qui tourne mal.

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Drôle de couple (The Odd Couple)

Publié le par Rosalie210

Gene Saks (1968)

Drôle de couple (The Odd Couple)

Jack LEMMON et Walter MATTHAU ont tourné dix films ensemble dont trois sous la direction de Billy WILDER. En 2001, le New-York Times a souligné qu'ils avaient formé l'un des couples de cinéma les plus réussis d'Hollywood, sans doute le meilleur duo comique depuis Laurel et Hardy. Ils ont contribué à façonner le genre du buddy movie: une camaraderie entre deux hommes aux tempéraments opposés qui s'adorent mais se querellent tout le temps. C'est exactement la recette de "Drôle de couple" qui ne fait pas mystère avec un tel titre de son sujet. Cela a été souligné, c'est l'adaptation d'une pièce de théâtre et même s'il y a des réparties amusantes et pleines d'esprit, Gene SAKS n'est pas aussi inspiré au niveau de la mise en scène que Billy WILDER dans "Speciale premiere" (1974) tiré également d'un succès de Broadway. Le démarrage du film est laborieux là où il aurait fallu une entame incisive et la mise en scène est trop plan-plan. La mécanique comique fonctionne néanmoins grâce à l'alchimie parfaite entre les deux acteurs dont les personnages ont les pires difficultés à cohabiter dans le même appartement, l'un étant négligeant, bordélique et goguenard et l'autre pleurnichard, angoissé et fée du logis maniaque. Cerise sur le gâteau, alors que les buddies movies glorifient l'amitié virile et laissent les femmes en hors-champ, la scène avec les soeurs Pigeon (Carole SHELLEY et Monica EVANS) est sans doute l'une des plus drôles du film, celles-ci déjouant les codes de la séduction pour partir dans des directions inattendues.

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L'Amour Ouf

Publié le par Rosalie210

Gilles Lellouche (2024)

L'Amour Ouf

Je n'avais pas très envie d'aller voir "L'Amour Ouf" et je n'ai pas vraiment aimé le résultat. Certes, il y a d'excellentes idées de mise en scène, une photographie qui décoiffe, une envie de cinéma XXL à l'américaine qui n'est pas fréquente dans le cinéma français, une interprétation qui "déchire", surtout de la part des deux jeunes acteurs Mallory WANECQUE et Malik FRIKAH qui peuvent légitimement espérer rafler un prix révélation lors de la prochaine cérémonie des César car ils portent la moitié du film sur leurs épaules. Adele EXARCHOPOULOS et Vincent LACOSTE sont également excellents (en revanche je trouve le jeu de Francois CIVIL trop limité). Oui mais le résultat ne m'a pas convaincu. C'est trop: trop long, trop tape-à-l'oeil, trop m'as-tu vu, trop kitsch avec certains plans frôlant le grotesque (le coeur et le chewing-gum qui battent, le baiser sur fond de coucher de soleil cliché à mort). Et ce n'est pas assez à la fois parce que Gilles LELLOUCHE veut faire une sorte de cinéma total qui brasse un peu tous les genres (drame romantique, teen movie, film de gangsters, comédie musicale, film de procès, film social, comédie "buddy movie" avec Raphael QUENARD et Jean-Pascal ZADI...) mais n'arrive pas bien à les amalgamer et surtout à les creuser. Dans certains films, les contraires s'attirent et s'enrichissent mutuellement mais dans celui-ci, c'est comme s'ils se repoussaient. Peut-être parce que cela manque de dialogues un tant soit peu consistants. On a donc au final une maîtrise insuffisante et un manque de profondeur criant.

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Astrid et Raphaëlle (saison 5)

Publié le par Rosalie210

Laurent Burtin et Alexandre de Seguins (2024)

Astrid et Raphaëlle (saison 5)

Un succès qui ne se dément pas! "Astrid et Raphaëlle" en est déjà à sa cinquième saison et le tandem de choc se surpasse toujours autant pour nous offrir des enquêtes haletantes au léger parfum ésotérique. Il s'agit encore et toujours de pénétrer des cercles souvent très fermés ou occultes. Au menu cette fois-ci: du bouddhisme, des mormons, du vaudou, un cartel mexicain, des services secrets, un club hippique, un plateau de tournage. Bientôt la franc-maçonnerie et les Illuminati? Ceci étant, ce penchant pour le mystère et l'étrange va de pair avec la compréhension du personnage d'Astrid qui se passionne pour les puzzles et les casse-têtes tout en étant une énigme en elle-même. Les épisodes sont toutefois d'un intérêt inégal. Certains sont de purs divertissements (les deux premiers notamment). D'autres abordent des sujets plus graves comme l'exploitation des migrants, la maltraitance envers les handicapés ou la difficulté de reconnaître et d'exprimer ses sentiments quand on est autiste, problèmes qui provoquent des crises épileptiques chez Astrid. Dommage qu'ils ne soient pas davantage approfondis. En tout cas, son duo avec la fougueuse Raphaëlle est toujours aussi attachant. Le féminisme de la série est un peu plus souligné que d'ordinaire parce que toutes deux sont en couple et que leurs compagnons ne rentrent pas non plus dans les clous comme le fait remarquer un criminel à Nicolas en lui disant qu'il se laisse mener par les femmes. La fin est un cliffhanger donc aucun doute sur le fait qu'une saison 6 est déjà dans les tuyaux.

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Marche à l'ombre

Publié le par Rosalie210

Michel Blanc (1984)

Marche à l'ombre

"Marche à l'ombre", premier film réalisé par Michel BLANC, c'est "Viens chez moi, j'habite chez une copine" (1980) avec un supplément d'âme. Un titre de RENAUD mais avec un "Téléphone"* à la main prêt à partir pour "New-York avec toi". "Marche à l'ombre" est un film en mouvement, un road movie dans lequel Paris n'est qu'une escale dans l'errance de François et Denis entre Athènes et New-York. Et encore, le Paris du film de Michel BLANC a de très forts accents africains et m'a toujours fait penser au clip de la chanson de Maxime LE FORESTIER, "Né quelque part" qui s'en est peut-être inspiré. Le déracinement est donc un puissant thème de "Marche à l'ombre" tout comme la fraternité qui réunit un temps clandestinement une communauté de migrants sous le même toit. Outre le déracinement et la fraternité, le troisième élément qui distingue "Marche à l'ombre" du film de Patrice LECONTE c'est la recherche de la beauté. Le personnage de François est sans doute l'un des plus beaux rôles (si ce n'est le plus beau) incarné par Gerard LANVIN (qui n'avait pas encore les tics de jeu qui me l'ont rendu par la suite si antipathique). En effet François a beau galérer dans un monde sordide, ce qui ressort de lui n'est qu'élévation vers les cimes du grand amour, indissociable de l'art comme le souligne la rencontre avec Mathilde (Sophie DUEZ) qui est danseuse, juste devant un cinéma. Et François est lui-même un musicien hors-pair (et sans doute trop idéaliste pour s'intégrer dans la société, comme autre loser magnifique, "Inside Llewyn Davis") (2013) qui avec ses companeros africains improvise des concerts si merveilleux qu'ils font oublier le minable squat dans lequel ils se sont réfugiés. C'est d'ailleurs par eux et aussi pour retrouver Mathilde qu'il part à New-York tenter sa chance. L'art, l'amour, la fraternité mais aussi l'amitié indéfectible qui unit François et Denis (Michel BLANC), poissard hypocondriaque ultra-"attachiant" qu'il protège comme un grand frère et qui nous fait rire avec des répliques rentrées dans les annales du cinéma, notamment la scène hallucinogène où il mélange loubards, renards et loup-garou ("les dents qui poussent").

* Jean-Louis AUBERT, ex-leader du groupe lui a rendu hommage le 4 octobre, révélant qu'ils avaient fréquentés le même lycée mais pas dans le même club.

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Viens chez moi, j'habite chez une copine

Publié le par Rosalie210

Patrice Leconte (1980)

Viens chez moi, j'habite chez une copine

"Viens chez moi, j'habite chez une copine" est un film de transition entre les précédentes réalisations de Patrice LECONTE avec les membres du Splendid et le premier film réalisé par Michel BLANC, "Marche a l'ombre" (1984). Celui-ci en co-signe le scénario et écrit les dialogues en plus d'offrir une variante de son personnage de Jean-Claude Dusse aux côtés d'un beau gosse "malabar" au coeur tendre joué par l'un des deux futurs "Les Specialistes" (1985) (du même Patrice LECONTE), ici Bernard GIRAUDEAU. On peut aussi souligner que le titre et une partie de la bande-son des deux films sont tirés d'une chanson de RENAUD et qu'ils ont le même producteur, Christian FECHNER. Bien qu'inscrite dans le registre de la comédie franchouillarde sans prétention, "Viens chez moi, j'habite chez une copine" s'en distingue néanmoins déjà par sa finesse d'écriture. En effet on peut se demander pourquoi Daniel qui a "tout ce qu'il faut pour être heureux" c'est à dire une vie bien rangée s'encombre d'un casse-pieds tel que Guy qui en très peu de temps va y mettre une pagaille monstre. Et bien peut-être parce que sa vie était trop rangée justement et qu'il s'ennuyait. Au moins avec Guy, on ne s'ennuie pas une seconde, c'est le remède à la routine! Héritier d'une longue lignée de personnages burlesques, le Guy de Michel BLANC est un agent du chaos à qui on pardonne tout à cause de son sourire candide et de sa fragilité intrinsèque. Ainsi Therese LIOTARD qui doit supporter ses frasques agit-elle avec lui avec beaucoup d'indulgence et une certaine dose d'ironie, le considérant comme un grand enfant. Un peu comme le faisait Margaret DUMONT avec les frères Marx. C'est pourquoi en dépit d'une liste de défauts longue comme le bras, ne garde-t-on en mémoire que son côté attachant et bien entendu la cascade de situations comiques qu'il créé par son comportement irresponsable, notamment en invitant de jolies filles (dont une ANEMONE pas piquée des vers en nymphomane) sous le nez d'un Daniel rapidement émoustillé par leurs charmes ou bien par ses combines foireuses et ses multiples maladresses.

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L'Aventure, c'est l'aventure

Publié le par Rosalie210

Claude Lelouch (1972)

L'Aventure, c'est l'aventure

Tout d'abord, une remarque: j'ignorais que Claude LELOUCH avait réalisé une multitude de scopitones dans les années 60. Cela explique la présence de Johnny HALLYDAY dans "L'aventure, c'est l'aventure" (assez méconnaissable pour moi qui ne l'ai connu que vieux) comme celle de Gilbert BECAUD dans "Toute une vie" (1974) avec des passages chantés un peu ringards. Par ailleurs, "L'aventure, c'est l'aventure" est un étrange film qui aurait pu s'appeler pour citer le personnage de Charles DENNER "la clarté dans la confusion". Le scénario est complètement foutraque, ça part dans tous les sens, la deuxième partie du film est laborieuse malgré le rebondissement final. Film de gangsters décalé, parodique, "l'aventure, c'est l'aventure" est un buddy movie humoristique façon "Tintin chez les Picaros", "frères Dalton" ou "pieds nickelés" avec un fort accent burlesque voire cartoon. D'ailleurs le film, devenu culte a été lui-même adapté en BD. Une scène qui l'illustre parfaitement est celle où les flics interrogent le personnage de Lino VENTURA à l'entrée d'un aéroport. On pense à l'expression de Henri Bergson à propos du rire quand on le voit répéter les mêmes gestes (reprendre sa serviette, claquer la porte de la voiture) avec une précision toute mécanique. Et ce jusqu'à ce que la une d'un journal vienne lui clouer le bec. Mais évidemment la scène la plus célèbre du film est celle de la plage, quand les cinq hommes se pavanent devant de jolies filles avec des attitudes ridicules calquées sur la démarche de dragueur de Aldo MACCIONE (à qui j'ai trouvé des airs de Robert De NIRO). Bref c'est un film d'acteurs un peu trop léger et désinvolte en dépit de moments vraiment amusants et réussis.

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Les Trois Mousquetaires- Milady

Publié le par Rosalie210

Martin Bourboulon (2023)

Les Trois Mousquetaires- Milady

J'ai pris tout mon temps pour voir la suite des aventures de d'Artagnan par Martin BOURBOULON, anticipant le fait que la suite n'allait pas confirmer les promesses du premier volet. Je ne me suis pas trompée. Faire une suite qui fonctionne, ça ne s'improvise pas. Or c'est exactement l'impression que m'a donnée cette brouillonne et anémique deuxième partie. Exit la mise en scène combinant plusieurs arcs narratifs qui donnait du relief à la première partie. Exit également la qualité d'écriture. On se retrouve avec une intrigue pauvre et décousue qui finit par se résumer à une enfilade de scènes de bravoure: le siège de la Rochelle (transposé à Saint-Malo), le combat d'Artagnan/Milady dans les flammes etc. Tout cela est mené avec une facilité si déconcertante qu'elle enlève tout suspens: on s'infiltre dans la citadelle comme dans du beurre, d'Artagnan braque Richelieu puis s'en va comme si de rien n'était (ils sont passés où les gardes du cardinal?), il suffit à Milady de changer de vêtements pour quitter sa prison sans être inquiétée et à l'inverse, D'Artagnan et ses amis y entrent armés jusqu'aux dents comme dans un moulin (les gardes de Buckingham ne sont pas plus réactifs que ceux de Richelieu). Ce n'est pas le fait d'être invraisemblable qui est problématique mais la désinvolture avec laquelle toutes ces séquences, visiblement bâclées tant au niveau de la dramaturgie que de la chorégraphie sont traitées. Cela va de pair avec l'autre gros problème du film, la dénaturation des personnages créés par Alexandre Dumas. D'Artagnan qui court après Constance durant tout le film et s'offusque presque des avances de Milady (un comble par rapport au roman où c'est lui qui abuse d'elle par la ruse) est inintéressant, Portos et Aramis font de la figuration. Mais les deux personnages les plus transformés sont Athos et Milady. Contrairement à ce qui est annoncé dans le titre, l'intrigue ne repose pas sur Milady et pour cause. Celle-ci s'est tellement ramollie que le scénario revu et corrigé lui épargne de faire couler le sang. Au lieu de trucider Constance, elle la prend dans ses bras. Et comme si cela ne suffisait pas, elle devient même une mère. Mais où est donc passé le monstre assoiffé de vengeance de Dumas? Quant à Athos, il semble regretter ses agissements envers Milady ce qui est impensable chez un grand seigneur dont la ligne de conduite est dictée par le code d'honneur propre à son rang qui lui sert à rendre une justice expéditive. Le fait de leur inventer un fils n'explique pas à lui seul le ramollissement de Milady, après tout, l'enfant n'arrêtait nullement la vengeance de "La Mariée" dans "Kill Bill : Volume 2" (2004). On ne sait pas trop où ce scénario revu et corrigé pour le pire veut nous emmener, sinon vers une nouvelle suite totalement déconnectée des romans de Dumas. Pas sûre d'avoir envie de suivre cette voie-là. Je n'aime guère quand il y a tromperie sur la marchandise, encore moins quand après avoir soigné la première partie, on torche à ce point le travail. Ni Alexandre Dumas, ni les spectateurs ne méritent cela.

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