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Attaque! (Attack!)

Publié le par Rosalie210

Robert Aldrich (1956)

Attaque! (Attack!)

Excellent film de Robert ALDRICH, puissant et sans concessions de bout en bout qui n'est pas sans faire penser au beaucoup plus connu "Les Sentiers de la gloire" (1957) sorti l'année suivante. Bien que l'intrigue de "Attaque!" se déroule en 1944 au sein de l'armée américaine dans une ambiance de huis-clos étouffant, même dans les scènes d'extérieur (le scénario est tiré d'une pièce de théâtre, ceci explique cela), on retrouve la dénonciation de ce qui est au coeur du futur film de Stanley KUBRICK: la culture de l'obéissance et de l'irresponsabilité au sein de l'armée, minée par les hiérarchies sociales et la corruption. C'est ainsi qu'un peloton mené par le lieutenant Da Costa (Jack PALANCE) se fait absurdement décimer en raison de l'incompétence et de la lâcheté de leur supérieur, le capitaine Cooney (Eddie ALBERT) dont les agissements sont couverts par le colonel Bartlett (Lee MARVIN). Il apparaît que Cooney occupe le poste parce que c'est un fils à papa qui a des relations dont espère profiter le colonel Bartlett qui ambitionne de faire une carrière politique dans le civil. Mais l'incapacité de Cooney à faire face à la situation évolue vers une démarche suicidaire pour la compagnie toute entière. Plus l'étau de l'ennemi se resserre, plus l'étendue de la névrose de celui-ci se révèle dans toute son horreur alors que le calculateur colonel ne pense qu'à tirer un profit personnel de la situation. Face à ce commandement pourri jusqu'à la moëlle, le film met en avant des hommes rudes mais qui se soucient les uns des autres, serrent les coudes et tentent de rester fidèles à une ligne de conduite honorable. Jack PALANCE est particulièrement impressionnant. Robert ALDRICH n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il s'agit de martyriser les corps et de montrer la violence dans toute sa sécheresse et sa brutalité et on reste hanté par la vision frontale de son visage de cire aux yeux révulsés et à la bouche grande ouverte, figé dans sa rage par une mort violente qu'aucune retouche de thanatopracteur ne vient atténuer.

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