Dead again
Kenneth Branagh (1991)
Le deuxième film de Kenneth Branagh garde la flamboyance du premier tout en changeant de cadre de référence. "Dead Again" lorgne clairement du côté du thriller hitchcockien. Un mélange de "Rebecca" (les fantômes du passé, la gouvernante jalouse), du "Crime était presque parfait" (les ciseaux comme arme du crime déclinés sous toutes les coutures), de "Psychose" (le noir et blanc, la scène de meurtre) et de "Vertigo" (une vivante hantée par une morte). Le tout avec une bonne dose d'humour parodique qui fait passer la pilule de ce que cette histoire de réincarnation et de phénomènes paranormaux peut avoir d'abracadabrantesque. Les dialogues entre Derek Jacobi en antiquaire hypnotiseur arnaqueur et Kenneth Branagh en détective rationnel sont particulièrement savoureux.
Mais "Dead Again" n'est pas qu'un exercice de style, même parodique. Il est aussi une histoire d'amour fou, un de ces amours passionnels et fusionnels qui ne peuvent finir que tragiquement. Le couple romantique des années 40 (Roman et Margaret) est en quelque sorte une projection fantasmée du couple des années 90 (Mike et Amanda). Ce couple contemporain n'est au final que le reflet de Kenneth Branagh et Emma Thompson, véritables "étoiles jumelles" à l'écran comme dans la vie. Dans le film, leur proximité est telle qu'ils peuvent même changer de sexe pour se réincarner dans l'autre puisqu'ils se définissent comme "deux moitiés d'une même personne que rien ne peut séparer." Mais la réalité a fini par les rattraper.
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