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Articles avec #telefilm tag

Warriors: l'impossible mission (Warriors)

Publié le par Rosalie210

Peter Kosminski (1999)

Warriors: l'impossible mission (Warriors)

Inspiré de témoignages réels de soldats revenus traumatisés de l'enfer bosniaque, Warriors réalisé en 1999 pour la BBC est un téléfilm en 2 parties d'une force exceptionnelle, sorti depuis en DVD (et disponible également sur Youtube). C'est LA référence absolue sur la guerre ethnique qui déchira l'ex-Yougoslavie au début des années 90, l'équivalent d'un Voyage au bout de l'enfer dans les Balkans construit selon le triptyque avant/pendant/après. Le film suit le parcours de quatre jeunes britanniques dont la vie semble des plus ordinaires: ils vont en boîte, supportent leur équipe de foot favorite, s'apprêtent à convoler pour l'un d'entre eux. Mais en réalité, ces hommes ne sont pas si ordinaires. Tous sont des casques bleus de l'ONU en permission brusquement arrachés à leur vie quotidienne pour aller remplir une mission de "maintien de la paix" en Bosnie. Ils se retrouvent au coeur d'une guerre civile barbare entre serbes orthodoxes, croates catholiques et bosniaques musulmans (tous identiques sur le plan anthropologique, seule la religion liée à des facteurs historiques les différencie), une guerre à laquelle ils ne comprennent rien. Plus le film avance, plus il gagne en horreur et en complexité. On passe des expulsions et déportations aux massacres et aux charniers. Chaque village subit une épuration ethnique dont les principales victimes sont les bosniaques musulmans. Mais le plus grand traumatisme des soldats est lié à la nature de leur mandat: ils n'ont pas le droit d'intervenir dans le conflit (car ils ont un devoir de neutralité) et doivent donc assister aux tueries de civils sans pouvoir bouger le petit doigt pour pouvoir les sauver. Cette contradiction entre leurs élans humains (sans parler des liens affectifs qui se créent avec des habitants) et leur mission qui les contraint à l'impuissance les rend fous. Ce sont des hommes brisés, hantés qui rentrent chez eux. La deuxième partie explore longuement leur impossibilité à se réadapter à une vie normale, à reprendre leur vie d'avant comme si de rien n'était (d'autant qu'ils ne sont pas tous revenus vivants). Certains sont sidérés, d'autres font des cauchemars, d'autres se défoulent dans la violence ou ont des envies de suicide. Tous ont un profond sentiment de culpabilité. L'exploration des dégâts post-traumatiques montre que la guerre continue ses ravages bien après l'arrêt des combats. L'ONU semble être un rempart bien fragile face à la barbarie humaine et aux calculs politiques même si le constat est nuancé. La présence des soldats a attiré les médias, leurs témoignages recueillis auprès du tribunal pénal international a pu contribuer à l'arrestation des criminels et ils ont pu parfois adoucir le sort des populations déplacées, blessées...sans parler du fait que certains n'ont pas hésité à déplacer des civils pour leur sauver la vie en désobéissant à leur hiérarchie.

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La deuxième femme (Die Zweite Frau)

Publié le par Rosalie210

Hans Steinbichler (2008)

La deuxième femme (Die Zweite Frau)
Un téléfilm centré sur un trio: le fils Erwin, un vieux garçon introverti, sa mère envahissante qui a un contrôle absolu sur lui et la jeune Irina qui a bien du mal à briser ce couple et à trouver sa place.
 
La transformation d'Erwin est au coeur du film. Une fois libéré de l'emprise de sa mère, il se prend en main et en quelques jours, quelques semaines, il accomplit le parcours que d'autres mettent des années à effectuer. La scène la plus symbolique à cet égard est celle où il retourne en Roumanie à la fin du film pour ramener Irina en Allemagne. Cette fois, il s'y rend de son propre chef et non sous l'injonction de sa mère, il est au volant de son véhicule au lieu d'être dans la position du passager et surtout, il gagne son bras de fer avec la directrice de l'agence matrimoniale qui refuse de lui donner l'adresse d'Irina.
 
Ce dernier obstacle "maternel" surmonté, il peut enfin fonder une nouvelle famille avec Irina.
 
Irina est l'héroïne type de ce genre de film. Elle représente en apparence l'antithèse d'Erwin: elle est jeune, belle, moderne, émancipée, urbaine, délurée etc. Son couple avec Erwin ressemble à celui de la carpe et du lapin ou de la belle et de la bête. Ses failles se révèlent progressivement. Elle est soupçonnée de vouloir profiter d'Erwin ce qui est caractéristique du regard que les européens de l'ouest posent sur les immigré(e)s. Surtout elle cache son statut de mère célibataire qui la fragilise dans son entreprise. Tiraillée entre le désir de dire la vérité et la peur d'être rejetée, elle finit par s'enfuir mais Erwin la retrouve et l'oblige à se dévoiler ce qui rétablit l'équilibre entre eux.
 

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