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Articles avec #tavernier (bertrand) tag

Des enfants gâtés

Publié le par Rosalie210

Bertrand Tavernier (1977)

Des enfants gâtés

"Des enfants gâtés" est un film méconnu de Bertrand Tavernier qui appartient à sa veine sociale et sociétale. Il prend pour décor la frénésie immobilière dans le Paris des années 70 quand le vieux bâti taudifié était rasé pour être remplacé par de grands immeubles esthétiquement très laids*, à la construction bâclée (dans le film l'appartement où s'est installé Bernard Rougerie le personnage joué par Michel Piccoli n'est pas insonorisé et a un grand trou dans le mur de la cuisine) et aux loyers exhorbitants car non encadrés. La lutte d'une poignée d'habitants réunis en association pour faire respecter leurs droits et prévenir les abus de leur propriétaire est l'un des thèmes majeurs du film. D'ailleurs Bernard Rougerie qui est scénariste et dont la notoriété aide les habitants à faire entendre leur cause est le double de Tavernier à qui il était arrivé une mésaventure semblable (et à qui le réalisateur prête la paternité du scénario de son film suivant "La mort en direct"). 

A ce problème de logement qui sous une forme ou sous une autre mine la vie en région parisienne depuis l'époque du baron Haussmann s'ajoute par petites touches toute une série d'autres problèmes qui bien que l'époque ait changé n'ont pas disparu pour autant: la crise économique et le chômage dont est victime Anne (Christine Pascal) et d'autres personnages issus de milieux populaires; l'immigration des travailleurs non qualifiés devenue illégale depuis 1974; le handicap à travers le personnage de la femme de Bernard qui s'occupe de petits autistes; la solitude et le suicide; et enfin la question de la libération sexuelle des femmes avec un passage face caméra (sans doute écrit par Christine Pascal qui a collaboré au scénario) où Anne évoque sa découverte de la jouissance. Tout cela fait un peu catalogue/cahier des charges et c'est effectivement une des faiblesses du film car les différents éléments sont le plus souvent artificiellement reliés les uns aux autres. En revanche le casting est tout simplement royal jusqu'au plus petit rôle avec la participation de la bande masculine du Splendid au complet (Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Michel Blanc et Christian Clavier), Martin Lamotte, Isabelle Huppert, Daniel Toscan du Plantier, Michel Aumont sans parler des interprètes de la chanson du générique "Paris jadis" composée par Philippe Sarde (un pur régal de cynisme bobo à écouter sans modération!) qui ne sont autres que Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle! Enfin bien que la relation que Anne entreprend avec Bernard Rougerie ne soit pas exempte de contradictions (il y a mieux quand on prétend être une femme moderne et libérée que de se jeter dans les bras d'un homme marié qui pourrait être son père et est d'un milieu social très supérieur ce que Anne finit par comprendre d'ailleurs) elle est empreinte de beaucoup de sensibilité. Le tempérament de Christine Pascal dont la fragilité est palpable y est pour beaucoup mais Michel Piccoli est également assez surprenant, plus doux qu'à son habitude et plus tendre aussi, ses colères étant désamorcées à peine écloses. Bien sûr on ne peut s'empêcher d'établir un parallèle entre Christine Pascal et Romy Schneider, autre actrice aussi belle qu'écorchée vive ayant joué des scènes intimes avec Piccoli et ayant perdu la vie prématurément à peu près au même âge.

* En cela il a été comparé non sans raison à "Mon Oncle" et à "Playtime" de Jacques Tati mais sans l'aspect poétique et burlesque.

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Un dimanche à la campagne

Publié le par Rosalie210

Bertrand Tavernier (1984)

Un dimanche à la campagne

L'un des plus beaux films de Bertrand TAVERNIER à la fois renoirdien et proustien. Les Renoir grand-père et petit-fils ne sont pas seulement présents par un titre qui renvoie à "Une partie de campagne" (1946) ou par la reconstitution d'une époque et d'une atmosphère dépeinte dans nombre de tableaux d'Auguste: les guinguettes, les barques, les canotiers, les petites filles en robe de mousseline, ceinture enrubannée et nœud dans les cheveux. C'est dans la finesse d'écriture de ses personnages et l'excellence de l'interprétation que Bertrand TAVERNIER est le plus impressionniste voire même pointilliste. Les portraits de Gonzague et d'Irène, le frère et la sœur en tous points opposés constituent un travail d'orfèvre tout en nuance et demi-teinte. Gonzague (Michel AUMONT) guindé, engoncé dans son costume et ses habitudes, fiable mais ennuyeux est rongé par une tristesse sourde, celle d'être mal aimé par son père (Louis DUCREUX) qui le lui fait bien sentir. En résulte un manque d'assurance et un côté taciturne et solitaire en dépit d'une vie de famille bien rangée avec sa femme et ses trois enfants. Irène (Sabine AZÉMA) à l'inverse est une tornade pleine de vivacité et d'énergie, une femme émancipée et anticonformiste qui possède un métier, conduit une voiture en 1912 et vit des passions amoureuses fulgurantes. Mais ces passions l'absorbent au point de lui faire oublier la réalité qui l'entoure et l'instant présent. La petite Mireille fait l'amère expérience de son inconstance mais celui qui souffre le plus de ses absences et de son manque de fiabilité est son père. Irène selon les propres mots de sa mère décédée "demande trop à la vie" et est donc incapable d'en profiter. Elle vit trop vite et trop fort, obnubilée par ce qui lui échappe sans se soucier vraiment de ceux qui l'entoure qu'elle prend et qu'elle jette selon son humeur du moment. Elle ne supporte pas l'immobilisme de son frère et l'académisme de la peinture de son père mais sa bougeotte est telle qu'elle passe finalement elle aussi à côté de la vie. Proust et sa célébration des petits plaisirs du quotidien comme moyen de retrouver le temps perdu est discrètement cité à travers la dégustation d'une petite madeleine ou l'écoute d'un air de musique de chambre qui a servi de modèle pour la sonate de Vinteuil.

"Une dimanche à la campagne" a également ceci de remarquable qu'il est construit autour du présent et ses trois unités (lieu, temps, action) ce qui va de pair avec ses origines littéraires ("Monsieur Ladmiral va bientôt mourir" de Pierre Bost) mais qu'en même temps il réussit à évoquer le passé et le futur. Le passé surgit à l'occasion des réminiscences de M. Ladmiral: le fantôme de son épouse apparaît ainsi que celui de deux petites filles mystérieuses qui symbolisent son enfance alors que lui-même est au crépuscule de sa vie. Le futur quant à lui ne se présente pas sous les meilleurs auspices au travers de la sombre prédiction qu'Irène fait à propos de Mireille. On peut y voir l'ombre portée de la première guerre mondiale qui mit un point final à cette "Belle Epoque" dorée pour la bourgeoisie et provoqua en plus des poilus de nombreux décès dans les populations les plus fragiles liées aux famines et aux maladies (épidémie de grippe espagnole).

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Coup de Torchon

Publié le par Rosalie210

Bertrand Tavernier (1981)

Coup de Torchon

Jugement dernier d'une communauté de dégénérés servant de parabole à une humanité sur le point de basculer dans l'horreur du second conflit mondial (comparable en cela à "La Règle du jeu" de Jean Renoir), "Coup de torchon" est un film déconcertant, inclassable qui marque l'esprit par son contraste de noirceur et de drôlerie, son atmosphère déjantée, surréelle et cynique, son humour pince-sans-rire, registre dans lequel Philippe Noiret et Isabelle Huppert s'illustrent particulièrement, ses répliques magistrales ("ce n'est pas parce qu'on met la tentation à portée de main qu'il faut se laisser tenter"; "s'en prendre à vous c'est comme qui dirait un devoir civique!"; "T'es ombrageux, tu commences à m'ombrager, tu mets les gens à l'ombre" etc.), ses plans séquences remarquables. Bref en tous points un film qui ne ressemble à aucun autre. Si dans mon cœur, c'est "La Vie et rien d'autre" qui demeure mon Tavernier préféré, "Coup de torchon" est certainement celui que je trouve le plus brillant.

Les séquences d'ouverture et de fermeture du film qui se répondent le situent sur un plan métaphysique avec l'apparition d'un justicier vengeur (Philippe Noiret) près d'un groupe d'enfants souffrant de la faim et du froid. Une éclipse solaire souligne le caractère messianique du personnage. Pourtant à la fin il est devenu tellement nihiliste qu'il en arrive à menacer les enfants eux même après avoir repoussé sa seule chance de salut (l'amour de l'institutrice, seul personnage non corrompu du film). Il faut dire que Lucien (Lucifer?) Cordier est un piètre représentant de l'ordre, un policier d'une affligeante médiocrité, veule et laxiste, à l'image de sa communauté où ne règnent que les pulsions les plus viles, la bêtise la plus crasse. L'atmosphère est parfaitement résumée par les latrines qui se trouvent sous son balcon: ça pue en lui, chez lui et autour de lui. Entre sa femme (Stéphane Audran) qui le méprise et le cocufie sous son nez avec son prétendu frère (Eddy Mitchell), son supérieur macho et raciste (Guy Marchand) qui lui donne des coups de pied aux fesses, les proxénètes du coin (Jean-Pierre Marielle et Gérard Hernandez) qui en ont fait leur souffre-douleur, l'autorité qu'est censé représenter Cordier ne cesse d'être humiliée. C'est en s'autoproclamant le bras armé d'une autorité supérieure que Cordier se métamorphose de paillasson en tueur et manipulateur diabolique, réussissant à tous les coups à faire endosser ses crimes par d'autres que lui. Tout cela sur fond de colonialisme (l'histoire se déroule au Sénégal en 1938) et de marche à la guerre (avec une allusion aux accords de Munich). Et si le fond de l'affaire est éminemment tragique, son traitement est proche d'une bouffonnerie à la lisière du fantastique. L'idée la plus dingue de ce point de vue est de faire jouer à Jean-Pierre Marielle deux rôles, celui du maquereau victime de Cordier et plus tard celui de son frère jumeau qui fait figure de revenant. Mais n'est-ce pas finalement le reflet du dédoublement de Cordier lui-même, ce pauvre type inoffensif en apparence qui cache dans ses entrailles un dangereux assassin illuminé?

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Que la fête commence

Publié le par Rosalie210

Bertrand Tavernier (1975)

Que la fête commence

"Que la fête commence", le deuxième film de Bertrand Tavernier a révélé son talent pour insuffler vie et sens à la reconstitution historique, l'un de ses genres de prédilection. En effet celle-ci n'a rien d'académique avec ce portrait aussi truculent qu'effrayant d'une monarchie française en état de décomposition avancée qui annonce déjà la révolution française de 1789. Le film se situe pendant la Régence de Philippe d'Orléans quatre ans après la mort de Louis XIV en 1719. Le pays est lessivé par les guerres incessantes menées par le roi-soleil, la banqueroute des finances publiques et s'apprête à connaître une nouvelle épidémie de peste noire. Après la période bigote de la fin du règne de Louis XIV marquée par la domination de Mme de Maintenon, la cour est passée à l'autre extrême et mène une vie de débauche pudiquement dissimulée derrière une formule qui est passée à la postérité, celle des "petits soupers" du Régent. Le film réussit à remarquablement traduire cette atmosphère de décadence. L'une des premières scènes montre l'autopsie de "Joufflotte", la fille préférée du Régent (des rumeurs prétendaient qu'elle entretenait une relation incestueuse avec lui) dont les excès en tous genres (nourriture, alcool, sexe et grossesses à répétition) ont délabré le corps de l'intérieur. Après cette entrée en matière putride, le film continue avec le portrait du Régent auquel Philippe Noiret prête sa truculence mais aussi sa bonhommie. Philippe d'Orléans apparaît comme un homme éclairé et bienveillant mais trop fragile pour supporter le fardeau du pouvoir. Il fuit donc dans la débauche, laquelle au fil du temps dissimule de moins en moins ses profondes angoisses. Comme le lui dit très justement l'une de ses compagnes, la jeune prostituée Emilie (formidable Christine Pascal qui transcende son rôle), "vous n'aimez pas la débauche, vous aimez le bruit qu'elle fait". La scène où il cherche à se faire amputer d'une main à laquelle il prête une gangrène imaginaire est de ce point de vue très révélatrice et l'on peut presque humer l'odeur qui se dégage de ces lieux de plaisir en réalité surchargés et étouffants. Orléans est par ailleurs influencé par un mauvais génie en la personne de son conseiller et ancien précepteur, l'abbé Dubois (Jean Rochefort) surnommé "le maquereau", compagnon de débauche aux mœurs pédophiles, intrigant sans scrupules pétri d'ambition aussi fougueux qu'injurieux mais affecté lui aussi par un mal intérieur qui se manifeste sous la forme de maux d'estomac récurrents.

La Régence est par ailleurs une période de transition délicate où l'affaiblissement du pouvoir royal donne aux autonomistes des ailes pour tenter de prendre le large. C'est ainsi que le nobliau joué par Jean-Pierre Marielle, sorte de Don Quichotte breton fomente un complot dérisoire pour proclamer l'indépendance de la Bretagne. Bien que la distribution du film réunisse pour la première fois trois acteurs mythiques du cinéma français par ailleurs amis à la ville, ils ne jouent pas ensemble comme il le feront vingt ans plus tard dans "Les Grands Ducs" de Patrice Leconte. Jean-Pierre Marielle n'a en effet aucune scène commune avec Philippe Noiret et peu de scènes avec Jean Rochefort.

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Voyage à travers le cinéma français

Publié le par Rosalie210

Bertrand Tavernier (2016)

Voyage à travers le cinéma français

C'est un documentaire très documenté: près de 100 extraits de film commentés avec passion et érudition par Bertrand Tavernier. Celui-ci a voulu donner au cinéma français l'équivalent des voyages de Martin Scorsese à travers le cinéma américain et italien. C'est réussi dans la mesure où à la fin de ce documentaire de plus de 3h, on en envie de découvrir ou redécouvrir les films dont il nous parle. De plus, il fourmille d'anecdotes intéressantes. Par exemple comment Tarantino s'est inspiré du Doulos de Melville pour la première scène d'Inglorious Basterds, comment Michel Piccoli a calqué ses crises de colère dans les films sur celles, bien réelles de Sautet ou encore le jugement tranchant de Gabin sur Renoir "Comme metteur en scène un génie, comme homme une pute" allusion à ses sympathies pétainistes au début de la guerre.

Néanmoins la limite de ce travail est sa subjectivité. En donnant à son film des accents autobiographiques (ma première émotion de spectateur devant un film de Jacques Becker, mon travail d'attaché de presse pour Chabrol/Godard/Melville, mes premiers pas derrière la caméra pour Sautet), Tavernier se taille un costard sur mesure en laissant dans l'ombre des pans entiers du cinéma français. Les heureux élus sont donc surtout Becker, Renoir, Carné, Melville, Godard et Sautet ainsi que des cinéastes plus méconnus que Tavernier réhabilite comme Edmond T. Gréville. Tavernier met également à l'honneur des décorateurs (Imagine-t-on "Le jour se lève" dépourvu de son immeuble? Sans l'insistance de Trauner Gabin aurait habité au rez-de-chaussée et non au 5° étage car cela coûtait plus cher), des compositeurs (Kosma et Jaubert, le premier compositeur de musique de film moderne dans les années 30), des producteurs (De Beauregard) et des acteurs (Gabin, Gabin, Gabin et un peu Erich von Stroheim). Pas d'actrices, pas de films muets, pas de films postérieurs à 1970, de grands réalisateurs oubliés ou à peine évoqués. On reste sur sa faim. Heureusement de nouveaux épisodes devraient sortir (à la TV) et compléter ce premier ensemble prometteur mais inachevé.

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La vie et rien d'autre

Publié le par Rosalie210

Bertrand Tavernier (1989)

La vie et rien d'autre

La Vie et rien d’autre qui se déroule entre 1920 et 1922 est sans doute l'un des plus grands films qui ait été fait non sur la guerre elle-même mais sur l’après-guerre c’est-à-dire sur la reconstruction. Bien que la guerre soit terminée depuis deux ans, les stigmates sont partout. Les terres et les bâtiments sont ravagés, les chairs sont mutilées, les mémoires sont traumatisées. Les privations sont encore nombreuses et rien ne fonctionne normalement. Par exemple les hommes pourtant démobilisés portent encore l’uniforme et de nombreux lieux (théâtres, usines, chapelles) servent provisoirement d’hôtels, d’hôpitaux, de cabarets ou de bureaux. On est dans une situation d'entre-deux.

C'est dans ce contexte post-apocalyptique de ruines et de désolation où les morts rendent l’air irrespirable que quatre histoires s’entremêlent.

Deux servent de toile de fond. Tout d’abord celle de la politique mémorielle de l’Etat qui décide de faire d’un soldat inconnu (après s’être assuré qu’il est bien français) un symbole national de la guerre en lieu et place des millions de vies brisées (deux millions de morts liés à la guerre, 350 mille disparus, 7 millions de mutilés.) Une manière d’évacuer la réalité du massacre et les responsabilités politiques et militaires qui se cachent derrière alors que la désinformation de la propagande bat son plein.

Ensuite celle d’Alice (Pascale Vignal), une jeune femme issue d’un milieu populaire à la recherche de son fiancé disparu pendant la guerre. Alice illustre le statut des femmes qui ont remplacé les hommes pendant la guerre mais qui celle-ci finie sont renvoyées dans leurs foyers. Elle croise le destin de l’héroïne de l’histoire, une autre femme à la recherche de son époux disparu, Irène de Courtil (Sabine Azéma). Alice et Irène finissent par atterrir dans le bureau de recherche et d’identification des militaires tués ou disparus dirigé par le héros du film, l'obstiné et bourru commandant Dellaplane (Philippe Noiret).

Le coeur du film est l'histoire d'amour qui se développe entre Irène et le commandant. Au début, les relations "de l'ours et de l'antilope" sont tendues et teintées de préjugés. Le commandant refuse de donner la priorité au mari d’Irène qui est issue d’un milieu privilégié et influent. Irène considère les militaires comme des rustres vulgaires qui excluent les femmes parce qu’elles leur font peur. Mais très vite, une attirance mutuelle se développe, magnifiquement soulignée par la mise en scène (chacun observe l’autre à travers un miroir ou une fenêtre à la manière des films de John Ford auxquels on pense souvent). Irène qui était neurasthénique au point de ne plus manger ni dormir reprend goût à la vie sous le regard plein de désir du commandant. Ce dernier ressent une passion ardente comme en témoigne un malentendu à partir duquel il laisse éclater sa jalousie ou bien un moment ou ayant trop bu, il entre dans la pièce qui sert de chambre à Irène. Mais en même temps il refuse de s’y abandonner car il est effrayé par l'intensité de ses sentiments. Se croyant trop vieux pour aimer, il aura besoin de temps pour réapprendre. Comme il le dit lui-même « J’étais en panne, de tout. »

La Vie et rien d’autre est donc à la fois un film historique d’une grande justesse et un grand film d’amour. Ce qui est logique car l’Eros est d’autant plus ardent que Thanatos est omniprésent. La lettre de Dellaplane qui clôt le film (une séquence tournée dans le domaine que possédait Philippe Noiret) est d’ailleurs considérée à juste titre comme l’une des plus belles déclarations d’amour du cinéma. Philippe Noiret a reçu un césar pour ce rôle magnifique qu'il interprète de façon exceptionnelle.

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