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Articles avec #studios pixar tag

L'Homme orchestre (One Man Band)

Publié le par Rosalie210

Mark Andrews et Andy Jiménez (2006)

L'Homme orchestre (One Man Band)

Ce court-métrage qui fut projeté en première partie de "Cars" est en quelque sorte le descendant de "Tin Toy" qui mettait en scène un jouet qui faisait l'homme orchestre. Bien évidemment on peut mesurer au premier coup d'œil les énormes progrès technologiques réalisés entre 1988 et 2006. Sur le plan technique "L'homme orchestre" est une splendeur que ce soit au niveau du décor Renaissance italienne, des textures des vêtements et objets ou des expressions des personnages. Sur le fond, le film, muet, raconte l'histoire d'une bataille de musiciens qui essayent de conquérir le cœur et la pièce de monnaie de leur seule et unique spectatrice, une petite fille. Le premier est un clown rouge et or spécialisé dans les cuivres et les percussions, le second est une sorte de troubadour vert qui joue d'instruments à cordes et à vent ce qui laisse entendre qu'ils sont en fait complémentaires. La petite fille est une sorte de petit chaperon violet qui tranche par sa simplicité et sa candeur avec les deux musiciens qui en font des caisses (c'est le cas de le dire). Le timing est parfait avec une montée en puissance suivie d'une chute inattendue.

Les deux musiciens peuvent être considérés comme une projection des deux réalisateurs du film, Mark Andrews et Andy Jimenez même si le film est le fruit de leur collaboration et non de leur rivalité. Tous deux sont arrivés chez Pixar pour travailler avec Brad Bird sur les "Indestructibles". Le film représente ce que Pixar n'est pas, une entreprise de talents individualistes où chacun tire la couverture à lui. En revanche il suggère en creux l'importance de la complémentarité et du travail d'équipe.

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Saute-mouton (Boundin')

Publié le par Rosalie210

Bud Luckey (2003)

Saute-mouton (Boundin')

Le neuvième court-métrage de Pixar sorti en même temps que "Les Indestructibles" est une fable animalière pleine de charme. Sa morale peut se résumer en une phrase: "la vie peut vous abattre mais vous pouvez toujours rebondir". Il est construit sur une chanson composée par le réalisateur lui-même, Bud Luckey, un des plus vieux employés du studios, considéré comme le papa de Woody et de nombreux autres personnages dont il a créé le design. D'ailleurs le propriétaire de Woody a été prénommé Andy parce que c'est le prénom du fils de Bud Luckey. Né en 1934, il vient de nous quitter en février 2018.

C'est pourquoi la nostalgie est si présente dans Boundin' (le titre en VO de "Saute-Mouton"). La région qui sert de cadre au film est le Montana où a grandi le réalisateur, le court-métrage est un hommage à la comédie musicale et à l'animation 2D qui ont bercé sa jeunesse et ses débuts d'animateur pour "Sesame Street". Néanmoins le film n'est pas tourné que vers le passé. Il fait référence à d'autres films du studio Pixar comme "Le monde de Némo" (les poissons) et "Cars" alors en projet (la Ford T).

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Knick Knack

Publié le par Rosalie210

John Lasseter (1989)

Knick Knack

Après les difficultés rencontrées sur "Tin Toy", John Lasseter a voulu revenir l'année suivante avec "Knick Knack" à quelque chose de plus facile et de plus maîtrisé. De fait, "Knick Knack" ne met en scène que des objets et des motifs aux formes géométriques simples et aux couleurs chatoyantes. Côté scénario, il s'agit d'un slapstick jazzy dans l'esprit des cartoons de la Warner. Le modèle avoué de Lasseter pour ce film est en effet Chuck Jones (créateur entre autre de Bip Bip et Coyote). "Knick Knack" qui est contemporain de "Qui veut la peau de Roger Rabbit" de Zemeckis mêlant prise de vues réelles et animation (avec une forte inspiration Warner) est en effet très drôle. L'idée de base est simple mais ingénieuse: montrer un personnage enfermé dans sa bulle qui essaye par tous les moyens d'en sortir pour rejoindre les autres souvenirs qui mènent la Dolce Vita. En vain ce qui nourrit sa frustration. Il aurait été même encore plus drôle s'il n'avait pas été censuré dans les années 2000. Reniant l'inspiration irrévérencieuse du cartoon libidineux à la Tex Avery, Lasseter en bon "père de famille" (c'est en effet par cet argument qu'il se justifie!) enlève les grosses poitrines quasi dénudées de Sunny Miami et Sunny Atlantis qui sont pourtant à l'origine du désir du bonhomme de neige! C'est dommageable car une partie du sens de ce court-métrage se perd au nom du politiquement correct.

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Tin Toy

Publié le par Rosalie210

John Lasseter (1988)

Tin Toy

Bien sûr aujourd'hui, "Tin Toy" apparaît complètement daté sur le plan technique. On voit surtout ce qui est raté: l'horrible modélisation de la couche du bébé qui a l'air d'être en ciment et qui est mal ajustée. Le bébé lui-même ressemble plus à un poupon en plastique qu'à un être de chair et de sang. Néanmoins avoir réussi à le créer représente à l'époque un bel exploit. C'est la première fois qu'un être humain modelé de façon réaliste apparaît à l'écran (le clown de "Red's Dream" était maquillé, aucun centimètre de sa peau n'apparaissait). D'autre part les décors, objets, tissus sont réussis alors qu'il fallait les inventer de toute pièce. Quant aux jouets, ils sont bluffants de réalisme, Tinny le petit homme-orchestre en tête qui est en prime très émouvant!

Mais surtout "Tin Toy" est un film important dans l'histoire des studios Pixar car il est l'embryon de "Toy Story" leur premier long-métrage. Tinny devait d'ailleurs en être le héros avant d'être remplacé par Woody et Buzz. Le concept du jouet doté d'une vie propre est une idée de John Lasseter. En voyant jouer son neveu, il s'est mis à la place du jouet (!) pour qui le bébé est un monstre sale et cruel à fuir pour ne pas être détruit. Le questionnement à l'origine de chacun de ces films est d'ailleurs très semblable. Pourquoi les jouets se retrouvent-ils systématiquement sous les meubles de la maison? (Réponse dans "Tin Toy"), Que font ils quand les humains ont le dos tourné? (Réponse dans "Toy Story"). Ce scénario brillant permettra aux studios Pixar de remporter leur premier oscar.

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Le rêve de Rouge (Red's Dream)

Publié le par Rosalie210

John Lasseter (1987)

Le rêve de Rouge (Red's Dream)

En 1987, un an seulement après "Luxo jr", l'activité de Pixar reste centrée sur la vente d'ordinateurs. Mais pour améliorer la visibilité de la société et promouvoir son nouvel ordinateur, le Pixar image computer, son équipe décide de réaliser un nouveau court-métrage.

Si l'on excepte le clown qui est la première figure organique modélisée par les studios (dans ce domaine beaucoup de travail reste encore à faire mais sa présence est une avancée incontestable), on a du mal à croire que "Red's dream" a été réalisé au tout début de l'animation en images de synthèses tant le résultat est impressionnant, surtout au début et à la fin. Et pas seulement techniquement. William Reeves a eu l'idée de créer en ouverture une scène de rue nocturne sous la pluie avec de subtils jeux d'ombres et de lumières et une musique jazz assez proche de celle de "Ascenseur pour l'échafaud". Cette mélancolie ("Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville") imprègne l'ensemble du film centré sur un petit monocycle abandonné au fond d'un magasin et qui rêve de gloire avant de retourner dans son coin la tête basse. L'humanisation de l'objet qui était déjà le point fort de "Luxo jr" s'enrichit de nouvelles nuances car Lasseter résiste aux pressions et ose une fin triste qui n'était pas du tout habituelle dans l'animation. Ce choix est fondamental pour l'identité future du studio, le seul dans ce domaine à prendre ces émotions à bras le corps et à en imprégner ses films. "Red's dream" est l'embryon de films comme "Vice Versa", "Toy Story 3", "Là-Haut" ou "Coco" qui sont de véritables manifestes pour l'acceptation de la mélancolie par la société américaine dressée au "smile" à tout prix et au refoulement des émotions dites "négatives". Quelle ironie que ce soit un objet qui donne des leçons d'humanité au public!

De manière plus anecdotique, "Red's dream" est le premier Pixar a intégrer une allusion à une oeuvre précédente: la piste de cirque a le motif du ballon de "Luxo jr" que l'on retrouvera dans nombre d'oeuvres ultérieures.

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Les Aventures d'André et Wally B. (The Adventures of André and Wally B.)

Publié le par Rosalie210

Alvy Ray Smith, John Lasseter (1984)

Les Aventures d'André et Wally B. (The Adventures of André and Wally B.)

"Les Aventures d'André et Wally B." est à l'animation 3D ce que "La sortie des usines Lumière à Lyon" est au cinéma documentaire, une œuvre pionnière issue d'une collaboration novatrice entre un groupe d'infographistes visionnaires et un animateur surdoué. Il s'agit en effet du tout premier film d'animation en 3D réalisé par Lucasfilm Computer Graphics Group la filiale de Lucasfilm Ldt qui allait devenir Pixar.

Alvy Ray Smith et Ed Catmull à l'origine du projet étaient des infographistes qui travaillaient au sein de la filiale de Lucasfilm ldt. Désireux de montrer leur savoir-faire, ils décidèrent de réaliser un court-métrage démontrant le potentiel cinématographique de cette nouvelle technique d'animation qu'ils ne cessaient d'améliorer (animation articulée fluidifiée des personnages, flou des mouvements pour mieux lier les actions entre elles...) Mais leur groupe n'était composé que de techniciens incapables de créer une œuvre artistique. C'est pourquoi ils firent appel au jeune animateur John Lasseter qui venait de se faire licencier de chez Disney. Le travail de groupe qui en résulta produisit des étincelles, chacun y allant de son innovation: la forme de la larme pour le corps du personnage d'André (association d'un cône et d'une sphère), le système à particules pour les paysages (idée de Bill Reeves, le quatrième pilier du film), l'identité du personnage d'André proche du Mickey Mouse de Disney et bien entendu, le récit "fondateur", André (symbole de la 3D) se réveillant d'un long sommeil et prenant conscience de la beauté du monde qui l'entoure. Jusqu'à ce que la facétieuse abeille Wally B. n'apporte une touche humoristique à l'ensemble. Le tout ayant l'évidence et la pureté des premiers films burlesques muets.

Le film présenté lors du SIGGRAPH de 1984 fut un choc aussi bien technologique qu'esthétique. Et pourtant George Lucas ne compris pas le potentiel de la filiale puisqu'il la vendit à Steeve Jobs qui la renomma "Pixar". Avec la suite que l'on sait.

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Rebelle (Brave)

Publié le par Rosalie210

Mark Andrews et Brenda Chapman (2012)

Rebelle (Brave)

Visuellement c'est une splendeur, narrativement une escroquerie. D'ailleurs de nombreuses critiques disent qu'il s'agit d'un film Disney. C'est très révélateur. Car en réalité il s'agit d'un film des studios Pixar. Techniquement, du moins. On reconnaît en effet le perfectionnisme qui fait la supériorité du studio sur tous ses concurrents. Le rendu photo-réaliste des paysages écossais, de la musique, la qualité de l'animation (incroyable par exemple sur la crinière rousse de l'héroïne), la finesse des textures, lumières etc. tout est là pour nous enchanter.

Sauf qu'il manque l'essentiel: l'âme pixarienne, cette identité à nulle autre pareille qui fait de cette œuvre pour reprendre l'expression de Télérama "une vaste fresque sur l'impermanence du temps". Déjà tragiquement absente du mercantile "Cars 2", voilà que le studio récidive en nous livrant une intrigue de princesse Disney faussement rebelle, véritablement ringarde.

Mais il y a plus grave. L'intrigue du film n'est pas seulement superficielle, linéaire, convenue, elle est mensongère et manipulatrice. L'affaire Weinstein a révélé si besoin était que le patriarcat, le sexisme et la domination phallique n'ont pas disparu au Moyen-Age mais qu'ils sont toujours d'actualité. "Rebelle" le confirme. En surface Mérida est un garçon manqué qui refuse de se conformer au rôle d'épouse soumise que l'on attend d'elle. En réalité elle revient très vite au bercail lorsqu'elle est "punie" par un châtiment divin pour son "égoïsme" et son "orgueil". On croit rêver devant ces jugements de valeur et cette vieille morale moisie qui ne sont là que pour manipuler nos cervelles "Ouh Mérida, ce n'est pas bien, tu as fait exploser la sacro-sainte famille avec tes rêves d'émancipation, tu es responsable du chaos, de la mort et de la destruction de toute civilisation [hérétonormée et patriarcale] alors jette loin de toi cette épée phallique avec laquelle tu as déchiré le tissu familial et en bonne fille dévouée, prends ton fil et ton aiguille, recoud-nous tout ça et l'ordre [moral] triomphera." Manipulation doublée d'une escroquerie: le film fait croire que c'est la mère de Mérida qui opprime sa fille alors que les hommes sont tous de braves types inoffensifs. Autrement dit il nie l'oppression exercée par les hommes sur les femmes en prétendant que les femmes s'oppriment entre elles: hallucinant!! Comme le dit très bien un article qui soulève la question de l'antiféminisme du film "imagine-t-on un film où le racisme envers les noirs serait provoqué par les noirs eux-mêmes et où les blancs seraient de bonnes pâtes inoffensives?"

Ce film sous emprise Disney est donc un Pixar en toc et un tel ratage scénaristique après celui de "Cars 2" laissait craindre le pire. Heureusement celui-ci allait s'avérer momentané, les studios Disney s'apercevant que le fait d'étouffer la créativité des Pixar faisait aussi diminuer les recettes. Mais depuis cet épisode consternant, le studio n'est pas à l'abri des rechutes ("Le voyage d'Arlo").

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Le Parapluie bleu (The Blue Umbrella)

Publié le par Rosalie210

Saschka Unseld (2013)

Le Parapluie bleu (The Blue Umbrella)

"Le parapluie bleu" est le court-métrage Pixar qui a été présenté en première partie de "Monstres Academy". L'idée est née d’une promenade de Saschka Unseld à San Francisco qui découvrit un parapluie abandonné sur le sol. Il s’imagina alors une histoire sur cet objet anodin. Unseld et son équipe prirent alors de très nombreuses photos d’objets inanimés dans les rues de plusieurs villes : San Francisco, New York, Chicago et Paris et décidèrent de leur donner vie.

Le résultat est techniquement superbe avec un rendu photo-réaliste bluffant au service d'une histoire simple nimbée de poésie. Quant à l'ambiance, elle fait penser au générique des "Parapluies de Cherbourg". Beaucoup de critiques négatives ont dit que le film était sans imagination, répétitif etc. Mais cette histoire n'est-elle pas un retour aux fondamentaux du studio Pixar qui consiste à animer des objets? Et l'originalité du film, c'est de donner vie au paysage urbain le plus ingrat qui soit, celui d'une route sous la pluie: les façades d'immeubles, les plaques d'égout, les poubelles, les panneaux de signalisation, les gouttières prennent vie et assistent en témoins à la jolie rencontre du parapluie rouge et du parapluie bleu qui détonent au milieu des parapluies noirs. Et ce d'autant plus que ces deux parapluies symbolisent la rencontre de leur propriétaires, un petit coup de foudre miraculeux au milieu de toute cette grisaille.

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Doug en mission spéciale (Dug's special mission)

Publié le par Rosalie210

Ronnie del Carmen (2009)

Doug en mission spéciale (Dug's special mission)

Depuis "Monstres & Cie" et "La nouvelle voiture de Bob", les studios Pixar ont pris l'habitude de proposer en bonus des DVD de leurs films un court-métrage mettant en scène tout ou partie du casting du long-métrage. Le plus souvent, il s'agit de scènes qui n'ont finalement pas été conservées au montage.

Ainsi "Doug en mission spéciale" raconte les péripéties qui précèdent la rencontre du chien maladroit avec Carl et Russell. Les premiers plans en montage alterné sont très efficaces pour caractériser les personnages. D'un côté Alpha, Omega et Bêta, chiens zélés au service de leur maître poursuivent l'oiseau Kevin, de l'autre Doug fait bande à part pour aller respirer les petites fleurs puis fait involontairement un croche-pied à ses compères, leur faisant rater la cible. Par la suite plus ses acolytes canins essayent de se débarasser du boulet, plus il leur colle au train, favorisé par une suite de situations plus burlesques les unes que les autres. Rien de bien original dans tout cela, mais outre la bonne facture de l'ensemble, on ressent un énorme capital sympathie pour l'affectueux et enthousiaste Doug.

Comme dans le long-métrage, la principale source de gags vient du collier déréglé d'Alpha qui lui donne une voix ridicule. Ce principe des colliers parlants est d'ailleurs intéressant en soi car il créé un décalage avec les codes habituels de l'anthropomorphisation des animaux dans le cinéma d'animation, tout particulièrement celui de Disney. Manière élégante de rappeler que Pixar possède sa propre identité, inassimilable à celle de la maison-mère.

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1001 pattes (A Bug's Life)

Publié le par Rosalie210

John Lasseter et Andrew Stanton (1998)

1001 pattes (A Bug's Life)

"1001 pattes" est le deuxième long-métrage des studios Pixar. Après le succès du premier "Toy Story", allaient-ils transformer l'essai? Oui, d'autant plus que l'équipe fourmillait (c'est le cas de le dire) d'idées, toutes réalisées depuis: mettre en scène les peurs enfantines ("Monstres & Cie"), un univers marin ("Le monde de Nemo"), un robot seul sur une terre dévastée (Wall-E) et donc un univers d'insectes inspiré de la fable de La Fontaine "La cigale et la fourmi".

Beaucoup moins connu que son prédécesseur, "1001 pattes" mérite d'être redécouvert, ne serait-ce que pour mesurer tout ce qui sépare les studios Pixar des autres:

- L'excellence technique. Les progrès sont visibles à l'œil nu entre "Toy Story" et "1001 pattes". Même si certains détails du paysage (les feuilles et le sol) font encore un peu toc, la texture des personnages est très travaillée, les mouvements de foule parfaitement rendus, l'intérieur de la fourmilière magnifique et les atmosphères variées (brume, orage) donnent lieu à des scènes spectaculaires aux limites du fantastique. Et ce d'autant plus que le jeu sur les échelles atteint un stade virtuose (des gouttes d'eau ou des fissures dans le sol deviennent des masses écrasantes ou des crevasses à hauteur de fourmi mais en format cinémascope!)

- Des personnages attachants et originaux. Pas les fourmis qui offrent un éventail de caractères très classiques mais les 7 samouraïs/mercenaires/clowns (ratés) du cirque qui sont plus décalés les uns que les autres. Heimlich, la chenille obèse à l'accent allemand et Marcel, la coccinelle mâle à l'apparence femelle et à l'instinct maternel (doublé de surcroît en VF par Patrick Poivey, la voix de Bruce Willis) sont mes préférés! A cette joyeuse troupe il faut rajouter les sauterelles dont le chef (le Borgne) est réussi dans le genre tyran cruel et le frère (Plouc!) d'une bêtise tordante.

- Une histoire non seulement efficace mais qui a du sens. Le plan que le Borgne expose aux sauterelles est un véritable petit traité sur "l'art d'exploiter son prochain". Il montre que leur domination est basée sur la méconnaissance que les fourmis ont de leur force. Si une d'entre elle en prend conscience et le communique aux autres, les sauterelles perdent leur source de richesse. Car ce sont les sauterelles qui exploitent les fourmis mais elles en sont dépendantes. Il faut donc les manipuler pour en tirer le maximum de bénéfice tout en veillant à ce qu'elles ne puissent pas s'unir et se rebeller. Par ailleurs la société des fourmis soumise et formatée met bien en valeur le non-conformiste rebelle (Tilt) qui va tordre le cou de la pensée unique et au final libérer sa colonie de l'exploitation dont elle fait l'objet.

- Des détails qui font la différence comme le bêtisier du générique de fin qui fait office de mise en abyme hilarante.

Il fallait bien tout cela pour triompher (aussi bien sur le plan critique que public) du concurrent Dreamworks dont le film sorti un mois avant "Fourmiz" présentait d'évidentes similitudes avec "1001 pattes". Mais en surface seulement tant l'état d'esprit des deux studios et de leurs leaders est à l'opposé l'un de l'autre (l'un fourmi rebelle et l'autre sauterelle opportuniste).

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