18 ans après
Coline Serreau (2003)
C'est vraiment dommage que cette suite de "3 hommes et un couffin" (1985) soit si bâclée. Parce que l'énergie si communicative des films de Coline SERREAU est là mais gâché par un scénario paresseux et une mise en scène peu inspirée. Pour j'imagine faire plaisir au public du premier film, on reprend à l'identique le trio de pères conservé au congélateur pendant 18 ans dans leur appartement. Non mais qui peut croire que ces quinquagénaires (voire sexagénaire pour Roland GIRAUD) vivent encore comme s'ils étaient adolescents? De plus, si le trio d'acteurs est toujours aussi excellent, il est relégué à l'arrière-plan et n'a pas grand-chose à faire. Pourtant un trio d'hommes élevant ensemble un enfant, il y aurait eu de quoi dire mais le thème des nouvelles familles est à peine effleuré. Au contraire, il est recouvert par une intrigue censée plaire aux jeunes mais mal ficelée: celle du beau-père américain caricatural de Marie et de ses deux fils dont l'un est sa copie conforme et est donc un repoussoir et l'autre fait figure de vilain petit canard cachant évidemment en réalité un beau cygne. La métamorphose de Arthur n'est pas crédible car ce n'est pas avec quelques séances de musculation qu'on transforme un empoté en athlète (le rôle est tenu par James THIERREE qui n'est autre que le petit-fils de Charles CHAPLIN et cela se voit: non seulement il lui ressemble mais dans la dernière scène, il s'essaie au hip-hop avec une souplesse d'acrobate). Reste le personnage de la gouvernante (joué par Line RENAUD) et de l'amie de Marie flanquée de son petit frère mais ils sont sous-exploités. Le format numérique, censé apporter de la modernité au film ne semble pas non plus servir à grand-chose.