Depuis le mauvais "Les Animaux fantastiques: Les Crimes de Grindelwald" (2018), je n'attends plus rien de cette préquelle dont le but est d'exploiter commercialement une franchise populaire à l'instar de Star Wars. J'ai d'ailleurs attendu sa sortie en VOD pour le regarder et je m'en suis félicité. Car si sur le plan technique, c'est toujours très bien fait, sur le plan du fond, désolé mais ça ne tient toujours pas la route. Certes, il est mieux structuré que le deuxième film qui partait dans tous les sens et nous perdait en chemin. Mais il a bien peu de choses à nous raconter. La plupart des secrets de Dumbledore (les circonstances de la mort de sa soeur ou la nature de son lien avec Grindelwald), on les connaît déjà. Tout au plus pourra-t-on porter au crédit d'un film aussi mainstream d'appeler enfin un chat un chat après douze ans à avoir tourné autour du pot (quinze si on compte depuis la parution du septième tome de la saga). Il n'y a qu'un seul scoop en fait qui est la révélation de la généalogie de Croyance. Mais comme le personnage n'est guère passionnant, pas plus que son père d'ailleurs, cela tombe à plat. Pour le reste, le film s'avère comme son prédécesseur extrêmement ennuyeux dans sa dimension politique (qui reste prédominante)*, ne sait toujours pas quoi faire de son quatuor du premier volet (Norbert, Jacob, Queenie et Tina que l'on ne voit presque pas) et donc multiplie les personnages "kleenex" ce qui est selon moi sa principale faiblesse. S'y ajoute un fan service persistant même si moins outré que dans le deuxième volet. Et une multitude d'incohérences liées à un scénario dont on sent qu'il s'écrit (comme pour certaines séries à rallonge) au fil de l'eau. L'une des plus grotesques concerne Croyance et Queenie qui semblent pouvoir changer de camp à leur guise et sans en subir la moindre conséquence. A ce rythme, le je-m'en-foutisme de Steve KLOVES et de J.K. ROWLING fera bientôt revenir des morts à la vie. Il est déjà acté que les acteurs (comme les personnages hormis ceux liés à la saga d'origine) sont interchangeables: on le voit avec le changement brutal d'interprète pour Grindelwald mais aussi pour Mac Gonagall (d'âgée, elle devient jeune suite aux critiques des fans après la sortie du deuxième volet).
*Le seul passage que j'ai trouvé vraiment réussi -celui de la prison dans laquelle Norbert (Eddie REDMAYNE toujours excellent mais hélas toujours sous-employé) imagine un moyen original de neutraliser l'agressivité des scorpions- me fait d'autant plus regretter le manque global de légèreté et de fantaisie de ce volet (comme du précédent).
Après un premier volet d'exposition que j'ai trouvé réussi, j'ai été très déçue par ce deuxième film. Celui-ci pèche en effet à mes yeux sur deux points cruciaux:
-Un scénario trop chargé, trop compliqué qui vire rapidement à l'accumulation inutile. Il y a tant de personnages, de lieux, d'actions, de débauche d'effets spéciaux dans ce film que tout est survolé en vitesse sans que rien ne soit approfondi. Là où le premier opus se concentrait sur quatre personnages et leurs relations, prenait le temps de les situer personnellement et professionnellement, le deuxième se disperse tellement qu'il les désagrège. Seul Norbert Dragonneau (Eddie REDMAYNE) sort à peu près intact de cette bouillie indigeste. Sa personnalité originale ressort à plusieurs reprises et le film met également en lumière son lien étroit avec Dumbledore (joué par un Jude LAW à qui le rôle va comme un gant). Mais les trois autres ne font que de la figuration. Jacob (Dan FOGLER) et Queenie (Alison Sudol) sont particulièrement malmenés. Le premier ne sert à rien et se contente d'assister passivement aux événements, les bras ballants et la bouche ouverte de surprise la plupart du temps. La seconde trahit la cause sans que l'on comprenne pourquoi (à moins qu'elle ne soit complètement idiote?), d'ailleurs le scénario a oublié au passage qu'elle avait une sœur. Quant aux nouveaux personnages, ils sont inexistants.
-Une absence de relief qui se traduit par une monotonie de ton tout au long du film. Celui-ci se veut très sombre mais l'uniformité n'a jamais réussi à Steve KLOVES (le scénariste) et David YATES (le réalisateur). Dans le premier volet, "Les animaux fantastiques" (2016) tout comme dans le sixième film de la saga Harry Potter ils alternaient avec davantage de bonheur la légèreté et le drame. Dans cet opus, on est davantage dans l'esprit des deux films sur les Reliques de la mort: de l'action, de sombres révélations, des drames et de l'ennui, beaucoup d'ennui. Car sans un minimum de chaleur humaine, aucune émotion n'est possible. Les sermons et les actes criminels de Grindelwald (Johnny DEPP qui fait du Johnny DEPP) ne sont pas terrifiants ils sont juste barbants.
Pendant des années, je n'ai eu envie de revoir ce film que pour une seule séquence: celle des souvenirs de Rogue qu'Harry consulte dans la pensine. Il faut dire que lorsque j'avais lu le livre, je m'étais directement jetée sur le chapitre correspondant, Rogue étant mon personnage préféré. Et si l'adaptation cinématographique sabre des éléments essentiels comme la cause de la rupture entre Lily et Rogue, il s'agit d'un moment poignant où Alan Rickman déploie plus que jamais son talent et son charisme. En dehors de cette séquence, il y a peu de choses à sauver dans le dernier opus de la saga qui est particulièrement maladroit voire par moments, grotesque. Je pense en particulier aux tirades ridicules du pauvre Neville qui balance un prêchi-prêcha pénible à Voldemort et se déclare fou de Luna (où ont-ils été chercher cela? Pas dans le livre en tout cas) et aux interminables scènes où Daniel Radcliffe se démène en tous sens avec l'expressivité d'un bout de bois et une crédibilité proche du niveau 0. J'adore en particulier les articles qui ont qualifié son baiser avec Ginny de "frigide" car c'est exactement le mot qui qualifie son jeu. Si l'on ajoute que Ralph Fiennes n'a jamais réussi à incarner Voldemort de façon convaincante, il n'est guère étonnant que leur combat final tombe complètement à plat. Sur le plan visuel il y a quelques bonnes idées comme celle des chevaliers de pierre (et l'idée de faire de Maggie Smith leur commandante en chef est plus que plaisante) mais la bataille de Poudlard est sans relief, traitée comme un passage obligé, de même que d'autres morceaux de bravoure de la saga. Preuve quand même qu'un bon acteur peut changer la donne, la prestation des Malefoy pourtant peu présents à l'écran est marquante. Il suffit de quelques plans bien sentis pour que l'on comprenne la déchéance du père rejeté par son propre fils. Jason Isaacs et Tom Felton font passer bien plus de choses en quelques secondes que Daniel Radcliffe durant tout le reste du film. Ce qui laisse entrevoir la tragédie shakespearienne qu'il aurait pu être si tout le casting avait pu être à ce niveau.
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A l'image des critiques assez contrastées, cet avant-dernier opus de la saga d'Harry Potter toujours réalisé par David Yates est assez inégal. Si certaines séquences sont réussies, le réalisateur a bien du mal à relier harmonieusement l'ensemble et à lui donner du rythme sans parler du sens, pas toujours très clair pour ceux qui n'ont pas lu les livres (Bill Weasley qui jaillit de nulle part comme fiancé de Fleur on ne sait pas pourquoi, Lupin qu'on retrouve marié à Tonks également sans explications etc.). Il n'est pas aidé par une adaptation qui en scindant le tome 7 en deux films étire inutilement l'intrigue principale c'est à dire la quête des horcruxes. Certes, il est méritoire d'avoir voulu restituer les aspects erratiques et contemplatifs du livre. Contrairement à ce que j'ai lu ici et là, il ne s'agit pas d'une faiblesse, bien au contraire. Rowling veut s'ancrer dans un certain réalisme anti-héroïque en montrant que la quête des héros (qui s'inspire de celle des résistants prenant le maquis pendant la seconde guerre mondiale) est faite de doutes, de tensions, d'ennui, de découragement. Elle montre aussi que paradoxalement, c'est le manque de contrôle de Harry sur les événements et son acceptation qui est un facteur essentiel de sa victoire finale. Seulement Rowling mêle à cette errance des aspects qui sont évacués par l'adaptation cinématographique, en premier lieu les doutes de Harry sur Dumbledore dont la biographie fait voler en éclats l'aura de sainteté. Cette simplification abusive des enjeux jointe à la prestation toujours aussi faible des jeunes acteurs désormais seuls à l'écran explique en partie l'ennui profond que l'on ressent devant les séquences de cavale en dépit de la beauté des paysages traversés.
Reste tout de même quelques séquences très réussies, en premier lieu celle du conte des trois frères réalisée en animation d'ombres chinoises. Ensuite celles qui tournent autour du manoir Malefoy en raison de l'atmosphère terrifiante qui y règne et de l'excellence de l'interprétation y compris de Tom Felton qui est le seul des acteurs adolescents à parvenir à nous faire ressentir qu'une tragédie pèse sur ses épaules. Enfin l'infiltration du ministère si elle traîne trop en longueur a le mérite d'offrir des séquences à la Brazil et de nous débarrasser de Rupert Grint, Emma WATSON et surtout de Daniel Radcliffe, véritable boulet de la franchise. En effet grâce au polynectar ce sont d'autres acteurs qui jouent les rôles d'Harry, Ron et Hermione et cela fait très bizarre de voir Harry exprimer enfin des émotions au lieu de nous fixer avec ses yeux de veau et sa raideur de bûche.
"Harry Potter et le Prince de sang-mêlé" est le film de la saga que je préfère (si j'excepte le Cuaron qui reste indétronable à mes yeux). Il est très supérieur au cinquième film "Harry Potter et l'ordre du phénix" et ce pour plusieurs raisons:
- Le travail sur la lumière de Bruno Delbonnel, le directeur de la photographie "d'Amélie Poulain" donne à l'image un relief et une élégance qui lui manquait. Souvenirs coulants comme de l'encre de Chine, tableaux vivants travaillés en contre-jour, jeu sur les couleurs et le noir et blanc, le résultat final est somptueux. Pour ne prendre qu'un exemple, les scènes de Pensine de cet opus écrasent toutes les autres sur le plan de l'esthétique de l'image.
-Autre gros atout de cet opus, son scénario et son montage qui alternent avec réussite des moments de comédie légère et des moments extrêmement sombres, les uns succédant aux autres dans une même séquence ce qui assure un rythme soutenu à l'ensemble. Les exemples abondent: Ron ensorcelé par le philtre d'amour de Romilda Vane se comportant de façon hilarante juste avant d'être empoisonné, la boutique de farces des frères Weasley jouxtant des boutiques saccagées par la guerre, l'enterrement cocasse et arrosé d'Aragog précédent l'évocation de souvenirs douloureux ou le flirt insouciant des uns cohabitant avec le spleen des autres.
-Enfin au niveau des personnages, le film -tout comme le livre- introduit des changements. Il étoffe considérablement le rôle de Drago en révélant une facette de lui fragile, sombre et tourmentée. Comme Dudley dans le tome précédent, Drago est confronté à la mort ce qui entraîne une évolution de son caractère jusqu'ici immuable. Il est en effet autant marqué par l'arrogance de son père que par l'amour de sa mère. Laquelle privilégie le sauvetage de son fils à l'idéologie et à Voldemort. Rogue et Dumbledore qui deviennent des personnages de tragédie sont particulièrement magnifiés dans un film qui leur offre des scènes à l'ambiance shakespearienne dans lesquelles Michael Gambon et Alan Rickman peuvent déployer un peu plus leur talent. C'est aussi le livre où Dumbledore apparaît vulnérable et affaibli, en proie à des tourments personnels qui ne seront révélés que dans le livre suivant. Enfin si le piètre jeu de Daniel Radcliffe ne rend pas crédible une seconde sa haine pour Rogue ou son attirance pour Ginny (d'autant que Bonnie Wright n'est pas très convaincante non plus), il est mieux dirigé que d'habitude. Et le nouveau venu, Jim Broadbent est excellent dans le rôle d'Horace Slughorn, le premier serpentard que l'histoire présente comme positif.
Avec l'adaptation du tome 5 de la saga Harry Potter commence le règne sans partage de David Yates. Il réalisera en effet tous les films ultérieurs et a récemment remis le couvert pour le premier opus du spin-off des "Animaux fantastiques".
On comprend pourquoi ce réalisateur donne toute satisfaction aux producteurs et aux fans. Comme Christopher Colombus, c'est un élève appliqué qui produit des films parfaitement impersonnels calibrés pour ne pas faire de vagues. Une impression renforcée par les effets numériques qui gomment toutes les aspérités de l'image. Par conséquent l'adaptation du tome 5 est non seulement fade et décevante mais elle caricature tellement le livre qu'elle finit par le trahir.
Il faut dire que le tome 5 est beaucoup plus difficile à adapter que les précédents en raison de sa longueur et de sa complexité. S'il est plutôt mal-aimé c'est en raison de sa richesse, de ses subtilités et du comportement désagréable de Harry, en pleine crise d'adolescence. Tous aspects qui n'existaient pas dans le tome 4, plus axé sur l'action que sur la réflexion. Le tome 5 qui dresse le portrait saisissant d'un ado révolté rejeté de partout accentue la foncière ambivalence qui caractérise chacun de nous. Des membres de l'Ordre du Phénix poursuivant le même objectif (Sirius et Rogue) peuvent se haïr au point de chercher à s'entretuer, les êtres bafoués (Rogue et Kreattur) par le mépris de ceux qui se réclament du bien (James et Sirius) peuvent basculer dans les ténèbres. Parallèlement le livre dresse un panorama approfondi des mécanismes du totalitarisme au travers de la paranoïa du ministre de la magie, Cornelius Fudge (inspiré par Chamberlain célèbre pour s'être couché devant Hitler) ainsi qu'au travers de la figure fascistoïde de Dolorès Ombrage, nouvelle dame de fer en collants roses dont les méthodes coercitives et le sadisme n'ont rien à envier au 1984 de George Orwell.
Tout cela étant jugé trop complexe et mature pour le grand public, le film choisit de simplifier au maximum le livre. En rendant seulement comique le personnage d'Ombrage on ne prend plus au sérieux les aspects politiques du livre. D'autre part, le public étant jugé trop bête pour saisir l'implicite, on souligne lourdement les sentiments. Par exemple dans le livre, lorsque Harry est possédé par Voldemort il pense qu'il va mourir et qu'ainsi il retrouvera Sirius. Le lecteur doit alors comprendre par lui même que l'élan d'affection d'Harry pour son parrain brûle Voldemort au point de l'obliger à lâcher prise. Dans le film, Harry dit qu'il possède l'amour et l'amitié ce que Voldemort n'aura jamais. Or JK Rowling déteste tant les paroles creuses que dans le livre lorsque Dumbledore veut consoler maladroitement Harry, il augmente sa fureur. Harry finit par tout casser dans son bureau et se retient de lui sauter à la gorge. Un aspect trop dérangeant savamment gommé. Daniel Radcliffe, plus raide et inexpressif que jamais contribue à rendre le film insipide et inoffensif.
Fantastic Beasts and Where to Find Them est à l'origine un livre court écrit par J. K. Rowling en 2001, en même temps que Le Quidditch à travers les âges, pour l'association humanitaire Comic Relief. C'est un dictionnaire des animaux fantastiques apparaissant dans les livres de la saga Harry Potter. Il fait partie des nombreux livres de la bibliothèque de Poudlard. Comme pour le Quidditch à travers les âges ou ultérieurement les Contes de Beedle le Barde, un livre de fiction (une copie de l'exemplaire de Harry annoté par lui-même qui plus est!) finit par s'incarner dans la réalité pour la plus grande joie des fans de la saga.
Si dans la réalité le livre a été écrit comme tous les autres par JK Rowling, dans la fiction il est censé être l'oeuvre de Newt(on) Scamander (Norbert Dragonneau en VF) un sorcier britannique spécialiste des créatures magiques ou "magizoologue". Comme Hagrid ou Charlie Weasley avec les dragons, Dragonneau est un défenseur acharné de la faune magique souvent incomprise, parfois persécutée. Son livre a pour but de mieux la faire connaître afin de faire cesser la peur et la haine à leur égard. Norbert a pour principal soutien Albus Dumbledore qui préface son livre et dans le film a tenté sans succès d'empêcher son exclusion de Poudlard, exactement comme il l'a fait pour Hagrid.
Dans le livre, il est mentionné que la première édition date de 1927. Or le film se déroule un an avant en 1926 et développe une intrigue presque totalement inédite scénarisée par JK Rowling. La femme de Dragonneau, Porpentina est mentionnée dans l'à propos du livre mais dans le film ils font tout juste connaissance si bien qu'elle n'est mentionnée que sous son nom de jeune fille Goldstein.
La première chose qui frappe dans le film est que l'univers de JK Rowling se suffit à lui-même et qu'il existe très bien sans Harry. Ce nouveau volet de la saga qui se déroule 55 ans avant la naissance du jeune sorcier est en effet centré sur des adultes. Pourtant il reste accessible au jeune public tout comme aux non-connaisseurs de l'univers. Comme le film se déroule à New-York, il nous permet de découvrir un autre pan du monde magique avec sa propre école (Ilvermorny), son propre ministère (le MACUSA), son propre vocabulaire (les moldus sont surnommés les "non-maj"). Ces différences permettent de mesurer la relativité de toutes les civilisations. D'autre part JK Rowling s'appuie sur l'histoire pour faire des USA un territoire plus intolérant que le Royaume-Uni. L'épisode bien réel des sorcières de Salem en 1692 est réactivé avec un groupuscule obscurantiste "les fidèles de Salem" dont la directrice est une fanatique qui adopte des enfants abandonnés vraisemblablement de sang-mêlé pour les "rééduquer" à coups de ceinture. En effet les communautés sorcière et non maj sont strictement séparées avec interdiction des relations amicales et du mariage ce qui fait allusion à la ségrégation raciale en vigueur dans les Etats du sud jusque dans les années 60. Enfin le nom de Porpentina (Golstein) et le prénom de Kowalski (Jacob) font allusion à l'antisémitisme qui s'apprête à se déchaîner en Europe et qui est latent aux USA.
Le contexte historique d'intolérance auquel se réfère JK Rowling lui permet de traiter avec brio d'un thème qui lui est cher: la haine de soi et ses conséquences dévastatrices. La force maléfique à l'oeuvre, l'Obscurus n'est qu'un magma de souffrance et de haine produit par un sorcier (l'Obscurial) qui est contraint par la maltraitance dont il est victime de refouler sa puissance magique. Lorsqu'elle ne peut plus être contenue, elle se libère sous forme d'Obscurus qui ravage tout sur son passage et tue la plupart du temps celui ou celle qui l'a produit avant qu'il n'atteigne l'âge de 10 ans. On comprend pourquoi un mage noir suprématiste que nous connaissons bien (Grindelwald) cherche à manipuler cette force obscure pour prendre le pouvoir sur les non maj. On a souvent comparé Voldemort à Hitler mais Grindelwald lui est également comparable (ce n'est pas un hasard si Dumbledore parvient à le vaincre en 1945 comme le souligne le tome 1 de la saga).
Le contexte n'empêche pas Rowling de créer de nouveaux personnages attachants aux relations intéressantes. L'amitié entre Dragonneau et Kowalski ressemble à celle de Harry et de Ron en ce que chacun envie chez l'autre quelque chose qu'il n'a pas. Dragonneau est timide, gauche, marginal, légèrement misanthrope sur les bords voire autiste. De son propre aveu il ennuie les gens et fuit leur regard. Il n'est à l'aise qu'avec ses animaux (il n'est pas difficile de comprendre qu'il s'identifie à eux tout comme Hagrid.) Son ami Kowalski a à l'inverse un don pour attirer la sympathie des gens et les mettre en confiance. Sympathique et chaleureux, il a quelque chose d'enfantin dans le regard et l'attitude qui lui permettent malgré son ébahissement initial d'accepter l'existence du monde magique. Un monde qui lui donne les moyens de sortir de la grisaille de sa vie et de se réaliser. Mais il est moldu (une première en tant que personnage principal) si bien que son amitié avec Dragonneau et l'amorce de sa relation amoureuse avec Queenie, la soeur télépathe extravertie et plutôt charmeuse de Porpentina sont donc compromises. Porpentina à l'inverse de sa soeur est introvertie et austère mais cache une sensibilité à fleur de peau. On remarquera au passage que Rowling en créant un quatuor évite le triangle amoureux qui était au coeur de la saga. Même si la mention d'une certaine Leta Lestrange (un nom bien connu des fans de la saga) pour laquelle Dragonneau semble avoir des sentiments peut brouiller le jeu.
Les animaux fantastiques est donc un film réussi. Il approfondit les thèmes de la saga car il porte l'empreinte humaniste de JK Rowling qui peut pleinement se déployer dans un monde adulte. Il alterne les passages drôles et les passages sombres avec bonheur. C'est le point fort de David Yates qui avait déjà bien fonctionné sur Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé, un réalisateur efficace à défaut d'imprimer une quelconque personnalité à la pellicule. Il nous fait découvrir un bestiaire fabuleux qui n'existait que dans les livres (botruc, niffleur, demiguise, éruptif...). Il fait exister de nouveaux héros attachants et sensibles qui parviennent à se hisser à la hauteur du trio de la saga voire à le dépasser. Il faut dire que face à Daniel Radcliffe qui rend Harry aussi charismatique qu'une bûche, ce n'est pas difficile. Mais Kowalski est plus intéressant que Ron en tant que personnage. Son duo d'Auguste face au clown blanc Dragonneau n'en fonctionne que mieux!
Malgré la présence de Mike Newell à la réalisation (4 mariages et un enterrement) et de nombreux nouveaux acteurs dont Robert Pattinson qui débutait au cinéma ou le talentueux Ralph Fiennes -un abonné aux rôles de méchants- dans la peau de Voldemort, la magie n'opère pas. Le film enchaîne assez laborieusement les séquences sans suffisamment les relier que ce soit narrativement ou esthétiquement. D'où une impression de pesanteur, un manque de souffle. Il y a bien un fil conducteur affiché, celui des épreuves avec un mélange de fantasy et de teen movie. Mais Newell n'est décidément pas Cuaron et ne montre pas les affres de l'adolescence d'une manière aussi subtile.
Il n'en reste pas moins que même si le film n'est pas complètement maîtrisé et équilibré, il marque un nouveau tournant tout comme le livre car avec le retour de Voldemort, les choses sérieuses commencent. Et d'autre part, les difficultés de Harry et de Ron avec les filles donnent lieu à des séquences relativement amusantes.
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Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban marque un premier tournant dans la saga vers un récit plus sombre et plus adulte. Harry et ses amis ont 13 ans, l'âge du basculement de l'enfance à l'adolescence. Le changement de réalisateur pour le 3° film s'avère donc d'autant plus pertinent que Cuaron avait déjà réalisé un film sur ce thème. Contrairement à son prédécesseur, il n'hésite pas à imprimer sa marque sur le film en opérant toutes sortes de changements: la panoplie des sorciers se modernise, le relief du château de Poudlard se valonne, le saule cogneur devient un marqueur des saisons qui passent (une jolie idée poétique qui fonctionne très bien au cinéma), les mouvements de caméra sont moins statiques et plus nerveux, le montage est plus dynamique bref tout paraît plus mature et réaliste. Quant aux nouveaux acteurs, tous issus du gratin de la british academy, ils sont tout simplement excellents avec notamment un nouveau Dumbledore (Michael Gambon) dont l'esprit hippie est beaucoup plus proche du personnage créé par JK Rowling que celui du vieux sage à barbe blanche représenté dans les deux premiers volets. David Thewlis et Gary Oldman apportent toute l'ambiguité nécessaire à leurs magnifiques personnages et Emma Thompson est géniale en voyante foldingue.
Toujours réalisé par Chris Columbus, ce deuxième opus souffre des mêmes défauts que le premier à savoir une succession de (trop) longues scènes illustratives du deuxième roman dont le film est l'adaptation. L'énergie de Kenneth Branagh, irrésistible en Gilderoy Lockart donne quelques bons moments mais ne réussit pas à insuffler de la pêche au film qui se traîne en longueur. Davantage de soin a été accordé à l'atmosphère, plus sombre que dans le premier volet mais hélas cela ne suffit pas même si cela reste un divertissement honnête avec des effets spéciaux bien réalisés (Dobby, la voiture volante, la poudre de cheminette, le polynectar ou encore le basilic).
Analyse de classiques et de films récents par une passionnée du 7eme art. Mes goûts sont éclectiques, allant de la nouvelle vague française au cinéma japonais (animation incluse) en passant par l'expressionnisme allemand et ses héritiers et le cinéma américain des studios d'Hollywood aux indépendants.