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Articles avec #parker (oliver) tag

Johnny English, le retour (Johnny English Reborn)

Publié le par Rosalie210

Oliver Parker (2011)

Johnny English, le retour (Johnny English Reborn)


"Johnny English le retour" ne bénéficie pas d'un meilleur scénario que le premier film de la saga et certains gags restent très primaires mais question mise en scène, il est bien supérieur. Plus rythmé, plus sophistiqué avec des parodies de passages obligés des films d'espionnage très réussies comme la retraite tibétaine, le tueur à gages à l'apparence inoffensive de femme de ménage chinoise ou les manifestations physiques du stress post-traumatique après l'échec d'une mission vue plusieurs fois en flashback (on retrouve ce leitmotiv aussi dans le deuxième OSS 117 de Michel HAZANAVICIUS, "OSS 117 : Rio ne répond plus") (2007). Les scènes d'action sont également très réussies, en particulier celle de la poursuite entre un Yamakasi adepte de prouesses acrobatiques et un Johnny adepte de solutions pragmatiques du genre ascenseur, échelle ou grue. Un grand moment burlesque qu'on a pu rapprocher de Jacques TATI ou de Blake EDWARDS et qui me fait également penser à la scène de "Les Aventuriers de l arche perdue" (1980) où Indiana Jones abat au pistolet un adversaire qui essayait de lui faire peur en maniant le sabre avec dextérité. Enfin si on peut déplorer l'absence de Ben MILLER, remplacé par un second couteau plus fade (Daniel KALUUYA) ainsi qu'un méchant d'opérette plus "fouine que taupe" (Dominic WEST) il est compensé par le casting féminin de choc entre la psychologue comportementaliste amoureuse de Johnny English (Rosamund PIKE une ancienne James Bond Girl) et la chef du M17 (Gillian ANDERSON, ex agent Scully de X-files).

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Othello

Publié le par Rosalie210

Oliver Parker (1995)

Othello

Bien que cet "Othello" ne soit pas réalisé par Kenneth Branagh, il entretient des rapports étroits avec lui, ne serait-ce que parce qu'il interprète Iago et que son directeur artistique ainsi que son assistant metteur en scène ont été engagés. Les Inrockuptibles qui visiblement ne l'apprécient guère ironisaient à la sortie du film en lui adressant une lettre ouverte, "Même quand vous n'assurez pas la mise en scène, on a l'agréable impression que c'est vous le cinéaste. Peut-être créez-vous des clones, comme dans votre mémorable Frankenstein" (qui fut le premier échec commercial et critique de Branagh). Oliver Parker n'a guère dû apprécier (s'il a eu connaissance de l'article) d'être qualifié de "clone" d'un Branagh que nombre de journaux français ont accusé de mégalomanie. Car on peut voir les choses autrement: Kenneth Branagh s'est certainement reconnu dans ce jeune admirateur de Shakespeare et il lui a mis le pied à l'étrier en l'épaulant pour la réalisation de son premier film.

De fait il a eu raison. La vision que Parker propose de la pièce, très charnelle, est intéressante. Il a raccourci le texte pour faire de la place aux corps et aux visages filmés en gros plans. Ceux-ci, mûs par les passions physiques, les pulsions animales sexuelles et meurtrières se dévorent, s'étreignent, s'empoignent, se déchirent. Si Desdémone représente la facette lumineuse de l'être, Othello et Iago illustrent chacun son côté obscur. Othello, victime de son orgueil et de sa jalousie est pris d'une folie meurtrière qui finit par le détruire. Il est manipulé par un génie de l'intrigue, Iago qui visiblement jouit de sa position de deus ex machina. Les nombreux appartés et regard caméra de Branagh, son jeu avec les pièces de son échiquier le confirment. La duplicité de Iago fait la force. Tout au long de la pièce, il est qualifié "d'honnête", de "bon" et de "dévoué" alors qu'il est fourbe, sournois, maléfique et machiavélique. Quant à ses motivations, elles sont dictées elles aussi par la jalousie et l'envie. Iago ne voudrait pas seulement être Cassio, le lieutenant d'Othello, il voudrait être Othello lui-même. Dans le film, ce désir s'exprime par une image particulièrement forte: celle où Iago agonise sur le lit où gisent Othello et Desdémone, s'insinuant dans leur couple jusque dans la mort. Même si la mer purificatrice n'accueille que les dépouilles du couple défunt.   

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