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Articles avec #kubrick (stanley) tag

Docteur Folamour (Dr. Strangelove)

Publié le par Rosalie210

Stanley Kubrick (1964)

Docteur Folamour (Dr. Strangelove)

Grand joueur d'échecs (et donc passionné par la géostratégie sans parler de son sens de la géométrie de l'espace) et brillant compositeur d'images grâce à ses débuts comme photographe Kubrick n'a quasiment réalisé que des chefs-d'oeuvres dont beaucoup liés aux conflits contemporains (1ere guerre mondiale, guerre froide, guerre du Vietnam...)

"Messieurs, vous ne pouvez pas vous battre ici voyons! Nous sommes dans le salon de la guerre!", "Mein Führer, je marche!", "Nous avons un petit problème avec la bombe", " "Je suis résolu à ne pas tolérer l'infiltration communiste, la propagande communiste, la subversion communiste, l'intoxication et le complot communiste qui sappent et qui putrifient tous nos plus précieux fluides corporels." Voici quelques-unes des répliques cultes d'une comédie grinçante qui ne l'est pas moins.

Ce bijou d'humour noir a été réalisé peu après la crise des missiles de Cuba qui faillit provoquer une apocalypse nucléaire mondiale. Kubrick ridiculise avec brio américains et soviétiques secondé par Peters Sellers dans un triple rôle étourdissant. Les américains en prennent tous pour leur grade: général fou paranoïaque ("Jack D. Ripper" est une allusion à peine voilée à Jack l'éventreur) ou stupide (Buck "Turgidson" un nom à connotation sexuelle), major "King Kong" à mi chemin entre le cowboy et le gorille, président impuissant et pusillanime. Quant au docteur Folamour, inspiré par le scientifique allemand Werhner Von Braun, il souligne le cynisme des USA (et des autres vainqueurs) qui n'ont pas hésité à exfiltrer 1500 cerveaux nazis à la fin de la guerre lors de l'opération Paperclip pour se servir de leurs compétences (Von Braun a travaillé pour la NASA et joué un rôle clé dans le programme Apollo).

Le salon de la guerre devient ainsi un festival de bêtise, d'ego surgonflé et de frustrations sexuelles en tout genre. Le film est truffé d'allusions qui montrent que la guerre froide est une démonstration de puissance virile. L'apocalypse nucléaire et les perspectives de "sélektion" qui en résultent (les meilleurs éléments seraient emmenés sous terre et encouragés à se reproduire) excitent tant Folamour par exemple qu'il ne peut s'empêcher d'ériger son bras en l'honneur d'Hitler sans parler du fait qu'il se redresse pour marcher!

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2001, l'odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey)

Publié le par Rosalie210

Stanley Kubrick (1968)

2001, l'odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey)

Film matrice de la SF d'exploration métaphysique de l'univers (Contact de Zemeckis en 1997, Wall-E des studios Pixar en 2008 et Interstellar de Nolan en 2014 pour ne citer qu'eux en sont ses héritiers directs) 2001 est un film d'une grande richesse thématique et formelle. Le film s'appuie sur la fiction puisqu'il a été conçu conjointement avec le savant et écrivain Arthur C Clarke qui a écrit le roman et ses suites (2010 Odyssée deux est d'ailleurs tout aussi passionnant que 2001) mais également sur un solide substrat scientifique issu de la collaboration de Kubrick avec la NASA. Le résultat est à la fois d'une grande crédibilité (le bruit comprimé de la respiration par exemple) et d'une grande beauté avec notamment le "trip" hallucinogène de Bowman, la station spatiale qui "valse" dans l'espace au rythme du Beau Danube Bleu, traduction de l'euphorie de la conquête spatiale ou bien le thème du progrès (de singe à homme, d'homme au surhomme nietzschéen) accompagné du Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss et/ou du fameux et mystérieux monolithe envoyé par des extra-terrestres qui restent invisibles. L'un des traits les plus géniaux de Kubrick consiste en effet à réunir le passé et le futur en soulignant leurs similitudes. Tout le monde connaît la séquence de l'os lancé en l'air par l'homme-singe qui vient de découvrir son usage en tant qu'arme et que la magie d'un raccord transforme en navette spatiale de forme similaire.
Volontairement abscons avec peu de dialogues, le film est fait pour faire réfléchir plus que pour apporter des réponses. Ainsi en est-il par exemple du rapport homme-machine où Hal s'avère plus "humain" que ses maîtres.

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