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Articles avec #keaton (buster) tag

Sportif par amour/Campus (College)

Publié le par Rosalie210

James W. Horne, Buster Keaton (1927)

Sportif par amour/Campus (College)

Même cornaqué de tous les côtés (budget, réalisation, sujet) par un studio et un producteur soucieux de rentabiliser ses futurs films après l'échec commercial du "Mécano de la Général", Buster KEATON parvient à imprimer sa personnalité à cette pâle copie de "Vive le sport !" (1925)" avec Harold LLOYD sorti deux ans auparavant et qui avait été extrêmement bankable.

"Collège" distille un grand malaise dès ses premières images. On y voit exposé un système dans lequel Buster KEATON ne trouve jamais sa place. La métaphore du costume mouillé devenu trop étroit est éloquente du mal-être du personnage (et de l'acteur) dans un système qui n'a pas été conçu par et pour sa personnalité artistique mais pour faire de l'argent. Si bien que par la suite Buster KEATON dynamite les scénettes dans lesquelles il est impliqué. Il y a une profonde ironie dans le fait qu'en dépit de l'application à la lettre des vieilles recettes américaines ("tu peux y arriver si tu essayes plus fort") il échoue dans tout ce qu'il entreprend. Non le sport en soi (Buster KEATON était un athlète accompli et nous fait une grande démonstration de ses talents à la fin du film quand il est enfin libre de ses mouvements) mais de ce qu'il y a de contraint dans le cadre universitaire: la normativité, les codes sociaux, la soumission à la collectivité. Il échoue dès qu'il doit faire corps avec un groupe et en appliquer les règles, assimiler les gestes techniques d'une discipline bref abdiquer sa singularité. Pas seulement dans le sport d'ailleurs mais aussi dans le monde du travail (excellente scène du bar à cocktails) et enfin dans l'institution du mariage dont Buster KEATON a une vision très noire, les dernières images du film en témoignent.

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Fatty bistro (Out West)

Publié le par Rosalie210

Roscoe Arbuckle (1918)

Fatty bistro (Out West)

Roscoe ARBUCKLE s'échappe de Manhattan pour effectuer une virée à l'ouest. "Fatty bistro" est en effet une joyeuse parodie de western et c'est une nouveauté suffisante pour renouveler agréablement la série. Les plans de poursuite à distance depuis une ligne d'horizon avec des silhouettes en contre-jour se mouvant en accéléré dans le fond du plan sont l'une des originalités du film. Cet effet cartoon apparaissait déjà brièvement dans "Fatty chez lui (1917)" mais les grands espaces californiens permettent de les multiplier. Par ailleurs l'utilisation du train en marche comme source de gags est très keatonienne et on sent son influence dans cette partie du film.

En contrepoint, le saloon "de la dernière chance" devient le petit théâtre où Roscoe ARBUCKLE peut mettre en place la mécanique burlesque habituelle de ses films. Quelques gags sont hilarants comme le cheval qui titube après avoir ingéré de l'alcool, la trappe à cadavres et l'insensibilité de Wild Bill Hickup (Al St JOHN) qui continue à s'acharner sur Alice LAKE alors que Fatty lui fracasse des dizaines de bouteilles sur la tête. En revanche il ne supporte pas les chatouilles ce qui signe le caractère enfantin du film. Et ce bien qu'encore une fois, époque oblige, ni la femme (mère la morale puis proie sans défense) ni l'homme noir (que l'on fait "danser" à coups de pistolet) ne sont présentés à leur avantage.

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Fatty Docteur (Oh Doctor!)

Publié le par Rosalie210

Roscoe Arbuckle (1917)

Fatty Docteur (Oh Doctor!)

"Fatty docteur" est une comédie surprenante car en rupture avec celles qui précèdent ("Fatty Garçon boucher" (1917), "Fatty chez lui" (1917) et "La noce de Fatty" (1917)). Au lieu du gros bébé amateur de bagarres qui se sert de son commerce pour jouer avec la nourriture et détruire le décor et la bienséance, Fatty interprète le rôle d'un bourgeois respectable qui vient assister aux courses de chevaux avec sa famille. Certes il fait de l'œil à une vamp (Alice Mann) mais ses agissements restent somme toute très sages. Lorsqu'il découvre que cette femme veut l'escroquer avec son mari (Al St. JOHN), il se déguise en Keystone Cop (son ancien emploi) et réussit un doublé: arrêter les voleurs et empocher l'argent des paris. Buster KEATON occupe lui aussi un rôle à contre-emploi par rapport à ses trois premières collaborations avec Fatty. Il interprète le rôle de son fils, un gamin à l'âge indéterminé mais particulièrement bête et pleurnichard. A l'opposé du visage figé qu'il arborera dans la suite de sa carrière, il grimace ici à qui mieux mieux. Il effectue également une acrobatie spectaculaire avec une roulade arrière sur une table avant de se réceptionner dans un confortable fauteuil.

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La noce de Fatty (His Wedding Night)

Publié le par Rosalie210

Roscoe Arbuckle (1917)

La noce de Fatty (His Wedding Night)

"La noce de Fatty" est un court-métrage de Roscoe ARBUCKLE d'apparence très classique mais quand on creuse un peu, on réalise qu'il s'agit d'une comédie fondamentalement incorrecte qui ne passerait pas du tout aujourd'hui. On s'y moque tour à tour d'une afro-américaine (qui se retrouve avec une facture imprimée au dos de sa jupe "4 dollars l'once" comme au temps de l'esclavage) et d'un homme efféminé qui s'asperge de parfum, on endort une femme avec du chloroforme pour pouvoir la bécoter en toute impunité ou bien on l' étrangle et on la mord parce qu'elle refuse une proposition de mariage. Heureusement il y a Buster KEATON pour relever le niveau. Eméché, il se glisse dans la chambre puis dans les habits de la mariée avec une telle aisance qu'il finit par être pris pour elle (d'autant qu'il a la même taille et la même corpulence que Alice LAKE avec laquelle il partage une belle complicité à l'écran). Alors que Roscoe ARBUCKLE est à couteaux tirés avec Al St. JOHN pour obtenir la main de Alice LAKE, il n'est pas du tout jaloux de Buster KEATON avec lequel il est plutôt complice dès qu'il s'agit de débordement alcoolisé. Lorsque ce dernier se travestit puis est enlevé, la confusion devient telle qu'Al et lui-même manquent de peu l'épouser.

Ce court-métrage a un autre atout: ses nombreux gros plans qui permettent de bien saisir les expressions des protagonistes. On comprend pourquoi Al St. JOHN n'est pas passé à la postérité en dépit de son talent: il ne dégage aucun charisme alors que Buster KEATON et Roscoe ARBUCKLE rayonnent littéralement.

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Fatty chez lui (The Rough House)

Publié le par Rosalie210

Roscoe Arbuckle (1917)

Fatty chez lui (The Rough House)

A défaut d'un vrai scénario, "Fatty chez lui" se singularise par le talent burlesque du trio Roscoe ARBUCKLE, Buster KEATON et Al St. JOHN ainsi que l'inventivité des gags. Certes il y a beaucoup de slapstick dans la veine des comédies de la Keystone (auquel Roscoe ARBUCKLE rend hommage avec Buster KEATON et Al St. JOHN en Keystone cops) et l'essentiel du film consiste à détruire l'intérieur d'une maison (j'ose à peine imaginer l'état de la cuisine, du salon et de la chambre tels qu'ils apparaîtraient dans un film d'aujourd'hui en couleurs). Mais il y a aussi des idées originales promises à un bel avenir. Fatty environné d'étoiles animées préfigure les cartoons de la Warner Bros. De même, quelques plans de poursuite sont tournés avec les acteurs apparaissant en silhouette en arrière-plan. Et surtout on voit Fatty esquisser la danse des petits pains qui sera reprise une dizaine d'années plus tard par Charles CHAPLIN pour "La Ruée vers l'or" (1925). Quant à Buster KEATON s'il fait une démonstration de son art de la chute il n'a pas encore le visage complètement figé de ses futurs films.

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Fatty cabotin (Back Stage)

Publié le par Rosalie210

Roscoe Arbuckle (1919)

Fatty cabotin (Back Stage)

"Fatty cabotin" est l'un des derniers court-métrage de Roscoe ARBUCKLE avec Buster KEATON. Il effectue un retour aux racines théâtrales des protagonistes puisqu'il se déroule dans un music-hall. En même temps, il préfigure certaines des œuvres à venir de Buster KEATON. On y voit pour la première fois l'un de ses gags les plus célèbres en raison de son aspect dangereux et spectaculaire: une façade qui s'écroule (ici sur Fatty) mais celui-ci reste indemne car son corps est passé par l'encadrement de la fenêtre. On retrouve ce gag par la suite dans deux films de Buster KEATON: "La Maison démontable (1920)" l'un de ses court-métrage en solo et "Steamboat Bill Junior" (1928) où le danger atteint son maximum, la façade qui s'écroule étant très lourde. Le film est à voir aussi pour sa variante du gag de l'escalier en trompe l'oeil et la séquence dansée entre Fatty et Buster travesti, vraiment très drôle

On pense aussi à Chaplin en regardant ce court-métrage. D'une part parce que celui-ci venait également du même monde, évoqué dans certains de ses courts-métrages et ensuite par la présence au casting des Coogan, père et fils. John Coogan joue le rôle du danseur efféminé et son fils, Jackie COOGAN celui du gamin importunant Fatty peu de temps avant de passer à la postérité avec "Le Kid / Le Gosse" (1921).

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Le Garage infernal (The Garage)

Publié le par Rosalie210

Roscoe Arbuckle (1920)

Le Garage infernal (The Garage)

Il s'agit du dernier court-métrage du tandem Roscoe ARBUCKLE/Buster KEATON et l'un des plus réussis. Officiellement, ils sont mécaniciens et pompiers dans un garage-caserne. En réalité, on a l'impression qu'ils veulent surtout faire joujou avec diverses substances: la graisse, l'eau, la mousse de savon, la glue… gare aux personnes et aux objets qui sont sur leur passage, ils n'en sortiront bien évidemment pas indemnes. Il y a aussi un plateau tournant bien pratique pour y faire des cascades (le gag de la course à contresens sera repris par Buster KEATON mais avec une roue verticale dans "Grandeur et décadence" (1922)), une bassine remplie d'eau, une voiture "pas toute neuve" (entendez qui se désosse toute seule) et divers mécanismes ingénieux pour accélérer le rythme déjà frénétique de l'ensemble.

A l'extérieur du garage, ce sont les problèmes d'attentat à la pudeur de Buster KEATON qui assurent le spectacle. Surtout lorsque Roscoe ARBUCKLE se met à jouer les paravents mobile pour dissimuler son comparse au flic qui le poursuit. Il lui emboîte le pas de façon parfaitement synchronisée et le montage en champ-contrechamp permet de voir leur figure de face puis ce dos. Ce gag sera repris quasiment à l'identique dans "L Impossible monsieur Bébé" (1938) de Howard HAWKS, la comédie des années trente étant l'héritière naturelle du burlesque muet des années vingt.

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Grandeur et décadence (Daydreams)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1922)

Grandeur et décadence (Daydreams)

Bien que "Daydreams" soit tronqué d'une bonne dizaine de minutes et soit constitué comme beaucoup de courts-métrages de Buster KEATON de sketches reliés par un fil conducteur ténu, l'ensemble fait sens et contient quelques séquences spectaculaires, surtout dans son final qui fait penser à une variation sur "Cops" (1922).

Rien de tel en effet que ce court-métrage pour réaliser à quel point Buster KEATON est l'anti Harold LLOYD. Là où le second, assoiffé de reconnaissance cherche à s'élever dans la société, le premier est un indécrottable inadapté qui s'enfonce toujours plus profondément dans l'échec et l'humiliation. Alors que sa fiancée à qui il doit prouver sa valeur (marchande) pour que son père consente à leur union l'imagine en chirurgien, en magnat de la bourse ou en grand acteur, il occupe des emplois toujours plus minables qu'il ne parvient même pas à garder. Il est alors ravalé du statut d'homme à animal (un hamster qui tourne en rond dans sa roue), puis d'animal à objet (appât à poisson puis colis postal). Il finit en lambeaux et comme cet autre perdant magnifique qu'est Cyrano, il peut conclure sur ce constat implacable "J'aurais tout raté, même ma mort".

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Malec forgeron (The Blacksmith)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Malcom St. Clair (1922)

Malec forgeron (The Blacksmith)

"Malec Forgeron" n'est pas un grand court-métrage de Buster KEATON. Il s'agit davantage d'une succession de sketches avec une unité de lieu qu'un vrai film mais il se laisse voir avec plaisir en raison de la diversité et de l'inventivité des gags. Le film existe en plusieurs versions car des montages alternatifs avec des séquences inédites ont été retrouvés récemment. Cette instabilité du contenu s'accorde bien avec l'époque où le film a été tourné. Certes en 1922, les USA étaient devenus un géant de l'automobile mais celle-ci ne s'était pas encore tout à fait généralisée, de nombreux américains n'ayant pas les moyens de s'offrir la première voiture standardisée produite à la chaîne, la Ford T. Buster KEATON dépeint donc un monde en transition où son forgeron qui est aussi mécanicien répare ou plutôt "customise" involontairement et indifféremment les chevaux et les voitures. Certains gags ont un caractère subversif, en particulier la scène de la destruction méthodique de la Rolls Royce, un sacrilège au temps des "Roaring Twenties". Il y a quelque chose de l'ordre d'une liberté artistique qui se défend dans la manière dont Buster KEATON macule, brûle, casse ou détourne de leur fonctionnalité première les objets qui sont mis à sa disposition. 

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Le neuvième mari d'Eléonore (My wife's relations)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1922)

Le neuvième mari d'Eléonore (My wife's relations)

Ce court-métrage de Buster KEATON n'est certes pas d'une originalité folle mais il a le mérite de la cohérence. Basé sur des quiproquos linguistico-ethniques, il marie Buster Keaton par erreur avec une famille de brutes épaisses d'origine irlandaise qui en veut à son (fictif) portefeuille bien garni. Dire que Buster KEATON n'y trouve pas sa place est un euphémisme comme le montre la séquence très éloquente de la photo de famille où il est sans cesse repoussé hors du cadre par l'un ou l'autre de ses membres. Il doit alors se coucher pour figurer sur la photo. Le film déroule un concentré de situations du quotidien (le repas, le coucher) qui montrent que le plus faible se fait écraser (au sens propre!) par le plus fort et que pour survivre, il doit développer sa ruse et son agilité. On peut souligner que Buster KEATON nous livre une vision très pessimiste du melting-pot américain auquel il ne croit visiblement pas. Il montre au contraire un darwinisme social qui fait rage jusqu'au sein des familles. Cette histoire d'avorton brutalisé par des colosses a-t-elle quelque chose d'autobiographique? On peut s'autant se poser la question que quelques années plus tard, Buster KEATON reprendra ce thème pour son long métrage "Cadet d eau douce" (1928). Toujours est-il que la fin du film très slapstick fait penser aux films de Roscoe ARBUCKLE. L'excès de levure qui entraîne l'invasion de l'écran par la mousse permet à Buster KEATON d'échapper à sa famille de prédateurs pour recommencer une vie ailleurs. Mieux vaut être seul que mal accompagné.

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