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Articles avec #fantastique tag

La reine des neiges: Joyeuses fêtes avec Olaf (Olaf's Frozen Adventure)

Publié le par Rosalie210

Kevin Deters et Stevie Wermers (2017)

La reine des neiges: Joyeuses fêtes avec Olaf (Olaf's Frozen Adventure)

Court-métrage inédit présenté en première partie de "Coco" et mettant au centre de l'histoire Olaf, le bonhomme de neige de la "Reine des neiges". En attendant la sortie du deuxième long-métrage, les fans apprécieront de retrouver Elsa, Anna, Sven et Kristoff dans ce "spin-off" soigné qui comporte pas moins de 6 chansons. Les autres trouveront cette histoire de reconstruction familiale à travers la recherche d'une tradition de noël à partager "tous ensemble" un poil niaise avec une fin ultra convenue. Et ce même si John Lasseter, directeur artistique de l'animation chez Disney et chez Pixar n'a pas associé "Joyeuses fêtes avec Olaf" avec "Coco" par hasard:

« Quand nous mettons des courts-métrages avant un film, j’aime toujours avoir un court-métrage qui contraste, qui n’a pas le même sujet ou cadre ou environnement, mais d’un autre côté, les deux histoires sont incroyablement émotionnelles et parlent tellement de la famille que cela correspond bien. Les deux célèbrent deux fêtes totalement différentes, donc j’ai pensé que ce serait amusant de les voir ensemble. »

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Coco

Publié le par Rosalie210

Lee Unkrich et Adrian Molina (2017)

Coco

La force des scénarios pixariens repose tout entière dans l'angoisse métaphysique de l'anéantissement: la saga "Toy Story" et ses jouets en sursis, "Ratatouille" et sa petite madeleine (de légumes) proustienne, "Le monde de Némo" et les troubles de la mémoire immédiate de Dory, "Vice Versa" et les souvenirs qui s'effacent et maintenant "Coco" qui nous prouve qu'il y a une mort après la mort: celle de l'oubli.

Le film commence comme une joyeuse fiesta colorée qui nous plonge au cœur du folklore mexicain le jour de la fête des morts. En soi ce choix oxymorique est déjà extrêmement fort graphiquement (les images sont d'une beauté renversante), émotionnellement (en liant indissolublement l'amour familial et le chagrin de la perte), spirituellement (en liant les vivants et les morts par le pont du souvenir) et politiquement (en abattant le mur americano mexicain le temps d'une œuvre d'art).

Puis il se resserre sur le parcours de son héros dont la quête d'identité ne peut se résoudre qu'en complétant un puzzle familial amputé de la figure de l'arrière-arrière grand-père. Accusé d'avoir abandonné sa femme et sa fille pour une carrière artistique, il a été banni de l'autel familial en même temps que la musique. Sa photographie ayant été déchirée, il n'existe plus que dans la mémoire de sa fille Coco, laquelle devenue une vieillarde sénile est sur le point de mourir et de l'oublier. Parallèlement, son arrière-arrière petit fils Miguel subit le traumatisme familial qui l'entrave dans sa passion pour la musique. En basculant dans le monde des morts à la faveur de la connexion établie par la fête, il ne joue pas simplement son avenir mais son existence même puisque le temps lui est compté: s'il ne revient pas dans le monde des vivants avant l'aube, son corps se transformera en squelette.

Et c'est avec un certain trouble que l'on effectue le rapprochement avec une autre culture, celle du Japon, son autel des ancêtres avec ses photographies et ses offrandes et la porosité des mondes temporel et spirituel. Un rapprochement qui n'est pas une coïncidence. Il est impossible de ne pas penser au "Voyage de Chihiro" de Miyazaki en regardant "Coco". Quand on sait à quel point John Lasseter et ses équipes le vénèrent, il n'est pas interdit de penser que "Coco" est un hommage au maître de l'animation nippone.

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Les valeurs de la famille Addams (Addams Family Values)

Publié le par Rosalie210

Barry Sonnenfeld (1993)

Les valeurs de la famille Addams (Addams Family Values)

Plus abouti au niveau technique que le premier volet, mieux rythmé et encore plus jouissif, "Les valeurs de la famille Addams" est un jeu de massacre jubilatoire contre le conformisme et l'hypocrisie de la société américaine.

Dès le premier volet on s'attache à cette famille de prime abord étrange mais ultra attachante, ouverte à la différence (forcément!) et plutôt matriarcale. Les femmes s'y révèlent exceptionnellement fortes et charismatiques ce qui est logique quand on sait que la chasse aux sorcières de la Renaissance était en réalité une guerre contre les femmes trop émancipées, celles qui menaçaient l'ordre patriarcal. Or Morticia (Angelica Huston) et Mercredi (Christina Ricci) sont les héritières de ces femmes incontrôlables. Elles ont une relation sadomasochiste avec l'époux (pour la première) et le frère (pour la seconde) qui s'avère au final source de plaisir, d'équilibre et dans le cas du couple parental, de passion physique inépuisable.

Le deuxième volet va encore plus loin dans cette voie subversive. S'il met en sourdine les effusions du couple Gomez-Morticia il leur offre quand même une scène de tango "caliente" (au sens propre) mémorable. Il s'amuse aussi beaucoup avec la libido de l'oncle Fétide dont on découvre les penchants voyeuristes (il observe par le trou de la serrure les ébats de son frère et de Morticia) avant qu'il ne tombe sous la coupe d'une mante religieuse aux faux airs de Marilyn Monroe. L'immense pavillon de banlieue atrocement kitsch du couple est une caricature efficace du rêve américain.

Mais la palme du mauvais esprit est décrochée par Mercredi qui est la véritable vedette de cette suite. Mercredi a déclaré définitivement la guerre au politiquement correct. Avec son franc-parler, elle décoche quelques flèches bien senties. Par exemple, à une fillette qui déclare que les bébés naissent dans les choux elle répond que ses parents eux ont un sexe. En guerre avec le nouveau bébé de la famille qu'elle essaye d'expédier par 1001 moyens plus macabres les uns que les autres dans l'autre monde, elle est envoyée avec son frère dans un camp de vacances où sévit un conformisme et un racisme écoeurant. Tous les enfants qui ne répondent pas aux critères WASP (les minorités ethniques mais aussi les gros, les asthmatiques, les handicapés, les bras cassés, les brunes aux vêtements sombres qui n'affichent pas un sourire éclatant etc.) sont exclus des premiers rôles. Les plus récalcitrants sont punis et il n'est guère étonnant que Mercredi et son frère soient en tête de liste avec Joel qui a le tort d'être intello et juif (partenaire naturel de la sorcière dans le rôle du bouc-émissaire victime de lynchage). Mais la vengeance de Mercredi nous vaut une scène d'anthologie lorsque déguisée en Pocahontas elle rétablit la vérité historique malmenée par la pièce de théâtre de Thanksgiving pro-WASP jouée au camp. Avant que la petite musique ironique du générique ne retentisse au moment où elle s'apprête à faire frire sur le bûcher l'élève la plus insupportable du camp pendant que ses camarades parias ne fassent rôtir les animateurs et n'incendient le camp dans un retournement historique...croustillant. 

 

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La famille Addams (The Addams Family)

Publié le par Rosalie210

Barry Sonnenfeld (1992)

La famille Addams  (The Addams Family)

Le film parfait pour célébrer Halloween d'autant qu'il est ressorti en salles le 25 octobre pour ses 25 ans (rajoutons que l'on fête dans l'intrigue le retour de l'oncle fétide qui a disparu depuis 25 ans). Il a certes un peu vieilli et manque parfois de rythme mais il reste intéressant à plus d'un titre.

Pour mémoire, il s'agit d'une satire de la famille américaine à travers son double monstrueux, une famille de gothiques freaks gentiment frappés inventée par le dessinateur Charles Addams dans les années 30. Aux WASP puritains et moralisateurs, les Addams répondent en célébrant le sexe (tendance sado-maso) et la mort soit les deux plus gros tabous de l'Amérique. Les second rivalisent également de mauvais esprit et de mauvais goût pour s'attaquer aux premiers, cassant les carreaux de leurs maisons-bonbonnières ou repeignant de rouge sang leurs visages pâles et leurs couleurs pastels. A ce petit jeu, ce sont les femmes qui s'en sortent le mieux grâce aux prestations marquantes des actrices du film. Angelica Huston est magnétique en Morticia dont l'hyper sensualité vénéneuse n'a d'égale que son humour subversif débité sur un ton imperturbablement aimable et éthéré. Et Christina Ricci alors débutante impose une Mercredi aussi fascinante qu'inquiétante. Son apparence de petite fille modèle est systématiquement démentie par les jeux sadiques auxquelles elle s'adonne, mettant en lumière les facettes obscures de l'enfance.

La vitalité de cette famille (les parents irradient de désir l'un pour l'autre, les enfants y sont très libres, l'oncle finit par s'y sentir s'y bien qu'il ne veut plus la quitter) met paradoxalement en lumière la morbidité névrotique de la famille ordinaire, coupée des aspects indésirables et pourtant vitaux de son existence.

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Ratatouille

Publié le par Rosalie210

Brad Bird (2007)

Ratatouille

Un Pixar cinq étoiles, le deuxième réalisé par Brad Bird après les "Indestructibles". "Ratatouille" est une fable très riche qui en dépit de ses décors de carte postale rétro parle de notre monde contemporain avec une grande acuité. Le tout avec un savoir-faire comique digne des meilleurs films burlesques et une belle inventivité visuelle.

"Ratatouille" est une critique de la mondialisation libérale et son nivellement culturel par le bas, de la compétition à outrance et des rapports de pouvoir, du snobisme, du consumérisme, de l'ignorance, de l'exclusion, des préjugés c'est à dire de tout ce qui s'oppose à la créativité. Laquelle est incarnée par Rémy, un rat d'égout (donc l'équivalent d'un Intouchable) doté d'un odorat très développé, d'un goût raffiné et d'un désir de création artistique dans le domaine culinaire. Un don encouragé par un grand chef, Auguste Gusteau qui a écrit un livre destiné à rendre la grande cuisine accessible à tous. Mais cet acte de générosité a été largement incompris et a entraîné sa déchéance. Il arrivera d'ailleurs exactement la même chose à Anton "Ego" lorsqu'il renoncera à sa plume assassine en publiant enfin une critique de contrition, à la fois humble et positive sur le talent de Rémy.

Mais il n'y a pas que la société humaine qui refuse d'être éclairée. La communauté de rats dans laquelle vit Rémy est tout aussi obscurantiste. Le frère obèse et bêta de Rémy, Emile n'a aucune éducation alimentaire et mange n'importe quoi (on voit bien à quoi cela fait allusion), il est effrayé par les ambitions de Rémy et son savoir. Quant au père, persuadé de l'irréductible hostilité des humains à l'égard des rats, il méprise ou exploite le don de son fils dans un but purement utilitariste.

Rémy est donc aussi incompris d'un côté que de l'autre ce qui fait de lui un personnage torturé entre son besoin d'accomplissement dans les hautes sphères et sa loyauté vis à vis de sa famille de parias . C'est à juste titre qu'on l'a comparé à Cyrano obligé de trouver une couverture pour dissimuler son apparence et pouvoir exprimer son art. Et ainsi s'opposer au sous-chef Skinner, véritable Iznogoud dont le complexe d'infériorité nourrit la cupidité et la soif de pouvoir. Ce dernier a vendu l'image de Gusteau aux chaînes agroalimentaires industrialisées et règne en tyran sur la cuisine (un monde très machiste comme le rappelle Colette, le seul personnage féminin du film).

Le talent de l'équipe du film est aussi d'avoir réussi à nous faire entrer dans la peau de Rémy. La caméra adopte souvent son point de vue ce qui permet de jouer sur les échelles et les espaces (celui très feutré de la salle de restauration par opposition à celui très encombré et hystérique de la cuisine sans parler des égouts, de la réserve et des toits). Cela donne des scènes mouvementées pleines de gags irrésistibles mais également émouvantes devant la fragilité et la précarité du héros.

"Ratatouille" est exactement à l'image de son titre: une recette simple en apparence (de nombreux critiques ont qualifié l'intrigue du film de "classique") mais qui en réalité repose sur un équilibre subtil.

 

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Astérix et Obelix mission Cléopâtre

Publié le par Rosalie210

Alain Chabat (2002)

Astérix et Obelix mission Cléopâtre

Je ne suis pas fan de la BD Astérix et de la plupart de ses adaptations mais celle-ci est une véritable exception. Non seulement l'esprit de l'oeuvre d'origine (qui est une parodie du film "Cléopâtre" de Mankiewicz) est respecté mais Chabat l'emmène encore plus loin, "vers l'infini et au-delà". C'est quand même une sacré gageure d'arriver à maintenir de bout en bout une intrigue limpide tout en multipliant les délires tous azimut. Et ce sans aucune beauferie, ni vulgarité. J'irai même plus loin: Chabat enlève à Astérix ce qu'il peut avoir parfois de déplaisant (l'aspect franchouillard, protectionniste voire raciste comme dans l'exécrable 33° album "Le ciel lui tombe sur la tête") en lui apportant légèreté, ludisme ("Je suis mon cher ami, très heureux de te voir". C'est un Alexandrin!, tous les noms finissant en us ou is, les intermèdes absurdes comme le documentaire sur la langouste, l'art "contemporain" de Léonard de Vinci et Géricault etc.) et ouverture sur le monde, d'Haut-Rang (Oran) à Hong-Kong et Tokyo (avec la scène géniale et culte du combat entre Numérobis et Amonbofils qui compile Kung-fu, mangas et cartoon). Même si certaines références peuvent être 15 ans après un peu difficile à saisir pour les plus jeunes (au hasard Itinéris, ZZ top, Alexandrie, Alexandra, Cyrano de Bergerac, Titanic, Pulp Fiction...) il y a de quoi faire dialoguer les générations. Et le choix de Jamel Debbouze en Numérobis est une vraie bonne idée. Je ne suis pas fan de Jamel ni en règle générale du (feu) esprit canal + mais dans ce film où les Edouard Baer (Otis) et autres Robins des bois sont intégrés à d'autres composantes, ça fonctionne plutôt bien. On y voit même Dieudonné au temps où il n'avait pas encore basculé du côté obscur de la force. Ce temps où il interprétait avec le groupe Zebda "Je crois que cela ne va pas être possible" dont le film propose une hilarante parodie durant le générique de fin (César-Chabat et Ceplus-Dieudonné refoulés à l'entrée de la soirée par Mathieu Kassovitz).

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Baby-Sitting Jack-Jack (Jack-Jack Attack)

Publié le par Rosalie210

Brad Bird (2004)

Baby-Sitting Jack-Jack (Jack-Jack Attack)

Ce court-métrage est un excellent complément au film "Les Indestructibles". Il montre une séquence (tournée et coupée car elle "spoliait" la fin!) qui reste hors-champ dans le long-métrage, celle des démêlés de la jeune Kari avec Jack-Jack, le bébé qu'elle est chargée de garder au moment où le reste de la famille part sauver le monde. La levée du déni des super-pouvoirs de cette famille qui a tout fait pour faire croire qu'elle était comme les autres a donc des répercussions immédiates sur le bébé et c'est la baby-sitter qui fait les frais de ses talents digne des X Men (qui vont de la lévitation à la téléportation en passant par l'inflammabilité, les rayons-laser sortant des yeux et la capacité à traverser les murs).

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Les Indestructibles (The Incredibles)

Publié le par Rosalie210

Brad Bird (2004)

Les Indestructibles (The Incredibles)

Quand les studios Pixar s'attaquent à "la question humaine", le résultat est toujours détonnant et loin des lieux communs. L'idée géniale de ce film est de montrer dans sa première partie la contradiction inhérente à l'imaginaire américain qui se rêve en super-héros sauveur de l'humanité mais qui reçoit en réalité l'injonction de rentrer dans le rang étriqué de l'American way of life (famille-boulot-dodo) sous peine d'être mis au ban de la société. Les difficultés d'adaptation de ces personnages "bigger than life" obligés de réprimer leurs super-pouvoirs pour tenter de se fondre dans la masse les rendent d'emblée attachants car leur mal-être est retranscrit avec finesse. Citons par exemple les débordements causés par la force musculaire du père, la mèche sur l'œil de la timide violette, l'air renfrogné de Flèche qui ne peut pratiquer de sport ou les récriminations de la mère qui s'est tellement aliénée qu'elle en a oublié son "identité secrète". Les tensions dans le couple de Bob et Hélène (disputes, soupçons, mensonges) ancrent encore un peu plus cette famille peu banale dans un cadre réaliste et un registre mature (une caractéristique des studios Pixar).

La suite est un film d'action plus léger et ludique en forme de libération cathartique. Les films d'espionnage à la James Bond et l'univers des comics à la Marvel sont joyeusement cités avec un visuel rétrofuturiste années 50-60 très réussi. Les métamorphoses d'Elastigirl sont utilisées avec beaucoup d'inventivité. Enfin le cerveau du spectateur n'est pas pour autant laissé au vestiaire. En témoigne le passage où Hélène met en garde ses enfants contre le danger qui les menace en écho aux tragédies contemporaines (génocides et terrorisme) et celui où l'associée de Syndrôme affirme que "mépriser la vie" ce n'est pas être fort (et la respecter à l'inverse ce n'est pas être faible). 

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Ponyo sur la falaise (Gake no ue no Ponyo)

Publié le par Rosalie210

Hayao Miyazaki (2008)

Ponyo sur la falaise (Gake no ue no Ponyo)

Comme Kubrick, Miyazaki n'a réalisé que des chefs-d'oeuvre au prix d'une certaine parcimonie (13 long-métrages pour Kubrick, 11 pour Miyazaki à ce jour). Aucun de ses films ne peut être qualifié de "mineur", même ceux qui comme Ponyo semblent simples et "enfantins".

Comme la plupart de ses autres films, Ponyo dépeint un univers profondément animiste où les forces de la nature malmenées par l'homme se rappellent brutalement à son souvenir avec le déclenchement d'un cataclysme. Mais Miyazaki n'est pas belliciste. C'est bien pour cela d'ailleurs que le seul personnage qui éprouve du ressentiment, Fujimoto le sorcier est désavoué. Sa "Brünnhilde", un poisson rouge quelque peu hybride tombe amoureuse d'un petit humain Sosûké qui l'a renommée "Ponyo". Après avoir léché son sang et mangé du jambon, deux actes à forte symbolique autour du thème de la pureté et de la contamination, elle choisit de se métamorphoser en petite fille pour aller vivre avec lui en s'appropriant les pouvoirs magiques de son père. Par conséquent sa chevauchée des Walkyries sur le dos des vagues-poissons relève de la joie et non de la colère. Même si l'énergie phénoménale qu'elle utilise met l'humanité et son propre avenir en jeu, sa confiance est récompensée contrairement au conte d'Andersen dont le réalisateur s'inspire, une autre marque d'hybridité typiquement miyazakienne. Il y a également la réconciliation des générations, le film mettant en scène des enfants, des parents et des vieillardes dans une maison de retraite que le tsunami (c'est à dire le contact avec les pouvoirs magiques de Fujimoto) vont régénérer. Il est enfin intéressant de souligner la manière dont Miyazaki dépeint les relations entre les sexes. Si l'on retrouve le schéma traditionnel de l'homme en mer et de la femme s'occupant du foyer en plus de son travail, Lisa casse l'image que l'on se fait d'une femme traditionnelle notamment de par sa façon de conduire très casse-cou.

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Lou et l'île aux sirènes (Yoake tsugeru Rû no uta)

Publié le par Rosalie210

Masaaki Yuasa (2017)

Lou et l'île aux sirènes (Yoake tsugeru Rû no uta)

Beau film d'animation primé à Annecy (ce qui n'a pas suffi à lui offrir une distribution élargie, à Paris, il n'est visible que dans 4 salles). Son intrigue rappelle fortement "Ponyo sur la falaise" de Miyazaki à cause de la rencontre entre un jeune garçon et une créature marine à la morphologie instable ainsi que du déclenchement d'un cataclysme naturel. On pense aussi au récent "Your name" de Makoto Shinkai qui évoquait le mal-être d'adolescents trop à l'étroit dans les petites villes provinciales japonaises. Quoique Tokyo ne soit pas présentée comme un paradis édénique pour autant, le retour amer de ceux qui ont tenté leur chance dans la capitale en témoigne.

On comprend donc que le principal intérêt du film n'est pas dans son contenu mais dans sa forme, extrêmement inventive. Le réalisateur Masaaki Yuasa aime l'expérimentation visuelle et le psychédélisme. Les objets, les corps, les décors sont pour lui une matière malléable et déformable à l'infini ce qui autorise tous les délires (distorsions, fusions, déformations y compris sonores). La montée des eaux qui efface les limites entre civilisation et nature/imagination est un grand moment de perte de repères entre déferlement, prolifération et redéfinition des contours et des couleurs de la réalité. Idem avec la musique, une passion partagée par les humains et les créatures marines qui s'animent à son contact, littéralement.

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