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Articles avec #comedie burlesque tag

Tant qu'on a la santé

Publié le par Rosalie210

Pierre Etaix (1965)

Tant qu'on a la santé

"Tant qu'on a la santé" est un long-métrage d'une heure qui se compose d'une suite de quatre courts-métrages d'une durée d'un quart d'heure chacun. C'était un choix délibéré de la part de Pierre ETAIX. il avait voulu s'adapter au mode de diffusion de l'époque. Les films étaient projetés en boucle (comme c'est le cas aujourd'hui dans les expositions) et les spectateurs pouvaient entrer et sortir quand ils le voulaient. Dans ces conditions, il lui a paru moins préjudiciable de diffuser un film composés de segments indépendants qu'un récit continu d'une heure trente comme "Yoyo" (1964) dont le succès avait été mitigé. Par ailleurs, le choix de ce format permet de revenir aux sources du cinéma burlesque.

Après un générique théâtral façon "Les Enfants du paradis" (1945) dans lequel les spectateurs râlent parce que le générique n'est pas au point, défilent successivement "Insomnie", "Le cinématographe", "Tant qu'on a la santé" et "Nous n'irons plus au bois". Le premier et le second jouent sur deux tableaux: celui de l'émetteur (livre et écran) et celui du récepteur (lecteur et spectateur). Le premier est une comédie horrifique où ce qui arrive au lecteur se répercute aussitôt dans le récit qu'il lit, à moins que ce ne soit l'inverse? En tout cas, Pierre ETAIX s'amuse beaucoup avec les codes du film de vampire façon "Nosferatu le vampire" (1922) et "Dracula" (1931). Dans le second, le spectateur qui entre dans la salle subit toutes sortes de mésaventures qui l'empêchent de profiter de la projection. Quand il y arrive enfin, c'est pour assister au défilé des réclames dans lesquelles Pierre ETAIX tire à boulets rouges sur la société de consommation. J'adore en particulier la mécanique comique imparable qui lui permet de démontrer l'inefficacité des produits ménagers! Transition parfaite avec le troisième film qui est une dénonciation humoristique du stress de la vie citadine durant les trente glorieuses: les oreilles et les poumons sont mis à rude épreuve mais tout le monde est incité à garder le sourire! Cette double contrainte tape dans le mille et la bande-son est une fois de plus brillantissime. Enfin le dernier segment joue sur le conflit d'usage entre un chasseur, un agriculteur et un couple de citadins venus pique-niquer à la campagne, chacun marchant sur les plates-bandes des autres.

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Yoyo

Publié le par Rosalie210

Pierre Etaix (1964)

Yoyo

Enfin je découvre le chef-d'oeuvre de Pierre ETAIX dont j'ignorais à peu près tout. Mais le film, un bijou de poésie burlesque suffit à lui seul à faire son portrait. Dès les premières séquences, il se place dans le sillage de Jacques TATI dont il a été l'assistant. On reconnaît un héritage commun aux deux hommes dans l'utilisation des bruitages dans la première partie muette et dans la critique burlesque de la société des trente glorieuses dans la seconde partie. Yoyo ou Hulot sont les avatars français des années 60 des Charlot, Malec, Frigo ou Harold du slapstick américain muet (auxquels on peut rajouter ceux du parlant: Laurel et Hardy, les Marx Brothers, Groucho étant d'ailleurs cité à plusieurs reprises) mais il y a spécifiquement dans Yoyo une touche d'élégance aristocratique qui rappelle fortement Max LINDER qui fut leur ancêtre à tous. Cette prouesse d'avoir réussi à créer un personnage-somme qui réunit tous ceux qui l'ont précédé s'accompagne d'un croisement fécond avec sa passion du cirque qui tout autant que son talent de dessinateur le rapproche de Federico FELLINI. "Yoyo" a été réalisé avant "Les Clowns" (1971) auquel il a participé mais dans un passage du film, la troupe de Yoyo arrive dans un lieu où figure une affiche annonçant le spectacle de Zampano et de Gelsomina alias les personnages de "La Strada" (1954). Mais la spécificité de "Yoyo" par rapport à tous ces modèles revendiqués est de s'inscrire dans les événements de la grande histoire sur deux générations, des années vingt aux trente glorieuses. Ainsi que de construire le père et le fils sur une contradiction qui structure tout le film. Contradiction entre la vie de châtelain et celle de saltimbanque, entre nomadisme et sédentarité, entre responsabilités et libertés. Les allers-retours d'un pôle à l'autre de ces deux choix de vie opposés relèvent d'un dilemme très humain que l'on retrouve aussi bien dans le western que dans le road-movie sans parler d'un gag d'effeuillage de chaussure qui semble tout droit sorti de "Gilda" (1945)!

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Bugsy Malone

Publié le par Rosalie210

Alan Parker (1976)

Bugsy Malone

Le concept du premier film de Alan PARKER est génial: faire jouer les juniors dans la cour des grands. Enfin presque, car pour revêtir les habits des films de gangsters de l'entre-deux-guerres tels que "Le Petit Cesar" (1930) ou "Scarface" (1931), il a fallu faire quelques adaptations. Les bootleggers et speakeasy trafiquent et servent des sirops "on the rocks", les automobiles sont des voiturettes à pédale impeccablement customisées, les armes sont celles du cinéma burlesque: tartes à la crème pour le gang de Fat Sam et lanceurs de petits suisse maquillés en mitraillettes pour celui de Dan le Dandy. L'acquisition de ces armes plus élaborées est d'ailleurs l'objectif du gang de Fat Sam. Les garçons jouent les truands, les flics ou les artistes de speakeasy et les filles sont danseuses ou chanteuses. Tout ce petit monde est plus vrai que nature dans un univers classieux reconstitué à la perfection, au point que si ce n'étaient les visages juvéniles et les tailles miniature, l'illusion serait parfaite. Le résultat est délicieusement parodique, le sexe et la violence étant ramenés à un jeu d'enfants dans lequel il s'agit d'être le plus fort ou la plus belle. L'aspect burlesque du film nous ramène à l'époque du muet (on voit d'ailleurs le tournage d'un film selon les techniques de cette époque tout à fait comme dans "Babylon") (2021) mais aussi à Billy WILDER et à "Certains l'aiment chaud" (1959) ou encore à Blake EDWARDS (plus particulièrement à la séquence tarte à la crème de "La Grande course autour du monde") (1965). Quant à l'aspect comédie musicale, elle évoque le futur "Cotton Club" (1984). La BO de Paul WILLIAMS ("Phantom of the Paradise") (1974) est somptueuse et addictive. Enfin si la plupart des enfants-acteurs sont ensuite retournés à l'anonymat, Jodie FOSTER âgée de 13 ans brille dans l'un des rôles principaux, l'année même où elle deviendra une star avec "Taxi Driver". (1976)

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La Princesse aux Huîtres (Die Austernprinzessin)

Publié le par Rosalie210

Ernst Lubitsch (1919)

La Princesse aux Huîtres (Die Austernprinzessin)

Brillant! On s'attend à un film de jeunesse de Ernst LUBITSCH compte tenu de la date de sa réalisation (1919 soit dans l'après première guerre mondiale bien que sa tonalité annonce déjà les années folles) et on se retrouve face à un petit bijou satirique et burlesque qui témoigne d'une maîtrise parfaite de l'outil cinéma. "La princesse aux huîtres" aurait pu s'appeler "la folle journée" bien que le film évoque davantage Marivaux que Beaumarchais. Encore que l'épidémie de Fox-Trot qui met sans dessus-dessous la hiérarchie sociale évoque aussi le deuxième. Sur le plan chorégraphique et rythmique, le film est une merveille d'horlogerie suisse (bien que Ernst LUBITSCH soit allemand ^^). On voit une armée de domestiques se démener tel un corps de ballet pour servir le roi des huîtres et sa capricieuse fille Ossi qui piquée au vif par le mariage d'une concurrente avec un lord (la fille du roi du cirage, cela sent la parodie des magnats américains de l'acier et du pétrole à plein nez!) veut convoler sur-le-champ en justes noces avec un prince. Sinon, elle casse tout sous le regard indifférent de son père que rien n'impressionne. Mais le promis, non content d'être criblé de dettes, envoie son homme de main jouer son rôle sans savoir qu'il va lui aussi finir par se retrouver embarqué dans la danse. Car le film de Ernst LUBITSCH, concentré d'énergie pousse la science du dérèglement à son paroxysme tout en la maîtrisant parfaitement. Les personnages semblent montés sur ressorts et se déplacent avec une grâce folle, tourbillonnant au son d'un orchestre hystérique (mené par Curt BOIS alors tout jeune, lui que j'ai découvert sous les traits d'un vieillard dans "Les Ailes du desir") (1987). Même sans musique, les personnages semblent se déplacer selon un canevas chorégraphié, que ce soit en cercle ou en ligne, seuls, en duo ou au sein d'un groupe. Sans parler de l'alcool qui coule à flots et n'est pas pour rien dans le vaste délire collectif qui nous est donné à voir (alcool et peut-être plus mais on n'en saura rien). Délire alimenté par des quiproquos menant tout droit à la chambre à coucher. Car on reconnaît la Lubitsch touch, mélange d'élégance et de grivoiserie à ces plans suggérant une caméra qui regarde par le trou de la serrure ce qu'il se passe dans le lit d'Ossi. Car c'est la seule chose qui finalement intéresse son blasé de père. Un film qui donne la pêche et met de bonne humeur!

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Tombe les filles et tais-toi (Play it again, Sam)

Publié le par Rosalie210

Herbert Ross (1972)

Tombe les filles et tais-toi (Play it again, Sam)

Pris isolément, j'ai trouvé que "Tombe les filles et tais-toi" avait plutôt mal vieilli. L'aspect théâtral sans doute puisque le film (réalisé par Herbert ROSS) est l'adaptation de la pièce de Woody ALLEN, "Play it again, Sam" (1972). Mais aussi le jeu burlesque de Woody ALLEN, tellement outrancier qu'il n'en est même plus drôle. Ou alors ce sont les filles qu'on lui présente qui sont inexistantes, en tout cas il manque quelque chose pour que la sauce prenne. Sauf évidemment quand il est mis en présence de Diane KEATON. Leur duo est une évidence et tous les passages où ils jouent ensemble préfigurent "Annie Hall" (1977) d'autant que Diane KEATON y arbore le même look. Car si on remet le film dans le contexte de la filmographie de Woody ALLEN, on réalise combien celui-ci est un brouillon de ses futurs chefs-d'oeuvre. Sa cinéphilie irrigue tout le film au même niveau que ses névroses. Le titre est un hommage à "Casablanca" (1942), l'archétype du cinéma de l'âge d'or hollywoodien. L'introduction où Allan Felix (le personnage de fiction joué par Woody ALLEN) regarde fasciné la scène finale du film de Michael CURTIZ au cinéma, avant que Humphrey BOGART ne s'incarne à ses côtés pour lui donner des conseils de drague rappelle forcément "La Rose pourpre du Caire" (1985), seuls les genres y sont différents. Et le final où la réalité rejoint la fiction, Woody ALLEN et Diane KEATON endossant les rôles de Humphrey BOGART et Ingrid BERGMAN à l'aéroport revient dans "Meurtre mysterieux a Manhattan" (1992), à ceci près que les deux acteurs sont dans le final d'un autre film de l'âge d'or des studios hollywoodien à l'ambiance exotique, "La Dame de Shanghai" (1947) de Orson WELLES.

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Toni Erdmann

Publié le par Rosalie210

Maren Ade (2016)

Toni Erdmann

Etonnant, ce Toni Erdmann qui évolue entre mélancolie quasi-dépressive et soudaines embardées burlesques totalement jouissives. Un burlesque qui m'a rappelé par certains côtés celui des frères Marx en raison de leur capacité à subvertir les rôles sociaux en démasquant par là-même leur vacuité. Dans le rôle du bouffon, un sacré personnage, Winfried (Peter SIMONISCHEK) qui dès la première séquence mystifie le facteur et le spectateur avec un récit farfelu et un dédoublement de personnalité. Par la suite, découvrant le mal-être de sa fille qui s'est enfermée dans un rôle d'exécutive woman chargée de préparer des plans de restructuration en Roumanie, il décide de surgir à l'improviste dans des déguisements désopilants pour l'entraîner dans des dialogues et des situations absurdes. Dans le rôle de Ines, Sandra HULLER excelle à traduire toute l'ambivalence de son personnage de freak control désincarné qui tente de mettre son père à distance tant elle en a honte mais s'effondre quand il fait semblant de partir. Ce double mouvement contradictoire donne tout son sel aux scènes où il la place dans des situations embarrassantes mais qui finissent par produire de petites (le rire) puis de grandes étincelles de complicité (le chant). A l'univers métallique, inhumain et hors-sol de l'entreprise auquel appartient Ines répondent les aventures incarnées que lui fait vivre Winfried qui noue le contact avec les roumains et entre dans leurs maisons. Jusqu'à la scène de l'anniversaire où Ines improvise son propre scénario et se libère littéralement d'une robe -d'une peau- dans laquelle elle était trop engoncée sous l'oeil bienveillant d'un énorme yéti. En dépit d'une durée trop longue qui se ressent par des baisses de rythme, le film par sa prise de recul salutaire interroge et bouscule nos perceptions et nos valeurs.

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Laurel et Hardy conscrits (The Flying Deuces)

Publié le par Rosalie210

A. Edward SUTHERLAND (1939)

Laurel et Hardy conscrits (The Flying Deuces)

je ne rate jamais l'occasion de regarder un Laurel et Hardy quand Arte en propose, souvent au moment des fêtes de noël. Disons-le tout net, "Laurel et Hardy conscrits" est surtout une curiosité. Un film pas drôle car pâtissant d'une réalisation très plate là où le burlesque pour fonctionner a besoin de rythme, un scénario famélique, des gags répétitifs et éculés qui tombent souvent à plat eux aussi. Les une heure et des poussières que dure le film semblent bien longuettes. Pourtant celui-ci n'est pas complètement dénué d'intérêt. Si question comique, on est aux fraises, le thème récurrent de la séparation et de la mort du duo intrigue et finit par jeter un voile de mélancolie sur l'ensemble. Dès le début de l'histoire, Hardy veut se marier ce qui sous-entend de quitter son ami. Apprenant que la jeune fille est déjà prise, il veut se suicider. Par la suite, les deux amis sont condamnés à mort et lors de leur évasion rocambolesque, ont un accident d'avion qui s'avère fatal à Hardy. Laurel se retrouve alors lors d'un plan saisissant seul avec son baluchon, vagabond solitaire comme celui de Charles CHAPLIN. Même si une pirouette finale surréaliste remet le film sur les rails du cartoon plutôt que du réalisme, cet hommage n'est certainement pas fortuit. Car plus tôt dans le récit, Laurel rend un autre hommage à un acteur burlesque qui se métamorphosait en artiste lyrique et mélancolique à l'intérieur de ses films: Harpo MARX, transformant son lit en harpe et reprenant à l'identique ses gestes lorsqu'il en jouait. Enfin comment interpréter la petite phrase que Hardy prononce au début du film et qui était prononcée par Greta GARBO dans "Grand hotel" (1931): "I want to be alone"?

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Bonjour (Ohayo)

Publié le par Rosalie210

Yazujiro Ozu (1959)

Bonjour (Ohayo)

A la fin de sa carrière, Yasujiro OZU s'est lancé dans des auto-remake de ses films des années 30. "Bonjour" réactualise ainsi "Gosses de Tokyo" (1932). Sur un plan technologique tout d'abord, le film est parlant et en couleurs contrairement à son prédécesseur. Et sur le plan thématique, il s'agit de mettre à jour la tension entre les permanences (des codes rigides de la société japonaise) et les mutations (introduites par la modernité) qui traversaient déjà "Gosses de Tokyo". A la fin des années cinquante, le Japon connaît son second miracle économique et à l'image de l'Europe de l'ouest, entre dans la société de consommation avec quelques équipements emblématiques dont deux sont au coeur du film de Yasujiro OZU: le lave-linge et la télévision. Le réalisateur montre comment la possession (ou non) de ces biens cristallise les conflits entre voisins et entre générations vivant sous le même toit. Et il le fait d'une manière qui rappelle énormément un autre cinéaste ayant accompagné les mutations économiques et sociales des 30 Glorieuses dans son propre pays (et je jure que cette comparaison m'est venue spontanément en regardant le film d'Ozu): Jacques TATI dans "Mon oncle" (1957). Même choc des cultures dans le paysage urbain, dans les tenues vestimentaires, dans le langage verbal (transformé en verbiage) et corporel (bruitages inclus dont l'un rappelle le klaxon d'un certain vélo) et bien entendu dans les valeurs qui les accompagnent. Même tonalité douce-amère "mélancomique", même science du cadrage et de la profondeur de champ, même petite musique allègre et sautillante. En lieu et place de Hulot, deux garnements bien décidés à piétiner la bienséance pour obtenir une télévision et la fameuse signature Ozu des plans à hauteur de tatami qui épouse leur regard. Si l'objet de leur grève de la parole paraît bien futile, leur rébellion déstabilise les conventions sociales sur lesquelles est bâtie la communauté, créant des quiproquos à la fois hilarants et cruels tant ils éclairent la vacuité de l'existence des adultes, et spécifiquement des femmes au foyer japonaises. D'ailleurs les enfants remettent en question l'utilité même des paroles creuses servant de lubrifiant social telles que "Il fait beau". On remarquera que leur principal allié est un voisin toujours éméché, l'alcool desserrant le carcan dans lequel sont enfermés les corps des japonais. Comme dans "Mon voisin Totoro" (1988) ou dans "Le Tombeau des lucioles" (1988), on remarque la très grande finesse dans l'approche de l'enfance. La fratrie se compose d'un "grand" et d'un "petit" pour qui l'aîné est un modèle et qui est absolument craquant avec sa bouille ronde et ses "I love you" issus des cours d'anglais, autre signe de l'influence occidentale en marche.

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Camille ou la comédie catastrophique

Publié le par Rosalie210

Claude Miller (1971)

Camille ou la comédie catastrophique

Il y a parfois un gouffre entre les intentions et la réalité. Claude MILLER expliquait avoir conçu "Camille ou la comédie catastrophique" comme une réflexion sur l'hypocrisie des jeunes gens à l'égard de leurs pulsions. Au final que voit-on? Deux trouffions de la première guerre mondiale en manoeuvre, l'un interprété par Philippe LEOTARD et l'autre par Marc CHAPITEAU se faire ridiculiser par Camille (Juliet BERTO) la jeune femme qui excite leur libido ainsi que sa famille ultra bourgeoise jusqu'au retournement grand-guignolesque final. Le jeu de massacre tombe en effet complètement à plat. C'est atrocement mal joué, c'est brouillon, ça manque de rythme et en fait ça s'avère totalement ridicule. On est à des années-lumière de "Docteur Folamour" (1964) qui utilisait lui aussi certains ressorts burlesques pour établir une équivalence entre les pulsions guerrières et les pulsions sexuelles. La seule chose à sauver dans cette mauvaise blague qui porte bien son titre, c'est la photographie impressionniste, onirique et légèrement érotique. Le reste est un gloubiboulga (au sens propre: merde, faux sang, tartes à la crème...) complètement indigeste.

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Le Retour de la panthère rose (The Return of the Pink Panther)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1975)

Le Retour de la panthère rose (The Return of the Pink Panther)

Troisième film que Blake EDWARDS a consacré à la Panthère rose après "La Panthere rose" (1963) et "Quand l'inspecteur s'emmele" (1964), "Le retour de la Panthère rose" pose les jalons du meilleur film de la saga, "Quand la panthere rose s'emmele" (1976). "Le retour de la Panthère rose" est la suite directe du premier film (le deuxième, "Quand l'inspecteur s'emmêle" était une pièce de théâtre dans laquelle Clouseau avait été rajouté à la dernière minute). On retrouve en effet le gros diamant qui donnait originellement son nom à la saga, avant que la panthère du générique ne le détrône dans la mémoire collective. En revanche, l'inspecteur Clouseau passe au pemier plan, permettant à Peter SELLERS, le véritable bijou du film de déployer son talent burlesque dans un écrin conçu pour lui. Chaque séquence le mettant aux prises avec son environnement devient un espace de jeu dans lequel l'acteur peut déployer son sens de l'improvisation. Avec lui, la destruction des décors devient un art que Peter SELLERS pousse à son paroxysme. A titre personnel, j'ai particulièrement ri dans les scènes jouant sur le comique de répétition où Clouseau tente de conduire des véhicules utilitaires pour s'introduire chez les bourgeois sous couvert de réparations sur leur piscine ou leur téléphone. Il y parvient, mais pas d'une manière conventionnelle! Et disons que l'entrée ou le bureau de ces derniers subissent quelques désagréments, sans parler des utilitaires qui ont intérêt à être amphibie! Cette inventivité à tout mettre sans dessus dessous nous rappelle le caractère subversif du burlesque qui met en pièce l'ordre bourgeois ("La Party" (1968) en est l'exemple le plus achevé). On savoure d'autant plus que Clouseau est à la base un inspecteur de police chargé donc du maintien de l'ordre (de même qu'il détruit tout au lieu de réparer). Il serait cependant injuste de ne pas mentionner le commissaire Dreyfus (Herbert LOM), que sa haine à l'égard de Clouseau fait progressivement basculer dans la folie furieuse. Un ennemi délirant que l'on retrouvera pour notre plus grand plaisir dans le quatrième volet. Il en va de même de l'autre partenaire de jeu de Clouseau, son serviteur asiatique Cato (Burt KWOUK) qui lui saute à la gorge, caché dans les endroits les plus improbables. Enfin le comique verbal n'est pas oublié concernant des films parlants avec notamment de nombreux quiproquos liés à l'accent très particulier de Clouseau.

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