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Articles avec #clouse (robert) tag

Opération dragon (Enter the Dragon)

Publié le par Rosalie210

Robert Clouse (1973)

Opération dragon (Enter the Dragon)


"Aucun des quelques films interprétés par Bruce LEE n’est un chef-d’œuvre, mais Bruce LEE est un chef-d’œuvre dans chacun de ses films" disait Olivier Père sur le site d'Arte en 2010. Ce qui est vrai pour des films comme "La Fureur du Dragon" (1972) ou "Le Jeu de la Mort" (1978) où il n'y a que les combats du petit dragon à sauver l'est à un degré moindre pour celui-ci. Il est plus réussi dans son ensemble mais sans sa tête d'affiche il aurait été oublié depuis longtemps. Surtout c'est celui qui a fait de Bruce LEE une star en occident, hélas à titre posthume puisque celui-ci était déjà décédé quand le film est sorti.

"Opération dragon" est la première collaboration cinématographique entre les USA et la Chine. C'est une évolution dans la manière dont l'industrie hollywoodienne traite les minorités, teintée d'opportunisme devant le succès de Bruce LEE à Hong-Kong. En effet bien que né à San Francisco, Bruce LEE s'est heurté durant les années 60 au rejet raciste de l'industrie hollywoodienne et de la télévision qui comme pour les afro-américains préférait embaucher des acteurs blancs et les grimer qu'employer d'authentiques asiatiques. Cependant au début des années 70, les mouvements contestataires de jeunesse et pour les droits civiques ont quelque peu changé la donne. Il n'est d'ailleurs pas innocent qu'un acteur de la blaxploitation, Jim KELLY joue aux côtés de Bruce LEE dans le film. Quitte à élargir le public, autant faire d'une pierre deux coups!

"Opération dragon" est ainsi une tentative réussie de mélange d'influences occidentales et orientales. Bruce Lee endosse un rôle à la James Bond avec île mystérieuse et base secrète à infiltrer et méchant à la Dr. No à neutraliser. Sauf que l'ambiance est orientalisante et que le kung-fu remplace les flingues. Bruce LEE a en effet obtenu carte blanche pour orchestrer les combats et chorégraphies du film et ses mouvements félins et ultra-rapides ont été magnifiés par les plans larges du réalisateur Robert CLOUSE. Ultime coup de génie, la scène finale, tournée dans une pièce dotée de 8000 miroirs qui démultiplie à l'infini l'image du petit dragon fait penser à "La Dame de Shanghai" (1947) de Orson WELLES.

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Le jeu de la mort (Game of Death)

Publié le par Rosalie210

Robert Clouse, Bruce Lee (1978)

Le jeu de la mort (Game of Death)

"Le jeu de la mort" est à l'origine un film que Bruce Lee ne put achever en raison de sa mort prématurée en 1973. Qu'à cela ne tienne, six ans plus tard, Robert Clouse décida de réaliser sa propre version. Il faut dire que la popularité de Bruce Lee était telle que les "opérations filon" se multipliaient pour se faire de l'argent à titre posthume sur le dos de la star (ce que l'on a appelé la "bruceploitation"). Sur les 40 minutes tournées par l'acteur, Clouse n'en garda que 15 qui sont situées à la fin du film. Ce passage là est grandiose et laisse entrevoir ce qu'aurait dû être "Le jeu de la mort": l'histoire d'un champion de kung-fu qui doit affronter à chaque étage d'une pagode un adversaire maîtrisant une technique différente, un peu comme dans un jeu vidéo où il faut passer des niveaux. C'est peu mais cela suffit pour faire entrer l'image de Bruce Lee en combinaison jaune à bandes noires dans la légende. Une légende que saura reprendre et féminiser Tarantino dans "Kill Bill" 30 ans plus tard.

Pour le reste, on est face à une sorte de film-collage fait de pièces et de morceaux mal raccordés entre eux. Les extraits de précédents films de Bruce Lee (parfois un simple plan) se superposent à des scènes tournées par des doublures au visage plus ou moins dissimulé par des bandages ou de grosses lunettes noires (quand ce n'est pas par une photo de Bruce Lee, un "trucage grossier" à hurler de rire). Comme si tout cela se sentait déjà pas la mascarade à plein nez, Clouse bricole une intrigue de série B où un acteur et son épouse occidentale sont harcelés par la pègre. Une allusion à la vie de Bruce Lee qui est cependant surpassée dans le mauvais goût par l'insertion d'images authentiques de ses funérailles.

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