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Articles avec #animation tag

Les Indestructibles (The Incredibles)

Publié le par Rosalie210

Brad Bird (2004)

Les Indestructibles (The Incredibles)

Quand les studios Pixar s'attaquent à "la question humaine", le résultat est toujours détonnant et loin des lieux communs. L'idée géniale de ce film est de montrer dans sa première partie la contradiction inhérente à l'imaginaire américain qui se rêve en super-héros sauveur de l'humanité mais qui reçoit en réalité l'injonction de rentrer dans le rang étriqué de l'American way of life (famille-boulot-dodo) sous peine d'être mis au ban de la société. Les difficultés d'adaptation de ces personnages "bigger than life" obligés de réprimer leurs super-pouvoirs pour tenter de se fondre dans la masse les rendent d'emblée attachants car leur mal-être est retranscrit avec finesse. Citons par exemple les débordements causés par la force musculaire du père, la mèche sur l'œil de la timide violette, l'air renfrogné de Flèche qui ne peut pratiquer de sport ou les récriminations de la mère qui s'est tellement aliénée qu'elle en a oublié son "identité secrète". Les tensions dans le couple de Bob et Hélène (disputes, soupçons, mensonges) ancrent encore un peu plus cette famille peu banale dans un cadre réaliste et un registre mature (une caractéristique des studios Pixar).

La suite est un film d'action plus léger et ludique en forme de libération cathartique. Les films d'espionnage à la James Bond et l'univers des comics à la Marvel sont joyeusement cités avec un visuel rétrofuturiste années 50-60 très réussi. Les métamorphoses d'Elastigirl sont utilisées avec beaucoup d'inventivité. Enfin le cerveau du spectateur n'est pas pour autant laissé au vestiaire. En témoigne le passage où Hélène met en garde ses enfants contre le danger qui les menace en écho aux tragédies contemporaines (génocides et terrorisme) et celui où l'associée de Syndrôme affirme que "mépriser la vie" ce n'est pas être fort (et la respecter à l'inverse ce n'est pas être faible). 

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Ernest et Célestine

Publié le par Rosalie210

Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner (2012)

Ernest et Célestine

La France est un grand pays d'animation, le troisième du monde derrière les USA et le Japon. Ce film, César 2013 du meilleur film d'animation en est une énième preuve. Il s'agit d'une adaptation des histoires d'Ernest et Célestine écrites par Gabrielle Vincent. Le producteur Didier Brunner, qui lisait les livres à sa fille, a eu l’idée de rassembler une équipe de réalisateurs ainsi que l'auteur de renom Daniel Pennac en tant que scénariste, afin d’en faire un film. Pour ma part, c'est après avoir vu et beaucoup aimé "Le grand méchant renard et autres contes" de Benjamin Renner que j'ai eu envie de découvrir sa précédente réalisation (en collaboration avec Vincent Patar et Stéphane Aubier).

Ernest et Célestine est une belle fable sur la différence et la tolérance réalisée avec beaucoup de poésie et sans une once de mièvrerie. Les deux héros sont des marginaux dans leur propre communauté. Ernest vit seul dans une masure délabrée à l'écart des autres. Il est musicien de rue ce qui ne rapporte guère, il est donc affamé. Quant aux attentes des souris, elles passent visiblement au-dessus de la tête de Célestine qui dessine à longueur de journée (au lieu de collecter des dents de lait, indispensables à ces rongeurs) en rêvant d'être amie avec un ours (alors qu'on leur bourre le crâne sur leur supposée dangerosité). Conséquence: Ernest et Célestine se découvrent tant de points communs qu'ils deviennent inséparables en dépit de leur soi-disant "incompatibilité". Mais les autorités ne l'entendent pas de cette oreille et se lancent à leur poursuite, utilisant comme prétexte les petits délits qu'ils ont commis.

D'un côté la pression sociale, la ségrégation, les traditions, les préjugés et la coercition incarnée par les représentants de la loi et de l'ordre (juges et policiers ours et souris), de l'autre la singularité de quelques individus qui luttent pour faire respecter leurs choix dont dépend au final le progrès humain dans son ensemble. Une liberté précieuse et fragile comme un trait de peinture à l'aquarelle. 

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Dans un recoin de ce monde (Kono sekai no katasumi ni)

Publié le par Rosalie210

Sunao Katabuchi (2016)

Dans un recoin de ce monde (Kono sekai no katasumi ni)

L'année 2017 a été fertile en anime japonais de qualité. Une semaine après "Lou et l'île aux sirènes" qui a reçu le cristal du long métrage au festival d'Annecy, le prix du jury attribué à "Dans un recoin de ce monde" vient de sortir. L'occasion unique d'apprécier la diversité de la production nippone même s'il faut pour cela quitter le circuit des grandes salles et se rendre dans les quelques cinémas art et essai qui la diffusent (encore qu'à Paris, le MK2 Bibliothèque a déroulé le tapis rouge aux deux films, invitant même le réalisateur de "Dans un recoin de ce monde", Suano Katabuchi à une projection en avant-première.)

"Dans un recoin de ce monde" contrairement à "Lou et l'île aux sirènes" est un film plutôt réservé aux adultes. Il s'agit d'une chronique familiale qui se déroule sur 13 ans, de 1933 à 1946 soit durant la dictature militaire et la seconde guerre mondiale. L'époque est dépeinte avec beaucoup de réalisme et certains passages ne sont pas exempts de dureté. Mais l'originalité du film est liée au fait qu'il adopte le point de vue d'une jeune fille un peu particulière, Suzu. Si extérieurement, elle paraît soumise, faisant tout ce qu'elle peut pour se conformer à ce que la société attend d'elle, elle est toujours en retrait et le plus souvent, complètement dans sa bulle. Intérieurement, elle fait preuve d'une grande liberté d'esprit allié à des talents artistiques notamment pour le dessin. On voit ainsi comment tout en subissant son destin (un mariage arrangé, les privations, les bombardements, les traumatismes physiques et moraux) son imagination et son art viennent à son secours pour l'aider à s'y adapter, à le surmonter et même à le recréer.  

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Martin et la lumière fantôme (Martin and the Ghostlight)

Publié le par Rosalie210

John Lasseter et Dan Scanlon (2006)

Martin et la lumière fantôme (Martin and the Ghostlight)

Martin-crétin dans Cars équivaut aux Mignons-crétins dans Moi, moche et méchant: ça fonctionne bien sur un court-métrage ou en tant que personnage secondaire vecteur de gags d'un long-métrage. En revanche, quand on le prend comme protagoniste principal d'un long-métrage, le résultat est catastrophique (Cars 2, Les Minions). Heureusement ici, il s'agit d'un court métrage qui fonctionne sur le canevas d'une recette éprouvée, celle de l'arroseur arrosé. Martin qui aime faire des blagues à ses amis se prend un retour de boomerang dans la carlingue. Pris au piège de sa crédulité, il en est quitte pour une bonne frousse. L'ensemble est amusant et enlevé. On passe un bon moment.

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Ponyo sur la falaise (Gake no ue no Ponyo)

Publié le par Rosalie210

Hayao Miyazaki (2008)

Ponyo sur la falaise (Gake no ue no Ponyo)

Comme Kubrick, Miyazaki n'a réalisé que des chefs-d'oeuvre au prix d'une certaine parcimonie (13 long-métrages pour Kubrick, 11 pour Miyazaki à ce jour). Aucun de ses films ne peut être qualifié de "mineur", même ceux qui comme Ponyo semblent simples et "enfantins".

Comme la plupart de ses autres films, Ponyo dépeint un univers profondément animiste où les forces de la nature malmenées par l'homme se rappellent brutalement à son souvenir avec le déclenchement d'un cataclysme. Mais Miyazaki n'est pas belliciste. C'est bien pour cela d'ailleurs que le seul personnage qui éprouve du ressentiment, Fujimoto le sorcier est désavoué. Sa "Brünnhilde", un poisson rouge quelque peu hybride tombe amoureuse d'un petit humain Sosûké qui l'a renommée "Ponyo". Après avoir léché son sang et mangé du jambon, deux actes à forte symbolique autour du thème de la pureté et de la contamination, elle choisit de se métamorphoser en petite fille pour aller vivre avec lui en s'appropriant les pouvoirs magiques de son père. Par conséquent sa chevauchée des Walkyries sur le dos des vagues-poissons relève de la joie et non de la colère. Même si l'énergie phénoménale qu'elle utilise met l'humanité et son propre avenir en jeu, sa confiance est récompensée contrairement au conte d'Andersen dont le réalisateur s'inspire, une autre marque d'hybridité typiquement miyazakienne. Il y a également la réconciliation des générations, le film mettant en scène des enfants, des parents et des vieillardes dans une maison de retraite que le tsunami (c'est à dire le contact avec les pouvoirs magiques de Fujimoto) vont régénérer. Il est enfin intéressant de souligner la manière dont Miyazaki dépeint les relations entre les sexes. Si l'on retrouve le schéma traditionnel de l'homme en mer et de la femme s'occupant du foyer en plus de son travail, Lisa casse l'image que l'on se fait d'une femme traditionnelle notamment de par sa façon de conduire très casse-cou.

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Lou et l'île aux sirènes (Yoake tsugeru Rû no uta)

Publié le par Rosalie210

Masaaki Yuasa (2017)

Lou et l'île aux sirènes (Yoake tsugeru Rû no uta)

Beau film d'animation primé à Annecy (ce qui n'a pas suffi à lui offrir une distribution élargie, à Paris, il n'est visible que dans 4 salles). Son intrigue rappelle fortement "Ponyo sur la falaise" de Miyazaki à cause de la rencontre entre un jeune garçon et une créature marine à la morphologie instable ainsi que du déclenchement d'un cataclysme naturel. On pense aussi au récent "Your name" de Makoto Shinkai qui évoquait le mal-être d'adolescents trop à l'étroit dans les petites villes provinciales japonaises. Quoique Tokyo ne soit pas présentée comme un paradis édénique pour autant, le retour amer de ceux qui ont tenté leur chance dans la capitale en témoigne.

On comprend donc que le principal intérêt du film n'est pas dans son contenu mais dans sa forme, extrêmement inventive. Le réalisateur Masaaki Yuasa aime l'expérimentation visuelle et le psychédélisme. Les objets, les corps, les décors sont pour lui une matière malléable et déformable à l'infini ce qui autorise tous les délires (distorsions, fusions, déformations y compris sonores). La montée des eaux qui efface les limites entre civilisation et nature/imagination est un grand moment de perte de repères entre déferlement, prolifération et redéfinition des contours et des couleurs de la réalité. Idem avec la musique, une passion partagée par les humains et les créatures marines qui s'animent à son contact, littéralement.

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Le monde de Nemo (Finding Nemo)

Publié le par Rosalie210

Andrew Stanton et Lee Unkrich (2003)

Le monde de Nemo (Finding Nemo)

C'est un film d'une grande richesse qui s'adresse aussi bien aux parents qu'aux enfants. Il brasse nombre de thèmes délicats (deuil, handicap, traumatismes psychologiques, résilience, éducation) avec subtilité. La séquence introductive évoque le massacre d'une famille tout entière de poissons-clowns dont ne subsistent que deux membres: Marin le père et Nemo le fils. Comme tous les rescapés, ceux-ci ont gardé des séquelles de ce traumatisme. Nemo a une nageoire atrophiée et Marin est devenu un papa hyper anxieux et possessif qui empêche son fils de grandir. Pour s'émanciper, Nemo doit se rebeller et prendre des risques. C'est ainsi qu'il est capturé par des humains ce qui s'avère au final être bénéfique pour le père et le fils. En effet, en étant séparés, ils vont faire des rencontres qui vont leur permettre de sortir de leur névrose en croisant des modèles éducatifs alternatifs. Nemo, prisonnier dans un aquarium fait la connaissance de Gill, un poisson estropié comme lui mais qui refuse de l'assister. Marin, parti à la recherche de son fils rencontre plusieurs modèles de coolitude dont Crush, la tortue de mer qui laisse ses enfants se dépatouiller seuls lorsqu'ils rencontrent des problèmes car il a confiance en eux. Si l'on rajoute l'inoxydable bonne humeur de Dory et le passage hilarant où un banc de poissons se paye la tête de Marin ("Lâche-toi man!") on comprend que le salut provient de l'ouverture d'esprit et de la remise en question personnelle. Il est frappant également de constater à quel point les auteurs insistent sur l'imperfection des personnages qui doivent tous vivre avec un ou plusieurs handicaps ou névroses; Nemo, Gill, Marin, Bruce et ses potes requins qui veulent se débarrasser de leur addiction à la chair fraîche (excellente parodie des alcooliques anonymes et de Shining de Kubrick) et Dory dont les problèmes de perte de mémoire donnent lieu à des passages très drôles.

Si l'on ajoute l'incroyable réalisme technique du milieu aquatique dépeint et la mine d'informations cachées qui se trouve à l'intérieur et qui instruisent sans avoir l'air d'y toucher (l'interaction entre le poisson-clown et l'anémone de mer, les troubles de mémoire du poisson-chirurgien, le CEA, l'anatomie des méduses etc.) on peut dire que ce film est un véritable trésor pour qui sait le voir et l'apprécier à sa juste valeur. 

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Les As de la jungle

Publié le par Rosalie210

David Alaux (2017)

Les As de la jungle


"Les As de la jungle" est le premier long-métrage de la société TAT productions basée à Toulouse. Créée en 2000 par David Alaux, Éric Tosti et Jean-François Tosti, elle a commencé par réaliser des publicités puis des courts-métrages et des téléfilms dont le premier "As de la jungle: opération banquise" en 2011 avant de connaître le succès en 2012 avec la série dérivée "Les As de la jungle en direct" puis en 2013 "Les As de la jungle à la rescousse" qui leur a permis de gagner plusieurs prix.

Nul besoin cependant de connaître les opus précédents pour apprécier le long-métrage même si l'intrigue adopte certains raccourcis. La formation de la bande ne nous est pas racontée par exemple.

Si le scénario ne brille pas par son originalité en reprenant le thème archi-rebattu d'une bande de super-héros contre un super-méchant, il utilise la parodie et le décalage avec intelligence, fraîcheur et dynamisme. De plus il réussit à nous attacher aux personnages. Comme dans "Le grand méchant renard", il aborde le thème décidément très français des nouvelles familles à travers une filiation élective inter-espèces: Natacha la tigresse est une super-justicière qui recueille et élève Maurice, un pingouin qui pour lui ressembler se peint des rayures sur le corps et qui adulte, adopte à son tour Junior, un poisson-clown. Natacha fait partie des fortiches, une bande de justiciers à la retraite et Maurice a repris le flambeau en fondant les "As de la jungle" avec son fils adoptif et une bande de bestioles aussi hétéroclite qu'improbable: deux crapauds Alf et Bob, une chauve-souris Batricia, un tarsier, Gilbert qui est le scientifique de la bande et un gorille bien neuneu Miguel (qui n'a que deux mots de vocabulaire: bananes et taper!). Bien entendu le comique naît du décalage entre cette équipe de bras cassés et l'image que l'on se fait d'une équipe de super-héros. Là-dessus les réalisateurs s'amusent à placer de judicieuses références à "Mission: impossible", "Rocky" (Eye of The Tiger) et surtout "Indiana Jones et le temple maudit" avec la descente en wagonnets! Enfin sur le plan technique, le résultat est de bonne facture en dépit d'un budget réduit par rapport aux studios américains. L'animation française se porte bien et on espère qu'elle continuera à se développer.

Pour les toulousains et ceux qui iront séjourner dans la ville rose d'ici juillet 2018, une exposition très bien faite aborde les techniques d'animation et les aspects écologiques de l'univers des "As de la jungle" au muséum d'histoire naturelle.

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Steamboy (Suchīmubōi)

Publié le par Rosalie210

Katsuhiro Otomo (2004)

Steamboy (Suchīmubōi)
Visuellement c'est bluffant, scénaristiquement beaucoup moins. Beaucoup de bruit pour rien en quelque sorte. 10 ans d'élaboration qui font ainsi pschitt c'est dommage.

Pourtant l'idée de transposer "Akira", œuvre post apocalyptique culte dans un univers steampunk à la Jules Verne avait de quoi susciter de grands espoirs. De fait le résultat technique est grandiose. La société victorienne est reconstituée avec beaucoup de minutie, les machines sont plus fascinantes les unes que les autres et il y a de grands morceaux de bravoure où on en prend plein les mirettes, notamment à la fin lors de (l'auto)destruction de la tour steam qui entraîne la glaciation d'une partie de Londres.

Le problème, c'est que toute cette débauche visuelle a été réalisée au détriment de l'histoire et des personnages. Le conflit intra-familial autour de l'utilisation des innovations technologiques était pourtant une excellente idée, une sorte de réactualisation de la tragédie des Atrides à l'ère de la vapeur. Hélas, les personnages ne sont pas cohérents, leurs motivations sont floues ce qui introduit la confusion. Le grand-père semble s'opposer à la récupération de ses inventions pour des intérêts politiques ou économiques mais sa quête de puissance est tout aussi démente que celle de son fils. Quant au petit-fils, il apparaît surtout comme un pion que s'échangent les deux patriarches et leurs camps respectifs (bonnet blanc et blanc bonnet tellement les inventeurs artisanaux semblent aussi cupides et mesquins que les riches industriels). Les autres personnages, trop nombreux, sont tout aussi mal ficelés. Scarlett par exemple nous est présentée comme une insupportable fille à (très riche) papa avant de se transformer sans transition en courageuse héroïne. Les questions éthiques sont traitées de façon tout aussi superficielles. Bref le travail de fond est bâclé ce qui fait de cet animé une énorme usine à gaz sans âme.
 

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Cars 3

Publié le par Rosalie210

Brian Fee (2017)

Cars 3

"Le retour de Flash McQueen témoigne de l'épuisement de la série du studio d'animation de John Lasseter" écrit le Monde. Ce n'est pas vrai. Tout d'abord, rappelons que les suites de "valeurs sûres" permettent de financer des projets originaux comme récemment "Là Haut", "Vice Versa" et bientôt "Coco". A l'heure où Hollywood recycle ses vieilles recettes à l'infini, cette prise de risque mérite d'être soulignée et saluée. Ensuite parce que Pixar sait faire de bonnes suites. Celles de "Toy Story" sont même supérieures au premier volet qui était déjà un chef d'œuvre du genre. Et si "Cars 3" n'a pas tout à fait la même puissance d'évocation que le premier, il se situe dans la même lignée, faisant oublier le lamentable raté (technique excepté) du deuxième film qui était complètement hors-sujet.

"Cars 3" se situe dans la filiation du premier "Cars". Il est un peu l'équivalent du "Vingt ans après" d'Alexandre Dumas. Flash Mc Queen est confronté au même destin que jadis son mentor, Doc Hudson: il est has been et les petits jeunes n'ont qu'une hâte, l'envoyer à la retraite. Mais par fierté, Flash s'accroche car il veut être maître de sa sortie.

Comme dans le premier film, l'histoire est centrée sur l'hubris du héros et sa découverte des valeurs altruistes. Flash doit accepter le temps qui passe. Une notion qui fait l'ADN des studios Pixar et qui implique la nostalgie et le deuil. Peu à peu, Flash voit ses amis concurrents raccrocher les gants ce qui le renvoie à son propre déclin. Il doit admettre qu'il est devenu vieux et lent et qu'il ne peut donc pas rivaliser avec la rapidité des rookies high tech. D'autant qu'en dépit de ses efforts, il ne peut s'adapter aux nouvelles méthodes d'entraînement. Mais celles-ci sont suffisamment tournées en dérision pour que l'on comprenne que l'expérience "humaine" acquise par le bolide est également indispensable à l'étoffe d'un vrai champion. C'est ainsi que bien malgré lui, il entraîne à sa suite sa coach sportive, Cruz Ramirez, qui s'avère être une ancienne fan mais aussi une voiture de course inhibée à qui on a jamais donné sa chance (et le sexisme/racisme ambiant n'y est certainement pas étranger, il suffit de voir comment elle est traitée par son patron milliardaire Sterling ou par le leader de la course Jackson Storm). Il l'entraîne tant et si bien sur les traces de Doc Hudson qu'il finit par devenir son entraîneur. Et c'est une belle histoire de transmission qui s'esquisse par petites touches comme le fut dans le premier film celle de Doc et de lui-même. La transmission entre générations, un thème cher aux studios Pixar puisqu'on le retrouve dans "Toy Story 3" ou encore dans "Là-Haut."

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