Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #animation tag

Doug en mission spéciale (Dug's special mission)

Publié le par Rosalie210

Ronnie del Carmen (2009)

Doug en mission spéciale (Dug's special mission)

Depuis "Monstres & Cie" et "La nouvelle voiture de Bob", les studios Pixar ont pris l'habitude de proposer en bonus des DVD de leurs films un court-métrage mettant en scène tout ou partie du casting du long-métrage. Le plus souvent, il s'agit de scènes qui n'ont finalement pas été conservées au montage.

Ainsi "Doug en mission spéciale" raconte les péripéties qui précèdent la rencontre du chien maladroit avec Carl et Russell. Les premiers plans en montage alterné sont très efficaces pour caractériser les personnages. D'un côté Alpha, Omega et Bêta, chiens zélés au service de leur maître poursuivent l'oiseau Kevin, de l'autre Doug fait bande à part pour aller respirer les petites fleurs puis fait involontairement un croche-pied à ses compères, leur faisant rater la cible. Par la suite plus ses acolytes canins essayent de se débarasser du boulet, plus il leur colle au train, favorisé par une suite de situations plus burlesques les unes que les autres. Rien de bien original dans tout cela, mais outre la bonne facture de l'ensemble, on ressent un énorme capital sympathie pour l'affectueux et enthousiaste Doug.

Comme dans le long-métrage, la principale source de gags vient du collier déréglé d'Alpha qui lui donne une voix ridicule. Ce principe des colliers parlants est d'ailleurs intéressant en soi car il créé un décalage avec les codes habituels de l'anthropomorphisation des animaux dans le cinéma d'animation, tout particulièrement celui de Disney. Manière élégante de rappeler que Pixar possède sa propre identité, inassimilable à celle de la maison-mère.

Voir les commentaires

1001 pattes (A Bug's Life)

Publié le par Rosalie210

John Lasseter et Andrew Stanton (1998)

1001 pattes (A Bug's Life)

"1001 pattes" est le deuxième long-métrage des studios Pixar. Après le succès du premier "Toy Story", allaient-ils transformer l'essai? Oui, d'autant plus que l'équipe fourmillait (c'est le cas de le dire) d'idées, toutes réalisées depuis: mettre en scène les peurs enfantines ("Monstres & Cie"), un univers marin ("Le monde de Nemo"), un robot seul sur une terre dévastée (Wall-E) et donc un univers d'insectes inspiré de la fable de La Fontaine "La cigale et la fourmi".

Beaucoup moins connu que son prédécesseur, "1001 pattes" mérite d'être redécouvert, ne serait-ce que pour mesurer tout ce qui sépare les studios Pixar des autres:

- L'excellence technique. Les progrès sont visibles à l'œil nu entre "Toy Story" et "1001 pattes". Même si certains détails du paysage (les feuilles et le sol) font encore un peu toc, la texture des personnages est très travaillée, les mouvements de foule parfaitement rendus, l'intérieur de la fourmilière magnifique et les atmosphères variées (brume, orage) donnent lieu à des scènes spectaculaires aux limites du fantastique. Et ce d'autant plus que le jeu sur les échelles atteint un stade virtuose (des gouttes d'eau ou des fissures dans le sol deviennent des masses écrasantes ou des crevasses à hauteur de fourmi mais en format cinémascope!)

- Des personnages attachants et originaux. Pas les fourmis qui offrent un éventail de caractères très classiques mais les 7 samouraïs/mercenaires/clowns (ratés) du cirque qui sont plus décalés les uns que les autres. Heimlich, la chenille obèse à l'accent allemand et Marcel, la coccinelle mâle à l'apparence femelle et à l'instinct maternel (doublé de surcroît en VF par Patrick Poivey, la voix de Bruce Willis) sont mes préférés! A cette joyeuse troupe il faut rajouter les sauterelles dont le chef (le Borgne) est réussi dans le genre tyran cruel et le frère (Plouc!) d'une bêtise tordante.

- Une histoire non seulement efficace mais qui a du sens. Le plan que le Borgne expose aux sauterelles est un véritable petit traité sur "l'art d'exploiter son prochain". Il montre que leur domination est basée sur la méconnaissance que les fourmis ont de leur force. Si une d'entre elle en prend conscience et le communique aux autres, les sauterelles perdent leur source de richesse. Car ce sont les sauterelles qui exploitent les fourmis mais elles en sont dépendantes. Il faut donc les manipuler pour en tirer le maximum de bénéfice tout en veillant à ce qu'elles ne puissent pas s'unir et se rebeller. Par ailleurs la société des fourmis soumise et formatée met bien en valeur le non-conformiste rebelle (Tilt) qui va tordre le cou de la pensée unique et au final libérer sa colonie de l'exploitation dont elle fait l'objet.

- Des détails qui font la différence comme le bêtisier du générique de fin qui fait office de mise en abyme hilarante.

Il fallait bien tout cela pour triompher (aussi bien sur le plan critique que public) du concurrent Dreamworks dont le film sorti un mois avant "Fourmiz" présentait d'évidentes similitudes avec "1001 pattes". Mais en surface seulement tant l'état d'esprit des deux studios et de leurs leaders est à l'opposé l'un de l'autre (l'un fourmi rebelle et l'autre sauterelle opportuniste).

Voir les commentaires

Passages Nuageux (Partly Cloudy)

Publié le par Rosalie210

Peter Sohn (2009)

Passages Nuageux (Partly Cloudy)

Présenté en première partie de "Là-Haut" et aujourd'hui disponible dans les bonus du DVD, "Passages nuageux" en est le complément idéal. Il s'agit avant tout d'un hommage à "Dumbo", le film préféré de John Lasseter. On voit en effet tout comme dans le film de Disney des cigognes apporter des bébés à leurs propriétaires. Et comme dans "Dumbo" il y a un vilain petit canard. Sauf qu'il ne s'agit pas seulement du bébé, il s'agit aussi de celui qui le fabrique! Car la belle idée de Peter Sohn (réalisateur et scénariste) est de montrer d'où viennent les bébés: directement des nuages! Ceux-ci sont anthropomorphisés et confectionnent de leurs mains (et avec un peu de magie produite par la foudre) toutes sortes de bébés plus mignons les uns que les autres. Sauf dans le cas de Gus: lui ne fabrique que des monstres. Au grand dam de sa cigogne attitrée, Peck qui en subit les conséquences. Le duo Peck et Gus de par sa complicité et sa complémentarité rappelle d'autant plus Bob et Sully de "Monstres & Cie" que l'idée de la fabrique imaginaire est commune aux deux films. On peut également penser à une version aérienne du "Monde de Nemo" où le partenariat entre le poisson-clown et l'anémone de mer est remplacé par celui de la cigogne et du nuage.

Mêlant humour, poésie et émotion, "Passages nuageux" est un petit bijou. Un de plus dans la longue liste des réussites du studio et le meilleur antidote à la laideur (visuelle et morale) d'un "Baby Boss".

Voir les commentaires

Là-Haut (Up)

Publié le par Rosalie210

Pete Docter et Bob Peterson (2009)

Là-Haut (Up)

"Là-haut" possède une introduction si exceptionnelle qu'elle ternit le reste du film, beaucoup plus classique. En quelques minutes, on voit défiler 40 ans de la vie d'un couple aimant mais qui n'a pu s'accomplir pleinement. Carl et Ellie n'ont pas pu avoir d'enfant et les aléas de la vie les ont empêché à plusieurs reprises de faire des économies pour leur projet de grand voyage en Amérique du sud. Lorsque Carl parvient enfin à acheter les billets, c'est trop tard pour Ellie. Alors plutôt que de se laisser enfermer en maison de retraite et de voir les promoteurs détruire la maison où il a tous ses souvenirs, Carl décide de l'emporter jusqu'aux chutes du Paradis à l'aide de milliers de ballons gonflés à l'hélium. Une sorte de "mission suicide" pour "rejoindre sa femme au ciel" selon Peter Docter, le réalisateur du film (également réalisateur de "Monstres et Compagnie" et "Vice Versa").

Et voilà comment en quelques minutes, le spectateur se prend une grosse claque de la part d'un studio qui sait parler de la fuite du temps, de la perte, du deuil et de la mémoire mieux que personne. A cela s'ajoute une poésie visuelle digne du court-métrage que Terry Gilliam a réalisé pour "Le Sens de la vie", "The Crimson Permanent Assurance" où de vieux employés maltraités par les jeunes loups de la finance transformaient leur immeuble de bureaux en bateau pirate.

Malheureusement, la suite du film est plus conventionnelle. On se retrouve devant un récit d'aventures un peu trop balisé avec des animaux à protéger d'un méchant (le héros de jeunesse de Carl qui doit affronter une grosse désillusion) et un petit scout rondouillard en mal de père qui cherche à se faire adopter. C'est pour lui que Carl renonce à la mort (il abandonne la maison dans son désert du bout du monde) et retourne à la civilisation. Cette intrigue un peu téléphonée était sans doute un compromis nécessaire pour faire accepter un héros aussi atypique dans le cinéma d'animation.

Voir les commentaires

Monstres & Cie (Monsters, Inc.)

Publié le par Rosalie210

Pete Docter (2001)

Monstres & Cie (Monsters, Inc.)

La peur du monstre nocturne caché dans le placard ou sous le lit est une terreur enfantine universelle dont se nourrit Monstropolis pour s'alimenter en énergie. Mais dans le monde coloré de Pixar, ce sont moins les enfants qui ont peur des monstres que les monstres qui ont peur des enfants! Un renversement de situation particulièrement amusant. Mais le film, absolument génial, est bien plus que ça. Il parle avec beaucoup de tendresse de l'apprivoisement mutuel d'une petite fille surnommée "Bouh" et de Sully, "Terreur d'élite" à la fourrure soyeuse (un régal pour les yeux et un prodige technique de la firme) qu'elle appelle "Minou". Leur lien quasi-filial bouleverse l'ordre établi. Sully s'affranchit du rôle que la société veut lui faire jouer alors que son inséparable comparse, Bob, le petit cyclope vert malin mais chétif trouve sa place en découvrant que l'énergie comique est 10 fois plus puissante que celle de la peur.

"Monstres et Cie" est sans doute le film le plus chaplinesque des studios Pixar. On pense au "Kid" évidemment d'autant que "Bouh" est un personnage de pantomime qui ne s'exprime que par onomatopées. Mais le film est également proche des "Temps modernes". L'usine à cris qui emploie Sully et Bob menace de broyer Bouh dans ses engrenages et tous trois se retrouvent pris à la fin dans un roller coaster qui n'est autre qu'un rail de chaîne de montage!

Et puis il y a le symbole omniprésent de la porte qui est profondément ambivalent. Elle représente l'interface entre le monde des chambres d'enfant et celui de l'usine des monstres, la peur de l'inconnu mais aussi la nécessité de protéger son intimité face aux intrusions indésirables. La scène des toilettes est d'autant plus significative que Bouh est une petite fille. Celles-ci ont plus de difficultés que les garçons à se protéger pour se soulager dans l'espace public ce qui explique qu'elles sont beaucoup plus sujettes qu'eux aux infections urinaires.

Le film (qui n'est que le quatrième long-métrage de la firme) est bourré de clins d'œil aux œuvres passées mais aussi à venir. Dans la chambre de Bouh, on distingue le ballon de "Luxo Jr.", Jessie de "Toy Story 2" mais aussi Nemo, le poisson-clown qui succèdera à Bob et Sulli. Lorsqu'ils passent à travers les portes, on reconnaît le Mont Fuji et la tour Eiffel, allusion à l'amour que l'équipe Pixar porte au Japon et à la France, les deux autres géants de l'animation mondiale. On pense également à l'univers de "Ratatouille". 

Voir les commentaires

La nouvelle voiture de Bob (Mike's new car)

Publié le par Rosalie210

Pete Docter, Roger Gould (2002)

La nouvelle voiture de Bob (Mike's new car)

A l'origine, ce court-métrage devait être la dernière séquence de "Monstres et Cie." Mais elle fut coupée au montage et transformée en un irrésistible petit court-métrage burlesque. La qualité technique est identique au film (et pour cause) et au niveau du contenu, ce court se suffit très bien à lui-même. La voiture high-tech tout-terrain sert de catalyseur comique. En 4 minutes, Bob et Sulli expérimentent à peu près toutes les galères possibles et imaginables lié à cet engin dernier cri. On peut y lire en filigrane une critique de la bagnole XXL destinée à se la péter. On comprend en se bidonnant pourquoi les villes américaines sont sillonnées d'énormes engins tout-terrain bourrés d'électronique!

A noter qu'il s'agit du premier court-métrage des studios Pixar tiré de l'un de leurs long-métrages (mais pas le dernier!) C'est également leur premier court-métrage avec des dialogues. En VO, Bob s'appelle Mike ce qui explique le titre aux USA et au Québec.

Voir les commentaires

Les Escargots

Publié le par Rosalie210

René Laloux (1965)

Les Escargots

"Les Escargots" est le premier vrai dessin animé de René Laloux. Il se contentait de superviser "Les dents du singe" conçu et exécuté par des malades mentaux et "Les Temps morts" était surtout un mélange d'images documentaires et de dessins fixes.

Par bien des aspects, "Les Escargots" est le précurseur de "La planète sauvage", son premier long-métrage. C'est d'ailleurs le succès public et critique du premier, couronné de plusieurs prix, qui a rendu le second possible. "Les Escargots" est aussi sa deuxième collaboration avec Roland Topor, une collaboration qui se poursuivra avec "La planète sauvage", d'où la parenté de ces deux oeuvres.

On trouve ainsi dans "Les Escargots" le même renversement d'échelles que dans "La planète sauvage." Face aux escargots géants et carnivores tout droit sortis du cinéma fantastique des années 50, l'homme est réduit à l'état d'insecte obligé de fuir le redoutable prédateur pour ne pas se faire gober. On retrouve également le même contexte, celui de la guerre froide qui inspire des scénarios catastrophes plus apocalyptiques les uns que les autres. Les Escargots ne détruisent pas que les hommes mais également leur civilisation. Enfin la chute donne un ton philosophique à l'ensemble car visiblement la leçon n'a pas été retenue et l'homme est prêt à recommencer les mêmes erreurs.

Voir les commentaires

Les Temps morts

Publié le par Rosalie210

René Laloux (1964)

Les Temps morts

Un court-métrage mêlant habilement le documentaire en noir et blanc et prise de vues réelles et le dessin à l'encre noire à peine animé. Le tout forme une satire au vitriol des pulsions meurtrières de l'être humain.

Dès les premières images, le ton antimilitariste du film est donné. On voit des gamins jouant à la bagarre et à la guerre pendant que le commentaire affirme de façon un peu provocante que "sur ce monde vivent des êtres pourvus de quatre membres. Deux pour avancer ou reculer, les inférieurs. Deux pour tuer, les supérieurs. Principale ressource de l'homme, la mort. Il en vit, il en meurt aussi." Les dessins surréalistes de Topor qui montrent une humanité fracassée, mutilée par la violence sont à la fois beaux et dérangeants. La séquence où Marianne, debout sur des cadavres embroche un innocent au bout de son épée s'inspire sans doute de la Une du journal satirique anticolonialiste du début du vingtième siècle "L'Assiette au beurre" montrant un soldat français tenant une épée avec deux enfants africains empalés dessus et son supérieur lui disant "Deux d'un coup! C'est superbe, tu auras la croix".

L'hypocrisie de la bonne société qui se nourrit de chair à canon est dénoncée. 40 avant la fameuse formule de Patrick Le Lay sur le temps de cerveau humain disponible pour manipuler ses comportements de consommateur dans une société capitaliste on est frappé par la similitude de cette phrase formulée dans un contexte de société belliciste: "Il reste toujours des vivants. Il en faut pour recommencer. Que faire pour ces cadavres du futur? Leur donner l'oubli donc des loisirs." Lesquels ("les temps morts") consistent à continuer le massacre sur d'autres victimes, les animaux par exemple ou bien la criminalité domestique. "L'homme pense, donc il vise bien!" (Quel détournement de la formule de Descartes "Je pense donc je suis"). Et le film de se terminer sur cette forme d'assassinat légal qu'est la peine de mort, sous toutes ses formes.

Voir les commentaires

Les dents du singe

Publié le par Rosalie210

René Laloux (1960)

Les dents du singe

En 1960, René Laloux travaille en tant que moniteur d'activités artistiques au sein de la clinique psychiatrique de La Borde à Cour-Cheverny dans le Loir et Cher avec les docteurs en psychanalyse Jean Oury (également psychiatre) et Félix Guattari. C'est à cette occasion qu'il réalise son premier court-métrage d'animation, "Les dents du singe" avec l'aide d'une dizaine de malades mentaux qui écrivent l'histoire et se chargent des dessins en papiers découpés articulés.

Autant dire que la démarche thérapeutique de cette œuvre d'art saute aux yeux. On ressent dans ce film assez aride (sauf à la fin) toute la souffrance de leurs auteurs. Perdre ses dents en rêve est considéré comme un signe d'impuissance (le contraire de l'expression "mordre la vie à pleine dents"). Le dentiste qui les arrache pour les donner aux riches est à l'inverse tout-puissant. Il peut symboliser le monde médical qui règne parfois abusivement sur les malades (dans le film, leur charcutage est suggéré plus d'une fois). Cette autorité oppressive est également représentée par les policiers qui pourchassent le pauvre et s'infiltrent partout en avançant parfois masqués. Quant au singe, il peut représenter la nature animale qui reprend ses droits en restituant les dents volées et en provoquant la floraison des arbres.

L'atmosphère surréaliste qui se dégage de ce film tapa dans l'œil de Roland Topor avec lequel René Laloux allait entamer une collaboration fructueuse d'une dizaine d'années.

Voir les commentaires

La Planète sauvage

Publié le par Rosalie210

René Laloux (1973)

La Planète sauvage

"La planète sauvage" est le fruit de trois créateurs visionnaires, Stephen Wul (auteur du roman dont est tiré le film), René Laloux (réalisateur) et Roland Topor (scénariste et animateur). A l'époque, il faisait figure d'OVNI cinématographique car il bousculait les catégories préétablies. Il s'agissait en effet de l'un des premiers films d'animation pour adulte (bien que Laloux ait toujours dit que c'étaient les enfants qui avaient le mieux compris son film). Il était également précurseur en tant que film d'animation de science-fiction alors que l'alliance des deux genres était jugée jusque là trop space pour le public.

"La planète sauvage" est un conte philosophique qui renverse le rapport qu'entretient l'homme à son environnement et suscite ainsi la réflexion. Le voilà réduit à la taille d'un insecte, traqué et exterminé comme un nuisible ou bien instrumentalisé comme un objet ou un animal de compagnie par des êtres qui se pensent supérieurs. Une supériorité fondée sur la taille et sur la technologie mais à qui il manque un élément fondamental: l'empathie. Autrement dit, les Draags sont des colosses aux pieds d'argile ce que confirmera la fin du film lorsque les Oms se seront appropriés leur savoir. Ce scénario est d'une telle intelligence et d'une telle pertinence que l'on peut y projeter aussi bien le colonialisme, l'esclavagisme, la shoah, la guerre froide (contexte de la réalisation du film) ou encore la question écologique.

Le film est également marquant par la richesse de son esthétique. L'animation se compose de dessins découpés en phases ce qui donne à la palette graphique une richesse de nuances impossible à rendre avec des cellulos. Et puis il y a l'imaginaire surréaliste de Roland Topor dont le style psychédélique fait penser à celui de Terry Gilliam à l'époque des Monty Pythons.

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>