René Laloux, Philippe Caza (auteur de la BD dont est inspiré le court-métrage) et Gabriel Yared avaient été déçus par l'animation et la mise en scène de la "Prisonnière" réalisé en 1985 alors que le projet de leur long métrage "Gandahar" était en suspens. A juste titre car ce n'est effectivement pas par son animation très sommaire que ce court-métrage brille mais par son atmosphère surréaliste, le mélange de mythologie, de SF et d'érotisme propre à Caza ainsi que la limpidité de sa fable aussi poétique que politique.
Deux enfants fuient la guerre et la mort sur une mer de cendres. Pas besoin de faire un dessin (il n'y en a pas d'ailleurs à ce sujet). Ils arrivent dans une cité monastique qui leur impose le silence. Une cité totalitaire d'hommes repliés sur eux-mêmes qui refusent le bruit créateur de chaos et de tumulte mais également l'altérité. La seule femme visible est prisonnière dans la plus haute tour de la cité. Jusqu'à ce que la vie déferle sous la forme d'une baleine dans laquelle se cachent des femmes nues aux formes opulentes typiques de Caza. Un épisode visiblement inspiré du cheval de Troie. Elles laissent la mer (l'élément féminin) pénétrer dans la cité et la prisonnière embarque avec les enfants pour continuer le voyage. "L'ordre et le bâillon ne gagnent pas toujours."
C'est le dernier film de René Laloux et celui qu'il préférait, sans doute parce qu'il s'y retrouvait quelque peu. Adapté d'une nouvelle de Marguerite Yourcenar et dessiné par Philippe Caza, il s'agit d'un conte poétique et philosophique d'une grande beauté plastique situé dans la Chine médiévale qui s'interroge sur le pouvoir de l'art à la fois miroir trompeur du réel et chemin d'accès à l'immortalité.
Wang-Fô est un peintre errant dont les estampes exercent une telle fascination sur ceux qui les observent qu'ils en viennent à se détourner d'une réalité forcément moins belle. Ling son disciple délaisse sa femme qui en vient à se suicider. Quant à l'empereur, élevé dans la contemplation des œuvres du maître il ne supporte pas de n'avoir aucune prise sur le monde créé par Wang-Fô. Au lieu d'en tirer une leçon de sagesse sur les limites de son pouvoir, il est rongé par la jalousie et la rancune. C'est pourquoi il décide de le faire taire à tout jamais après lui avoir imposé de finir l'une de ses peintures restée inachevée. Quant à Ling qui tentait de s'interposer, il le fait décapiter. Mais Wang-Fô va littéralement donner vie à sa peinture, y retrouver Ling ressuscité et s'échapper avec lui hors de portée du pouvoir de l'empereur "Ces gens ne sont pas faits pour se perdre à l'intérieur d'une peinture".
Après les difficultés rencontrées sur "Tin Toy", John Lasseter a voulu revenir l'année suivante avec "Knick Knack" à quelque chose de plus facile et de plus maîtrisé. De fait, "Knick Knack" ne met en scène que des objets et des motifs aux formes géométriques simples et aux couleurs chatoyantes. Côté scénario, il s'agit d'un slapstick jazzy dans l'esprit des cartoons de la Warner. Le modèle avoué de Lasseter pour ce film est en effet Chuck Jones (créateur entre autre de Bip Bip et Coyote). "Knick Knack" qui est contemporain de "Qui veut la peau de Roger Rabbit" de Zemeckis mêlant prise de vues réelles et animation (avec une forte inspiration Warner) est en effet très drôle. L'idée de base est simple mais ingénieuse: montrer un personnage enfermé dans sa bulle qui essaye par tous les moyens d'en sortir pour rejoindre les autres souvenirs qui mènent la Dolce Vita. En vain ce qui nourrit sa frustration. Il aurait été même encore plus drôle s'il n'avait pas été censuré dans les années 2000. Reniant l'inspiration irrévérencieuse du cartoon libidineux à la Tex Avery, Lasseter en bon "père de famille" (c'est en effet par cet argument qu'il se justifie!) enlève les grosses poitrines quasi dénudées de Sunny Miami et Sunny Atlantis qui sont pourtant à l'origine du désir du bonhomme de neige! C'est dommageable car une partie du sens de ce court-métrage se perd au nom du politiquement correct.
Bien sûr aujourd'hui, "Tin Toy" apparaît complètement daté sur le plan technique. On voit surtout ce qui est raté: l'horrible modélisation de la couche du bébé qui a l'air d'être en ciment et qui est mal ajustée. Le bébé lui-même ressemble plus à un poupon en plastique qu'à un être de chair et de sang. Néanmoins avoir réussi à le créer représente à l'époque un bel exploit. C'est la première fois qu'un être humain modelé de façon réaliste apparaît à l'écran (le clown de "Red's Dream" était maquillé, aucun centimètre de sa peau n'apparaissait). D'autre part les décors, objets, tissus sont réussis alors qu'il fallait les inventer de toute pièce. Quant aux jouets, ils sont bluffants de réalisme, Tinny le petit homme-orchestre en tête qui est en prime très émouvant!
Mais surtout "Tin Toy" est un film important dans l'histoire des studios Pixar car il est l'embryon de "Toy Story" leur premier long-métrage. Tinny devait d'ailleurs en être le héros avant d'être remplacé par Woody et Buzz. Le concept du jouet doté d'une vie propre est une idée de John Lasseter. En voyant jouer son neveu, il s'est mis à la place du jouet (!) pour qui le bébé est un monstre sale et cruel à fuir pour ne pas être détruit. Le questionnement à l'origine de chacun de ces films est d'ailleurs très semblable. Pourquoi les jouets se retrouvent-ils systématiquement sous les meubles de la maison? (Réponse dans "Tin Toy"), Que font ils quand les humains ont le dos tourné? (Réponse dans "Toy Story"). Ce scénario brillant permettra aux studios Pixar de remporter leur premier oscar.
Au milieu des années 80, j'ai été très marquée par le tout premier récit du magazine "Je Bouquine" (qui a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 1985, une récompense justifiée au vu de la qualité de l'histoire). Ecrit par Robert Escarpit, il s'intitulait "L'enfant qui venait de l'espace" et mettait en scène la rencontre entre Isaac Asimov et son personnage, Suzan Calvin qui lui raconte une histoire sur elle qu'il ignorait. La créature qui échappe à son créateur est un thème archi-rebattu mais cette variante est particulièrement réjouissante. Dans les récits d'Asimov, Suzan est une vieille fille coincée et froide qui éprouve plus de sentiments pour les robots que pour les hommes. Dans ce récit, non seulement Asimov découvre qu'elle a une sexualité et une famille mais les dessins qui accompagnent le récit créés par Philippe Caza sont d'une très grande sensualité. Suzan amoureuse y apparaît très peu habillée et dotée de formes plantureuses.
C'est à ce niveau que ce situe le lien avec le troisième (et dernier) long-métrage de René Laloux, "Gandahar" réalisé à la même époque. Lorsque je l'ai vu, j'ai tout de suite su que les graphismes du film étaient de Philippe Caza: prédominance des couleurs froides bleues-roses-violettes y compris pour les teintes de la peau, hypersexualisation des personnages, formes généreuses, beaucoup de nudité ou de quasi-nudité (une mode à l'époque dans l'univers de la SF graphique car on pense également à "Cobra", le manga de Buichi Terasawa adapté en animé par Osamu Dezaki et où les femmes sont sexy et très peu vêtues.)
Le tout est associé à un brillant récit poétique, politique et philosophique (tiré d'un roman de Jean-Pierre Andrevon) dans lequel on reconnaît les thèmes fétiches de René Laloux: boucle spatio-temporelle, embrigadement totalitaire (hommes-oiseaux des "Maîtres du temps", hommes-machines de "Gandahar"), dangers de la technologie, droit à la différence (les transformés issus de mutations génétiques ratées sont des parias qui cependant vont jouer un rôle fondamental dans le sauvetage de "Gandahar" de ses propres dérives).
A noter que pour des questions d'argent, la production s'est effectuée en... Corée du nord! L'animation n'en a pas souffert, elle est sans doute la plus réussie des trois films de René Laloux. Mais en avance sur son temps, son génie n'a pas été reconnu à sa juste mesure. A l'époque, les esprits étaient particulièrement bornés en France en ce qui concernait l'animation. Les décideurs avaient décidé qu'elle devait être réservée aux enfants. Comme l'œuvre de Laloux n'entrait pas dans la case, ils lui ont coupé les vivres, nous privant sans doute de bien d'autres films magnifiques.
En 1987, un an seulement après "Luxo jr", l'activité de Pixar reste centrée sur la vente d'ordinateurs. Mais pour améliorer la visibilité de la société et promouvoir son nouvel ordinateur, le Pixar image computer, son équipe décide de réaliser un nouveau court-métrage.
Si l'on excepte le clown qui est la première figure organique modélisée par les studios (dans ce domaine beaucoup de travail reste encore à faire mais sa présence est une avancée incontestable), on a du mal à croire que "Red's dream" a été réalisé au tout début de l'animation en images de synthèses tant le résultat est impressionnant, surtout au début et à la fin. Et pas seulement techniquement. William Reeves a eu l'idée de créer en ouverture une scène de rue nocturne sous la pluie avec de subtils jeux d'ombres et de lumières et une musique jazz assez proche de celle de "Ascenseur pour l'échafaud". Cette mélancolie ("Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville") imprègne l'ensemble du film centré sur un petit monocycle abandonné au fond d'un magasin et qui rêve de gloire avant de retourner dans son coin la tête basse. L'humanisation de l'objet qui était déjà le point fort de "Luxo jr" s'enrichit de nouvelles nuances car Lasseter résiste aux pressions et ose une fin triste qui n'était pas du tout habituelle dans l'animation. Ce choix est fondamental pour l'identité future du studio, le seul dans ce domaine à prendre ces émotions à bras le corps et à en imprégner ses films. "Red's dream" est l'embryon de films comme "Vice Versa", "Toy Story 3", "Là-Haut" ou "Coco" qui sont de véritables manifestes pour l'acceptation de la mélancolie par la société américaine dressée au "smile" à tout prix et au refoulement des émotions dites "négatives". Quelle ironie que ce soit un objet qui donne des leçons d'humanité au public!
De manière plus anecdotique, "Red's dream" est le premier Pixar a intégrer une allusion à une oeuvre précédente: la piste de cirque a le motif du ballon de "Luxo jr" que l'on retrouvera dans nombre d'oeuvres ultérieures.
"Les Aventures d'André et Wally B." est à l'animation 3D ce que "La sortie des usines Lumière à Lyon" est au cinéma documentaire, une œuvre pionnière issue d'une collaboration novatrice entre un groupe d'infographistes visionnaires et un animateur surdoué. Il s'agit en effet du tout premier film d'animation en 3D réalisé par Lucasfilm Computer Graphics Group la filiale de Lucasfilm Ldt qui allait devenir Pixar.
Alvy Ray Smith et Ed Catmull à l'origine du projet étaient des infographistes qui travaillaient au sein de la filiale de Lucasfilm ldt. Désireux de montrer leur savoir-faire, ils décidèrent de réaliser un court-métrage démontrant le potentiel cinématographique de cette nouvelle technique d'animation qu'ils ne cessaient d'améliorer (animation articulée fluidifiée des personnages, flou des mouvements pour mieux lier les actions entre elles...) Mais leur groupe n'était composé que de techniciens incapables de créer une œuvre artistique. C'est pourquoi ils firent appel au jeune animateur John Lasseter qui venait de se faire licencier de chez Disney. Le travail de groupe qui en résulta produisit des étincelles, chacun y allant de son innovation: la forme de la larme pour le corps du personnage d'André (association d'un cône et d'une sphère), le système à particules pour les paysages (idée de Bill Reeves, le quatrième pilier du film), l'identité du personnage d'André proche du Mickey Mouse de Disney et bien entendu, le récit "fondateur", André (symbole de la 3D) se réveillant d'un long sommeil et prenant conscience de la beauté du monde qui l'entoure. Jusqu'à ce que la facétieuse abeille Wally B. n'apporte une touche humoristique à l'ensemble. Le tout ayant l'évidence et la pureté des premiers films burlesques muets.
Le film présenté lors du SIGGRAPH de 1984 fut un choc aussi bien technologique qu'esthétique. Et pourtant George Lucas ne compris pas le potentiel de la filiale puisqu'il la vendit à Steeve Jobs qui la renomma "Pixar". Avec la suite que l'on sait.
Visuellement c'est une splendeur, narrativement une escroquerie. D'ailleurs de nombreuses critiques disent qu'il s'agit d'un film Disney. C'est très révélateur. Car en réalité il s'agit d'un film des studios Pixar. Techniquement, du moins. On reconnaît en effet le perfectionnisme qui fait la supériorité du studio sur tous ses concurrents. Le rendu photo-réaliste des paysages écossais, de la musique, la qualité de l'animation (incroyable par exemple sur la crinière rousse de l'héroïne), la finesse des textures, lumières etc. tout est là pour nous enchanter.
Sauf qu'il manque l'essentiel: l'âme pixarienne, cette identité à nulle autre pareille qui fait de cette œuvre pour reprendre l'expression de Télérama "une vaste fresque sur l'impermanence du temps". Déjà tragiquement absente du mercantile "Cars 2", voilà que le studio récidive en nous livrant une intrigue de princesse Disney faussement rebelle, véritablement ringarde.
Mais il y a plus grave. L'intrigue du film n'est pas seulement superficielle, linéaire, convenue, elle est mensongère et manipulatrice. L'affaire Weinstein a révélé si besoin était que le patriarcat, le sexisme et la domination phallique n'ont pas disparu au Moyen-Age mais qu'ils sont toujours d'actualité. "Rebelle" le confirme. En surface Mérida est un garçon manqué qui refuse de se conformer au rôle d'épouse soumise que l'on attend d'elle. En réalité elle revient très vite au bercail lorsqu'elle est "punie" par un châtiment divin pour son "égoïsme" et son "orgueil". On croit rêver devant ces jugements de valeur et cette vieille morale moisie qui ne sont là que pour manipuler nos cervelles "Ouh Mérida, ce n'est pas bien, tu as fait exploser la sacro-sainte famille avec tes rêves d'émancipation, tu es responsable du chaos, de la mort et de la destruction de toute civilisation [hérétonormée et patriarcale] alors jette loin de toi cette épée phallique avec laquelle tu as déchiré le tissu familial et en bonne fille dévouée, prends ton fil et ton aiguille, recoud-nous tout ça et l'ordre [moral] triomphera." Manipulation doublée d'une escroquerie: le film fait croire que c'est la mère de Mérida qui opprime sa fille alors que les hommes sont tous de braves types inoffensifs. Autrement dit il nie l'oppression exercée par les hommes sur les femmes en prétendant que les femmes s'oppriment entre elles: hallucinant!! Comme le dit très bien un article qui soulève la question de l'antiféminisme du film "imagine-t-on un film où le racisme envers les noirs serait provoqué par les noirs eux-mêmes et où les blancs seraient de bonnes pâtes inoffensives?"
Ce film sous emprise Disney est donc un Pixar en toc et un tel ratage scénaristique après celui de "Cars 2" laissait craindre le pire. Heureusement celui-ci allait s'avérer momentané, les studios Disney s'apercevant que le fait d'étouffer la créativité des Pixar faisait aussi diminuer les recettes. Mais depuis cet épisode consternant, le studio n'est pas à l'abri des rechutes ("Le voyage d'Arlo").
"Le parapluie bleu" est le court-métrage Pixar qui a été présenté en première partie de "Monstres Academy". L'idée est née d’une promenade de Saschka Unseld à San Francisco qui découvrit un parapluie abandonné sur le sol. Il s’imagina alors une histoire sur cet objet anodin. Unseld et son équipe prirent alors de très nombreuses photos d’objets inanimés dans les rues de plusieurs villes : San Francisco, New York, Chicago et Paris et décidèrent de leur donner vie.
Le résultat est techniquement superbe avec un rendu photo-réaliste bluffant au service d'une histoire simple nimbée de poésie. Quant à l'ambiance, elle fait penser au générique des "Parapluies de Cherbourg". Beaucoup de critiques négatives ont dit que le film était sans imagination, répétitif etc. Mais cette histoire n'est-elle pas un retour aux fondamentaux du studio Pixar qui consiste à animer des objets? Et l'originalité du film, c'est de donner vie au paysage urbain le plus ingrat qui soit, celui d'une route sous la pluie: les façades d'immeubles, les plaques d'égout, les poubelles, les panneaux de signalisation, les gouttières prennent vie et assistent en témoins à la jolie rencontre du parapluie rouge et du parapluie bleu qui détonent au milieu des parapluies noirs. Et ce d'autant plus que ces deux parapluies symbolisent la rencontre de leur propriétaires, un petit coup de foudre miraculeux au milieu de toute cette grisaille.
A titre personnel, "Les Maîtres du temps", deuxième réalisation de René Laloux 10 ans après "La planète sauvage" (toujours d'après un roman SF de Stephan Wul) me fait penser à un mélange de "Nausicaa de la vallée du vent" d'Hayao Miyazaki et de la série de Nina Wolmark "Les Mondes engloutis". "Nausicaa de la vallée du vent" est l'exact contemporain des "Maîtres du temps" et la similitude des décors est frappante. On sait qu'Hayao Miyazaki s'est beaucoup inspiré des œuvres de Jean Giraud (alias Moebius) pour réaliser son film. Or c'est Moebius qui a co-écrit le scénario et réalisé les dessins du film de René Laloux. En revanche question fluidité de l'animation, on est plus proche des standards d'une série TV que d'un film long-métrage pour le cinéma. La parenté avec "Les Mondes engloutis" se retrouve également dans les graphismes, certaines créatures (les ornithorynques), certains plans (celui de l'affiche notamment).
Le principal défaut des "Maîtres du temps" provient de sa production hasardeuse en Hongrie. Le film semble être un patchwork de scènes mal raccordées entre elles où l'animation (pauvre) est inégale et le comportement des personnages pas toujours cohérent. Mais peu importe car ce n'est pas essentiel. Ce qui est essentiel, ce sont les fulgurances visuelles (par exemple l'image de synthèse finale) et l'histoire, étrange, fascinante, complexe avec toute la réflexion philosophique qui l'accompagne. A travers la relation par micro interposé d'un enfant perdu (la planète "Perdide" est proche phonétiquement de la Perdita de "Un conte d'hiver" de Shakespeare) et de l'équipage d'un vaisseau issu d'un autre espace-temps (dont un vieux "loup de mer", Silbad proche phonétiquement de "Simbad"), le film évoque le cycle de la vie à ses deux extrémités: l'enfance et la vieillesse. Le film s'adresse de façon particulièrement mature aux enfants car il confronte son petit Robinson à la mort, à la solitude et à la fuite du temps. Et en même temps il s'adresse à l'enfant qui sommeille en chaque adulte et qui n'attend que d'être réveillé. Il y a également une réflexion sur le totalitarisme et le libre-arbitre propre à un film engagé réalisé pendant la guerre froide.
Analyse de classiques et de films récents par une passionnée du 7eme art. Mes goûts sont éclectiques, allant de la nouvelle vague française au cinéma japonais (animation incluse) en passant par l'expressionnisme allemand et ses héritiers et le cinéma américain des studios d'Hollywood aux indépendants.