Bien que faisant partie de la foultitude de courts-métrages que Georges MÉLIÈS a consacré aux tours de magie, "Excelsior" possède une inventivité et une rapidité d'exécution qui rend impossible de distinguer à l'oeil nu quels tours relèvent de l'illusionnisme théâtral et lesquels des trucages cinématographiques. Ce qui est sûr en revanche c'est que Georges MÉLIÈS maîtrise le tempo et le montage de son film dans lequel on le voir jouer tour à tour avec l'eau et avec le feu. Quant à son assistant, c'est assez fascinant de voir sa bouche tantôt cracher des mouchoirs, tantôt des poissons et tantôt un jet d'eau, comme une pompe vivante qu'on actionne par le bras. Amusant aussi de constater que le numéro des duettistes, en particulier le dénouement préfigure le cinéma burlesque. Le rythme trépidant du film doit en effet autant au montage qu'à son aspect très physique ce qui renforce sa dualité: on y bouge sans arrêt, occupe l'espace, monte sur les tables et cela se termine par un bon coup de pied aux fesses vers la sortie, comme il se doit.
" Depuis des siècles, nous torturons et pendons. En quoi cela nous a-t-il avancés? Qu'avons-nous appris?" Un film qui se pose de telles questions ne peut que susciter mon approbation. Se débarrasser des criminels n'a jamais fait progresser l'humanité, c'est juste un moyen de se défausser du problème sans rien faire pour le résoudre (ça me fait penser à l'insupportable phrase de Manuel Valls sur le fait qu'il ne fallait pas chercher à expliquer les attentats djihadistes, expliquer c'était déjà excuser, ah ah ah, elle est bien bonne celle là!) En effet, outre que la peine de mort n'est qu'un commode exutoire servant à masquer les questionnements que chacun peut se poser sur la part d'ombre qui est en lui, le risque d'erreur judiciaire (les institutions créés par l'homme étant aussi imparfaites que lui) devrait à lui seul empêcher cet acte indigne de toute société dite "civilisée".
C'est justement le sujet du "Temps sans pitié" de Joseph LOSEY: une course contre la montre pour sauver la tête du jeune Alec, accusé à tort du meurtre de sa petite amie (pour impliquer au maximum le spectateur, on connaît l'identité du meurtrier dès la première séquence) et condamné à la pendaison dans les 24h. Une condamnation du même type que celle de l'Affaire Dreyfus, c'est à dire basée sur des préjugés: un alcoolique fils d'alcoolique ne peut faire qu'un coupable idéal. Mais le père d'Alec refuse cette fatalité. Bien qu'atteint au dernier niveau par son addiction, il va se battre pour faire innocenter son fils.
Ce qui m'a frappé dans ce film, c'est sa façon très osée (même aujourd'hui) de mettre en pièces l'institution familiale patriarcale. Il fallait oser faire du personnage principal, David Graham, le père d'Alec (Michael REDGRAVE) une épave humaine à peine capable de tenir sur ses deux jambes et aussi jusqu'au-boutiste dans l'autodestruction que le héros de "The Wrestler" (2008) de Darren ARONOFSKY (même s'il ne se fait pas au final rejeter de la même manière). Il fallait oser faire de la respectable Honor Stanford, épouse typique de l'American way of life (Ann TODD) une femme tyrannisée par son mari et attirée par un homme qui pourrait être son fils (certes, leur relation reste platonique mais elle affirme tout de même son désir et l'embrasse: c'est beaucoup déjà). Il fallait aussi oser faire du mari, Robert Stanford (Leo McKERN) un tyran infidèle et un criminel incapable de contrôler ses nerfs, aussi misérable que David Graham. Il fallait oser enfin faire de leur fils adopté Brian (Paul DANEMAN) le "traître" de ses parents.
L'histoire de Joseph LOSEY, obligé de s'exiler hors des USA à cause de ses sympathies communistes explique sans doute beaucoup l'aspect subversif et engagé de son film (le premier tourné en Europe qu'il signe sous son vrai nom). Mais en plus de toutes ces qualités, c'est un thriller haletant dans lequel un homme au bout du rouleau consume ce qui lui reste d'existence pour faire en sorte que son fils ne le suive pas dans la tombe. Soit exactement l'inverse des familles toxiques dans lesquels les enfants sont tués par leurs parents (et tout particulièrement par celui qui a le plus de pouvoir, le père). Là ce sont les pères coupables qui meurent pour leurs enfants, soit un monde enfin remis à l'endroit.
Merci à Arte de proposer autant de pépites en matière de films muets. Il s'agit de la première adaptation du célèbre roman d'Emile Zola (par ailleurs le premier que j'ai lu et mon préféré) par Julien DUVIVIER. Le film ne fut pas un succès à sa sortie parce qu'en 1930, le muet était déjà supplanté par le parlant et qu'il se retrouva donc avec un handicap insurmontable en dépit d'une tentative pour le sonoriser à la hâte.
Toujours est-il que la puissance expressive de ce film impressionne. L'histoire, transposée à l'époque du tournage c'est à dire l'entre deux guerres conserve évidemment toute sa pertinence, toute sa modernité. Le duel entre les petits commerces et les grandes surfaces en France date du second Empire avec l'ouverture des premiers grands magasins (Le Bon Marché dont s'est inspiré Zola, Le Printemps) mais Julien DUVIVIER choisit de tourner aux Galeries Lafayette, inaugurées quarante ans plus tard et dont l'architecture art déco monumentale s'accorde avec l'époque du film. Les séquences filmées dans le magasin sont virtuoses, on est immergé grâce à une caméra très mobile dans un immense paquebot façon Titanic avec ses foules de clients (et surtout de clientes) avides de consommation mais aussi ses hordes innombrables d'employé(e)s que l'on voit s'activer dans les coulisses, notamment au moment du déjeuner. Il traduit d'une manière visuellement époustouflante, expressionniste le combat perdu d'avance de la misérable boutique de l'oncle de Denise qui se fait peu à peu encercler et étrangler par le temple pharaonique de la consommation de Octave Mouret dont les ambitions hégémoniques se traduisent comme aux USA par des économies d'échelle lui permettant de racheter ses concurrents et de tendre au monopole. Enfin il réussit à admirablement tricoter les enjeux économiques, sociétaux et urbanistiques avec des scènes intimistes très fortes, un peu comme Charles CHAPLIN avec "Les Temps modernes" (1936). Dès la première scène, il utilise au mieux le montage alterné pour plonger Denise (Dita PARLO) dans le gigantisme de la jungle urbaine sans jamais quitter son beau regard innocent et quelque peu perdu. Denise qui doit affronter la malveillance de certains de ses collègues, la concupiscence du contremaître et dont le seul allié s'avère être aussi d'une certaine façon son pire ennemi puisqu'il est responsable de la déchéance de sa famille. Octave Mouret (Pierre de GUINGAND) n'est pas moins dual que Denise, entre d'un côté son ambition dévorante de grand magnat insolent à qui tout réussit et que rien n'arrête et de l'autre son besoin de plus en plus évident au fur et à mesure du film de donner une âme à son entreprise et un sens à sa vie, au risque de tout anéantir. Le fait que les contradictions de Mouret l'emmènent vers sa propre destruction est d'ailleurs très bien mis en évidence par Duvivier puisque l'intégrité de Denise mais aussi le geste fou de son oncle acculé à la ruine menace directement son empire dont on mesure l'évidente fragilité. On sent là à la différence de Zola qui écrivait à une époque de croissance triomphante l'influence de la crise des années 30 qui démontrait que ce capitalisme sauvage tendait vers sa propre destruction.
Selon les goûts et les couleurs de chacun, certains préfèreront "Le Royaume des fées" (1903) à ce "Palais des mille et une nuits" en raison de la faiblesse de son scénario. Mais personnellement, j'ai une préférence pour celui-ci. D'abord parce que c'est une splendeur visuelle de tous les instants. Les décors et les effets spéciaux sont juste fabuleux. Paradoxalement, sa restauration très inégale (certains passages sont très abîmés et en noir et blanc, d'autres colorisés, d'autres d'une excellente qualité dans les deux registres) n'est pas un obstacle au fait que je le trouve beaucoup plus moderne que "Le Royaume des fées" (1903). Les costumes et décors orientaux d'une grande richesse de détails y sont sans doute pour quelque chose mais pas seulement. C'est l'un des films dans lesquels l'influence que Georges MÉLIÈS a eu sur Terry GILLIAM et Tim BURTON me saute le plus aux yeux. Dans le premier cas, toute l'oeuvre animée de l'ancien membre des Monty Python s'y réfère mais aussi les effets spéciaux de ses films live, la citation la plus directe se trouvant dans le voyage lunaire de "Les Aventures du baron de Münchausen" (1988) sur le fond mais aussi et surtout, sur la forme. Dans le second cas, la scène des squelettes m'a tout de suite fait penser à une scène similaire (bien sûr pas avec la même technologie!) de "Miss Peregrine et les enfants particuliers" (2015).
L'un des meilleurs films de Georges MÉLIÈS d'une beauté visuelle et d'une richesse qui rivalise voire surpasse pour certains "Le Voyage dans la Lune" (1902) mais qui hélas ne bénéficie pas de la même notoriété. Inspiré d'une féérie (pièce de théâtre fondée sur le merveilleux et la magie) qui se donnait alors au Théâtre du Châtelet, il s'agit d'un film de 32 tableaux (plans fixes), racontant une histoire dont le début fait penser à "La Belle au bois dormant" puis "Raiponce" puis "Jonas et la baleine". On remarque la sophistication et la beauté des décors (environ une vingtaine) ainsi que la variété des costumes très connotés XIX° en dépit du caractère censé être intemporel de l'histoire. Certains passages sont saisissants pour l'époque, jouant sur la profondeur de champ, faisant appel à des effets pyrotechniques spectaculaires, des chausse-trappes, des effets ingénieux comme celui consistant à filmer à travers un véritable aquarium pour les scènes sous-marines sans parler des nombreux trucages (fondus-enchaînés, apparitions-disparitions). Les films de cette durée bénéficiaient d'un commentaire oral qui à l'époque était déclamé par un bonimenteur et aujourd'hui est enregistré. Enfin comme beaucoup de films de Georges MÉLIÈS, "Le Royaume des fées" a été entièrement colorisé à la main ce qui participe à renforcer son climat féérique en dépit de la détérioration de la pellicule.
"La Sirène" fait partie des très nombreux courts-métrages en forme de numéro de prestidigitation améliorés par les trucages cinématographiques que Georges MÉLIÈS a réalisé au début du cinéma parlant qui était encore considéré comme un art forain et traité en tant que tel (projection sous tente et non dans des salles dédiées, films-spectacles plus que films-récits etc). Toutefois si le procédé peut sembler répétitif, il comporte toutes sortes d'expérimentations qui ont été ensuite reprises dans des films ultérieurs, à commencer par les courts métrages de Max LINDER, beaucoup plus élaborés narrativement.
"La Sirène" propose ainsi plusieurs petites originalités: des poissons tantôt véritables et tantôt en papiers découpés et surtout le pseudo-zoom déjà utilisé dans "L Homme à la tête de caoutchouc" (1901) où l'aquarium s'approche de la caméra à l'aide d'un chariot monté sur rails quand on passe du cadre de la scène de spectacle à l'intérieur de l'aquarium où se déroule la seconde partie du numéro.
Non il ne s'agit pas du super vilain ni du cascadeur masqué estampillé Marvel et encore moins d'un ancêtre du film de David CRONENBERG. Dans ce court-métrage, l'un des premiers colorisés à la main, Georges MÉLIÈS s'essaie à un trucage qui sera mainte fois repris ensuite, par exemple chez Max LINDER: défier la gravité en marchant et virevoltant à 90° le long des murs. Evidemment le fameux mur est en réalité un sol mais grâce à la position de la caméra, on y voit que du feu. Simple et efficace. Une fois de plus, Georges MÉLIÈS prouve que le cinéma est un art qui rend possible ce qui ne l'est pas dans la réalité et d'une manière plus spectaculaire qu'au théâtre
Georges MÉLIÈS a réalisé plus de 500 films de 1896 à 1913 mais démodé, dépassé par la production cinématographique en voie d'industrialisation, ruiné et oublié après la guerre, il vendit ou détruisit la quasi totalité de son oeuvre qu'il ne savait plus où conserver (il a été exproprié du théâtre Robert Houdin et a dû vendre son studio de Montreuil pour payer ses créanciers). Heureusement, une nouvelle génération de cinéastes et de cinéphiles le redécouvrent dès la fin des années vingt (dont Henri Langlois) et des copies de près de 200 de ses films sont retrouvés un peu partout dans le monde au fur et à mesure des décennies, plus ou moins complètes et de bonne qualité. Surtout, un lot de 80 négatifs originaux est retrouvé aux USA alors qu'ils sont censés être partis en fumée en 1923. On découvre alors que Georges MÉLIÈS a mis au point un dispositif permettant de produire simultanément deux négatifs originaux identiques du même film, l'un destiné à la France, l'autre à sa succursale aux USA, tenue par son frère, Gaston. Ce sont ces négatifs, d'une excellente qualité d'origine qui sont en train d'être restaurés par les équipes de Lobster Films en lien avec le CNC et la bibliothèque du Congrès aux États-Unis, un chantier qui s'étalera encore sur plusieurs années.
Le quatrième film de Agnès JAOUI confirme un certain déclin qui se faisait déjà sentir dans "Parlez-moi de la pluie" (2007). Le début est laborieux et le dispositif de transposition des contes dans une satire du monde d'aujourd'hui est beaucoup trop appuyé pour ne pas paraître artificiel. A cela s'ajoute l'aspect choral du film qui le rend très brouillon avec trop de personnages à peine esquissés. La greffe des deux genres ne fonctionne qu'avec un seul personnage, celui du grand méchant Wolf (Benjamin BIOLAY qui joue à la perfection les odieux séducteur manipulateur) qui aurait mérité d'être beaucoup plus développé. Il aurait permis de critiquer de manière autrement plus pertinente le mythe du prince charmant (version beau ténébreux) et de la princesse que les films Disney continuent à véhiculer auprès des petites filles du monde entier. La pauvre Laura (Agathe BONITZER) qui doit cumuler les rôles de Cendrillon, Blanche-Neige, La Belle au bois Dormant et cie apparaît surtout comme une belle cruche qui se demande ce qu'elle fiche là. Le film est beaucoup trop fourre-tout en essayant d'embrasser de façon très générale la question des croyances (un sujet bien trop vaste!) pour ne pas tomber à plat. On voit bien la limite du dispositif avec le personnage de Jean-Pierre BACRI certes touchant dans un rôle écrit sur-mesure pour lui mais dont le lien avec la thématique du film est plus que tiré par les cheveux (une auto-école qui s'appelle Leconte, des convictions athées, une prédiction de Mme Irma qui le terrorise, ça fait vraiment un peu court). Bref, "Au bout du conte" est tout simplement non un beau cygne mais juste un canard boîteux.
Dans un précédent avis, je disais que Georges MÉLIÈS était le chaînon manquant entre Jules Verne et les innovations technologiques de la deuxième et troisième révolution industrielle ayant permis de mettre au point les moyens de transport permettant d'aller sur la lune ou sous la mer. De fait "Le Voyage à travers l'impossible" qui est la suite de "Le Voyage dans la Lune" (1902) s'inspire très librement d'une pièce de théâtre de Jules Verne et Adolphe d'Ennery au titre éponyme. La structure du court-métrage est sensiblement la même que pour "Le Voyage dans la Lune" (1902) avec plus d'humour, de péripéties et une longueur inédite pour l'époque. Dommage que cette suite XXL consacrée au voyage vers le soleil soit restée dans l'ombre de son prédécesseur. Elle vaut la peine d'être redécouverte, notamment par les fans de japanimation. L'aspect steampunk avant la lettre du métrage saute aux yeux: ce ne sont que poulies, rouages, fumées, engins à vapeur (trains, dirigeables, sous-marins), tout un univers de SF rétro-futuriste cher au coeur des maîtres nippons du genre (à commencer par Hayao MIYAZAKI). Impossible également de ne pas relever les similitudes entre "Le Voyage à travers l'Impossible" et "Galaxy Express 999" (manga, série animée, film d'animation) de Leiji MATSUMOTO avec ce train qui s'élance le long d'un plan incliné avant de quitter les rails et de voler dans l'espace. On pense aussi bien sûr à "Train de nuit dans la voie lactée" (1985). L'imagination de Georges MÉLIÈS semble sans limites que ce soit pour l'entrée dans le soleil (différente de celle de la lune), l'excursion dans ses paysages, le moyen pour se rafraîchir, pour revenir etc. C'est enchanteur, poétique, inventif, drôle. Le professeur Mabouloff joué par Georges MÉLIÈS a des airs du capitaine Haddock et j'aime bien sa société de géographie incohérente... pas plus que dans l'univers des films de Terry GILLIAM très inspirés eux aussi par cet héritage.
Décidemment, les tours de magie de Georges MÉLIÈS me font penser à l'univers de Harry Potter. Déjà dans "Les Affiches en goguette" (1906), les portraits prenaient vie et s'amusaient à se rendre visite. Dans "Le Locataire diabolique" qui est plus tardif (1909), un peu plus long et élaboré (6 minutes, deux décors) et de surcroît colorisé à la main, image par image, c'est le principe du sac et de la malle sans fond qui est exploré. Sac que Méliès a ensuite revendu à "Mary Poppins" (1964) avant qu'il ne termine dans la chaussette d'Hermione en version miniaturisée. C'est fascinant de voir comment une idée joue ainsi à saute-mouton avec les générations de film en film, d'oeuvre en oeuvre jusqu'à nos jours.
Par ailleurs, on remarque que dans "Le Locataire diabolique", il n'y a pas que le bagage qui est magique, les meubles le sont aussi et à un moment du film, se mettent à danser pour faire tourner en bourrique le propriétaire comme trois ans plus tard ceux de "Entente cordiale" (1912) de Max LINDER. Enfin le bagage magique ne sert pas seulement à transporter l'ameublement complet d'un appartement (que par le biais des trucages, Georges MÉLIÈS transforme en cartons pliables au moment de les ranger dans le sac). Il sert aussi à déménager à la cloche de bois quand le moment de payer le loyer est arrivé. Celui-ci se débarrasse des fâcheux en les faisant disparaître (ou en disparaissant lui-même!) avant de laisser derrière lui en partant un dernier meuble enchanté pour qu'il leur joue un dernier bon tour, libre comme l'air.
Analyse de classiques et de films récents par une passionnée du 7eme art. Mes goûts sont éclectiques, allant de la nouvelle vague française au cinéma japonais (animation incluse) en passant par l'expressionnisme allemand et ses héritiers et le cinéma américain des studios d'Hollywood aux indépendants.