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The Constant Gardener

Publié le par Rosalie210

Fernando Meirelles (2005)

The Constant Gardener

Même si quelques moments tapageurs lors des transitions entre les séquences m'ont gêné sur la forme, je ne partage pas les réserves des critiques que j'ai pu lire sur la vision de l'Afrique que donne le réalisateur Fernando MEIRELLES. Non, elle n'est pas filmée que de loin pour en exalter les fabuleux paysages du Kenya à la façon de la "Ferme africaine". Le film plonge dans les bidonvilles de Nairobi, sa capitale mais aussi dans des villages reculés pour montrer les facettes les plus sombres du postcolonialisme. On se rend compte au passage que "la Françafrique" ça marche aussi avec les anciennes colonies du Royaume-Uni. L'auteur du roman, John Le CARRE que l'on ne présente plus s'est d'ailleurs inspiré de faits réels qui se sont déroulés au Nigéria. A savoir l'utilisation de ses habitants les plus démunis, souvent séropositifs comme cobayes par les laboratoires pharmaceutiques occidentaux désireux d'écouler leur marchandise périmée à moindre coût mais aussi de tester leurs nouvelles molécules à peu de frais. Une sordide histoire de trafic humain exploité par le capitalisme sauvage sur fond de concurrence exacerbée, le tout couvert par les autorités. Là-dessus se greffe un thriller autour de l'assassinat dans des circonstances troubles d'une avocate anglaise qui défendait la cause des opprimés dans le cadre d'une ONG. Enquête menée par son mari diplomate qui avant sa mort, préférait "cultiver son jardin" que de se préoccuper du sort du monde. Mais à l'inverse de Candide, Justin sort de sa bulle pour se confronter au réel. Savoir ce qui est vraiment arrivé à sa femme mais également parvenir à la rejoindre par-delà la vie et la mort. C'est tout l'intérêt du film, surtout dans sa seconde partie de parvenir à osciller entre la cruauté du terrain alimenté par nombre d'aspects documentaires (les raids sur les villages par des bandits voleurs d'enfants, l'impuissance de l'ONU qui au nom de sa neutralité dans les conflits ne déplace aucun civil, thème que l'on retrouve dans "Warriors : L'impossible mission" (1999) etc.) et des échappées oniriques dans lesquelles Justin rencontre la plupart des protagonistes de l'affaire devenus des ombres qui vont l'aider, d'une manière ou d'une autre à reconstituer le puzzle. Tessa, l'avocate activiste est jouée par Rachel WEISZ a qui le rôle va comme un gant. J'ai cru revoir Hypatie, le personnage qu'elle a interprété quelques années plus tard dans "Agora" (2009), une femme puissante, passionnée et engagée au péril de sa vie. Face à elle, Ralph FIENNES est également très bon dans le rôle de son mari effacé qui va découvrir sa femme post-mortem en empruntant la route périlleuse qui mène jusqu'à elle.

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