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Citizen Kane

Publié le par Rosalie210

Orson Welles (1940)

Citizen Kane

"Citizen Kane" est un film quelque peu écrasé sous le poids de sa propre légende. Proclamé, "plus grand film de tous les temps", il constitue une mine d'or en matière d'innovations dans le langage cinématographique, que ce soit dans la composition des plans, les éclairages, l'utilisation des archives ou dans la structure narrative non linéaire. Cette composition s'avère particulièrement adaptée pour tenter de cerner la personnalité de Charles Foster Kane, magnat de la presse milliardaire dont la folie des grandeurs contraste avec le vide absolu de sa vie et de son oeuvre. Le palais "Xanadu" est un parfait concentré architectural des contradictions de Kane: démesuré, grandiose mais jamais achevé et creux à l'intérieur. L'incapacité de Kane à entrer en relation avec autrui se lit ainsi à travers son obsession pour les collections d'objets et en particulier les statues, la profondeur de champ qui établit une distance considérable entre les personnages et fait paraître Kane très distant, très lointain, les contre-plongées qui lui donnent une dimension écrasante (et donc une fois de plus, pas à taille humaine), des éclairages expressionnistes qui tendent vers l'abstraction ou bien les miroirs qui renvoient à Kane sa seule image. Par conséquent il n'y a rien à trouver dans la vie de Kane et c'est pourquoi le journaliste qui cherche le sens de ses derniers mots, "Rosebud" en interrogeant les personnes qui l'ont connu termine avec un puzzle incomplet. "Rosebud" c'est le manque qui ronge Kane, une miniature de Xanadu, une boule de verre contenant un paysage figé dans un hiver éternel à l'image de la scène matricielle dans laquelle des adultes décident de sa vie tout en l'excluant. Logique qu'en devenant adulte à son tour, Kane échafaude des plans sur les autres sans tenir compte de leur ressenti, finissant à chaque fois plus seul et plus "pauvre" dans toute son opulente richesse qui apparaît soudain pour ce qu'elle est: dérisoire.

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