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Leurs enfants après eux

Publié le par Rosalie210

Ludovic BOUKHERMA, Zoran BOUKHERMA (2024)

Leurs enfants après eux

Je n'ai pas lu le roman qui a l'air passionnant mais la restitution qu'en donne le film m'a paru superficielle. Jamais on n'entre vraiment dans la vie des personnes que le film suit et dont il ne nous montre que des bribes. Qui plus est, cela manque de progression dramatique. A quoi bon scander le film avec des dates pour nous montrer des jeunes qui n'évoluent pas ou si peu? Certes ils sont condamnés à tourner en rond dans le marasme ambiant mais un contexte socio-culturel de crise ne peut se réduire à quelques plans sur une friche industrielle, une moto brûlée, un père alcoolique, des bagarres et des trafics. L'impression que le film m'a donné c'est qu'avec ses acteurs parisiens, cela semblait plaqué sur la France périphérique à la différence d'un "Vingt dieux" (2024). Avec un discours simpliste en trois temps:

1. Avant, quand il y avait du travail, les ouvriers étaient tous dans le même bateau. Néanmoins celle d'Anthony vit dans un pavillon, celle de Hacine dans un HLM et ce n'est certainement pas le fruit du hasard.

2. Dans les années 90, époque où se déroule le film, le chômage et la précarité entraînent une atmosphère de guérilla urbaine entretenue par les clivages sociaux et ethnico-religieux symbolisés par les affrontements entre Anthony et Hacine.

3. La coupe du monde 1998 réconcilie tout le monde autour de l'équipe "blanck-blanc-beur".

Mais si ce contexte est si peu creusé, c'est parce qu'il reste à l'arrière-plan tout comme l'est Hacine (Sayyid EL ALAMI) alors que le film préfère se focaliser sur les émois amoureux de Anthony (Paul KIRCHER) pour une fille réduite comme sa copine à n'être qu'une silhouette. Seul Gilles LELLOUCHE apporte un peu de relief au film lors de quelques séquences dramatiques dans le rôle du père déclassé puis anéanti mais c'est insuffisant.

Un film avec un vrai potentiel donc mais gâché par un traitement convenu, le sempiternel récit d'apprentissage d'un adolescent au parcours balisé le reste n'étant que du saupoudrage, pour ne pas dire de la poudre aux yeux.

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