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Hatari !

Publié le par Rosalie210

Howard Hawks (1962)

Hatari !

Je suis complètement tombée sous le charme de ce film mêlant aventure, comédie et romance dans lequel Howard HAWKS s'est surpassé. Comme dans "Rio Bravo" (1959) réalisé juste avant, il créé de toutes pièces une petite communauté hétéroclite par l'âge et les origines (devant comme derrière la caméra) mais soudée à travers laquelle circule une chaleur humaine rare. Plusieurs scènes emblématiques scellent l'union du groupe avec ses éléments les plus perturbateurs lorsque Gerard BLAIN donne son sang ou lorsque Elsa MARTINELLI joue au piano l'hymne américain. Le pouvoir fédérateur de la musique est célébré comme dans "Rio Bravo" (1959) mais cette fois, les femmes ne sont pas tenues à l'écart du groupe et de leurs péripéties, elles en font partie intégrante, même si c'est un peu par "effraction". Un malentendu sur un prénom pour l'une, l'image d'une éternelle enfant pour l'autre, illusions qui se dissipent assez vite ce qui permet à Howard HAWKS d'introduire un soupçon de rivalité masculine et de guerre des sexes au sein de sa joyeuse confrérie masculine. "Hatari!" se distingue également par la qualité de sa photographie, des prises de vue des scènes de capture immersives et époustouflantes de réalisme et une bande originale envoûtante de Henry MANCINI. S'il est important de se replacer ce safari africain dans le contexte colonial de l'époque du tournage où l'on ne se posait pas les questions d'aujourd'hui quant au pillage des ressources et au respect de l'environnement, les animaux ne sont pas là pour faire tapisserie, ils font partie intégrante de l'intrigue. Ils symbolisent ce que chacun porte en soi. D'ailleurs on retrouve au sein de la ménagerie l'emblématique léopard apprivoisé de "L'Impossible monsieur Bebe" (1937). Si l'objectif fondamental est de "capturer des coeurs", les modes de capture comme les animaux capturés diffèrent d'un individu à l'autre. Cela va de la dangereuse chasse aux bêtes à cornes pour les plus intrépides à l'astucieuse méthode du comique de la troupe pour attraper les singes au filet tandis que ce sont les éléphanteaux qui choisissent Dallas comme mère adoptive jusqu'à une hilarante scène de fin où elle ne parvient plus à s'en dépêtrer!

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