Partir un jour
Amélie Bonnin (2024)
Infiniment plus sympathique que le précédent film d'ouverture du festival de Cannes, "Partir un jour" (2024) est l'adaptation du court-métrage éponyme que Amelie BONNIN avait réalisé en 2021 et qui avait été césarisé en 2023. On peut souligner d'ailleurs que c'est la première fois que le festival s'ouvre sur un premier film. Un peu léger certes pour tenir la distance sur 1h40, le film est néanmoins une oeuvre prometteuse qui ne manque pas d'idées de mise en scène contrairement à ce que j'ai pu lire ailleurs. Je pense à la séquence de la patinoire qui fusionne passé et présent de manière habile ou les images nostalgiques en format vidéo montrant Cécile enfant sur la célèbre chanson de Claude NOUGARO. Ou encore la façon d'introduire les passages chantés qui était déjà l'un des points forts du court-métrage: des tubes populaires pour la plupart fonctionnant comme des madeleines de Proust pour le spectateur, idée qui était déjà génialement exploitée dans "On connait la chanson" (1997) mais en play-back et non en direct (avec une qualité d'interprétation inégale, façon karaoké). Surtout, dans le film de Alain RESNAIS il s'agissait de combattre la dépression alors que dans le film de Amelie BONNIN, il s'agit on l'aura compris de revenir dans le passé pour faire étape dans le nid familial, un resto routier, à l'image du camping-car immobile où la mère de Cécile (Dominique BLANC) vient se réfugier de temps à autre. C'est aussi la limite du film qui est dénué d'intrigue à proprement parler. Les personnages sont très attachants ce qui est un incontestable point fort de la réalisatrice car ils évoluent avec un naturel épatant. Bastien BOUILLON en particulier est craquant et on mesure à quel point il a été sous-exploité jusque là, sauf par Dominik MOLL.
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