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Le Coup de l'escalier (Odds Against Tomorrow)

Publié le par Rosalie210

Robert Wise (1959)

Le Coup de l'escalier (Odds Against Tomorrow)

Film noir de haute tenue qui a été une source d'inspiration pour Jean-Pierre MELVILLE (tout comme "Je veux vivre !") (1958), "Le Coup de l'escalier" possède un titre original bien plus évocateur "Odds against tomorrow" que l'on pourrait traduire par "jouer son va-tout". De toutes manières, le code Hays imposait au genre un canevas qui ne laissait aucun doute quant à son issue. Mais dès les premières secondes sous le signe des vents mauvais soufflant entre les buildings, on devine l'élément qui va faire dérailler le "coup": le racisme. Le "cerveau" de l'entreprise, un ancien flic révoqué pour corruption nommé Burke (Ed BEGLEY) n'est pas très clairvoyant en attelant ensemble un ex-taulard vétéran de guerre et natif de l'Oklahoma rempli d'amertume (Robert RYAN) et un chanteur de jazz afro-américain criblé de dettes de jeu (Harry BELAFONTE). Car l'hostilité entre les deux hommes est aussi absurde qu'immédiate. Robert WISE montre comment les préjugés divisent et détruisent des hommes qui pourtant appartiennent au même camp, celui des laissés pour compte de l'Amérique et qui auraient donc tout intérêt à coopérer. Négligeant le casse en lui-même, Robert WISE préfère filmer le quotidien des deux hommes marqué par la malchance et la défaite. Et en maître du temps, leur interminable attente, faite de petits riens en réalité très signifiants comme la poupée abandonnée que regarde Johnny et qui lui rappelle sa petite fille. Cette manière de privilégier les temps morts à l'action a dû effectivement fasciner Jean-Pierre MELVILLE, auteur de polars stylisés et minimalistes.

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